Larmes de lames

Le ciel et ses étoiles étaient absolument magnifiques. C'était génial de pouvoir voir ça, mais je me demandais ce que ça ferait si je revenais ici le soir. Ça serait certainement encore plus beau.

J'm'avais repère les étoiles de la Grande Ourse, puis les parents de Clara, et j'avais souri. J'ai parié qu'ils étaient fiers de leur fille, qui essayait de rester debout malgré leur montée au ciel. J'avais décollé mon œil de la lunette et avais remarqué Clara, les mains sur les hanches, qui me regardait en souriant. J'ai perdu mes yeux dans les siens, juste le temps d'une seconde. Ils étaient tellement profonds que je pouvais voir l'espace temps dedans. Puis elle avait bougé pour aller coller son œil au télescope, rompant l'instant.

Je m'étais assise par terre, et avais mis ma main sur ma joue pour l'observer. Elle était magnifique.
Puis, j'avais vu une larme couler sur sa joue. Et deux. Et trois. Elle s'était écartée du télescope en laissant une traînée de larmes sur la vitre, puis elle avait pris sa manche de t-shirt et s'était activée à nettoyer la lunette du télescope. J'avais le cœur brisé.
Elle s'était tournée vers moi, et avait commencé :

« — Anaïs... J'aimerai bien arrêter de pleurer à chaque fois que je vais à l'observatoire. J'aimerai bien arrêter d'espérer que ma mère me prenne dans ses bras à chaque fois que je viens ici. J'aimerai bien accepter que mes parents soient morts. (C'était la première fois que je l'entendais prononcer le mot « morts » en parlant de ses parements.) Mais ma mère me construisait des cabanes en coussins et mon père faisait toujours des pâtisseries en rab pour nos voisins (Son père travaillait dans une pâtisserie. C'était le chef.). C'était des gens tellement bien, tu comprends ? Ils étaient déjà des étoiles, même vivants. »

Et je n'avais pas pu m'en empêcher. D'un ton presque suppliant,j'avais demandé :

« — S'il te plaît, donne moi un bout de ta douleur. »

Elle avait semblé peser le pour et le contre. Puis elle s'était avancée vers moi, et m'avais prise dans ses bras le plus fort possible. En temps normal, j'aurais été émerveillée et réchauffée,parce qu'elle ne m'avais jamais prise dans ses bras. Mais là, c'était différent. Sa douleur était tellement immense qu'elle m'a transpercé le cœur. Ses larmes qui tombaient sur mes épaules comme des centaines de milliers de lames me déchiquetaient les entrailles. Je n'avais jamais eu autant d'empathie pour quelqu'un.

Et quand j'avais commencé à lui passer une main dans les cheveux et qu'elle avait enfouie sa tête dans mon cou, je m'étais faite la réflexion que c'était peut être parce que je suis amoureuse d'elle.

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