Chapitre 14: Mai

Même s'il n'y avait, selon les autorités, plus aucun chasseur de prime ennemi à Astras, Victorien avait refusé qu'Eloïse retourne s'entraîner trop près des murs, et certainement pas seule.

Aujourd'hui, c'était donc plus éloignés encore de la cité qu'elle était partie réaliser son entraînement au combat avec Maximilien. Et, pour la peine, Victorien et Ilyann les avaient accompagnés.

Autant dire que l'ambiance allait être particulière.

Surtout quand, alors qu'elle retournait violemment manger l'herbe, Eloïse remarqua une forme au loin. Elle se releva d'un bond et ignora les corrections de Maximilien pour la montrer du doigt.

- Attendez... C'est pas un corps là-bas ?

- Quoi ? s'étonna Maximilien.

Victorien et Ilyann eux-mêmes tournèrent la tête pour s'en assurer. Sans qu'ils ne donnent leur accord, Eloïse s'élança dans cette direction pour vérifier que ce n'était pas quelqu'un de blessé. Victorien la rattrapa avant qu'elle n'ait le temps de parcourir cinq mètres et l'obligea à s'arrêter. S'il n'était pas en colère jusque là, ça n'allait pas tarder.

- Eloïse, bon sang, ça pourrait être dangereux, s'agaça-t-il. Il t'arrive de réfléchir avant d'agir ?

- Non.

- Au moins la réponse est claire. Reste derrière-moi.

Son regard fut suffisamment dissuasif pour qu'Eloïse le suive gentiment. Elle était presque certaine de ne courir aucun danger, mais bon, si ça lui faisait plaisir...

À mesure qu'ils se rapprochèrent du corps, Eloïse put le détailler davantage. Il s'agissait d'une fille endormie, cheveux blonds attachés en une tresse et vêtue d'un jean, d'un sweat noir et de baskets grises. C'était pour le moins inhabituel, sur Thélis.

- C'est drôle, elle a l'air très humaine, fit-elle remarquer.

- Je me faisais la même réflexion.

Victorien demanda à Eloïse de rester à deux mètres de distance tandis qu'il vérifiait l'état de la fille. Bon, c'était un peu excessif, mais soit.

Il se pencha à son niveau et lui secoua délicatement l'épaule. Au départ, elle ne réagit pas, puis finit par se recroqueviller sur elle-même en chassant sa main.

Que Victorien le veuille ou non, Eloïse vint s'accroupir à côté de lui.

- Elle est en vie, l'informa-t-il.

- J'avais remarqué.

- Et elle est humaine.

- Attends, vraiment ?

Victorien acquiesça.

- Pas la moindre trace de magie dans son corps.

Une humaine ? Sur Thélis ? Comment était-elle arrivée là ? C'était forcément un magicien qui l'y avait ramenée, mais dans ce cas, pourquoi l'abandonner au milieu d'une plaine perdue ?

Eloïse la secoua un peu plus vigoureusement. Enfin, la fille remua et finit par ouvrir les paupières. Ses yeux étaient marrons, ce qui vint confirmer les propos de Victorien.

D'abord confuse, elle observa les alentours, avant de reculer brusquement en remarquant les deux magiciens. Eloïse leva les mains en l'air pour lui signifier qu'ils ne lui voulaient pas de mal.

La fille devait avoir à peu près son âge. Elle se détendit un peu devant le geste d'Eloïse.

- Tu vas bien ? lui demanda la magicienne.

Sa question fut royalement ignorée.

- Je suis où ? s'inquiéta la fille.

- Près d'Astras.

- C'est où ? On est loin de Lyon ?

- Oh. Donc tu es de Lyon. On est un peu loin, oui.

La fille fronça les sourcils. Elle se releva sur ses pieds et tourna sur elle-même dans l'espoir d'entrevoir le moindre lieu familier. Avec les plaines et les forêts alentours qui s'étendaient à perte de vue, difficile de reconnaître quoi que ce soit.

- Je m'appelle Eloïse, se présenta la magicienne. Et toi ?

La fille hésita, mais finit par répondre en comprenant qu'elle n'avait aucune autre issue.

- Mila.

- Tu sais comment tu es arrivée ici ?

- Non... J'en ai aucune idée.

Eloïse tourna la tête vers Victorien, qui n'avait pas l'air déterminé à y mettre du sien. Tant pis, elle se débrouillerait toute seule.

- Tu veux qu'on aille discuter de la situation un peu plus au calme ? Tu pourras appeler tes parents, si tu veux.

- Je peux les appeler maintenant ?

- Eh bien, il y a deux trois trucs qu'il faudrait que tu saches avant. C'est pour ça que je te propose d'aller ailleurs.

Mila n'avait pas l'air déterminée à bouger, ce qui était compréhensible. Elle était seule avec des inconnus dans un lieu qu'elle ne connaissait pas et sans se rappeler comment elle y avait atterri.

- D'accord, on peut aussi en parler ici si tu préfères, rectifia Eloïse.

- Qui c'est ? demanda Mila en désignant Victorien.

- C'est mon, euh... Tuteur.

- Cache ton engouement, répliqua Victorien.

- Oh, ça va. Déjà, tu pourrais faire un effort et ne pas me laisser gérer ça toute seule alors que je ne comprends pas pourquoi cette fille est ici. C'est toi l'adulte responsable.

- Et que veux-tu que je fasse ? Je ne sais pas plus que toi comment elle est arrivée là.

Eloïse leva les yeux au ciel. Mila, à les voir argumenter, avait l'air un peu moins mal à l'aise. Sans doute cette scène lui en rappelait d'autres qu'elle-même avait vécu.

- Quels sont tes derniers souvenirs ?

- J'allais me coucher, je crois, répondit Mila. C'est un peu flou.

- Et tu ne te rappelles rien de particulier ?

Mila, les lèvres pincées, prit plusieurs secondes de réflexion, avant de secouer la tête pour signifier que non.

- Bizarre, reconnut Eloïse. Bon, tu veux la mauvaise nouvelle maintenant ?

- Je dois m'inquiéter ? répondit Mila d'une voix tendue.

- Peut-être un peu, oui. Tu n'es pas sur Terre. Tu es sur Thélis, la planète des magiciens.

Mila crut au départ à une blague, mais l'air sérieux de ses deux interlocuteurs lui mit le doute.

- C'est pas drôle, fit-elle remarquer.

- Ce n'est pas une blague, répondit Eloïse. Je suppose qu'à Lyon, toutes les rumeurs sur la magie se sont propagées ?

- Oui, mais beaucoup sont pas crédibles du tout. Pourquoi il y aurait tout à Lille et rien dans le reste du monde ?

- Victorien, tu veux bien faire une démonstration ?

Le mage noir, pas très enchanté, leva néanmoins une main devant lui et usa d'un peu de magie. Ses doigts se couvrirent de fumée bleue luisante. Mila écarquilla les yeux.

Il lui serait difficile de réfuter ce genre de preuves.

- ... Voilà, conclut Eloïse.

- Je comprends rien, murmura Mila.

- Nous non plus, pour être honnête.

Eloïse lui proposa à nouveau de les suivre un peu plus au calme, et cette fois, Mila accepta. Il allait leur falloir tirer toute cette histoire au clair.

Ils marchèrent en direction d'Ilyann et de Maximilien, qui n'avaient pas bougé d'un poil. Eloïse expliqua de qui il s'agissait à sa camarade pour ne pas qu'elle s'inquiète davantage.

- Donc vous êtes tous des magiciens ? s'assura Mila.

- Oui, confirma Eloïse, sauf que moi je suis un cas un peu particulier. Je viens de Lille.

- Oh.

La jeune fille se gratta la joue et ramena une mèche de cheveux blonds échappée de sa tresse derrière son oreille.

- On parle bien de Lille dans le nord de la France ? Il n'y a pas d'équivalent chez les magiciens ?

- Non, c'est bien cette ville. Je suis française.

- Oh. Et tu as quel âge ?

- Quatorze ans.

- Moi aussi. Tu es en troisième ?

Eloïse acquiesça. Elle n'avait pas l'habitude de parler de cours avec quelqu'un d'autre que Lysandre, mais si cela pouvait mettre Mila en confiance, elle jouerait le jeu.

Cependant, la conversation tourna court quand ils rejoignirent Ilyann et Maximilien. Même s'ils firent de leur mieux pour ne pas être trop intrusifs, ils ne purent s'empêcher de détailler Mila, en particulier ses vêtements et la couleur de ses yeux qui ne la catégorisaient pas comme étant une magicienne.

- Voici Mila, la présenta Eloïse.

- Une humaine, ajouta Victorien.

Les deux Madrigans passèrent outre leur surprise pour la saluer chaleureusement. Au moins eux faisaient un effort.

Tandis qu'ils entamaient la route pour rentrer chez lui, Victorien prit Ilyann et Maximilien à l'écart pour leur expliquer en détail ce qu'il s'était passé. Eloïse se retrouva seule avec Mila à marcher derrière eux.

- On va où exactement ? demanda Mila.

- Chez mon tuteur. Il habite pas très loin.

- C'est pour ça que vous étiez à proximité ?

- Oui. Avec Maximilien on va régulièrement s'entraîner dehors. L'herbe amortis bien les chutes.

- Vous faites du sport de combat ?

- C'est ça.

Mila tenta de lui adresser un sourire, mais il ne fut pas très convainquant. Elle reprit presque immédiatement son air anxieux.

- Je vais pouvoir rentrer chez moi, n'est-ce pas ?

- Oui, tu n'es pas coincée ici, la rassura Eloïse. C'est pas très compliqué de changer de monde.

- Bon, ça va alors... Mais j'aimerais quand même savoir comment j'ai atterri ici. Il n'y a pas des genres de portails qui traînent ou je serais accidentellement tombée ?

La question que tout le monde se posait présentement. Eloïse n'avait pas très envie de lui avouer qu'un magicien l'avait forcément amenée ici, et que si elle ne s'en rappelait pas, c'était qu'il avait joué avec sa mémoire.

Mais dans ce cas, comment s'était-elle retrouvée seule sur les plaines ?

Cette histoire ne lui inspirait rien de bon.

Quand ils furent de retour chez Victorien, Ilyann prit les devants et guida Mila jusqu'au salon pour qu'elle s'installe tranquillement. Il proposa même de lui faire un thé ou une tisane, mais elle préféra un simple verre d'eau.

- Surtout n'hésite pas si tu as besoin de quelque chose, lui dit-il.

- Merci, c'est très gentil.

Victorien, lui, se perdit bien moins en considérations. Debout, bras croisés, mais au moins débarrassé de sa cape, il démarra ce qui ressemblait à un interrogatoire.

- Tu n'avais jamais été en contact avec des magiciens par le passé ?

- Pas que je sache, non, répondit Mila.

- Et tu ne sais pas ce que des magiciens pourraient te vouloir ?

- Euh, non...

- Victorien, tu pourrais y aller un peu plus doucement, le réprimanda Ilyann.

- Tu n'aides absolument pas, ajouta Eloïse. Au cas où tu n'aurais pas encore compris, Mila a l'air encore plus larguée que nous.

Victorien écouta la remarque d'Ilyann et cessa de poser des questions. À la place, il se tourna vers Eloïse et lui fit signe de la suivre en dehors de la pièce.

- C'est pas trop le moment, fit remarquer l'intéressée.

- Maintenant, trancha le mage noir.

Eloïse poussa un soupir, s'excusa auprès de Mila, puis le suivit jusque dans son bureau. Au moins, la jeune fille était entre de bonnes mains.

Victorien ferma la porte.

- C'est quoi le problème ? demanda Eloïse.

- C'est louable de ta part de vouloir aider cette fille, mais tu réalises qu'elle ne peut pas rester ici, j'espère.

- Pourquoi, tu es allergique ?

- Non, mais si un magicien l'a ramenée ici, ce n'est pas pour l'abandonner dehors. Cette personne va essayer de la retrouver.

- Bonne déduction. Et donc ?

- Donc je ne connais pas ses intentions et il est hors de question que ça te mette en danger par extension. Les laboratoires sont bien suffisants.

Eloïse fronça les sourcils. Il plaisantait ?

- Tu n'es quand même pas en train de me dire que tu veux la foutre dehors alors qu'elle ne connaît strictement rien à Thélis et qu'elle pourrait être en danger ?

- Je te dis qu'elle ne peut pas rester ici, corrigea Victorien. Aux dernières nouvelles, je ne suis pas la seule personne de ce monde en possession d'un logement.

La compassion n'avait visiblement pas touché Victorien. Eloïse se passa une main sur le front, dépitée.

- Il y a une Porte des Mondes à Lyon ?

- Je suppose, mais je ne connais pas le sortilège de passage.

- Il n'y a pas moyen de le trouver quelque part ?

- Écoute, Eloïse, je ne pense pas non plus que ce soit une excellente idée de la renvoyer à Lyon sans plus de cérémonies.

- On ne va pas s'en sortir si tu commences à être contradictoire.

- C'est pourtant simple, s'impatienta Victorien. La personne qui l'a ramenée l'a forcément cherchée à Lyon. Si tu veux la protéger, la meilleure manière est de ne pas la ramener là-bas.

- Parce que tu en as vraiment quelque chose à faire, de sa sécurité ?

Vu l'expression ennuyée sur son visage, Eloïse supposa que non.

- C'est toi qui t'es acharnée à l'aider et tu me reproches de vouloir poursuivre ?

- Ce n'est pas sincère.

- Être sincère ne va absolument pas résoudre la situation.

Au moins, Victorien donnait son avis sans filtre. C'était aussi appréciable qu'agaçant.

- Et donc tu voudrais la garder sous surveillance ?

- C'est une proposition. Comme tu l'as si bien fait remarquer précédemment, tout ceci ne m'intéresse ni ne me regarde.

- Fantastique. On avance.

Eloïse admettait qu'il n'avait pas tort. La ramener maintenant à Lyon n'allait les avancer à rien et peut-être même mettre Mila en danger de nouveau. La garder sur Thélis n'était pas une bonne idée non plus. Dans ce cas, cela ne laissait que Lille comme possible destination.

De plus, si Mila l'accompagnait au collège, alors elle serait sous la surveillance de plusieurs magiciens, dont Michaël. C'était encore la meilleure option.

- Alors on la ramène à Lille, décréta Eloïse. Mais où est-ce qu'on la loge ?

- Tu as bien plus de connaissances que moi sur Terre, ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question.

Eloïse n'avait pas spécialement d'amis humains en dehors de Lysandre. Elle parlait de temps en temps à Quinn, l'élève anglaise qui était arrivée quelques mois plus tôt, mais c'était tout.

L'appartement de Lysandre était trop petit pour loger quelqu'un d'autre. Quant à Quinn, Eloïse ne la connaissait pas assez pour lui demander un service pareil. Il y avait bien des chambres de libre au Centre depuis sa démission et celle de Miranda, mais cela risquait de poser des problèmes avec le AMI, ce qu'il valait mieux éviter.

Tout ceci ne laissait plus qu'une seule option à Eloïse. Option qu'elle détestait profondément.

- Il y a mon ancienne chambre disponible chez mes parents, annonça-t-elle. Je suppose qu'elle peut rester là s'ils acceptent.

- Tu ne connais personne d'autre ?

- Non.

- Voilà qui est fâcheux.

- Tu n'as pas idée.

Certes, cela donnerait un cadre de vie relativement agréable à Mila le temps qu'ils tirent tout cette histoire au clair, mais cela voulait dire qu'Eloïse allait devoir leur parler. Chose qu'elle aurait voulu éviter après leur dernière entrevue.

Tant pis, elle devrait faire avec.

- J'aimerais juste que ça ne les mette pas en danger.

- On s'arrangera pour minimiser les risques, dit Victorien.

- Bon, dans ce cas...

Autant annoncer la nouvelle à Mila maintenant. Ça n'allait pas forcément lui plaire, mais c'était mieux que rien et avant tout pour son bien.

Quand ils retournèrent au salon, ils la retrouvèrent en train de s'essuyer les yeux avec un mouchoir. Elle avait pleuré.

Maximilien se rapprocha discrètement des deux magiciens.

- Elle vient d'appeler ses parents, chuchota-t-il. Selon eux, elle a disparu hier après-midi.

- Hier ? s'étonna Eloïse.

- Oui, c'est assez bizarre. Mon père est dehors en train de leur parler.

Eloïse tourna la tête vers la baie vitrée. Effectivement, Ilyann faisait les cent pas au téléphone de l'autre côté. Victorien alla le rejoindre pour le tenir au courant – et donc par extension la famille de Mila – des derniers développements.

Les deux adolescentes se retrouvèrent seules avec Maximilien. Eloïse vint s'asseoir aux côtés de Mila.

- Tout va bien ?

- Ça va... J'ai juste du mal à m'y faire. Mais Ilyann m'a dit que je n'étais pas blessée ou quoi que ce soit.

- C'est déjà ça. Tes parents t'ont dit quelque chose ?

Mila acquiesça. Elle battit des paupières et s'épongea les yeux avec application.

- Ils voulaient venir me chercher immédiatement. Quand je leur ai expliqué que c'était pas possible parce que je suis pas sur Terre, ils ont commencé à s'énerver.

- Ils ne t'ont pas crue. Il fallait s'y attendre.

Mila hocha la tête.

- Ilyann essaie de leur expliquer la situation un peu mieux que moi, mais je pense pas que ça se passe très bien.

- Ça va s'améliorer, ne t'inquiète pas. On va te ramener sur Terre.

Les yeux de Mila s'illuminèrent.

- Vous avez un moyen d'aller à Lyon ?

- À propos de ça... Il faudrait que tu restes plutôt à Lille. On connaît plusieurs magiciens qui y vivent et qui pourraient te surveiller jusqu'à ce qu'on comprenne ce qu'il t'es arrivé.

- Je suis vraiment obligée ?

- C'est pour ta sécurité.

Malgré son air de chien battu, Mila hocha la tête.

- Pas trop longtemps j'espère ? J'aimerais vraiment rentrer chez moi.

- On va faire de notre mieux.

- Bon... Je vais rester où, du coup ?

- Je peux m'arranger avec mes parents biologiques pour qu'ils te logent. Comme je ne suis pas chez eux, il y a une chambre libre. Ma sœur pourra te prêter des affaires. Ils sont sympa, tu verras.

Si jamais ils refusaient, Eloïse ne saurait pas trop quoi faire – Michaël aurait sans doute accepté, mais il habitait déjà chez quelqu'un d'autre. Enfin, puisque ses parents voulaient reprendre contact avec elle, elle supposait qu'elle pourrait utiliser la situation à son avantage.

Mila, un peu mal à l'aise, acquiesça néanmoins. Eloïse n'aurait pas été plus réjouie à sa place, même si elle était plus extravertie que Mila.

Après dix bonnes minutes d'attente supplémentaires, où Eloïse et Maximilien firent de leur mieux pour instaurer une conversation détendue, Victorien et Ilyann rentrèrent dans le salon et fermèrent la baie vitrée. Mila, aux aguets, attendit les nouvelles.

- C'était quelque peu compliqué, avoua Ilyann d'un air penaud. Tes parents ont bien du mal à croire à notre version, alors il comptent venir dès que possible à Lille te chercher.

- Ce qui est une mauvaise idée, mais soit, ajouta Victorien.

- On leur a promis qu'on ferait très attention à toi en attendant. Pour le coup, ils n'avaient pas d'autre choix que de nous faire confiance.

- Vous savez quand ils comptent venir ? demanda Mila.

- Pas avant plusieurs jours. Lille est à un certain nombre de kilomètres de Lyon et j'ai cru comprendre qu'ils n'avaient pas de voiture, alors ils doivent s'organiser.

- Ah, oui. Ça va leur coûter cher en billets de train...

Eloïse ne le dirait pas devant Mila, mais que ses parents ne puissent pas venir tout de suite était à leur avantage. Victorien et Ilyann ne devaient pas en penser moins.

Avec un peu de chance, ils comprendraient comment Mila avait atterri ici.

En attendant, Eloïse avait un argumentaire à préparer auprès de ses parents.

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