𝐀𝐍𝐂𝐎𝐋𝐈𝐄
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chapitre trente-six —— La suite ?
« Il avait réussi, mais à quel prix ? »

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Ce moment était si beau pour Lara. Elle attendait depuis si longtemps cet instant magique avec celui qu'elle aimait. Son cœur battait à cent à l'heure. Ses joues rougissaient violemment. Chaque seconde semblait être une éternité, prolongeant l'un des meilleurs moments de la vie de l'adolescente.

Une voix moqueuse fit redescendre les deux amoureux de leur nuage :

— C'est bon, vous avez finis ?

Les deux enfants s'arrêtèrent avant que Lara ne se tourne vers l'inconnu. Elle aurait reconnu ce ton entre mille.

— Navré pour toi Monsieur Râleur, ça doit être frustrant de voir deux personnes qui s'aiment quand on est seul non ? rétorqua Lara avec un fin sourire.

— Répète un peu ça la Bicolore ! s'exclama Monsieur. Je n'ai pas besoin de quelqu'un pour me faire des petits bisous !

— Est-ce que tu en as déjà connu pour comprendre ce que ça fait ? enchaîna l'adolescente en prenant le même ton moqueur que son interlocuteur.

— Non, et je m'en fiche ! répliqua l'homme.

Alors que Lara se disputait avec l'inconnu, elle entendit un bruit sourd venant de derrière elle. L'adolescente se retourna, et vit avec horreur Emma au sol, inerte.

— Emma ! s'exclama Lara en se plaçant aux côtés de son amie.

Elle souleva avec douceur la nuque de la rousse, suivi par Ray. Le petit groupe s'attroupa autour de la blessée, inconsciente. Lara essuya les quelques traces de sang sur le visage de son amie. Les larmes embuèrent ses yeux, incapable de supporter et de voir l'état d'Emma.

— Pousse-toi la mioche, ordonna Monsieur Râleur. Je vais la porter et on va l'amener avec les autres. (Il se tourna ensuite vers Violet.) Va prendre Pepe, et appelle quelqu'un si tu as besoin d'aide.

L'intéressée hocha gravement la tête avant de se précipiter à la cachette où reposait Pepe. Lara s'exécuta et laissa Monsieur prendre Emma sur son dos. Une fois prêt, il ordonna :

— Allez, le temps est compté !

***

Quelques minutes plus tard, le groupe arriva à l'endroit prévu. C'était là où les blessés étaient soignés. Lara ignorait ce qui c'était passée du côté d'Oliver et des autres. S'en étaient-ils tous sortis indemnes des assauts ? C'était la question qu'elle redoutait le plus. Heureusement pour elle, Ray était à ses côtés pour la rassurer.

Nigel entra en premier. C'était une sorte d'immense grotte aux parois de roche. L'air était humide, mais la température était suffisante. Monsieur Râleur lui emboîta le pas, et se retrouva face à Lucas. Ils se firent une accolade amicale, avant que Lucas demanda de déposer les deux blessés.

Lara et Ray, situés à l'arrière du groupe, entrèrent dans la grotte à leur tour. La blonde écarquilla les yeux en voyant le nombre de blessés couchés au sol. C'était si dur pour elle de les voir ainsi. Certains leur manquaient une jambe, d'autres un bras. Personne n'était vraiment en bon état.

Ray et elle se placèrent près des deux adultes et écoutèrent attentivement la suite du plan.

—On doit les soigner au plus vite, et se barrer d'ici en vitesse, expliqua Monsieur à son ami.

— On part déjà ? demanda subitement Lara.

— Oui. Il reste tous les hommes de Bayon qui sont dans le manoir. Il va falloir qu'on prenne la poudre d'escampette, avant qu'ils se rendent compte de ce qui c'est passé ici !

Lara approuvait ce choix. Elle ne savait pas qu'il y avait la demeure de Bayon près d'ici. Rester à Goldy Pond ruinerait tout le plan. Seulement, l'adolescente voyait un énorme problèmes pour partir...

— Mais on a beaucoup trop de blessés.

Ce fut Violet qui se chargea de prendre la parole à la place de Lara. La blonde était mitigée avec le fait de partir et de prendre les blessés avec, mais ce qui minimiserait les chances d'en avoir plus, au vu du voyage qui les attendait jusqu'au refuge.

— Lucas ! coupa un petit garçon. Le stock de notre pharmacie est quasiment épuisé, on n'en a pas assez...

Ray s'agenouilla aux côtés d'Emma et expliqua :

— Ok, dans ce cas, on va stopper l'hémorragie en cautérisant la plaie grâce à un couteau chauffé à blanc. On va juste lui apporter les premiers soins ici, avant de se tirer ! Si on fait vite, on pourra la sauver !

Mais, si on y arrive pas, alors elle mourra, songea Lara avec rage.

Néanmoins, ils n'avaient pas d'autres choix.

— Mais... Emma avait dit qu'il vous a fallu quatre jours pour venir jusqu'ici ! s'exclama Nigel en tremblant.

— Non, il existe un chemin plus rapide, assura Monsieur en réfléchissant. Cela nous prendrait un jour et demi...

— Mais il est beaucoup plus dangereux n'est-ce pas ? demanda Lara, inquiète.

L'inconnu se tourna vers elle et approuva. Lara réfléchit un instant à ce dilemme. Impossible d'y aller avec les blessés, ça serait de la folie. Mais s'ils n'y allaient pas, Emma mourrait.

Lara ne pouvait choisir, c'était trop dur pour elle. Que faire ? N'y avait-il pas une autre solution alternative pour sauver tout le monde ? L'adolescente en était persuadée, il fallait juste la trouver !

— Laissez-nous ici.

La voix d'Oliver résonna en Lara comme un écho. Que venait-il de dire ?

— Sans compter Emma, on est sept blessés graves. Vous pouvez emmener Emma via l'itinéraire le plus court. Et les autres peuvent prendre l'itinéraire long avec Violet et Nigel, tant que vous n'avez pas de blessés pour vous ralentir...

— C'est hors de question ! coupa Lucas avec rage.

— Lucas, tu nous as sauvés et appris tant de choses, et surtout, tu nous as donné une raison de vivre, un foyer ! Tu n'as pas idée de ce que ça représente pour nous !

Il ajouta avec un faible sourire :

— Pour nous tu es... Comment dire... Comme un père !

— Oui, c'est vrai, assura Gillian. On ne veut pas être des boulets pour vous...

— Non mais vous vous entendez quand vous parler ?

La voix forte de Lara résonna dans la grotte entière. Tous les regards se tournèrent vers elle, mais elle s'en fichait, elle était bien trop énervée.

— Vous voulez qu'on vous laisse mourir ici ? J'ai jamais entendu de choses aussi bêtes ! Même si Ray... Bon bref, on partira tous ensembles et on sauvera Emma, c'est tout et vous n'avez rien à dire.

Elle se tourna ensuite vers Monsieur Râleur et reprit :

— Je partirai avec les blessés. Et ce vieux-là se chargera d'amener Emma au refuge avec Ray.

— Non attends, je viens avec toi, Lara ! interrompit Ray. Il vaut mieux être plusieurs pour ce long itinéraire...

L'adolescent échangea un regard avec Monsieur. Celui-ci approuva :

— Tu peux avoir de bonnes idées, quand tu veux.

Lara lâcha un faible sourire. Elle observa Ray du coin de l'œil, les joues encore rouges.

Dis plutôt que tu ne veux pas me laisser seule ! songea Lara avec amusement.

— Non, attendez... reprit Oliver. On peut à peine marcher ! A ce rythme...

— Tu es encore en vie non ? Tu n'as pas le droit d'abandonner tant que vous avez encore un souffle de vie, lui dicta Lara. Nous allons aider tous les blessés, tu en as ma parole ! Alors maintenant, repose-toi !

— Bien dit Bicolore, magnez-vous ! Occupez-vous des blessés et préparez-vous à partir d'ici !

Et ce furent sur ces dernières paroles que tout le monde s'activa.

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CHAPITRE 36 TERMINÉ
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