CHAPITRE 5 : Stupéfaction

Sans réfléchir une seule seconde, je me précipite hors de chez-moi. Je traverse pour la deuxième fois de la journée le hall rempli par les boîtes aux lettres pour arriver dans la grande avenue donnant sur Central Park.

L'air est toujours aussi chaud, le ciel dégagé, et le soleil offre une lumière si forte qu'il faut des lunettes pour regarder autre chose que ses pieds. Quelques touristes se prennent en photo devant l'entrée du parc qui par la saison, est d'une beauté indescriptible. Les couleurs rouges commencent tout doucement à apparaître sur les feuilles des arbres, comme un voile léger le temps de l'automne.

Les habitants de New York, mes voisins, sont semblables aux descriptions des livres touristiques, pressés et encore pressés. Les buildings situés tout autour de moi me rassurent, ce sont comme mes repères.

Juste en face de l'entrée de mon immeuble se trouve une banque, la devanture est ornée de dorures et seuls les clients fortunés peuvent passer les portes blindées.
Non loin de cet endroit rempli d'argent, on retrouve l'épicier du coin "Dépan'10" qui connaît bien mes parents, du moins c'est ce qu'il croit.

Trois adolescents de mon âge sont assis sur la barrière de l'immeuble face au mien. Il y a une fille qui ressemble étonnamment à une amie que j'avais étant petit, et deux garçons qui la regardent chacun amoureusement.

Je m'arrête un instant, constatant que les bruits des taxis et autres véhicules sont étonnamment absents. Je sors de ma poche mon téléphone pour vérifier que Jess n'a toujours pas donné suite à mon message.

Au moment de m'engager sur le passage piéton, je manque de me faire renverser tellement mon esprit est ailleurs. Je finis par être devant l'entrée du parc que je dois traverser en partie, pour arriver chez Jessica et lui demander ces fameuses explications.

Je marche vite, ne voulant pas courir sous une telle chaleur. Il faut aussi dire que ça m'arrange de retarder notre confrontation. Près de la fontaine Bethesda, un groupe d'ami rigole des passants. Je les connais bien, ils sont tous dans mon lycée et je n'en supporte aucun. Je préfère contourner légèrement en passant près du parc à écureuils plutôt que de me présenter face à eux.

Je sens mon téléphone dans ma poche vibrer, et en le sortant je vois s'afficher un message de ma mère :
"Ne tarde pas trop, Camila m'a dit que tu étais parti précipitamment, si tu as un souci rentre immédiatement."

Si elle savait, bien sûr que j'en ai des problèmes. Je range mon portable et me dirige, poursuivant mon chemin non loin du monument "Alexander Hamilton Statue". Jess habite à l'autre bout du parc, je mets environ une heure pour y aller si je ne rencontre pas d'éléments perturbateurs en route.

Elle vit avec ses parents et ses frères dans une maison, ce qui est rare en plein New-York. Sa mère est directrice d'assurances magiques sous une couverture de secrétaire dans le monde des bannets. Son père fait un métier que je n'ai jamais compris, il serait haut placé dans je ne sais quel domaine qui touche à la législation des pouvoirs.

En traversant le parc, je ne peux pas cesser de penser à ce qui a pu contrarier ma meilleure amie à ce point. Elle part dans quelques jours à Andore, et je n'aurai pas l'occasion de la voir avant de longues semaines.

Je ne peux pas m'empêcher de culpabiliser, de me dire qu'elle a sûrement des malheurs et que je n'ai pas été là pour elle. Qui sait ce qu'il lui est arrivé ?

Des enfants jouent au bord d'un coin d'eau, mouillant au passage leurs parents qui se plaignent. Rien ne présageait quand je me suis levé ce matin, un tel retournement de situation.

Je devais passer un des plus beaux jours de mes vacances d'été et je me retrouve en stress intense à l'idée de découvrir pourquoi Jess m'a laissé, partant comme si sa vie en dépendait.

Je connais l'itinéraire par cœur, je tourne au niveau du pont aux fleurs afin de m'éviter un nouveau détour et je passe même à l'opposé de l'étang nord afin de prendre un raccourci. J'ai joué toute mon enfance dans tous les recoins de cet immense parc, ça m'est enfin utile.

L'herbe verte et les fleurs taillées à la perfection embellissent l'allée où je me trouve. Cet endroit est exceptionnel, les poumons de la ville comme je l'appelle. Entouré par les dizaines de building, la faune et la flore s'expriment.

J'aperçois au loin Luc, un marchand de beignets, les meilleurs de la ville. Il occupe cette même place depuis une vingtaine d'années et je me suis attaché à ce vieillard que je connais depuis que je marche, il m'offre en plus souvent un petit quelque chose. Mais je n'ai aujourd'hui pas la tête à aller "quémander" quelconque sucrerie.

Au loin, les enclos du zoo qui est situé au milieu du parc sont visibles et je distingue les singes distrayant le public. Il fait toujours une chaleur extrême et mon téléphone m'indique que si je ne trouve pas un chargeur dans la demi-seconde, il s'éteindra. Tant pis, c'est pas comme si Jess allait appeler.

Plus je me rapproche de chez mon amie, plus je sens mes jambes lourdes et ma gorge sèche. Je ne sais même pas si je vais la trouver. Que vais-je oser lui demander ? Comment savoir la vérité ? Est-ce que je veux la savoir ? Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.

Je m'apprête à tourner à l'angle vers le panneau "Zoo de Central Park" quand soudain, je vois, et j'en suis certain, l'homme qui m'a parlé le matin même dans le bus. Il est assis sur un banc à quelques mètres de moi. Mais il n'est pas tout seul, je crois rêver mais non, sur sa droite se tient Jess. Mon cœur s'arrête net.

_______

Vous aimez le suspense, en voici ;) N'hésitez pas à me faire tous vos retours en commentaire !

Je sais que les chapitres ne sont pas hyper longs (1000/1500 mots) mais je préfère les faire ainsi, à ma guise, ça changera peut-être au long du roman :)

Merci beaucoup, car le roman est 3ème du top fantastique depuis plusieurs jours :)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top