16. NOUVELLE FACULTÉ
𝐀𝐍𝐂𝐎𝐋𝐈𝐄
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chapitre seize —— Nouvelle Faculté
« Un peu de folie est nécessaire pour faire un pas de plus. »
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Une vive douleur s'empara soudainement d'elle. Immédiatement, elle fut secouée par de violents spasmes incontrôlables. Qu'est-ce qui lui est arrivait ? Lara se mit à pleurer à chaudes larmes sans savoir pourquoi. Mais elle pleurait. Pleurait bruyamment, sans s'arrêter.
Lara ne savait pas ce qui se passait en elle. Elle avait mal, terriblement mal. Son corps ne répondait plus, il semblait poignardé de tous les côtés. Son cœur s'emballait dans sa poitrine, pouvait s'arrêter à tout instant tant la frénésie était forte. Ses membres tremblaient sans aucune raison, sa vision devenait flou, des vertiges la prit.
Est-ce que je vais mourir ? se demanda-t-elle, prise de panique.
Ses pensées s'emmêlaient, se perdaient dans sa tête. Elle ne parvenait plus à rien. Était-ce à cause de l'opération de Stan, ce matin ? Elle n'arrivait plus à réfléchir correctement. Des ombres dansaient autour d'elle, lui faisaient peur. Elles étaient grandes, ressemblaient à des hommes disproportionnées. La petite fille se recroquevilla dans un coin de la pièce et hurla.
Hurla toute sa douleur, sa peur, sa tristesse.
Dans un élan de désespoir, elle se griffa les bras, les jambes, le cou, et même son visage. Ça la soulageait, la douleur s'effaçait quelques instants. Alors elle continua, durant de longues minutes, où chaque seconde signifiait une dizaine de griffures.
Elle voulait mourir pour que cette souffrance s'arrête une bonne fois pour toute.
Lara n'avait plus mal, mais la douleur réapparaissait lorsqu'elle s'arrêtait, alors la jeune fille poursuivit encore et encore. Elle ne voulait plus avoir mal — elle avait trop peur —, elle ne voulait plus voir ses ombres autour d'elle qui ressemblaient aux hommes de Lambda, elle ne voulait plus pleurer lamentablement.
Elle voulait être forte, mais elle était faible, misérable.
La porte s'ouvrit brusquement, des hommes rentraient précipitamment et se dirigeaient vers elle. Ils ressemblaient trait pour trait aux ombres noires de Lara qui lui tournaient autour. Ils ne devaient pas s'approcher d'elle, ils faisaient trop peur. Alors elle hurla de partir, elle paniqua, laissa la peur s'emparer d'elle.
Personne ne s'approchera d'elle. Elle ne voulait plus que les ombres dansent autour d'elle. Lara se leva d'un bond, se jeta sur la première ombre et l'asséna de puissants coups. Une fois cela fait, elle déboula sur une autre, et Lara les enchaîna une à une. Elle disparaissait de sa vue, ne lui faisait plus peur.
Mais la douleur était toujours présente, lui faisait vivre chaque seconde de son existence un véritable supplice. C'est cette rage et cette souffrance qui la poussaient à bouger, à frapper, à combattre. Le sang sur ses mains était la preuve que ce qu'elle faisait marchait.
Soudain, Lara sentit une chose se planter dans son dos. Aussi puissante qu'un coup de poignard, mais aussi petite et fine qu'une aiguille. Les ombres autour d'elle se dissipèrent, sa vision devint légèrement plus claire quelques instants.
Mais de violents vertiges la prit soudainement. Sa vision se rétrécit, pour au final devenir complètement noire. Sentant ses forces la quitter peu à peu, Lara ferma lentement les yeux et se laissa tomber, incapable de tenir debout.
Et au fond d'elle, elle était heureuse. Elle n'avait plus mal, elle avait vaincu les ombres.
— Ici l'équipe huit, le sujet a tué huit de nos membres, nous avons été contraints de lui injecter...
Ce furent les dernières paroles qu'elle entendit, avant de plonger dans un profond sommeil.
***
Lara se réveilla avec une vive douleur au corps. Ses yeux s'ouvrirent lentement, ses paupières papillonnèrent quelques instants. Elle put enfin discerner sa chambre, les murs blancs immaculés, ses mains couvertes de griffures et de plaies profondes.
Avec un ultime effort, elle réussit à se relever. Lentement, mais sûrement, elle se hissa sur son pauvre lit et s'assit. Sa vision devint de plus en plus nette, les vertiges de Lara s'effacèrent, elle reprit pleinement conscience.
Ses yeux parcouraient avec effarement les griffures béantes sur son corps. Elle pouvait facilement se remémorer de tout ce qui s'était passé, ses souvenirs étaient parfaitement clairs. Même maintenant, Lara ne savait pas ce qui lui avait pris. Les injections de Stan ? Ou bien sa véritable nature qui faisait enfin surface ?
"Le sujet a tué huit de nos membres." entendit Lara dans ses pensées.
Cette voix était celle d'un employé de Lambda. Elle l'avait entendue juste avant de s'évanouir. Son cœur se serra fort dans sa poitrine en repensant à ce qu'elle avait fait, à ce que cette voix lui apprenait.
C'était Lara qui avait tué huit membres de Lambda. Alors pourquoi pleurait-elle ?
Pourquoi n'était-elle pas heureuse ? Elle avait tué un homme qui travaillait pour le laboratoire qui l'avait tant fait souffrir ! Mais alors, pourquoi son cœur se serrait de plus en plus dans sa poitrine ? Pourquoi éclatait-elle en sanglots en ce moment-même ? Pourquoi regrettait-elle amèrement d'avoir tué quelqu'un ?
Elle avait pourtant toujours rêvé de tuer un membre de Lambda. Depuis le début, elle se jurait de tous les tuer jusqu'au dernier. Elle avait attendu ce moment depuis longtemps, elle s'était sentie prête pour cela. Et puis, ils lui avaient infligé tellement de souffrances.
— Je suis désolée... Je suis désolée, répéta-t-elle inlassablement. Pardonnez-moi, je ne pensais pas que...
Mais l'orpheline savait pertinemment que rien ne pourrait arranger la chose horrible qu'elle venait de faire.
— Je ne voulais pas les tuer ! finit-elle par dire entre deux sanglots, la voix tremblante. Je ne suis qu'un monstre ! Je ne vaux pas mieux que ces hommes !
Son corps la brûlait. Les plaies et blessures qu'elle s'était elle-même infligées se rouvraient, c'était comme des milliers de couteaux plantés. Du sang coulait abondamment. Lara ne savait que faire, elle n'avait rien pour se soigner.
— J'ai mal... J'ai tellement mal... Pourquoi est-ce que je dois subir tout ça ? Je ne l'ai pas mérité !
Un puissant sentiment d'injustice grandissait en elle. Lara souhaitait aller bien, ne plus avoir mal, ne plus devoir endurer toutes ces souffrances. Alors, elle ordonna à son corps de guérir plus vite, comme si cela allait être la solution miracle à ses maux, comme s'il allait l'écouter.
Mais soudain, la petite fille sentit une grande chaleur dans son cœur. Une chaleur réconfortante, agréable, brûlante, mais sans la blesser, au contraire. Lara éprouvait un sentiment de sécurité, de flottement.
Elle voulait que cette chaleur la traverse toute entière. Alors elle le souhaita très fort, implora son corps de transmettre cette chaleur à ses plaies et blessures. Et sans savoir comment ni pourquoi, c'est exactement ce qui se produisit.
L'étrange source de chaleur circula d'abord dans ses bras. Lara les observa attentivement, bouche bée. Elle ne parvenait pas à comprendre ce qu'il se passait en elle. Mais après plusieurs minutes, toutes ses blessures aux bras se refermèrent, puis s'effacèrent, comme si elles n'avaient jamais existé.
— Mais qu'est-ce qu'il m'arrive... murmura l'orpheline, à moitié admirative de cette sorte de magie.
La même chose se produisit sur tout son corps. Lara était désormais dépourvue d'une quelconque plaie, la douleur était partie en même temps. Après ça, la chaleur se consuma, disparut en elle, en seulement quelques secondes.
— Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? Est-ce que je me suis... comme régénérée ? se demanda-t-elle à voix haute.
Elle ne parvenait pas à décrire ce qu'il venait de se passer, à placer des mots sur cette action très étrange. Ses blessures avaient disparu, simplement parce qu'elle l'avait demandé à son corps et qu'elle l'avait souhaité très fort ? Cela paraissait bien trop irréel et insensé.
Et pourtant, Lara n'arrivait pas à trouver une autre explication plus plausible. Venait-elle de découvrir une nouvelle faculté ? Celle de se régénérer ? Non, elle se faisait sûrement des idées. C'était juste impossible de pouvoir faire ça.
Mais le bruit de la porte qui s'ouvrit dans un grondement strident interrompit la petite fille dans ses pensées. Sam entra dans la salle, les yeux creusés et le teint livide. Lorsque son regard se planta dans celui de l'orpheline, il afficha un air terrifié, mais il essaya tant vainement de le cacher.
— C'est... C'est l'heure de ton temps libre, bredouilla-t-il, comme apeuré.
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CHAPITRE 16 TERMINÉ
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