CHAPITRE 26 : C'est elle !

      La photo que je ramène sur mes genoux pour mieux l'observer est en noir et blanc, d'une qualité assez médiocre.

Malgré un grain très présent, mes yeux sont rivés sur la partie droite de la photographie et plus particulièrement sur la silhouette d'une jeune femme.

Cinq personnes aux postures très différentes sont distinguables : tout d'abord un homme, assis derrière un bureau sur lequel est posé une plaque épaisse sur laquelle on lit "Mr le Directeur".Je ne sais pas de quand date cette photo, mais si le Directeur de l'école Andore est toujours le même, c'est peut-être de ce côté là que je dois creuser.

Une fillette est postée devant le bureau, comme mise en avant, presque un symbole prôné.

Une femme se tient à côté de cet homme imposant, ce directeur. Et c'est elle qui m'apparaît familière, que je suis persuadé de connaître. Mais impossible pour mon esprit de m'indiquer quelconque souvenir sur le coup. Je suis perplexe, ce n'est pas un hasard. Mes yeux sont rivés sur cette partie de la photo j'analyse tout ce que je peux, les contrastes et zones d'ombres, les différents points de lumière.

Je commence lentement à scruter le visage de cette dame, la très mauvaise qualité m'empêche de réussir à estimer son âge. Peut-être a-t-elle trente ans ? Peut-être quarante ou plus encore.

Les cheveux de la femme sont attachés au sommet de sa tête, elle porte des habits élégants et raffinés, c'est quelqu'un d'important ou du moins c'est ce que l'on peut croire. On distingue assez facilement qu'elle tient dans sa main droite un porte-document, peut-être importants mais ça c'est surtout mon imagination.

Je relève la tête pour tenter d'apercevoir de nouveaux détails sur son visage rondelet, quand je pousse un cri de stupeur. Je ferme rapidement la bouche pour ne pas laisser échapper se son plus longtemps.

Un état de paralysie s'installe dans mon corps, je n'ai plus aucun contrôle, je suis comme à terre.

Je ferme un instant les yeux.

En les ré-ouvrant, je distingue que, tellement secoué par les événements j'ai machinalement froissé la photo que je tiens dans mes mains.

Mon esprit a finalement réussi à faire le lien avec mes souvenirs.

J'ai besoin de respirer après être passé par tant d'émotions en si peu de temps.

Je quitte sans plus attendre d'un pas assuré et pressé ma chambre, sans dire un seul mot je me dirige vers la porte d'entrée que je claque presque violemment. Je ne réfléchi à rien du tout, je fonce dans une direction qui m'est inconnue mais je dois sortir immédiatement, trop de choses tournent dans ma tête, trop de scénarios, trop d'idées...

Dans l'ascenseur, un silence de plomb me laisse seul face à mes pensées.

Trop pressé par cette image qui me reste en tête, je dévale les deux marches situées juste après la porte du hall qui donnent sur la rue. Un bruit important lié à la circulation, aux discutions et autres mouvements de New York se fait entendre.

Tête baissé, avec la seule idée en tête d'aller à la bibliothèque pour confirmer mon impression, je manque tout d'abord de me prendre un poteau en pleine face. Je continue mon chemin sur le trottoir, et quelques secondes après, alors que je m'y attends le moins, je sens contre ma tête une vive douleur monter. 

Je relève la tête pour constater que je viens de percuter une jeune femme, mes yeux s'écarquillent devant sa silhouette. 

Elle n'est guère plus âgée que moi, mais ses yeux d'une intense bleuté sont hypnotisants. 
Dans un embarra des plus intenses, je réussi à bafouiller quelques mots : 

— Excusez-moi mademoiselle, je ne..

— Leïla, me coup-t-elle avec un petit sourire en coin.

Je m'attendais à tout, sauf à ça, c'est comme si elle engageait la discussion après... que j'ai manqué de la renverser. 

— Ky.. Kyle, balbutié-je

— Enchantée, je suis moi-même un peu maladroite, bonne journée lutin.

Et sur ces mots, je vois la jeune fille repartir aussi rapidement que je l'ai percuté, sa chevelure blonde platine suivant ses pas, ondulants avec le vent.

Lutin ? Durant quelques minutes ce mot me reste en tête, qu'à t-elle bien voulu dire par là ? Je n'ai sûrement pas compris ? C'était probablement autre chose, mais cette jeune femme me perturbe fortement, et me reste en tête. Finalement pas si longtemps que ça.

Rien ne réussirait à me faire oublier ce que j'ai découvert. Je sors de ma poche la photo que j'ai plié en deux dans la précipitation. Je m'arrête, faisant barrage à tous les passants. Je l'observe. J'en suis certain désormais, je la reconnaîtrait parmi tant, cette femme sur la photo à côté du directeur d'Andore, c'est Fiona, Fiona Vozt, ma mère.

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Tous les commentaires sont les bienvenus :)

La suite mercredi prochain (plus long normalement ;))

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