Chapitre 25: Janvier (4)
La grande salle de conférence du AMI, établie au premier étage du quartier général, était aujourd'hui pleine à craquer. Il s'agissait du centenaire de l'organisation, aussi tous les agents actuellement disponibles avaient été conviés pour une petite fête
Eloïse et Miranda se tenaient dans un coin éloigné de la pièce, vêtues de leurs uniformes noirs comme seule tenue de soirée. Tandis qu'Eloïse, une nuance trop pâle, paraissait à deux doigts de rendre le déjeuner qu'elle n'avait pas pris, Miranda sirotait une boisson à la couleur verte vive qui faisait penser à un liquide radioactif – un jus pomme irale, même si l'irale était réputée chez les magiciens pour être amère.
- Rappelle-moi ce que je fais ici, marmonna Eloïse.
- Présence obligatoire sauf excuse valable, lui répondit son amie. Même si tu es malade et donc que tu aurais pu y échapper. Je ne comprends pas pourquoi tu n'as pas sauté sur l'occasion.
- Il aurait fallu que j'aille voir Sakura la polymorphe pour lui expliquer. C'était au dessus de mes forces.
Surtout, Eloïse ne se sentait pas à l'aise seule à seule face à elle. Il ne manquerait plus qu'elle tente quelque chose pendant qu'elle était malade.
- Et tu ne t'es pas sentie d'humeur à sécher la soirée, commenta Miranda, c'est courageux.
- Tu parles. Connaissant le AMI, parmi les plusieurs centaines d'agents présents, ils auraient remarqué mon absence et je me serais faite incendier. Un classique.
- C'est pas faux.
Miranda termina son verre et partit l'abandonner sur la table qui bordait le mur à leur gauche. Elle désigna la nourriture qui la constellait d'un air moqueur.
- Tu veux quelque chose à manger ?
- J'ai déjà pris un anti-vomitif, merci, grinça Eloïse.
- C'est dommage. Si Sakura était venue t'embêter, tu aurais pu lui vomir dessus. Arme bactériologique.
- Oh, oui. Parce que j'adorerais me faire réprimander une énième fois pour non respect de mes supérieurs. Je dois te rappeler qu'ils sont allés jusqu'à m'interdire de retourner sur Terre pour me le faire regretter ?
C'était une situation temporaire, mais à son sens, cela durait déjà depuis trop longtemps. Certes, l'académie Adénora Calléor était plus sympathique qu'escomptée et c'était la première fois depuis des années qu'Eloïse n'était pas considérée comme la bizarrerie de la classe, mais la Terre lui manquait. C'était la première fois de sa vie qu'elle n'y mettait pas les pieds pendant autant de temps.
- S'ils veulent en rajouter une couche, je te servirai de bouclier vivant, répliqua Miranda.
- J'admire ton sens du sacrifice, madame "j'ai peur de me brûler en mettant ma main dans le four". Je me sens en sécurité avec toi comme seule défense.
Miranda roula les yeux, néanmoins amusée. Elle remarqua que l'agitation prenait place au centre de la salle, au niveau de l'estrade. Comme elle et Eloïse s'étaient tenues à l'écart pour éviter que quiconque ne se retrouve avec la gastro, elles n'avaient pas une très bonne visibilité.
- Je crois que c'est l'heure du discours, déclara la mage noire. Et... Bon sang, c'est Sakura qui s'y colle.
- Génial. J'avais vraiment envie de l'entendre parler.
Le discours, qu'elles avaient espéré court sans pour autant se faire de faux espoirs, se transforma en leçon d'histoire sur les origines du AMI, comment son mystérieux directeur avait décrété son existence nécessaire, et la manière dont l'organisation avait évoluée et s'était étendue, aussi bien en nombre que dans ses investisseurs, au fil du dernier siècle. À vrai dire, c'était plutôt intéressant et Sakura faisait en sorte de rendre le tout dynamique, mais Eloïse avait tellement envie de dormir qu'elle avait tout de même du mal à suivre.
Pour son plus grand désespoir, plusieurs agents techniques à hautes responsabilités, ainsi que des agents de terrain au palmarès impressionnant et les capitaines d'équipes, vinrent monter sur l'estrade et prononcer quelques mots à la gloire du AMI et de son efficacité incontestable.
Eloïse ne sut pas dire qui, de Geoffrey ou de Synetelle, avait le moins envie d'y participer.
Les applaudissements qui retentirent par la suite lui donnèrent envie de s'arracher les oreilles. Son mal de crâne carabiné était de retour. D'ailleurs, elle était presque sûre d'avoir de la fièvre.
Elle passa une main sur son front pour le vérifier.
Un peu trop chaud.
- Tu as l'air de péter la forme, ironisa Miranda.
- Ouais, maugréa Eloïse. Les discours sont terminés, on peut partir, non ?
Comme pour répondre à son interrogation, une musique d'ambiance au piano, à peine audible maintenant que les voix des agents s'élevaient, envahit la salle. La fête, aussi appelée par Miranda la partie facultative de la soirée. Comme certains agents travaillaient tôt le lendemain, ils étaient libérés à ce moment. Les autres pouvaient choisir de rester ou non.
- On peut partir, confirma Miranda. Je te ramène à l'académie, histoire de vérifier que tu ne vas pas mourir en chemin.
- Ta gentillesse est décidément sans limites.
- C'est inné chez moi.
Elles longèrent les murs et atteignirent les portes de la salle de conférence. Au moment où elle les traversa, Eloïse se retourna et remarqua le regard de Sakura posé sur elle. Bien, elle l'espionnait, mais au moins elle avait constaté sa présence et ne pourrait pas lui reprocher quoi que ce soit.
Les deux magiciennes prirent l'ascenseur sur un étage pour éviter à Eloïse de se sentir plus mal encore. Déjà qu'elle devrait emprunter une arche – la pire chose à faire en ayant déjà la nausée – alors mieux valait lui épargner le maximum.
L'air glacé des jardins en cette soirée hivernale leur fit expirer d'épais nuages de buée. Leurs uniformes avaient beau être chauds, cette fois, ils ne compensaient pas totalement la température.
- Et dire que normalement, j'aurais dû aller surveiller le lieu de l'explosion demain matin à cinq heures, soupira Eloïse.
- Je te rappelle que c'est une mission conjointe aux Alpha et aux Zéta ?
- Oh. J'avais oublié. Bon courage.
Miranda, qui n'avait aucune envie de se lever et de passer sa matinée à repousser des magiciens trop curieux, esquissa une moue ennuyée pour seule réponse.
Eloïse enfonça ses mains dans les poches de son pantalon pour tenter de les garder au chaud, chose qu'elle ne faisait normalement jamais, puisqu'elle portait des gants. Cette fois seulement, elle les avait oubliés à l'académie.
Sa main droite entra un contact avec un morceau de papier épais. Eloïse, sourcils froncés, le sortit de sa poche pour voir de quoi il s'agissait.
La photo d'une fille aux épaisses boucles rousses, au visage carré souriant et aux yeux d'un orange pâle posés dans le vide, accompagnée par un Seigneur des Ombres aux cheveux plus courts qu'à l'accoutumée. Celle qu'Eloïse avait prise chez lui. Elle avait oublié qu'elle se trouvait dans sa poche d'uniforme après être passée de vêtements en vêtements.
À cause de ça, à chaque fois qu'Eloïse avait voulu questionner Miranda au sujet de l'inconnue, elle n'avait pas eu la photo sur elle. Aujourd'hui était son jour de chance. Elle tenterait juste de ne pas amener la chose trop brusquement.
- Dis-moi, Miranda. Quel âge a le Seigneur des Ombres ?
La mage noire haussa un sourcil.
- C'est quoi cette question absurde, d'un seul coup ?
- Ça m'est venu comme ça. Je sais que c'est mon ancêtre, mais je ne sais pas à quel point.
- Il a deux cent quarante neuf ans. Il est du sept avril 1764.
Donc il n'avait que trois ans de plus que Miranda. Eloïse n'avait pas trop su à quoi s'attendre, mais d'une certaine façon, ça faisait sens.
- Il a déjà eu des enfants ?
- Depuis quand ça t'intéresse ?
Eloïse lui montra la photographie. Son amie, sourcils froncés, lui demanda où elle l'avait trouvée, aussi elle lui expliqua l'avoir prise chez le Seigneur des Ombres lorsqu'elle avait fait un séjour chez lui en septembre.
- Tu la connais ?
- Oui et non, répondit Miranda. Je ne l'ai jamais vue, mais je sais de qui il s'agit.
- Alors ?
- C'est Mahendra, sa fille.
Eloïse ne s'était donc pas trompée à se sujet, même si les deux magiciens se ressemblaient comme le jour et la nuit.
- Elle est toujours vivante ?
- Aux dernières nouvelles, oui, répliqua Miranda. Elle n'est pas humaine.
- Donc ce n'est pas d'elle que je descends.
- Non, c'est d'un autre enfant qu'a eu Victorien, qui lui était bien un humain. Avant que tu me poses la question, il n'en a eu que deux.
Les deux magiciennes parvinrent à l'arche que comptait le AMI, connectée au système de la Cité. Miranda entra la pierre pour régler leur destination destination vers le quartier Lumineux, où se trouvait l'académie. Eloïse, après avoir pris une grande inspiration, passa en dessous à la suite de sa camarade. Elle eut la désagréable impression qu'on lui avait donné un coup de poing dans l'estomac.
Utiliser de la magie ou un portail à base de magie quand l'on était blessé ou malade était toujours une très mauvaise idée, puisque cela risquait d'aggraver la situation.
- Ça va ? s'assura Miranda.
- Franchement ? J'ai connu pire, ça ira.
Elles reprirent leur marche. Fort heureusement, l'académie n'était pas très loin de l'arche, dix minutes de trajet tout au plus.
- La photo a été prise il y a longtemps ? demanda Eloïse.
- Entre 1922 et 1940.
- Quelle précision.
- Je n'ai jamais connu Mahendra, donc j'ai pris une fourchette entre sa naissance et son départ. Tu t'y feras.
- Son départ ?
Miranda laissa échapper un soupir où pointait l'agacement.
- Écoute, Eloïse, j'en sais très peu sur le sujet, et je ne suis pas sûr qu'il apprécierait que je t'en parle. C'est peut-être ton ancêtre, mais il ne te doit rien.
- Ça c'est ce que tu crois. Il s'est proposé de devenir mon responsable légal.
Miranda se stoppa dans sa marche.
- Il s'est quoi ? s'exclama-t-elle.
- Et j'ai accepté.
- Ça fait combien de temps que vous avez arrangé ça et pourquoi tu ne m'en a pas parlé avant ?
- C'était la veille de l'explosion, donc tu m'excuseras, mais ça m'est un peu sorti de la tête par la suite.
Miranda lui demanda tous les détails, aussi Eloïse les lui donna, même s'ils n'étaient pas nombreux. Avec un peu de chances, dans quelques semaines, elle ne serait plus dépendante du AMI, et cette pensée l'emplissait de joie.
- Franchement, maugréa Miranda, tu aurais pu faire un effort.
- Désolée ?
- Ça passe pour cette fois.
Eloïse récupéra la photographie de la fameuse Mahendra et y jeta un dernier regard. Elle ne savait pas trop pourquoi mais le fait que la jeune fille ait les yeux orange était quelque peu étrange pour elle. Puisque les magiciens ne pouvaient pas avoir les iris marron, elle supposait que cette couleur était héritée de sa mère et non du Seigneur des Ombres, qui avait la même teinte noisette qu'elle.
- Qu'est-ce qui te dérange ? l'interrogea Miranda.
- Rien, rien.
- Eloïse, tu fixes la photo avec insistance. Je te connais et je ne suis pas stupide.
- Certes. Il y a quelque chose avec ses yeux qui m'interpelle.
- Si c'est parce qu'elle ne regarde pas l'objectif, c'est normal, elle est aveugle.
- Oh. Effectivement, ça fait sens.
- Autre chose que tu veux savoir ?
Eloïse rangea la photographie dans la poche de son uniforme.
- Pas pour l'instant, non.
- Parfait, parce que j'en ai marre de te répondre.
Eloïse leva les yeux au ciel. Ça, c'était du typique Miranda.
◊
Etan savait très bien pourquoi il avait été convoqué par le premier ministre. Ce qu'il ne comprenait pas, en revanche, c'est pourquoi il avait été convoqué aussi tard. Il était vingt et une heure. D'accord, le premier ministre devait avoir de longues journées, mais à ce point là ? Etan avait dû rester plus longtemps après son travail pour ne pas avoir à faire un aller retour supplémentaire entre le quartier Royal et le quartier Azur.
Le palais était presque désert et les magiciens qui y vivaient étaient occupés à manger ou à vaquer à leurs activités dans leurs chambres.
Nerveusement, il grimpa jusqu'au deuxième étage du bâtiment qu'il connaissait bien.
Etan le savait, c'était l'incident du quartier Doré qui lui avait offert un sursis de quelques jours. Maintenant que les choses s'étaient tassées, son cas revenait lentement vers le haut des priorités. Car Etan était majeur depuis le six janvier.
Les enfants recueillis par le gouvernement de la Cité avaient toujours été, techniquement, à la charge du premier ministre, puisqu'il s'occupait de tenir les registres. C'était lui qui gérait leur entrée au même titre que leur sortie.
Même si, à l'origine, Etan n'avait jamais voulu travailler pour le gouvernement, il ne se voyait désormais plus faire autre chose. Tout simplement car s'il partait, le reste du Conseil des Cinq se retrouverait sans lui. Et ça, il aimerait sincèrement l'éviter.
Quand il arriva devant le bureau du premier ministre, la porte était déjà ouverte. Il toqua tout de même pour faire bonne mesure.
- Je t'ai vu, Etan, lui répondit le ministre. Entre.
La magicien s'exécuta.
- Je ferme la porte ?
- S'il te plaît.
Etan poussa le battant de bois jusqu'à ce qu'il se retrouve clos. Le silence le frappa. À vrai dire, le couloir avait été tout aussi exempt de bruit, mais sans doute était-ce le fait de se retrouver dans la même pièce que l'une des figures les plus importantes de la Cité. Une figure qu'il était normalement ici pour espionner.
- Assieds-toi, l'invita le ministre. Ce ne sera sans doute pas long, mais c'est plus agréable pour toi comme pour moi.
Tandis qu'Etan s'installait sur la chaise qu'il avait préparé, le premier ministre ouvrit son dossier. C'était étrange de le voir dépourvu de son sourire ironique, mais il avait l'air particulièrement fatigué.
- Etan Adams, reprit-il. Tu le sais mieux que moi, tu es désormais majeur, ce qui veut dire que tu n'es plus une pupille du gouvernement. Nous n'avons plus aucun droit ou obligation envers toi et l'inverse est vraie aussi. Je vais donc commencer par te poser une simple question : qu'est-ce que tu comptes faire à partir de maintenant ?
- Je n'y ai pas réfléchi, admit-il.
- Je vois. Tu es ici depuis environ un an, ce qui est court, donc je ne t'en blâmerais pas, d'autant plus que personne ici ne vous a aidé à décider de la vie que vous souhaiteriez après votre départ.
- À vrai dire, j'aimerais garder mon travail au gouvernement, si c'est possible.
Le premier ministre haussa un sourcil. Voilà une expression qui lui ressemblait davantage.
- J'apprécie de voir que ton emploi te satisfait, mais ce ne sera malheureusement pas possible.
- Pourquoi ? l'interrogea Etan.
- Le travail que tu occupais était uniquement à destination des pupilles du gouvernement. Un moyen pour eux, s'ils le voulaient, d'obtenir de l'expérience dans le monde du travail, un salaire, et de se détacher progressivement de notre influence.
- C'est ce qu'on m'avait expliqué, oui, mais je ne savais pas que c'était exclusivement réservé aux magiciens dans mon cas.
- Nous avons dû manquer de clarté, je te prie de nous en excuser.
Etan hocha la tête, mais resta perplexe. Après que le gouvernement ait fourni tant d'efforts pour récupérer les enfants rendus orphelins lors de la guerre entre les Madrigans et les Lysiriens, voilà que le premier ministre le mettait à la porte ? Il devait forcément y avoir une autre raison derrière, puisqu'Etan connaissait des anciennes pupilles maintenant majeures qui avaient pu garder leur emploi.
- Il est en revanche hors de question de te laisser sans la moindre ressource, reprit le ministre, ce pourquoi je vais te donner trois options. Intégrer les gardes royaux de la Cité, commencer une formation pour devenir chasseur de prime, ou simplement partir.
Etan, quelque peu étonné de la gentillesse avec lequel le premier ministre s'adressait à lui, considéra les propositions.
Devenir garde royal ne l'intéressait absolument pas. Autant il pouvait concevoir leur importance, autant il savait qu'il ne s'y trouverait pas à sa place. Devenir chasseur de prime était déjà une option bien plus intéressante, puisque cela alliait combat, magie, stratégie et discrétion. En revanche, Etan ne savait pas s'il s'en sentait capable, lui qui n'avait jamais beaucoup fait de sport dans sa vie. Cela restait un métier très demandant et risqué.
Alors tant pis. S'il ne pouvait pas garder son emploi de secrétaire ici, il partirait. Il trouverait bien du travail ailleurs ou alors irait faire des études. Les écoles, qu'elles soient publiques ou privées, étaient gratuites. Il avait de l'argent de côté pour payer sa part de loyer et savait que ses amis du Conseil des Cinq ne le laisseraient pas tomber s'il se retrouvait dans le besoin.
Il rendit son verdict.
- Très bien, nota le premier ministre. Tu es donc relevé de tes fonctions dès maintenant. Et si jamais tu changes d'avis et souhaites intégrer les gardes ou les chasseurs de prime, saches que c'est toujours possible et même fortement apprécié.
- Je m'en souviendrai, répondit Etan.
- Tu es logé à l'extérieur du palais, n'est-ce pas ?
- Oui, avec de mes camarades de travail.
- Parfait, tu n'as donc pas besoin de trouver un nouveau logement. Dans ce cas...
Le premier ministre referma son dossier, sans doute pour aller le classer par la suite.
- Ta situation est mise à jour et je n'ai plus rien à te demander. Si tu as des requêtes à nous formuler ou besoin d'aide de notre part, il te suffira de contacter le secrétariat du palais.
- D'accord. Merci.
- Le plaisir était pour moi. Je te souhaite une bonne continuation et une bonne soirée.
Cela signifiait qu'il pouvait partir. Etan, quelque peu brusqué de se faire expédier ainsi, le salua et quitta son bureau. Il remonta le couloir pour rejoindre les escaliers, pensif.
Quelque chose dans l'échange qui venait de se conclure le dérangeait profondément. Il avait l'impression que le premier ministre avait voulu l'éloigner du palais tout en cherchant à le garder sous la main. Refuser qu'il reste secrétaire mais lui proposer d'intégrer les gardes ou les chasseurs de prime ? Les trois emplois étaient directement dépendants du gouvernement.
Etan se figea dans un couloir du rez-de-chaussée, juste en dessous du plafond peint d'une nuit étoilée. Il leva la tête pour l'observer. Et dire que c'était sans doute la dernière fois qu'il mettait les pieds ici.
Il savait que Tomas, Evangeline, Andromède et Jeremy poursuivraient leur espionnage sans lui comme si de rien n'était. Mais viendrait un jour où ils seraient tous les cinq majeurs.
À partir de ce moment, les trois Madrigans qui les avaient envoyé ici n'auraient plus aucun moyen d'espionner le premier ministre.
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