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Toujours dans cette même ruelle sombre et sale, loin de l'agitation des Moldu, Aria  écouta, au même titre que ses diaboliques alliés à ses côtés, l'église la plus proche sonner le début de la fin. Ils attendaient ça depuis des jours, enfin ça allait commencer. Personne n'aurait rien vu venir, et enfin ils mourraient tous. Enfin elle aurait sa vengeance tant désirée, enfin tout ce à quoi elle avait aspiré, noyée dans le désespoir et la colère, allait prendre forme.

Ils paieraient tous. Oh que oui, tous, sans exception. Ses yeux brillèrent.
C'était l'heure.

Grindelwald, à côté d'elle, lui lança un sourire abominable lorsqu'elle tourna la tête vers lui et peut être que pendant une minuscule seconde son cœur cessa de battre. Un sourire sadique, effrayant, un sourire qui peut à lui seul glacer une foule, paralyser le plus compétant et courageux des guerriers. Un sourire qui pourrait presque vous geler l'âme. Un sourire qui finalement, s'étalait sur son visage.

Maintenant tout reposait sur leur captif, l'arme fatale. Le marché était conclu, le Mage Noir détruirait tout pour elle, reconstruirait le monde à son image, et garderait jalousement l'obscurus pour lui seul.

En même temps que l'homme aux yeux vairons, elle détourna le regard vers Croyance, le garçon faiblard et maigrichon qui attendait en silence, paralysé par la peur, comme on attend le jugement dernier. Et peut être qu'à nouveau, une minuscule seconde, le cœur d'Aria se serra. Dans le regard vidé de l'hôte elle voyait un désespoir et une tristesse absolue inonder son âme, elle le vit pendant un court instant seul, perdu, sans rien ni personne, mutilé par la vie, avec la simple envie de tout détruire et en même temps de s'allonger et mourir. Cela lui rappela son passé. Et elle ferma les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit son regard améthyste était de nouveau cruel et impénétrable. Comme s'il ne s'était rien passé, comme si elle n'avait rien vu.

Et peut être aussi qu'elle sût qu'au fond, cette vision la hanterait toute sa vie.

Grindelwald brandit sa baguette, la pointant vers la frêle silhouette du jeune homme. Le garçon recula d'un pas tremblant, mais il savait que c'était déjà trop tard. Son sort était scellé.

_Enervatum !

L'incantation s'évanouit dans le silence et le regard du jeune homme se voilà imperceptiblement. Les muscles de sa mâchoires se contractèrent, une ride du lion se creusa en sillon sur son front, et la jointure de ses doigts crochus tant ils étaient maigres vira au blanc. Dans le calme qui animait l'endroit, on entendit sa respiration s'accélérer de seconde en seconde, jusqu'à en devenir presque erratique. Il gémit.

_ oui Croyance...laisse la colère prendre le dessus...

Les yeux fous de Grindelwald roulaient presque dans leurs orbites.

_ oui Croyance ! Regarde ce que tout ces gens t'on fait endurer ! Eux qui n'ont pas hésité à te rejeter et à te détruire, ils méritent de disparaître ! Venge toi !

Tout à coup l'atmosphère devint pesante, du moins plus qu'elle ne l'était déjà, le sol moite semblait se couvrir progressivement d'une brume âcre d'un noir épais qui serpentait autour des jambes de Croyance. Les yeux résolument fermés, des glapissements douloureux s'échappaient d'entre ses lèvres sèches et ses épaules déjà voûtées s'animaient de tremblements incessants de plus en plus semblables à des soubresauts. C'était comme si les muscles de ses épaules tentaient de sortir de leur enveloppe charnelle.

Aria avait déjà vu et commis des horreurs pire que ce spectacle. Et pourtant cela la dégoûta d'une force qu'elle ne soupçonnait pas.

La fumée, nuage opaque de brume et de douleur, se fit plus dense, plus épaisse, crachotant sur les pavés humides de minuscules étincelles de colère. Avec force elle tournoya plus vite autour de jeune garçon, grimpant et engloutissant sa silhouette maigrelette, l'aspirant dans d'infernales spirales, jusqu'à le prendre complètement.

Entre temps les deux alliés s'étaient reculés, et sans un mot observaient la transformation de cet enfant solitaire en monstre sans âmes ni loi.
Grindelwald, qui retroussait déjà ses manches, fit un signe de tête équivoque à Aria, qui, comprenant ce qu'il voulait dire, saisit sa baguette en bois sombre. Ils s'assurèrent une dernière fois que le processus était bel et bien en marche et d'un mouvement mille fois répété, transplanèrent sur le toit d'un bâtiment à quelques pâtés de maisons de là.

L'Obscurus ne tarda pas à prendre complètement le pas sur son hôte, sous l'effet du sortilège d'énervement, et, déchaîné, explosa en une marée noire toxique qui déboula dans la rue en une seconde. Malgré le soleil disparaissant derrière l'horizon, il était plus que visible, et les passants, terrifiés, fuyaient en poussant de glaçants hurlements. Autour d'eux les immeubles commençaient déjà à s'effriter, L'Obscurus passant au travers des murs, renversant les voitures, creusant des sillons dans les pavés de la route.

_ Et maintenant ? Demanda Aria
_ Maintenant, murmura Gindelwald, on attend que Dragonneau et compagnie sorte de leur trou à rat et on les tue. L'appât est en place, il suffit d'attendre que le poisson morde...

Aria eut un étrange sourire en entendant ses paroles, sentant enfin la douce sensation de la victoire et de la vengeance se répandre dans ses veines comme un excitant. Le regard fixé sur le spectacle dévastateur qu'il y avait sous ses yeux, elle fit claquer sa langue.
Oh que oui, rien ne l'empêcherait d'y arriver...

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