CHAPITRE 6 : T comme trahis

J'ai à peine le temps de réaliser la scène qui se produit sous mes yeux, qu'une fillette me bouscule. Elle tombe par terre, et après l'avoir aidée à se relever, je détourne le regard, et contemple avec stupeur que je n'ai pas rêvé, c'est bel et bien un vrai cauchemar que je suis en train de vivre.

Jess est toujours là, assise à quelques mètres de moi, et discute avec ce vieil homme comme si c'était son grand-père. Ils ont l'air proches, presque complices. Ce n'est pas la première fois qu'ils se voient, c'est certain. Je suis médusé, je n'ose même plus bouger, de peur d'être repéré.

Je m'interroge, toujours immobile : après tout peut-être ne sait-elle pas que c'est cet homme que j'ai rencontré plus tôt dans la journée ? Ou alors elle le connaît et ils manigancent un plan pour me tuer ? Les idées les plus dingues me viennent à l'esprit, sans qu'aucune ne me paraissent finalement plausible.

Pourquoi ma meilleure amie discuterait-elle avec un homme qui m'a mis en garde sur ma sécurité ? Pourquoi aurait-elle brusquement quitté notre rendez-vous pour ce cinglé ? Je suis décidé à le savoir, mais je n'ai pas le courage d'aller leur demander.

Le soleil commence tout doucement à se coucher mais la chaleur reste intense.
Le banc en bois sur lequel sont assis Jessica et ce vieux sorcier est disposé juste à quelques mètres de l'entrée du Zoo de Central Park. De très grands arbres les abritent du soleil, et des rayons qui persistent peinent mon amie à garder les yeux ouverts.

J'entends mon cœur battre si fort, que je suis certain que les passants le ressentent aussi. Je ne peux pas rester là, au risque de me faire voir. Je décide de rebrousser chemin, parcourant en sens inverse l'immense parc. Je ne mets pas longtemps à recroiser Luc, le marchand qui commence lui aussi à crouler sous la chaleur.

Je passe devant le groupe de mon lycée, que j'avais avec cet événement, totalement oublié.

- Eh bah alors Kylou, on passe sans dire bonjour ? lance un des jeunes à la chevelure blonde pétante et aux dents parfaitement blanches et alignées.

- C'est qu'il a la mémoire courte le petit, t'as oublié la politesse ? continue ce qui parait être la petite amie du blond.

Les ricanements de leurs amis ne tardent pas.

- Ah Barbie et Ken, s'il y a bien quelque chose que je n'ai pas oublié, c'est que jamais je ne prendrais la peine de vous adresser une quelconque politesse, répliqué-je fier de moi.

- Tu ne paies rien pour attendre, reprit un autre écervelé.

En voulant partir pour ne plus affronter leurs idioties, je manque de tomber par terre, trébuchant sur une brindille. Je ne me préoccupe pas du fou rire général que j'ai dû provoquer suite à ce spectacle public.

Je continue de marcher pour sortir de ce parc, que je n'ai jamais autant maudit.

J'arrive face à mon immeuble, exactement au même endroit dans lequel je me trouvais quelques minutes auparavant. Je me sens vidé, seul, perdu. Je traverse encore et encore ce hall rempli de tous les noms des personnes vivant ici, en passant les multiples sécurités du bâtiment.

Nous habitons un grand loft au sommet d'un building racheté par un riche promoteur immobilier. Je me dirige dans l'ascenseur, vérifiant qu'il n'y ait pas d'autres bannets que moi qui le prend.

Ma maison doit être un mystère pour tous les autres habitants de l'immeuble, car les boutons indiquant les étages dans l'ascenseur s'arrêtent à 36, or on compte bien 39 paliers à notre gratte-ciel. Pour que nous puissions rentrer chez nous, il suffit de prononcer « Etajos quantis, appamos » quand l'élévateur est au 36ème étage, afin qu'il nous mène devant l'entrée de notre loft. Il faut ainsi être vigilants pour ne pas éveiller les soupçons des autres locataires, notamment en ne rentrant pas avec l'un d'eux dans le monte-charge. Surtout que ce sort peut être prononcé par un "sans pouvoirs", à cause de moi.

En arrivant, Camila n'est plus dans le salon et je préfère directement regagner ma chambre. Je monte les deux étages par les escaliers en marbres pour arriver dans le couloir qui dessert les sept pièces juste en dessous du toit. La maison est très lumineuse et la porte de ma chambre se situe directement sur la droite.

- Kyle, Kyyyle ! KYYLE ! Hurle ma mère.

J'ouvre les yeux dans un sursaut, je me suis assoupi. Je regarde l'heure sur l'horloge d'un noir brillante accrochée au-dessus d'une vitrine face à mon lit, il est 20H02, je suis en retard.

- Combien de fois je t'ai dit de venir à l'heure quand on mange Kyle ? Rouspète ma mère avant même que je ne puisse terminer de descendre les escaliers.

- Où est papa ?

- Parti Kyle, ne pose pas de questions je suis fatiguée.

- Ah oui c'est vrai que moi je pète la forme chère mère.

- Ne me parle pas comme ça Kyle, tu entends ? Ton petit ton arrogant de jeune adolescent en rébellion c'est avec tes amis, compris ?

- Caille méchant, Caille méchant, Caille méchant, répond mon petit frère Éiden.

- KYLE, KYLE, tu vas saisir sale mioche ?

- TAISEZ-VOUS, enfin mais qu'est-ce qu'il vous arrive ce soir ? Crie ma mère.

- Bon sinon on peut parler de ma rentrée à Andore ? Tu ne m'as toujours pas donné d'argent maman, surenchérit ma sœur.

- Tu ne vas pas t'y mettre Camila ?

Le repas est parti pour se dérouler dans une ambiance des plus conviviales.

Je monte rapidement me coucher à la fin du dîner, demain c'est la rentrée dans mon vieux lycée, et jamais je n'ai connu une fin de vacance d'été aussi mouvementée. Je pose sur ma table de nuit mon portable en charge, ma carte de transport et mes clés.

L'écran de mon téléphone portable illumine d'un coup la pièce. La notification d'un message apparaît. Je me penche pour lire ce qu'il est inscrit.
"Nouveau message de Jess".

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J'attends tous vos retours sur ce nouveau chapitre ! La taille pour l'instant me convient, afin de publier régulièrement :). Je découvre une vrai passion pour l'écriture, merci de me suivre.

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