C'est habituel chez nous les jurons qui traversent la maison. À vrai dire, je ne sais pas si je connais la tranquillité, et encore moins si je veux la connaître. Ce doit être encore pour des raisons futiles qu'ils se disputent, c'est leur passion à mes parents.

Éiden fait tellement de bruit à taper avec ses jouets contre le mur séparant nos deux chambres, que je suis obligé de me lever pour faire cesser les agaçants coups.

J'ai toujours éprouvé une profonde jalousie envers mon petit frère, pensais-je en m'approchant de sa chambre. Déjà il a la meilleure vue depuis sa fenêtre, donnant sur Central Park, rien que ça. Mais le pire c'est qu'il n'arrive même pas à sa hauteur pour profiter du spectacle. Moi j'ai le droit aux moteurs des taxis qui tournent sans arrêts... Mais si seulement je ne le jalousais que pour ça, il y a bien pire et on ne se manquait pas de me le rappeler.

— Éiden combien de fois je t'ai dis de ne pas taper contre le mur quand je suis dans ma chambre ?

— Ziro Caille, ziro.

— Tu ferais mieux d'apprendre à dire correctement mon prénom, petit.

Éiden tombe sur les fesses amorti par sa couche. Il lève les yeux au ciel, éteignant automatiquement en un claquement de doigt la lumière du lustre de sa chambre.

— Arrête de faire ça devant moi Éiden, tu veux bien ?

Ne voyant aucune réaction de la part de ce môme, je retourne dans ma chambre essayant de me calmer.

Cela fait des générations que notre famille est réputée dans le monde magique pour être l'une des plus importantes. Ma grande sœur a placé la barre très haute avec une maîtrise presque parfaite en sortilèges. Entre mes parents et tous les anciens, c'est une vrai image que ma famille doit tenir. Mais depuis seize ans maintenant, c'est autre chose qui fait notre nom. Je suis le seul, parmi tous les Vozt qui m'entourent à ne disposer d'aucun pouvoirs, aucun.