Chapitre 2: Novembre

Mila tenta de se concentrer sur sa rédaction de français, en vain. A moitié avachie sur son bureau – ou plutôt sur celui que les Vandeuvre lui avaient fourni – elle s'amusait à repasser sur les lignes de sa feuille à carreau en essayant de ne pas dépasser. Elle savait que cette rédaction n'allait pas se faire toute seule, mais n'avait aucunement la motivation de noircir sa feuille des idioties qui pouvaient parfois sortir de son esprit.

Un petit bruit étouffé arriva jusqu'à ses oreilles. Mila se redressa un peu, intriguée. La bruit se répéta quelques instants plus tard, et elle comprit que quelqu'un lançait des cailloux sur sa fenêtre – ou plutôt, sur la fenêtre des Vandeuvre.

La blonde avait une vue imprenable sur la rue, bien qu'il n'y ait rien de réellement intéressant à regarder. De temps en temps, elle se contentait d'observer les passants, ennuyée.

Ici, il ne se passait pas grand chose, et parfois, elle rêvait de retourner à son ancienne vie, à Lyon. Seulement, elle savait que c'était impossible: un groupe de magiciens travaillant dans des laboratoires la forçaient à rester à Lille.

Un troisième impact ricocha sur la vitre, et cette fois-ci, Mila s'avança jusqu'à la fenêtre pour voir qui en était à l'origine: Lysandre et Eugénie. Elle aurait dû s'en douter. Dès que son amie aux cheveux fluorescents allait quelque part, elle faisait en sorte de se faire remarquer. Peu importe le moyen employé.

Mila ouvrit la fenêtre et passa sa tête à travers l'entrebâillement, se demandant ce que ses deux amis cherchaient à faire.

- Descend de ton arbre! Lui cria Eugénie. On doit te parler!

La blonde soupira.

- J'arrive! Dit-elle.

Sur ces mots, elle referma la fenêtre et sortit de la petite chambre. Sur le palier, elle croisa Alexandre Vandeuvre. L'adolescent la regarda an fronçant les sourcils.

- C'était quoi ce bruit? Demanda-t-il.

- Oh... Lysandre et Eugénie qui m'appelaient depuis la rue. Je dois les rejoindre.

Alexandre sembla intéressé.

- Vous vous y connaissez un peu en trucs de magie, non?

- Si on veut, oui...

- Je peux venir?

Mila écarquilla les yeux. Alexandre n'avait jamais exprimé l'envie de "traîner" avec elle, Lysandre et Eugénie. A vrai dire, au lycée, les trois adolescents étaient catalogués comme "les amis des magiciens", et c'était sûrement pour cette raison que le cadet des Vandeuvre cherchait à se joindre à eux.

Mila avait remarqué qu'en cours, Alexandre et Eloïse, pourtant jumeaux, faisaient tout pour s'éviter un maximum. Alexandre ne disait rien, mais maintenant, elle se rendait compte que cette situation n'avait pas particulièrement l'air de lui plaire. Il en voulait sûrement à sa sœur d'être partie et maintenant de les ignorer, mais en même temps, elle restait sa jumelle. Et il ne savait rien de ce qui lui était arrivé ces trois dernière années.

Il voulait sans doute comprendre.

- Si tu veux, répondit Mila.

Alexandre descendit avec elle. Ils enfilèrent leurs chaussures, prirent leurs vestes, et se joignirent à Lysandre et Eugénie, cette dernière semblant impatiente. Les deux ne s'étaient pas questionnés quand à la présence d'Alexandre.

Sans grande surprise, les adolescents se rendirent au parc pour enfant situé à quelques rues, s'installant sur des bancs proches de la Porte des Mondes.

- Alors? Fit Mila. De quoi vous vouliez parler?

Eugénie posa son regard sur les filaments de magie qui ornaient le ciel, soucieuse.

- Tu ne trouves pas que tout est étrange en ce moment? Comme si quelque chose allait nous tomber dessus d'un moment à l'autre.

Lysandre approuva la remarque. Il était le premier à avoir ressentit cette étrange sensation, comme des étincelles dans l'air, prêtes à s'embraser dès que le moment serait venu. Il en avait ensuite parlé avec Eugénie, qui avait avoué ressentir la même chose.

- C'est vrai, dit Mila en soupirant. Tous les magiciens que je connais ont l'air incroyablement stressés. A commencer par Michaël – ou plutôt M. Zepleski. Dès que je le croise dans les couloirs, il me sort un sourire forcé, mais je vois bien que quelque chose cloche.

- Et encore, tu ne l'as pas en cours, toi, répliqua Eugénie. Il a l'air... Ailleurs.

- J'ai essayé de le questionner sur ce qu'il se passait, dit Lysandre. Il n'a rien voulu dire. Apparemment, ça ne nous concerne pas et il ne faut pas qu'on s'inquiète.

- Si ça ne nous concerne pas, c'est qu'il y a quelque chose.

Un silence s'installa. Qu'est-ce qui pouvait bien se passer du côté des magiciens pour qu'ils soient dans cet état?

- Et Eloïse? Se hasarda Alexandre. Elle ne vient presque plus, et hier elle était vraiment bizarre.

- J'oublie toujours que vous êtes jumeaux, dit Eugénie. Vous ne vous ressemblez tellement pas. Mais c'est vrai qu'en ce moment, elle est étrange. C'est pire depuis que Rory est parti.

- Mais hier, il y avait vraiment quelque chose qui clochait, insista Alexandre.

- Miranda avait l'air super mal pour elle, c'est sûr.

Eugénie essaya de se rappeler plus en détail de sa journée de la veille. Pour une fois qu'Eloïse s'était présentée, elle avait vraiment eu une tête d'enterrement. Quelque chose avait dû la bouleverser.

- Maintenant que tu en parles, c'est vrai qu'il y avait vraiment quelque chose d'anormal.

- A vrai dire, elle est venue m'en parler après, dit Lysandre.

Tous les regards convergèrent dans sa direction.

- Je... Si quelque chose, se passe, c'est en rapport avec ce qu'elle m'a dit. Et dans ce cas là, ça concerne les laboratoires du Phoenix.

Mila se raidit sur le banc. Ces gens la terrifiaient toujours autant. Elle espérait ne plus jamais avoir à leur faire face, même si ce rêve ne se réaliserait sûrement pas.

Eugénie, elle, s'était un peu renseignée sur ces laboratoires auprès d'Eloïse. Elle avait tenté de lui soutirer le maximum d'informations, même si la magicienne avait tout fait pour lui en dévoiler le moins possible.

- Qu'est-ce qu'elle a dit? Questionna Eugénie. Mot pour mot.

Lysandre laissa un instant son regard dériver sur les traînées de magie qui constellaient le ciel. Ses yeux se fixèrent sur une ligne de fumée rouge sang: la magie rouge. De là où il était, il en ressentait toute l'intensité, comme si des étincelles parcouraient ses veines. Et cela suffisait à lui redonner un peu de courage.

- "Il y aura un moment dans cette histoire où vous risquez de ne plus jamais me revoir. Et si cela se produit, alors c'est que les laboratoires auront gagné. Vous ne serez plus en sécurité nulle part".

Eloïse se pointa au lycée le lendemain. A sa grande surprise, Lysandre, Mila et Eugénie se trouvaient en compagnie de son frère Alexandre. Au lieu de venir les rejoindre, elle chercha donc à les éviter, Miranda sur les talons. Seulement, Eugénie aperçut leurs chevelures blanches respectives et fonça dans leur direction.

- Hé, Eloïse! Ça faisait longtemps qu'on ne t'avait pas vue.

La jeune fille se retourna vers elle. Le reste du groupe s'approcha également.

- Salut, dit-elle finalement.

- Tu sais la nouvelle? Demanda Eugénie.

Eloïse haussa les sourcils.

- Le principal a appris pour la fois où tu as utilisé tes pouvoirs en plein cours. On l'a entendu gueuler dans les couloirs. M. Manent a essayé de sauver ton cas, mais le principal était super énervé. Il parlé de t'envoyer en conseil de discipline.

- Il était si énervé que ça? Demanda Eloïse.

Les autres hochèrent la tête. Ils avaient tous été présents lors de cet épisode.

- Donc vaudrait mieux pour toi que tu croises M. Manent avant le directeur, sinon, on va devoir s'unir pour te creuser une tombe.

- Je ne suis pas sûre que M. Manent soit plus sympa avec moi tu sais, lui dit Eloïse.

Son regard croisa un instant celui de son frère avant qu'ils ne détournent les yeux d'un geste parfaitement synchronisé.

- J'aurais mieux fait de pas revenir, dit finalement la magicienne.

- D'ailleurs qu'est-ce qui t'es arrivé? Demanda Lysandre.

Eloïse se crispa. Exactement la question à laquelle elle ne voulait pas répondre.

- Vu la tête que tu fais, je doute que ça ait été amusant, dit Eugénie.

- Je ne préfère pas en parler, répondit Eloïse.

- Bon, comme tu veux. Après tout, je suis habituée a ce que tu ne dises jamais rien.

- Il y a un problème avec ça?

- Non, bien sûr. Simplement, les profs nous posent parfois des questions et c'est là que je me rend compte que je ne sais presque rien de toi. J'ai l'impression que ta vie est totalement confidentielle.

- Ma vie ne te regarde pas, c'est aussi simple que ça.

Eloïse tourna les talons, toujours en compagnie de Miranda, qui observait la scène les bras croisés. Ce fut Alexandre qui s'élança à leur suite et qui attrapa le bras de sa sœur. Elle planta son regard bleu dans le sien, et c'est à ce moment précis qu'il se rendit compte à quel point il ne la reconnaissait pas.

Eloïse était sa sœur jumelle. Enfants, ils se ressemblaient énormément: grands yeux noisette, cheveux épais, petit nez légèrement pointu... La liste de leurs traits communs était longue. Mais désormais, elle et Alexandre étaient plus différents qu'autre chose. Même si les traits d'Eloïse gardaient une ressemblance avec le reste de sa famille, ils semblaient tout de même appartenir à une inconnue.

- C'était demain qu'on devait passer une journée en famille, dit Alexandre. Tu t'en rappelles?

Eloïse se pinça les lèvres. Elle avait oublié cette promesse faite à ses parents en contrepartie de l'hébergement de Mila.

- Je suis désolée Alex', mais c'est pas le moment. Une autre fois, peut-être.

En temps normal, Alexandre aurait été énervé. Là, il était juste déçu. C'était comme si sa propre sœur n'était plus de la famille. Si au départ, il lui en avait vraiment voulu d'être partie, maintenant, il se sentait coupable. Comme si l'adolescent était responsable de son départ d'une façon ou d'une autre. Il ne la connaissait plus et voulait renouer.

Eloïse sembla s'en rendre compte. Au départ un peu réticente, elle finit par le prendre dans ses bras.

- Je te promet que je viendrais, dit-elle, mais pas demain.

Puis elle s'éloigna. Eugénie, un peu plus loin, ne le vit pas du même œil.

- Pourquoi tu fais toujours tout pour éviter tes proches? Demanda-t-elle en parlant assez fort pour que la magicienne l'entende. C'est quoi le problème?

Eloïse se retourna et lui lança un regard noir.

- Non mais ça commence à bien faire maintenant, reprit Eugénie. Tu ne prends même pas la peine de formuler une réponse claire.

- Ecoute, si tu ne voulais pas que j'agisse comme je le fais, il fallait simplement refuser de rester en ma compagnie et aller sympathiser avec les autres personnes de la classe.

- Alors quoi, tu rejettes la faute sur moi?

- Va te faire foutre, Eugénie.

Eloïse s'en alla en ignorant l'adolescente qui l'interpellait un peu plus loin. Miranda alla toucher deux mots à la propriétaire de la chevelure fluorescente.

- Sincèrement, ferme ta gueule. Je pense que ça vaudrait mieux pour tout le monde, à commencer par toi.

Eugénie se vexa.

- Je ne fais que dire ce que je pense. Qu'est-ce qu'il y a de mal à ça, hein?

- Il y a de mal que tu ne comprends pas ce qui peut se passer du côté des magiciens. Eloïse ne veut pas t'en parler, très bien, elle a ses raisons, et laisse moi te dire qu'elles sont bonnes. Donc tu vas bien gentiment aller retrouver tes amis et arrêter de poser des questions quand ça ne te regarde pas, dit Miranda de façon grandement dissuasive.

Eugénie ne répondit rien. Quelque chose dans le regard de la magicienne lui indiquait que répondre était loin d'être la meilleure solution si elle tenait à éviter les problèmes.

- Bonne journée, lui dit froidement Miranda.

La mage noire s'éloigna alors de sa démarche souple et agile.

Cara cala sa tablette sous son bras droit et quitta la bibliothèque de l'académie d'un pas pressé. Il était déjà bien tard, et si cette partie du bâtiment ne fermait jamais, il n'était en revanche pas très rassurant d'y rester seul au beau milieu de la nuit. Durant ces quelques heures, à cause du très faible afflux d'élèves, la lumière y était particulièrement diffuse et les ombres semblaient se mouvoir entre les gigantesques étagères aux arabesques de métal noir.

La blonde n'aimait pas particulièrement être seule. Elle le savait, elle n'était pas une grande magicienne, et même en sécurité entre les murs de l'académie Adénora Calléor, la jeune fille se sentait totalement vulnérable. De tous les membres de l'Ombre, Cara était de loin la moins douée en combat, pratiquement incapable de se défendre elle-même de quelque menace que ce soit. Les seules choses qui lui avaient permis de garder sa place au sein de l'académie étaient un intellect très développé et un talent dans le domaine informatique. Sans cela, son piètre niveau en magie lui aurait valu une éviction de l'établissement. A l'académie, seuls les meilleurs étaient acceptés.

La raison de sa venue à la bibliothèque concernait donc en partie ses cours. Sa presque incapacité à utiliser ses pouvoirs l'obligeait à compenser en travaillant plus les matières théoriques. Seulement, au détour d'une allée, elle avait aperçu une rangée d'ouvrages concernant Anthropa Holloway. La curiosité l'avait gagnée, et après avoir fini sa dissertation d'histoire, elle était allée emprunter quelques uns des livres sur la magicienne légendaire. Cara avait pensé en lire quelques passages pendant une heure ou deux, mais avait finit par passer le reste de l'après midi et le début de la nuit à analyser les textes.

Anthropa avait mené un nombre incalculable de travaux. Certains dataient d'avant la grande guerre – les plus connus – dont notamment la partie théorique concernant le transfert de magie à l'intérieur d'une pierre. Seulement, ces recherches étaient partiellement incompréhensibles. Un amas de mots extrêmement compliqués formant des phrases à rallonge qui perdaient tout sens. La raison en était simple: les langues avaient bien variées depuis la grande guerre. Le Lysirien était alors la langue la plus parlée, rapidement suivie par l'Astréien ancien. Plusieurs centaines d'années après, les nombreux exodes entre la Terre et le monde magique avaient résultés du transfert de nombreuses langues humaines vers Thélis, dont l'anglais et plus particulièrement le français, devenu l'une des langues principales actuelles.

Les textes d'Anthropa avaient été traduits en Lysirien depuis une langue morte plus de mille ans auparavant – le Ditrien, autrefois parlé dans les contrées nord d'Eole, près des chaines de montagnes. Il avait donc été compliqué de retranscrire de façon concrète ses écrits. Anthropa avait de plus une façon bien particulière de s'exprimer.

La plupart de ses travaux avaient été établis durant la phase post-guerre, alors qu'elle s'était trouvée être la seule survivante des magiciens légendaires de l'époque. Anthropa n'avait pas arrêté de produire de nouvelles théories de plus en plus fantaisistes, semblant sombrer peu à peu dans une sorte de folie.

Pourtant, Cara avait pris le temps d'analyser chaque mot pour créer des tournures de phrases plus correctes et ainsi donner plus de sens au texte – comme sûrement bon nombres de chercheurs avant elle. Les travaux en question en étaient restés incroyablement tordus pour certains, mais quelques passages teintés d'un certain réalisme en étaient ressortis.

Et à force de chercher à mettre du sens là où il n'y en avait sûrement déjà plus, Cara était restée plus de huit heures assise dans son coin de bibliothèque. Le seul élément qui avait interrompu ses recherches était la soudaine baisse de luminosité indiquant qu'il était exactement une heure du matin.

Les bruits de pas de Cara sur le sol de marbre noir résonnaient dans le silence ambiant. La jeune femme croisa tout de même plusieurs élèves encore plongés dans leurs recherches, des dixième années pour la plupart. Elle vit néanmoins un jeune troisième année endormi devant un livre ouvert à la page du tableau périodique des éléments. Même à dix ans, les élèves de l'académie se devaient d'être les plus studieux possible.

Cara referma soigneusement la porte de la bibliothèque et traversa la cour de petits cailloux blancs pour rejoindre les dortoirs, dans le grand bâtiment en face. La seule clarté de la lune rouge lui permettait de se repérer.

Un crissement de cailloux la fit se retourner d'un bond. Une silhouette familière s'approchait.

- Papa? S'étonna Cara. Qu'est-ce que tu fais ici au beau milieu de la nuit?

Leredy Weber, ancien ministre des affaires en magie, s'avança de quelques pas pour enlacer sa fille. Cela faisait un moment que leurs routes ne s'étaient pas croisées.

- Je devais te parler, mon cœur. A propos de la Résistance.

Le père de Cara avait rejoint la Résistance par le biais des parents de Synabella un peu plus d'un an auparavant. C'était d'ailleurs de cette manière que les deux informaticiennes s'étaient rencontrées.

- Il y a un problème avec eux? Demanda-t-elle.

- J'ai bien peur qu'un traître ce soit immiscé parmi leurs rangs. Il faut que l'on parte au plus tôt.

Cara écarquilla les yeux.

- Un traître? Et pourquoi on devrait partir?

- Tu sais bien que le premier ministre est celui qui m'a évincé de mon poste après cette affaire d'arrestations de porteurs du gène d'élu. J'ai bien peur que l'un de ses associés ne se soit mêlé à la Résistance. Il en a après moi parce que je sais des choses que je ne devrais pas. Et s'il ne cherche pas à s'en prendre à moi directement, alors tu es une cible parfaite. C'est pour cette raison qu'il faut que l'on parte et que tu quittes l'Ombre, Caradélie.

L'indécision s'empara de Cara. Après tout le travail qu'elle avait fourni, quitter l'Ombre du jour au lendemain ne lui semblait pas concevable. Aussi mauvaise magicienne qu'elle pouvait être, ils avaient grandement besoin de ses services.

A cause de la faible luminosité, son père ne parvint pas à voir son visage aux expressions totalement contradictoires. Cara en fut soulagée. Car d'un côté, elle avait beau être terrifiée à l'idée d'être une cible potentielle du premier ministre, de l'autre, elle était prise de remords quand à un possible départ de l'Ombre et l'abandon de toutes ses recherches. La jeune fille nageait en plein doute.

L'aventure au sein de l'Ombre s'arrêtait-elle ici?

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