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(Ce chapitre se déroule en même temps que le suivant)

Aria atterrit sans bruit au fond d'une rue éloignée dans un éclair blanc et un nuage de poussière. Sa cape et ses cheveux d'un noir profond semblaient former une aura sombre autour d'elle, et dans l'obscurité seul son regard améthyste brillait de folie et se trouvait distinguable.

Elle marchait d'un pas rapide et assuré sur les pavés sales de la rue, le son de ses talons claquant sur ceux ci à un rythme frénétique, jusqu'à apercevoir au loin, se découpant dans la pénombre, la silhouette familière de Grindelwald, son sourire blanc et diabolique allumant tout son visage et faisant clignoter ses yeux glaçants.

_ vous l'avez trouvé ? Demanda-t-elle.

_ oh que oui...

Il s'écarta légèrement. Derrière lui, dans l'ombre d'encre, une silhouette plus fine, frêle, se dessina doucement et s'avança en titubant. C'était un jeune homme en piteux état, aux cheveux gras et collant son front et son visage d'une pâleur de mort, au corps squelettique et au regard vitreux. Il tremblait et semblait si fragile qu'un simple coup de vent aurait pu le briser en un millier de morceau.

Il était reconnaissable entre mille. En le voyant, Aria sourit de toute ses dents, ses pupilles se dilatèrent et ses yeux brillèrent à en faire trembler plus d'un.

_ bonjour, Croyance...murmura-t-elle

Flashback...

Grindelwald ne tarda pas et transplana, il ne lui fallut que quelques secondes avant d'atterrir tel un éclair dans une rue vide et silencieuse, simplement peuplée par les nuisibles de la ville et des moutons de poussières et de de déchets.

N'importe qui aurait eu froid dans le dos au beau milieu de ce spectacle déroutant et peu habituel pour une ville telle que New-York, et les raisons de son abandon étaient d'autant plus inquiétantes, mais pour Grindelwald, cela tombait à pic, parce qu'il avait champ libre pour exercer ses plans sans être interrompu par ces stupides Moldus qu'il, de toute façon, tuerait bientôt par centaines.

Avec un soupir satisfait rien qu'à cette idée, il remonta le col de sa veste et commença à flâner dans le quartier en chantonnant une berceuse glaçante, marchant d'un pas tranquille, comme s'il était chez lui.

En réalité, le quartier avait été évacué huit mois plus tôt, à la suite de l'incident de l'Obscurus dans le métro de celui-ci. Cela avait causé beaucøup de dommages collatéraux, comme des effondrements d'immeubles entiers ou même de la destruction de plusieurs lignes de transport, ainsi, lorsque les Moldus étaient revenus à eux sans souvenirs des dernières heures, au milieu du chaos, le quartier fut très rapidement vidé et fermé pour une durée indéterminée.

Cela pouvait paraître étrange d'ailleurs, leurs mémoires ayant été effacées, ceux ci auraient juste put reconstruire le tout et faire comme si de rien n'était, mais la population s'était laissée influencée par la guilde de Salem, et beaucøup mettaient le compte de leur absence de souvenirs et de tout ces dégâts sur celui de la magie, même si en soi ils n'avaient pas tort. Pour ces raisons, aucune rénovation n'avait était entreprise, et ne serait entreprise avant sûrement un moment, voir même jamais.

Grindelwald parvint après quelques minutes de marche devant un petit habitacle de métal au fond duquel un escalier tortueux descendait dans la pénombre. L'accès au métro.

D'un mouvement de baguette il fit voler les débris bouchant l'entrée en éclats et se faufila à l'intérieur. Sans une once d'hésitation, il descendit les marches une à une.

Plus il s'enfonçait vers les profondeurs plus l'endroit devenait repoussant, autant par son odeur que par son ambiance. Mais cela il n'en avait cure, il savait ce qu'il venait chercher, et après tout ce travail il l'aurait enfin, c'était juste là, à portée de main. Parcourant les derniers mètres, il arriva sur le quai et sauta sur les rails avant de disparaître dans le tunnel.

De toute la ville, cet endroit devait être celui qui avait le plus souffert du passage de Croyance, et il était resté dans un état lamentable. Des briques traînaient par ci par là, aux côtés des ruines incomplètes des murs de pierre et des rails soulevés et déchirés du sol, fendant l'air comme des poignards, le tout baignant dans une moquette de poussière de poudre de pierre et de métal brûlé. Il y faisait froid, des courant d'air provoquaient de lourdes bourrasques sifflantes
entre les creux et les bosses du béton, et l'endroit était plongé dans la pénombre, impénétrable.

Si on était très silencieux, en écoutant bien, on entendait même les coulées sales des égouts, øu du moins ce qu'il en restait, se déverser sur le sol en de petits "ploc", les battements d'ailes pressés des chauve-souris et les couinements des rongeurs et autres nuisibles qui avaient élu domicile en ce lieu depuis maintenant des mois.

Mais ce n'était pas ce qui attirait l'attention, ce n'était pas ce qui hérissait les poils du cou et qui alourdissait considérablement l'air. C'était lui. Il était là, au fond ,à l'endroit le plus sombre et le plus sale, replié sur lui même, tremblant comme une feuille et se tenant la poitrine en étouffant des sanglots et des gémissements de douleur, ses vêtements en lambeaux, et le corps tellement maigre qu'il ressemblait à un squelette.

Il avait l'air d'être là depuis des lustres, comme condamné à l'exil. Grindelwald eu un sourire tordu mais son air sérieux reprit le dessus. Cette fois il avait intérêt à ne pas se louper s'il voulait réussir. Il entreprit alors de s'approcher le plus doucement possible.

Le garçon lui, lorsqu'il entendit les pas -bien que très discrets- de Grindelwald, se tendit comme la corde d'un arc et ouvrit de grands yeux alarmés. Ils étaient totalement noirs, comme envahis d'une fumée d'encre, vitreux, effrayants. C'étaient des yeux comme on en voyait dans nos pires cauchemars.

Sur sa peau déjà blafarde, la sueur coulante laissait de longues traînées humides et faisait coller ses cheveux de jais sales sur son front, accentuant l'expression de peur profonde qu'exprimait son visage, et même tout son corps.

De là où il se trouvait, tapissé contre un mur en morceau, il ne voyait rien hormis l'ombre de Grindelwald se découpant parmi les autres sur les graviers pourris. Et il avait Si peur de revoir ce fantôme dévastateur qui l'avait mené à l'autodestruction...

_ Croyance....

Un vague d'effroi sembla l'envahir et courir dans ses veines tout à coup. Il tenta de bouger mais sans succès, la douleur qui le tenaillait était trop présente et brûlante pour qu'il ne puisse espérer faire quoi que ce soit.

_ n'ait pas peur Croyance...

Il se résigna et leva ses yeux terrifiés vers le vide. Là il vit une silhouette se former pour laisser apparaître un homme grand aux cheveux blonds hirsutes et à la barbe broussailleuse et Mal taillée. Son apparence n'avait rien de terrifiant pour quiconque ne le connaissait pas, mais ce qui cloua le jeune homme sur place, ce fut ce regard que le sorcier noir porta sur lui. Lorsqu'il l'effleura, il eu l'impression de se mettre à brûler.

_ Croyance...

L'homme l'observait avec son regard de folie pure et d'acier sans cligner des yeux, comme hypnotisé. Croyance paniquait, il ne se sentait pas bien, il n'aimait pas qu'on le fixe comme cela. Il avait Si peur, il ne voulait pas que ça recommence...

Perdant petit à petit le contrôle de ses nerfs et son sang froid, une épaisse fumée noire parcourue d'éclairs crépitants commença à alourdir l'atmosphère, l'enrobant, flottant autour et contre lui comme un bouclier protecteur. Sa respiration s'accéléra d'un coup, la douleur dans son ventre s'accentua, la bile monta dans sa gorge et les larmes jaillirent de ses yeux.

_ Croyance...je suis là...ne crains rien...

Cette voix de serpent lui donna des frissons. Non, il ne devait pas, ne voulait pas perdre le contrôle à nouveau, il ne voulait pas...

_ par...partez...

Mais Grindelwald fit la sourde oreille et continua de s'avancer tel un fantôme vengeur, prêt à bondir sur sa proie.

_ Croyance...

Il s'approcha encore, tant et tant que Croyance put le voir presque comme en plein jour...chaque détail s'imprima en lui, comme marqué au fer rouge. Un scintillement attira son attention plus que le reste du sorcier.

Ce médaillon...ce triangle barré d'un trait et d'un cercle pendu à une ficelle, il s'en souvenait, et sa peur grandit encore et encore, la fumée s'agita, ses muscles se contractèrent.

_ Per...Percival...

Grindelwald tendit ses mains devant lui et les baissa doucement comme pour indiquer au jeune homme de se calmer.

_ calme toi Croyance...je sais ce qu'il t'a fait...il a été sévèrement puni sois en sûr...

L'homme avançait doucement et Croyance reculait tant qu'il le pouvait ,la fumée se faisant plus dense autour de lui.

_ je veux t'aider Croyance...la douleur...je peux la faire cesser...tu es un miracle ...

Croyance hésita lorsqu'il entendit cela. Il donnerait n'importe quoi pour que la douleur cesse, même s'il savait que faire confiance à un homme portant le signe en triangle était une mauvaise idée. Percival lui avait menti, il avait confiance en lui et il l'avait trahit, s'était servi de lui...sans regrets...rien ne lui disait qu'il pouvait faire confiance à cet homme, mais le Temps lui était compté.

Il s'approcha encore, persévérant, et le dos de Croyance heurta le mur. Il ne pouvait plus reculer, plus aucun échappatoire. Il était coincé entre un mur et l'homme. La fumée s'épaissit, elle commença à lancer des éclairs dans tous les sens et à polluer l'atmosphère. L'homme s'approcha encore et encore...puis lorsque Grindelwald fut assez près, il s'agenouilla devant Croyance.

Le jeune homme se crispa, pencha la tête vers l'arrière et serra les poings comme pour se protéger de l'homme et de lui même, comme pour lui faire peur et le faire s'éloigner. Et surtout, pour ne pas perdre le contrôle. Cependant l'inconnu mystérieux fit quelque chose que Croyance n'attendait pas, qui le surprit grandement.

L'homme s'approcha jusqu'à le toucher, sans sourciller, comme s'il n'avait pas peur de lui et du monstre, du danger qu'il représentait pour lui et pour le reste du monde. Puis il le serra maladroitement dans ses bras en lui chuchotant qu'il voulait l'aider et qu'il n'avait rien à craindre.

Croyance était perdu et désorienté, cette marque d'affection, aussi maladroite soit-elle lui faisait un bien fou. Pour la première fois depuis longtemps une once de chaleur germa en lui. La même que lorsque cette sorcière, Tina Goldstein, l'avait câlinée quelques mois plus tôt après l'avoir défendu contre sa Mère.

Petit à petit, la fumée se dissipa, les éclairs cessèrent, et le nuage sombre sembla s'engloutir lui même. Croyance se détendit à mesure que les larmes dévalaient ses joues, ses poings se desserrèrent et l'énorme boule dans sa gorge sembla disparaître.

_ je m'appelle Gellert...murmura Grindelwald contre son oreille, si tu viens avec moi je pourrai t'aider...

Croyance acquiesça en sanglotant. Et dans le dos du jeune homme, sans qu'il ne puisse le voir, un sourire Fou de sadisme et horrifique de sens étira les lèvres gercées du mage noir.

Après quelques minutes, lorsque la respiration du pauvre jeune homme se calma, Grindelwald l'aida à se relever et à marcher jusqu'à la sortie du métro, tentant de cacher l'excitation croissante en lui. Enfin, après tout ce temps, l'Obscurus était entre ses mains.

Enfin, pour l'heure il fallait qu'il l'emmène à Aria pour que leur plan machiavélique puisse aboutir. Le problème, c'est qu'il ne pouvait prendre le risque de transplaner avec le garçon, il était pour cela bien trop faible et fragile, et il ne fallait surtout pas qu'il soit blessé ou trop lourdement affaibli pour effectuer le "travail". Alors bien que cela l'embête particulièrement, il dut marcher à travers le quartier désert et la ville grouillante d'Aurors à ses trousses le plus discrètement possible, avec Groyance sur le dos, jusqu'au point de rendez vous établit par Aria.

Fin Flashback...

Croyance se crispa face au regard scintillant emplit de haine et de folie pure de la jeune Aria, et tenta de reculer d'un pas. Il avait l'impression que le regard des deux pages était identique. Grindelwald, l'empêcha de s'enfuir d'un mouvement et prit son bras avec précaution sans faire de gestes brusques ou alarmants, ne voulant à tout prix risquer de l'effrayer.

Le jeune homme se laissa faire, et le mage noir put le toucher sans problèmes. Il sortit sa baguette et l'agita au dessus de la peau du jeune garçon en prononçant une étrange incantation. Alors les blessures et cicatrices noires purulentes et nécrosées qui couvraient ses avants-bras semblèrent se refermer en partie et cicatriser.

Cependant cela ne fut pas sans gêne, et Croyance ferma les yeux pour ne pas y assister et pour tenter de réfréner la douleur. Pendant une seconde, Aria se surprit à ressentir de la compassion, du mal-être en le voyant tant souffrir. Mais rapidement elle enfouit ces sentiments qu'elle ne mit pas longtemps à juger dérisoires au fond de sa conscience pour ne pas y penser.

Elle était là pour se venger de la mort de sa Mère, pas pour pleurer les obscurial et encore moins pour changer d'avis. Tous les moldus et sorciers de cette ville pairaient le prix du crime du magizoologiste, et rien ne pourrait l'en empêcher.

Soudain sonnèrent les grandes cloches de l'église qui se trouvait non loin de là, indiquant aux deux sorciers maléfiques que le moment était venu. Enfin.

Enfin ils répandraient la mort.

Pour le plus grand bien.

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