Chapitre 20: Septembre (5)

Eloïse se prépara mentalement à la remontrance qu'elle allait subir.

Deux jours que Victorien l'avait laissée aller seule en cours après lui avoir prêté son téléporteur. De cette façon au moins, elle restait dans Astras juste le temps de l'activer, ce qui limitait au maximum les risques d'une attaque des laboratoires.

Elle était prête à parier qu'après ce qu'elle allait lui dire, le privilège du trajet solitaire allait lui être retiré.

Eloïse, son sac de cours toujours sur son épaule, toqua à la porte de son bureau. Elle voulait en finir le plus vite possible.

- Tu peux entrer, indiqua Victorien.

Eloïse se gifla mentalement trois fois et poussa la poignée. Là, elle trouva le mage noir assis sur sa chaise de bureau devant ce qui était visiblement une carte de Romée. Il haussa un sourcil comme pour lui demander quel était le problème. Elle fouilla son sac, sortit son carnet de correspondance, puis le lui tendit après l'avoir ouvert à une page spécifique.

- J'ai besoin que tu signes ça, dit-elle.

Victorien se saisit du carnet et lut le message qui avait été écrit par M. Manent, son professeur de mathématiques et professeur principal. Eloïse retint une grimace quand elle le vit le relire, cette fois avec un agacement mêlé d'incompréhension.

Quand Victorien releva la tête, elle eut le droit à un regard noir de sa part.

- Tu te fiches de moi.

- J'aurais bien aimé, déplora Eloïse, mal à l'aise.

- Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

- J'en sais rien. Est-ce que tu pourrais juste signer le mot ? C'est tout ce dont j'ai besoin.

Elle s'attendit presque à ce qu'il refuse. Pourtant, Victorien saisit le premier stylo qui se trouvait dans son pot à crayon et apposa sa signature sur la page. Il referma le carnet d'un geste sec.

Quand Eloïse voulut le lui reprendre, cependant, il l'éloigna pour le garder en dehors de sa portée.

- J'ai signé. Maintenant, si tu veux le récupérer, il va me falloir des explications.

- Je n'en ai pas, répondit Eloïse. Je n'ai pas fait exprès.

- À ta place, j'éviterais de mentir. Tu as déjà suffisamment de problèmes comme ça.

La magicienne pouvait difficilement lui en vouloir de réagir de la sorte. À sa place, elle aurait fait la même chose. Cela ne l'empêcha pas de se sentir extrêmement frustrée.

- Je ne mens pas, insista-t-elle. Je ne sais pas ce qui s'est passé. C'était un accident.

- Eloïse, personne n'utilise sa magie par accident.

- Alors il faut croire que je suis une première mondiale, parce que je t'assure ce c'est ce qui s'est passé.

Victorien resta dubitatif. Au moins, il avait l'air moins en colère.

- Je t'en prie, explique-toi, l'invita-t-il.

- Je ne m'en rappelle pas trop, avoua Eloïse. J'étais en cours de maths, j'ai eu comme un moment d'absence, et quand je suis revenue à moi-même, tout le monde me dévisageait et ma trousse flottait devant moi. Après ça, mon prof a immédiatement demandé à te convoquer. J'ai passé un très mauvais moment.

- Un moment d'absence ?

Eloïse acquiesça. En comprenant à quelle point la situation la mettait mal, Victorien lui rendit son carnet et lui proposa de le suivre dans le salon pour qu'elle aussi puisse s'asseoir. Eloïse saisit la première chaise qui tomba sous sa main et la tira pour s'installer dessus.

Victorien s'éclipsa à la cuisine et revint avec un verre d'eau, qu'il posa devant elle. Il s'assit au bout de la table, à côté d'elle.

C'était... Étrangement gentil.

- C'est pour quoi, ça ? demanda Eloïse.

- Ton hydratation. Qu'est-ce que tu veux dire exactement, par un moment d'absence ?

Eloïse but une gorgée d'eau.

- C'est assez explicite. Tout allait bien, et d'un coup, c'est comme si j'avais manqué un épisode et que j'avais fait des choses sans m'en rendre compte.

- Ce n'est pas normal.

- Sans blague ?

- Est-ce que c'est la première fois que ça arrive ?

- Peut-être, peut-être pas. En tout cas c'est la première fois que ça se remarque.

Eloïse doutait, désormais. Ce phénomène s'était-il déjà produit lorsqu'elle était seule ?

- Je vais devoir examiner si quelque chose ne va pas, lui dit Victorien. Ne bouge pas et détends-toi.

- Euh, comment ça ? s'inquiéta Eloïse.

Il posa les doigts sur ses tempes, ce qui la fit automatiquement se raidir. Qu'est-ce qu'il comptait faire, pour l'examiner ? Elle espérait que cela n'incluait pas de magie rouge.

Heureusement, elle n'en sentit pas, et après deux minutes qui lui parurent durer une éternité, Victorien s'écarta.

- Je ne sens rien d'anormal, annonça-t-il.

- Qu'est-ce que tu as fait ? l'interrogea Eloïse.

- J'ai vérifié que personne ne t'avais jeté de sortilège de magie rouge et j'ai utilisé mes sens de Madrigan pour voir si ce n'était pas autre chose. Je n'ai rien trouvé.

La magicienne ne savait pas si elle devait s'en sentir rassurée. Victorien, lui, avait l'air plus ennuyé du verdict qu'autre chose.

Il devait y avoir une explication rationnelle.

- Je dors encore plus mal que d'habitude, en ce moment, précisa-t-elle. Ça pourrait être lié au manque de sommeil ?

- J'ai de gros doutes. Pourquoi est-ce que tu dors si mal ? Ça, ça pourrait être une conséquence.

- J'ai des cauchemars récurrents qui sont des souvenirs de Valiammée Astrada.

Victorien fronça les sourcils et Eloïse but une nouvelle gorgée d'eau.

- Je pensais que ça se limitait à des visions et que ça avait cessé.

- Ça a repris peu après l'épisode de Londres. Je crois que c'est l'épée de Lysandre Anaxagoras qui a provoqué la remontée des souvenirs.

- Et donc maintenant ça se manifeste en rêves ?

- Oui, et c'est très désagréable.

- Combien d'heures tu as dormi la nuit dernière ?

- Environ trois.

- Tu sais qu'il est possible de faire des préparations alchimiques pour le sommeil, n'est-ce pas ?

Oui, elle n'était pas inculte à ce point. Mais Eloïse n'était pas chez elle pour autant et ne savait pas si elle avait le droit d'utiliser le matériel d'alchimie.

- Je m'en occuperais tout à l'heure, dit-elle.

- Ce n'est pas la peine, j'en ai d'avance. Tu n'avais qu'à me demander.

- Comment j'aurais pu deviner que tu en avais déjà ?

Il avait un rythme de sommeil tellement aléatoire, avec ses absences régulières pour ses obligations de mage noir, qu'en réalité, Eloïse aurait pu l'anticiper.

- Ça me semblait assez évident, répondit Victorien.

- Oui, bon, d'accord. J'avoue que j'aimerais bien avoir une vraie nuit.

- Je t'en donnerai.

Qu'est-ce qu'il avait à être si gentil, ces derniers temps ? Il s'habituait enfin à sa présence ? D'accord, c'était le strict minimum, mais il semblait à Eloïse qu'il s'ignoraient moins et étaient plus cordiaux dans leurs échanges, même si des altercations survenaient toujours.

- Qu'est-ce que tu vois dans les rêves ? demanda Victorien.

- Des épisodes de la grande guerre, répondit Eloïse, qui ne voulait pas s'étaler sur la chose. Les moments d'absence, tu penses que ça pourrait être lié au morceau de pierre que j'ai dans le crâne ?

Le changement de sujet n'échappa pas à Victorien, mais il ne s'en formalisa pas.

- Si c'était le cas, ça se serait déjà manifesté bien avant. Ça va faire douze ans qu'il est là.

- On ne sait jamais.

- Ça ne vient pas de là. J'essaierai de me renseigner si j'ai le temps mais je doute de trouver quoi que ce soit. Tu es naturellement un aimant à problèmes, que certaines choses restent inexpliquées n'aurait rien d'étonnant.

- Mouais.

La discussion close, Victorien retourna dans son bureau. Eloïse, elle, finit son verre d'eau et jeta un œil à son carnet de correspondance. Son professeur de mathématiques avait inscrit plusieurs dates où il était disponible pour rencontrer Victorien et discuter de ce qui s'était produit. Ce à quoi elle ne s'attendit pas fut de voir que le mage noir avait choisi le lendemain soir.

Elle partit vers sa chambre, pas franchement ravie. Soit, au moins cette histoire serait réglée plus vite.

Les pochettes furent déposées une à une sur la table que les magiciens avaient privatisée, au premier étage du palais de la Cité. Andromède, concentrée sur sa tache, sursauta. Evangeline, Tomas et Jeremy, eux, relevèrent lentement la tête vers leur coordinatrice.

Ils étaient en train de finaliser les dossiers des agents du AMI qui seraient temporairement embauchés par le gouvernement, ce qui était plus long qu'il ne semblait au premier abord. Qu'est-ce qu'on pouvait bien leur demander de faire en plus ?

- Il faudrait que vous alliez distribuer ça aux ministres correspondants, annonça la coordinatrice.

- ... C'est à dire qu'on est un peu occupés, répondit Tomas, gêné. On a une date limite pour finir les profils afin que les agents puissent être affectés à des missions.

- Dans ce cas, un seul d'entre vous peut s'en charger. Andromède ?

La Lysirienne cligna des yeux à plusieurs reprises

- Moi ?

- Tu es celle qui s'y colle le plus souvent, donc tu es rôdée à la tache. En plus, j'ai l'impression que tu viens de finir ce que tu étais en train de faire.

La coordinatrice avait jeté un œil sur la tablette avec laquelle Andromède travaillait. Cette dernière venait de valider le profil de l'agent, alors impossible de la contredire. Elle se pinça les lèvres.

- Bon... Très bien, accepta-t-elle.

Elle n'avait pas le choix de toute façon. La coordinatrice poussa les pochettes dans sa direction. Il y en avait huit, qu'Andromède saisit. Quand elle se leva de sa chaise, Evangeline l'imita, ce qui lui valut un raclement de gorge de la part de la coordinatrice.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je l'accompagne, répliqua Evangeline.

- Elle est grande, elle peut le faire toute seule. Surtout que je pensais que vous étiez occupés.

- On peut se séparer la distribution, ça ira plus vite.

- Est-ce que tu as terminé le profil que tu fais actuellement ?

Un regard sur sa tablette suffit pour confirmer que non. D'un levé de sourcil, la coordinatrice incita Evangeline à se rasseoir et à poursuivre ce qu'elle faisait. La Lysirienne s'exécuta en se retenant de l'invectiver.

- Vous ne pouvez pas le faire vous-même ? demanda Jeremy.

Sur un ton moins interrogatif, cela aurait sonné particulièrement véhément, mais Jeremy, aussi silencieux était-il au quotidien, savait y faire pour rendre innocent ce qui en réalité ne l'était pas.

- Non, objecta la coordinatrice, j'ai du travail aussi, autrement je ne serais pas venue trouver l'un d'entre vous. Allez.

Elle posa une main dans le dos d'Andromède pour la faire sortir du bureau à sa suite et qu'elle ne puisse pas contester quoi que ce soit. La magicienne jeta un regard derrière son épaule et vit Tomas lui souhaiter bon courage et Evangeline secouer la tête avec dépit.

La porte se ferma derrière elles. Aussitôt, la coordinatrice mit les voiles et Andromède regarda les noms inscrits sur les pochettes. Elle les tria de façon à ne pas faire des allers-retours incessants.

Elle et ses amis n'aimaient pas spécialement cette coordinatrice, qui étaient assez désagréable au quotidien. Mais bon, ils n'avaient pas d'autre choix que de faire ce qu'elle demandait.

Andromède se dirigea vers les escaliers les plus proches pour monter au deuxième étage. Là plupart des ministres qu'elle devait voir s'y trouvaient. Les deux derniers étaient au troisième. Normalement, elle n'en aurait pas pour plus de dix minutes.

Les trois ministres au début de sa pile lui ouvrirent la porte presque immédiatement et la remercièrent quand elle leur tendit leur pochette. Le quatrième, lui, demanda des précisions par rapport à son contenu, et demanda si tout avait été révisé par rapport aux remarques qu'il avait formulées la fois précédente. Andromède, qui n'en savait strictement rien, bégaya une réponse qui l'encouragea à poser ses questions à quelqu'un qui en saurait plus et à la laisser filer. Quant à la cinquième, Andromède toqua à sa porte avec insistance, mais personne ne répondit. Elle n'était pas là.

Ça, cela voulait dire qu'elle devrait soit arpenter le palais jusqu'à la trouver, soit attendre son retour devant la porte, soit retrouver la coordinatrice pour la prévenir du problème.

Aucune des trois options ne lui donnait envie.

Andromède passa la pochette en dessous des autres et poursuivit sa tournée. Elle trouva le sixième ministre et lui courut après alors qu'il quittait son bureau. Lui, elle le connaissait pour avoir déjà géré certaines de ses affaires.

- On m'a demandé de vous donner ça, dit-elle.

Le ministre saisit la pochette et lui adressa un sourire.

- Je lirai ça après, j'ai rendez-vous quelque part. Je te remercie.

- Bonne journée.

- À toi également.

Il remonta le couloir, la pochette entre les bras. Andromède, elle, se retourna pour atteindre les escaliers. Ne restait plus que le troisième étage à faire, puis décider comment opérer pour délivrer le dernier document à la ministre manquante.

Les prochains bureaux étaient un peu plus loin dans le palais par rapport à sa position actuelle. Andromède gravit les marches, puis en fois en haut, tourna vers sa gauche, en direction de l'aile sud.

Si, au départ, elle n'entendit que le bruit de ses pas pour venir percer le silence, un autre s'y ajouta, qu'elle ne parvint pas tout de suite à identifier. Cela ressemblait à un frottement de tissus. Pourtant, quand elle se retourna, elle ne trouva personne derrière elle.

La magicienne s'arrêta un court instant pour vérifier que ce n'était pas sa propre jupe qui provoquait ce son. Elle en avait enfilé une qui descendait jusqu'à ses mollets, aujourd'hui, et le tissus épais flottait derrière elle à chacun de ses pas.

Dès qu'elle fut immobile, le silence revint. Oh, ce devait donc être sa jupe.

Andromède eut à peine le temps de formuler cette pensée dans son esprit. Quelqu'un passa un bras autour de son cou et elle poussa un cri étouffé, qui résonna contre les murs dans un écho désagréable, avant qu'une main ne soit plaquée contre sa bouche. Les trois pochettes restantes s'échappèrent de ses bras pour tomber sur le carrelage. Elle voulut se débattre, utiliser ses pouvoirs pour repousser l'agresseur, mais des points blancs constellaient sa vision. Le bras était beaucoup trop serré autour de son cou.

- Là !

Il y eut un sifflement d'air, puis l'agresseur poussa un grognement et relâcha sa prise sur Andromède, qui en profita pour lui donner un coup de coude chargé de magie et s'éloigner d'un bond. Elle s'appuya contre le mur et toussa pour reprendre son souffle, une main posée contre sa gorge.

Un chasseur de prime remonta le couloir au pas de course et l'assaillant prit la fuite.

- Tu n'as rien ?

Cette voix, elle la connaissait. Lentement, Andromède releva le tête pour faire face au premier ministre, qui s'approchait d'elle à grand pas. Ils était accompagné des cinq chasseurs de prime qui étaient souvent à ses côtés – quatre, maintenant que l'un était en course-poursuite. La Lysirienne ne connaissait pas leurs noms, mais les voyait régulièrement passer dans les couloirs.

Un faible filet de fumée blanche luisante s'estompa de la main que le premier ministre avait tendue devant lui. Cela signifiait que c'était lui qui avait repoussé l'agresseur.

- Ça va, confirma-t-elle, néanmoins choquée.

D'un geste, le dirigeant de la Cité demanda aux chasseurs de prime de s'arrêter et parcourut les derniers mètres qui les séparaient de la magicienne. Andromède se redressa, une main toujours contre son cou, mais n'osa pas bouger.

- Tu l'avais déjà vu avant ? demanda-t-il.

- Non. Jamais.

- La sécurité du palais est définitivement à augmenter. Mais je n'en attends pas moins de la part des laboratoires du Phoenix. Ils ont toujours été doués pour s'infiltrer.

Les mots quittèrent l'esprit d'Andromède, qui crut avoir mal compris ses propos. Elle jeta un regard inquiet vers les chasseurs de prime et baissa le son de sa voix pour poser ce qu'elle trouva être, en cet instant précis, la question la plus stupide du monde.

- Vous ne faites pas partie des laboratoires ?

En réponse, elle eut le droit à un rire amusé du premier ministre.

- Non, certainement pas. Pourquoi, c'est ce que l'Ombre pensait ?

Là encore, Andromède resta bouche-bée. Il connaissait l'existence de l'Ombre ?

- Ils sont mes ennemis au même titre que les vôtres, précisa le dirigeant. Je ne pense pas avoir un jour fait quelconque pas en leur direction, plutôt l'inverse. Il faut croire que mes positions ne sont pas évidentes, pour qui n'y prête pas assez attention.

À vrai dire, l'Ombre n'avait jamais associé les laboratoires et le premier ministre ensemble. Il avait toujours été dans une zone trouble difficile à identifier.

- ... Vous êtes au courant de tout ? l'interrogea Andromède.

- À propos de l'Ombre ? D'une majeure partie, oui, confirma-t-il.

- Mais comment ?

- Chaque chose en son temps, tu veux bien ? Nous devrons avoir une conversation, mais ici n'est ni le lieu, ni le moment.

Il partit ramasser les pochettes qui avaient été projetées au sol au moment de l'agression et jeta un œil à l'intérieur. Ses sourcils se froncèrent.

- Qui t'a demandé d'aller apporter ça ?

- Notre coordinatrice. Mme Nayev.

- Elle a demandé à ce que ce soit spécifiquement toi qui y aille ?

Andromède hocha la tête.

- Ce n'était pas une urgence du tout, ce sont des documents qui auraient dû être distribués au courant de la semaine prochaine, expliqua le premier ministre. J'irai toucher deux mots avec elle.

- Vous pensez qu'elle est liée à ce qui s'est passé ?

- Il y a des possibilités à explorer.

Fallait-il qu'elle se méfie de tous les autres employés du palais, maintenant ?

D'ailleurs, pouvait-elle faire confiance au dirigeant ? Il était responsable de tant de choses horribles que c'était difficile pour elle de s'y résoudre, même s'il venait de la sauver d'un possible enlèvement.

Sous prétexte qu'il était lui aussi contre les laboratoires ne le transformait pas soudainement en ami.

- Nous aurons une conversation dès que j'aurais plus de temps à t'accorder, trancha-t-il.

Andromède, même si elle le détestait, concédait à écouter ce qu'il avait à dire. Peut-être que cela pouvait aider l'Ombre.

- D'accord.

- Bien.

Le premier ministre fit signe aux chasseurs de prime de le rejoindre. Il donna les pochettes à la femme qui se trouvait en bout de ligne.

- Est-ce que tu peux finir la distribution à sa place ?

La jeune femme grimaça, mais acquiesça. Le premier ministre se tourna ensuite vers son voisin.

- Ramène Andromède à ses camarades, s'il te plaît. Si tu pouvais ensuite vérifier que l'intrus a bien été attrapé.

- Ce sera fait.

- Parfait.

Sans lui accorder un regard supplémentaire, Armändo Alavès s'éloigna, les deux derniers chasseurs de prime sur les talons. Andromède ne savait plus du tout quoi penser de lui.

Qui était-il réellement ?

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