Chapitre 37: Février (4)

Maximilien Avenski savait que c'était à son tour d'agir.

Eloïse était arrivée la veille et les laboratoires s'apprêtaient déjà à passer à la phase suivante du projet Alpha. Il avait reçu pour ordre de la part du Seigneur des Ombres de les retarder s'il en avait la possibilité, le tout sans se faire remarquer. Autrement, ses supérieurs allaient limiter sa liberté de mouvement, ce qu'il fallait éviter s'il voulait pouvoir poursuivre le plan établi la veille par Victorien.

La première chose à faire était de prévenir Eloïse d'une partie de la marche à suivre. Pour ça fallait-il encore qu'il trouve un prétexte pour se rendre jusqu'à elle.

Deux de ses supérieurs, Anthéon et Kaladria, l'avaient convoqué pour discuter de ses dernières récoltes d'informations. Il comptait bien en profiter pour tenter une approche.

Maximilien avait la particularité d'être un agent double. Il rapportait des informations sur les laboratoires au Seigneur des Ombres et inversement. Sa véritable allégeance allait à son père, et donc à Victorien, et si les laboratoires s'en doutaient, ils ne s'en souciaient pas plus que ça. Que certaines de leurs informations soient divulguées à l'ennemi était à leurs yeux une contrepartie correcte à celles qu'ils récoltaient. Le Seigneur des Ombres estimait la même chose. Aussi, même si Maximilien se trouvait dans une position délicate – mieux valait dissimuler ses véritables intentions et faire profil bas s'il voulait éviter les problèmes – il se savait un élément clé des laboratoires, qui lui accordaient parfois des faveurs.

Restait à voir ce qu'il pouvait en faire.

Quand Maximilien entra dans le bureau de Kaladria, il fut surpris de voir qu'en plus d'Anthéon, Phrixos aussi était présent. Silencieux et le regard fermé, comme à chaque fois qu'il se trouvait en compagnie de ses parents. Maximilien, même s'il était plus jeune que lui de quelques années, le comprenait. Si Anthéon était assez indifférent, Kaladria était en revanche stricte, particulièrement avec lui.

- Bonjour, leur dit Maximilien. Vous m'avez appelé ?

- Autrement tu ne serais pas ici, répliqua Kaladria. Tu es rentré hier de ton séjour chez le Seigneur des Ombres et nous n'avons pas encore eu le temps d'en discuter.

Maximilien passait une semaine par mois chez Victorien, ce qui était bien trop peu à son goût, mais bien plus que ce que les laboratoires accordaient à beaucoup d'employés. Il évitait de se plaindre.

- Je n'ai pas grand chose à rapporter, les informa-t-il. Victorien est au courant de l'enlèvement d'Eloïse à cause de Miranda Lowers.

- Ah, la mage noire qui travaille pour le AMI ?

- Oui, elle.

- Et il compte faire quoi que ce soit ?

- Il n'a rien dit à ce sujet. Il ne me raconte pas tout pour une raison évidente.

Et les laboratoires faisaient de même. Ce que Maximilien rapportait des deux côtés, c'était ce que chaque parti lui autorisait à révéler.

Cependant, Kaladria n'avait pas l'air satisfaite par la réponse, à en croire ses lèvres pincées.

- Ce n'est pas comme s'il avait la possibilité d'attaquer ici, fit remarquer Anthéon. Il nous casse les pieds en dehors des laboratoires, certes, mais nous n'avons pas grand chose à craindre dans l'enceinte du bâtiment.

- Ne pas se méfier de cet homme est une erreur, répliqua Kaladria. Je suis persuadée qu'il a bien plus de moyens qu'il ne le laisse croire. N'est-ce pas, Maximilien ?

Le Madrigan haussa les épaules.

- Il ne fait pas des miracles non plus.

- Non, mais il nous met des bâtons dans les roues depuis des années sans discontinuer. Il serait bien que tout cela cesse à un moment donné.

- Ce serait beaucoup lui en demander, dit Phrixos à voix basse.

Il se récolta un regard noir de la part de Kaladria. Il y était trop habitué pour s'en soucier.

- Autre chose ? demanda la magicienne.

- Pas vraiment, admit Maximilien. Je sais que je n'ai pas grand chose, mais Victorien n'a pas beaucoup été là cette semaine, et quand c'était le cas, il parlait peu.

- Il n'a jamais été du type bavard. Et Ilyann ?

- On ne discute pas des laboratoires.

- Je t'avais demandé de le faire.

- Oui, je sais, mais papa évite de répondre.

Ilyann, le père de Maximilien, détestait le voir ainsi tiraillé entre le Seigneur des Ombres et les laboratoires, aussi quand le sujet était soulevé, il gardait le silence ou parlait d'autre chose qui n'avait rien à voir. Tout cela en espérant que les laboratoires donneraient moins de responsabilités potentiellement dangereuses à son fils.

Maximilien savait que c'était inutile, mais il appréciait l'attention, contrairement à ses supérieurs.

- Tant pis, trancha Kaladria. On augmentera la sécurité autour du bâtiment au cas où ce cher Victorien se déciderait à faire des siennes. En attendant, j'ai une autre mission à te confier, Maximilien.

Le magicien sentit son inquiétude monter. Quand Kaladria arborait son air de conspiratrice, ce n'était jamais bon signe.

- Tu es un visage nouveau et tu connais le Seigneur des Ombres. Essaye de calmer un peu Eloïse et sympathise avec elle. Je me fiche de ce que tu lui racontes, mais fais en sorte qu'elle coopère.

- Elle pose problème ? s'étonna-t-il.

- Elle a passé la moitié de sa nuit à toquer à la porte de la chambre où on l'a mise. J'aimerais autant qu'elle arrête.

- Oh.

Maximilien cacha son enthousiasme. Voilà l'occasion qu'il attendait désespérément pour échanger avec elle.

- Maintenant ? demanda-t-il.

- Oui, maintenant, confirma Kaladria en lançant une clé dans sa direction. Tu as une heure devant toi, après quoi Phrixos ira te récupérer. Compris ?

Il hocha la tête. Pas la peine de le lui répéter deux fois.

Eloïse manquait de sommeil, mais c'était pour la bonne cause.

Elle avait tapé à la porte de sa chambre provisoire pendant plusieurs heures, ce qui lui avait valu un bon mal de crâne – en plus de celui qu'elle avait déjà, elle remerciait Vénérios et son déblocage de mémoire pour cela – et des bleus au poignet.

Si les laboratoires pensaient qu'elle avait fait tout cela dans l'unique but de les agacer, ils avaient à moitié juste. Son plan avait été d'endommager le bracelet coupe-magie qui l'empêchait de faire quoi que ce soit pour se sortir de se pétrin. Elle n'était pas parvenue à le briser, mais la chaîne de métal, à force de tapage sur la poignée de porte, s'en était retrouvé déformée. Un bon début. En revanche, elle ne savait pas encore comment la casser en deux pour de bon.

Chaque chose en son temps, même si elle n'en avait pas des tonnes sous la main.

Eloïse rattrapait sa nuit écourtée quand la porte de la chambre s'ouvrit. Elle sursauta et repoussa ses couvertures. Non seulement les laboratoires la kidnappaient, mais ils ne prenaient pas la peine de toquer ?

La magicienne remit la masse impressionnante de cheveux qui lui couvrait le crâne en place et se dressa sur ses pieds. Elle fit face à un garçon qu'elle n'avait jamais vu par le passé. La veste de Madrigan d'un turquoise sombre qu'il portait attira immédiatement son attention.

- Toquer n'est pas une option, dit platement Eloïse.

- Oh, pardon, je te dérange ?

Il avait une voix douce, à l'image de ses traits de visage. Des cheveux bruns tombaient sur ses épaules et deux yeux verts l'observaient avec prévenance. Eloïse ne sut pas pourquoi, sans doute l'aura de calme qui se dégageait de lui, mais il ma mit en confiance. Elle repoussa aussitôt cette pensée. S'il était des laboratoires, il était dangereux.

- Plus maintenant, soupira-t-elle. Qu'est-ce que tu veux, toi aussi ?

- Discuter. C'est important.

Il avait prononcé ces mots d'une voix feutrée. Eloïse, intriguée, lui désigna la chaise face à son lit. Il s'installa dessus, non sans gêne.

- Je m'appelle Maximilien Avenski, dit-il. Je ne sais pas si tu aurais déjà, à tout hasard, entendu mon nom.

Eloïse se creusa la cervelle. Si, elle l'avait déjà entendu. La réunion de l'Ombre où elle avait fait un pacte avec le Seigneur des Ombres s'imposa à sa mémoire. Evangeline avait l'air de bien le connaître et lui faisait confiance.

- Tu es le fils du Madrigan Ilyann Avenski, répondit-elle, celui qui a demandé au Conseil des Cinq d'aller espionner le premier ministre au gouvernement de la Cité.

- Précisément, confirma le magicien avec un soupçon de soulagement. Je suis, tout comme mon père, un allié du Seigneur des Ombres.

- Dans ce cas, qu'est-ce que tu fais ici ?

- Longue histoire. Je suis une sorte d'agent double.

Il lui expliqua dans les grandes lignes sa fonction et la façon dont les deux partis se servaient de lui. S'il obtenait la confiance d'Eloïse comme Kaladria lui avait demandé, ce serait à ses dépens.

- Donc tu es en train de me dire que tu es de mon côté ? s'étonna Eloïse.

- Oui. Victorien a un plan pour te faire sortir d'ici. Tu lui fais confiance, n'est-ce pas ?

- J'essaie. Son truc est abouti ?

- Partiellement. La situation est compliquée et on a peu de ressources, mais ça peut fonctionner.

C'était tout ce qu'Eloïse avait besoin d'entendre. Elle n'en revenait pas que le Seigneur des Ombres ait des infiltrés parmi les laboratoires. Était-ce de cette façon qu'il obtenait beaucoup de ses informations ?

- Qu'est-ce que je dois faire ? l'interrogea-t-elle.

- Rien pour le moment, répondit Maximilien. Nous sommes plusieurs à comploter contre le projet Alpha. On doit coordonner tout le monde à l'intérieur et à l'extérieur et agir dès qu'on aura une occasion, ce qui n'est pas aussi simple à mettre en place qu'il n'y parait.

Eloïse n'en doutait pas, surtout que si les infiltrés se faisaient prendre, ils risquaient gros.

- Il ne vaut mieux pas que tu en saches plus, poursuivit Maximilien. On gère de notre côté. Tout ce qu'on te demande, c'est de nous suivre lorsque viendra le moment d'agir.

- Tant que je peux quitter cet endroit...

- C'est le but.

Le regard empli de sincérité qu'il lui renvoya remit un peu de baume au cœur d'Eloïse. Elle n'en revenait pas, elle avait des alliés ici. À moins que Maximilien lui mente, mais vu ses connexions avec le Seigneur des Ombres, elle avait de forts doutes là-dessus.

- Mes supérieurs voulaient que je vienne te voir pour sympathiser et t'obliger à coopérer, expliqua-t-il. Il faudrait que tu le prétendes le temps que Victorien règle la situation de son côté.

- Sympathiser ? Ils ont déjà tenté ça avec Elena. C'était pas très concluant.

- Je me doute, mais apparemment tu tapais sur la porte et...

Maximilien se coupa dans sa phrase. Eloïse leva le bras et lui désigna le bracelet coupe-magie endommagé. Les yeux du magicien s'emplirent de compréhension.

- Oh. C'était pour ça.

- J'avais aucune autre solution.

- Attends.

Maximilien regarda derrière son épaule comme pour vérifier que personne n'allait surgir dans la pièce, puis saisit une minuscule lame dissimulée dans la semelle de sa chaussure droite. Il la donna à Eloïse, qui s'empressa de la cacher sous son oreiller.

- Merci, dit-elle.

- C'est normal. Je ne peux pas faire grand chose de plus pour le moment.

- C'est déjà beaucoup.

Pendant le reste de l'heure qui avait été accordée à Maximilien, ils discutèrent de tout et de rien, même si Eloïse tenta quelques fois d'orienter la conversation vers le Seigneur des Ombres dans l'espoir d'en apprendre davantage à son sujet. Tout ce qu'elle put en conclure, c'était qu'il s'agissait d'une personne très secrète, mais que Maximilien l'appréciait. Ça ne l'aidait pas vraiment, mais tant pis.

Quand Phrixos toqua à la porte pour venir récupérer son collègue, Eloïse lui adressa un signe de main, auquel il répondit avec entrain. Phrixos ne cacha pas sa surprise en les voyant échanger ainsi, mais ne fit aucun commentaire.

La porte se ferma dans un léger claquement. Aussitôt, Eloïse récupéra la lame sous l'oreiller et s'affaira à scier le bracelet coupe-magie. Cela allait prendre du temps, mais elle n'avait rien de mieux à faire.

Si les laboratoires pouvaient s'en prendre aux infiltrés, c'était différent pour elle. Ils avaient besoin d'elle vivante, aussi Eloïse pouvait se permettre de faire quelques folies.

Il fallait juste qu'elle se débarrasse du bracelet.

Miranda avait réussi à obtenir un rendez-vous avec le Seigneur des Ombres après leur échange de la veille. Il était dix-huit heures passées, ce qui était bien tard à son goût étant donné qu'Eloïse avait disparue depuis plus de vingt quatre heures, mais le mage noir lui avait affirmé que c'était pour lui permettre de collecter davantage d'informations.

Il avait intérêt à ne pas la décevoir.

Comme d'habitude, il arriva avec un quart d'heure de retard. Miranda avait profité de l'absence de ses camarades de l'équipe Alpha pour le convier dans le minuscule jardin que comptait le Centre. Ainsi, ils ne seraient pas dérangés ou à découvert.

Il y avait un cerisier dépourvu de feuilles, de l'herbe inégale et quelques cailloux disposés dans une tentative d'arc de cercle devant la baie vitrée qui reliait la cuisine et le jardin. Miranda était assise sur la marche de béton qui servait de jonction.

Le Seigneur des Ombres apparut à ses côtés la seconde qui suivit.

- Tu es en retard, lui dit Miranda. Encore une fois.

- Urgence de dernière minute.

- Comme toujours. Tu as des nouvelles d'Eloïse ?

- Oui, confirma-t-il. Les laboratoires ont mis la main sur elle hier en début d'après-midi. Des humains ont rapporté avoir vu un magicien au niveau du Palais des Beaux-Arts de Lille, qui se serait enfui avant l'arrivée de la police avec une adolescente sur les bras.

- Vénérios ?

- D'après mes sources, oui, mais ce n'est pas important.

Il n'avait pas tort. Peu importe qui avait fait le coup, le résultat final était le même.

Miranda lui expliqua comment les laboratoires avaient lancé l'attaque le jour exact où personne ne pouvait lui venir en aide. L'intégralité de l'Ombre avait eu d'autres occupations qui avaient nécessité qu'ils soient loin de leurs téléphones portables.

- Elle aurait dû me contacter directement, fit remarquer la magicien. Je ne lui ai pas donné un cristal de communication directe pour décorer.

- Je ne suis pas sûre qu'elle l'ait tout le temps sur elle, l'informa Miranda. Même si c'était le cas, il est possible qu'elle n'ait pas eu l'occasion de te contacter.

- Si elle a pu appeler chacun des membres de votre groupe un par un, elle en avait la possibilité.

Il aurait suffi qu'Eloïse lui envoie un message en premier, et alors il aurait eu le temps de la rejoindre. Mais elle ne lui faisait pas assez confiance pour le faire passer avant ses camarades. C'était prévisible, mais tout aussi problématique.

- J'ai plusieurs infiltrés parmi les laboratoires qui m'ont rapporté sa présence dans une chambre du sixième étage de leur quartier général, expliqua le Seigneur des Ombres. Raison pour laquelle je suis arrivé en retard.

- Des infiltrés ? s'étonna Miranda. Tu as davantage de nouvelles ?

- Elle est équipée d'un bracelet coupe-magie dont elle tente de se débarrasser. Les laboratoires veulent se dépêcher de passer à la phase suivante du projet Alpha, mais si Eloïse ne coopère pas, ils risquent d'avoir plus de mal.

- La phase suivante, c'est à dire ?

Le mage noir garda le silence, mais Miranda refusait de se satisfaire d'une nouvelle interrogation ignorée.

- C'est en rapport avec ses pouvoirs, n'est-ce pas ? Non seulement ils ont augmenté récemment, mais elle a réussi à en utiliser une quantité tout sauf naturelle quand les laboratoires ont détruit notre repère.

- C'est un peu plus compliqué que ça.

- Victorien, je ne vais pas accepter ce genre de réponses évasives encore longtemps. Tu n'aimes pas exposer tes plans, d'accord, mais on va avoir besoin d'explications si on veut s'en sortir contre les laboratoires.

- Tu les auras très bientôt. Laisse-moi le temps de finaliser les détails. Si tout se passe bien, je vais pouvoir récupérer Eloïse. Alors seulement j'expliquerai tout ce que vous avez besoin de savoir.

Le Seigneur des Ombres, même s'il avait passé un accord avec l'Ombre, n'aimait pas mettre des informations sensibles dans les mains de n'importe qui. Si cela n'avait été qu'à l'intention de Miranda, peut-être se serait-il ouvert plus tôt, mais devant tant de magiciens inconnus, il préférait jouer la sécurité. C'était à la fois louable et agaçant.

- Il va falloir communiquer avec nous, poursuivit-elle. Je suis la seule de l'Ombre que tu connais, mais on peut t'aider si tu en as besoin. S'il te plaît, fais nous confiance.

- À vrai dire, je comptais vous inclure dans mes futurs plans, mais cela va nécessiter que vous alliez vous battre. Je doute que tout vos membres acceptent.

- Ça ne va pas enchanter certains, oui, mais tu serais étonné du nombre qui ne se poserait aucune question. On est bien trop ancrés dans cette histoire pour se retirer maintenant.

- Bien. Dans ce cas, il faudra que tu me transmettes votre nombre et je vous contacterai au moment où j'aurais besoin de votre aide. Il faudra être réactifs.

- Ce sera fait.

Miranda n'était pas sûre que tout le monde puisse se libérer pour intervenir si besoin. Pour les agents du AMI, il suffirait de prétendre à une urgence s'ils n'étaient pas déjà en mission, mais pour les élèves de l'académie ou le Conseil des Cinq, qui travaillaient au palais, il leur faudrait établir à l'avance des excuses pour rejoindre le reste de l'Ombre. Ils en discuteraient plus tard et se concerteraient sur la marche à suivre.

Le Seigneur des Ombres se releva et Miranda l'imita.

- Je ne vais pas pouvoir rester plus longtemps, déclara-t-il. J'ai des choses à régler de mon côté.

- Je me doute. Tiens-moi au courant et fais attention à toi.

La remarque lui arracha un haussement de sourcils.

- Ne t'inquiète pas trop pour ça, je sais ce que je fais.

- Oui, oui, tu avais dit la même chose le jour de l'incident de l'alchimiste.

- C'était il y a presque quatre-vingt ans, Miranda.

Elle roula des yeux et lui fit signe de déguerpir. Le mage noir, après un dernier regard mi-ennuyé mi-amusé, se fondit dans l'ombre du cerisier et disparut de son champ de vision.

Miranda rentra à l'intérieur du Centre et sortit son téléphone portable de sa poche.

Il était temps de communiquer.

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