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N'ayant jamais eu accès à la salle des archives lorsqu'elle travaillait en tant qu'Auror, Tina ne pouvait pas savoir que les documents concernant les Sorciers qu'elle cherchait était au fond de la pièce, et que fouiller chaque livre en partant de la porte lui ferait gaspiller des heures et des heures qu'elle aurait pût bien mieux employer.

Quand elle s'en rendit compte, elle maugréa contre elle même. Voilà déjà tellement de temps qu'elle ne le comptait plus qu'elle se hasardait un peu partout dans l'espoir de trouver ce qu'elle cherchait totalement en vain, alors qu'il lui aurait juste suffit de faire preuve d'un peu de bon sens et, en personne réfléchie, de chercher une réponse cohérente à la soudaine absence des documents qu'elle convoitait censés être ici.

Elle se sentait tellement stupide, même si chacun de ses amis et Norbert le premier lui auraient répéter que se blâmer ainsi ne servait à rien elle refusait d'écouter les petites voix qui le lui soufflaient à l'oreille. Elle se mit à courir, baguette en main, jusqu'à trouver les rayons renfermant les précieux documents qu'elle voulait.

Quand elle atteignit une pancarte indiquant en toute lettre « Recensement des sorciers déclarés d'Amérique et du monde » elle avait l'impression qu'elle venait de courir un marathon et ne voyait même plus la porte par laquelle elle était entrée. Elle était loin de se douter que c'était si gigantesque ici.

Cela s'expliquait, le MACUSA était en relation avec tous les congrès et ministères magiques du monde, La France, Le Royaume Uni, Le Japon...
Ainsi tous les dossiers de chaque sorcier déclaré de cette planète étaient ici, mais également présents dans tous les autres congrès et ministères magiques de chaque pays.
Il n'empêche qu'elle ne s'imaginait pas cet endroit si vaste.

De plus, elle n'était pas encore arrivée à ses fins, parce que les sorciers du monde étaient comme qui dirait extrêmement nombreux et qu'en plus d'être classés par ordre alphabétique en fonction de leur nom de famille et de leur pays de résidence, il y en avait bien des millions et des millions pour chacune des catégories. Elle distinguait tout au fond des étagères spéciales réservées aux sorciers recherchés et aux orphelins.

Elle s'y dirigea d'un pas énergique, mais elle se sentit toute drôle quand elle vit le nombre exceptionnel de dossier pour les orphelins. Ils y en avait bien des millions. Et comme ils n'étaient pas classés autrement que par pays, la seule chose qui les différenciait était le prénom de la personne concernée tamponné à l'encre noire sur le côté.

Au moins le dossier de Grindelwald ne fut pas dur à trouver, il faisait bien le quadruple des dossiers les plus remplis et était si lourd qu'elle avait bien du mal à le porter. Enfin, elle fut soulagée de ne pas avoir eu besoin de s'encombrer d'un chandelier du moyen âge pour s'éclairer car elle se serait mal vu porter les deux en même temps. Que les lampes à gaz soient bénites.

Elle explora ensuite tous les dossiers concernant des Ashley de Grande Bretagne, et Dieu savait combien ils étaient nombreux, jusqu'à finalement trouver celui de la protégée de Norbert. En le parcourant des yeux elle se rendit compte qu'elle n'avait été déclarée en tant que Métamorphe que quelques jours auparavant, et que son enfance était un véritable mystère.

Elle repensa à ce qu'elle avait appris. Ashley avait fuit, alors les Aurors avaient dû perdre sa trace un long moment. De plus, il n'y avait aucun élément à proprement parlé sur sa naissance, il était seulement indiqué qu'elle avait été trouvée seule dans la forêt interdite bordant l'école de sorcellerie Poudlard seulement quelques heures après sa naissance, dans la nuit du 23 avril, et qu'un Centaure s'était chargé de la déposer au pied du château.

En faisant demi-tour pour aller chercher le dossier de Norbert, elle passa devant la rangée des « L » et vit que le rayon était délimité à un certain endroit pour quelques centaines de dossiers séparés des autres. La famille Lestrange. Elle refusa de s'imaginer le maigre dossier de Ashley figurant parmi ceux là. Ashley était une fille bien, elle ne méritait pas ce qu'il lui arrivait.

Tina s'aventura dans cet endroit juste une seconde. Elle trouva le dossier de Leta Lestrange sur lequel il était tamponné en grosses lettres qu'elle était décédée quatre années auparavant. Les dossiers des défunts de la famille Lestrange décédés moins de dix années en arrière étaient les seuls à être conservés, les autres étaient débarrassés pour éviter l'encombrement, elle le savait parce qu'elle avait aidé une fois à brûler les documents.

Tina remit l'objet où elle l'avait trouvé et farfouilla un peu plus dans l'espoir de trouver les documents concernants Aria. Il y en avait bien un mais rien à l'intérieur, et la jeune Auror se douta que la jeune fille avait dû faire en sorte que toute trace de son passé disparaisse. Elle voulait encore maugréer, mais finalement se ravisa. De toute façon, même si le dossier avait été plein, que lui aurait-il apporté qu'elle ne sache pas déjà ?

Des tas de choses pauvre idiote !

Tina fit taire sa conscience qui se permettait de plus en plus de lui faire la leçon. Au lieu de s'attarder devant les Lestrange, elle quitta prestement le rayon en attrapant tout de même au passage le dossier de Leta. Lui au moins il lui servirait à quelque chose.

Alors qu'elle vagabondait dans les interminables rangées à la recherche d'indices, son regard se heurta à un des dossiers en G des sorciers d'Amérique. Son cœur se serra douloureusement en lisant le nom de Percival Graves, son ancien Patron, sur le papier jauni, ainsi que le « Disparu » tamponné à l'encre rouge. Elle ne lui avait jamais vraiment parlé en dehors du travail et de façon non professionnelle, mais elle le respectait profondément. Il avait toujours été le modèle à suivre pour elle, surtout à ses débuts, et même s'il n'était pas tendre c'était un homme pleins de qualité et un Auror exemplaire. Il adorait son travail.

Cela rappela à Tina qu'elle avait pensé qu'il entretenait une relation avec une autre Auror venant du Royaume Uni, Une certaine Mabel Cole si elle se souvenait bien...
Elle l'avait croisé quelques fois au détour de couloirs et même si elle ne lui avait jamais vraiment parlé, elle avait devinée en elle une très bonne personne. Et puis, il ne fallait pas être n'importe qui pour attendrir le stoïque et froid Percival Graves.

Une larme lui brûla la paupière, et, par dignité et respect pour cet homme, elle la ravala et détourna le regard. Ce n'était pas l'heure de penser aux morts, pas encore. Recouvrant une attitude concentrée elle continua d'explorer méticuleusement l'immense salle des archives.

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