CHAPITRE 28 : Reasons Why
J'essaye de ne pas paniquer, et avec le peu de courage qu'il me reste, je saisi le livre qui s'apparente plus à un grimoire pour mieux le contempler.
Je me pose presque intégralement par terre, l'ouvrage est lourd, je le dispose face à moi. Je ne sais même pas où regarder.
Je le retourne, il est orné de nombreuses gravures et dorures d'un détail époustouflant. La pièce me paraît une vraie oeuvre d'art. Les grosses lettres de la couvertures écrivent le titre "Magie et Formes de pouvoirs".
Mon coeur bat fort, non, très fort. Je sens mes muscles se contracter, mes mains trembler au plus je me rapproche de découvrir la vérité.
Sans prendre la peine de regarder la première, j'ouvre une page au hasard dans cet énorme bouquins aux dimensions disproportionnés et à la fois indescriptibles.
Je tombe sur la première page d'un chapitre "Leçon XI, Andore". À la lecture de ce mot mon cœur s'emballe encore plus, je lis bien le mot Andore.
Je suis sous le choc et j'avais surtout raison, mon intuition était alors belle et bien bonne.
Un milliard de questions se bousculent très rapidement dans ma tête.
Je ne veux pas y croire. Mais qui est cette inconnue avec qui je vis depuis des années ? Cette femme, cette mère qui doit me protéger, quel est son vrai visage ? Rien ne me permet d'avoir des réponses à mes questions, je ne sais même pas si j'aurai la force de lire ce qu'il y a d'écrit.
Ma vie me paraît basée sur un mensonge, même pas qu'un seul, une multitude de mensonges qui se sont accumulés et entassés tous un par un.
Le temps de reprendre mes esprits et tenter de digérer toutes ces informations, je ferme les yeux. Le silence est presque inquiétant. Peu de monde vient dans cette bibliothèque, nous ne sommes pas plus de trente à cet étage je suis sur.
Quand mon esprit revient peu à peu, je trouve au plus profond de moi la volonté de lire. De savoir. Et une bonne fois pour toute.
En regardant la page, les mots sont comme flous. Les phrases incompréhensibles et les paragraphes dénués de sens. Il m'est impossible de lire, comme tout proche du but.
Dans la panique j'essaie de me relever en m'accrochant à l'étagère et je fais tomber accidentellement un, puis deux livres.
Je suis presque dans un état d'inconscience. C'est comme si mon corps se mettais à hurler de toute sa force à l'intérieur de moi, comme pour me détruire à petit feu.
Je ne peux rien faire de plus, et dans un grand fracas le livre que je tenais fermement entre mes mains, celui que je ne peux pas lire alors que ma mère en est l'auteur, tombe par terre d'une force impressionnante.
Une dizaine de regards se portent sur moi, je deviens rouge de honte. Je ramasse alors les livres que j'ai pu faire tomber, embarquant "Magie et Formes de Pouvoirs" et je fuis le plus rapidement possible cette étage.
Les regards se braquent rapidement sur moi quand j'essaye de fuir ce lieu. Bien que je connais presque par coeur mon caractère souvent trop émotif, je n'ai que très rarement été dans de tels états. Je perds tous mes repères, je ne sais pas où me rendre, ni que faire.
J'arrive de nouveau devant les escaliers, je n'ai pas la force de descendre pour sortir d'ici, je m'oblige à m'asseoir sur une marche de marbre, comme pour souffler et reprendre mes esprits. Ma tête tourne sans s'arrêter, s'en devient une douleur presque insoutenable.
J'essaye tant bien que mal de reprendre mes esprits, de me concentrer au maximum sur des pensées positives et essayer de m'imaginer qu'il y a, une nouvelle fois des explications à tout cela.
Sans réfléchir une seule seconde, je me précipite au premier étage pour retrouver la prétendue amie de ma mère, elle est la seule personne qui pourra peut-être m'éclairer.
Je n'ai plus rien à cacher, je n'ai plus peur de rien, j'ai toujours dans ma main le manuel écrit par ma mère et je ne cherche pas à le dissimuler.
Madame Pompinsse n'est qu'à quelques mètres de moi, je ne contrôle même plus ce que je fais, mes jambes marchent seules en direction de cette femme. Avant même que je ne puisse sortir quelconque mot, elle me repère et commence :
- Alors, tu as trouvé ton bonheur mon petit ?
- Ca c'est sur..
- C'est ta professeur de français qui va être contente si tu lui ramène un pavé comme ça, continue-t-elle.
- Ma prof.. ? Ah oui, repris-je assez rapidement. J'ai trouvé exactement ce que je cherchais.
Sans même que je n'ai à lui mettre sous le nez, elle prend le bouquin et l'examine assez attentivement. Mon coeur bat très fort, je suis presque certain que même la concierge de l'accueil l'entendrait.
A mon grand étonnement aucune réaction de la part demadame Pompinsse, ni à la lecture du titre, ni même de l'auteur. Si c'est encore une comédie, je suis presque certain pour le coup d'exploser littéralement en plein milieu de cette bibliothèque.
- Je ne connais pas, tu m'en diras des nouvelles mon grand, continue-t-elle comme si elle venait de découvrir un simple livre de cuisine.
- Même l'auteur ne vous dit rien ? Un ton presque insolant commençait à se faire sentir dans mes paroles.
- Écoute mon grand, j'ai du travail.
Sur ces mots, en l'espace de quelques secondes et avant même que je ne puisse réagir, la femme disparaît dans des allées de livres.
Je ne suis même plus en capacité de m'énerver, de courir après qui que ce soit, je suis tout simplement absolument seul et déboussolé. Je pose machinalement le livre de ma mère sur la première table venue, et comme pris d'une pulsion, je cours presque au milieu du premier étage de la bibliothèque municipale en direction de la sortie.
Je freine mon pas en approchant les portiques de sécurité. Je suis face à la grande porte que je pousse rapidement afin de retrouver ma liberté.
A l'instant même où je relève la tête pour m'habituer doucement à la forte lumière naturelle extérieur, mon regard est comme coupé, accroché par deux visages que je connais. Surtout un. Face à moi Jessica, Jess, ma "meilleure amie", et je ne rêve pas, en compagnie de la jeune femme que j'ai percuté il y a une heure à peine.
Brusquement, comme après un horrible cauchemar un léger crie m'échappe. J'ouvre grand mes yeux, la photo du directeur d'Andore est sur mes genoux toute plié. Je suis assis dans ma chambre, je ne l'ai jamais quitté, pas de bibliothèque, ce n'était qu'un rêve, rien qu'un rêve.
_________
Rendez-vous mercredi prochain ou bien avant...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top