_ comment t'es-tu souvenu ?

La question posée résonna un moment comme un écho dans le vide. Tout le monde observa Jacob en attente d'une réponse, d'une explication, à son soudain retour de mémoire.

Il inspira et commença alors à leur raconter à tous.

_ Et bien, quand cette fille m'a fait trasplatruc (il pointa Ashley du doigt) je me suis rendu compte que tout ça ne m'était pas inconnu, ça ne me choquait pas. Alors je suis rentré et en voyant toutes ces pâtisseries en forme d'animaux magiques je me suis souvenu de leur Nom, sans savoir d'où je les sortais et d'un coup ça a été comme un déclic. Donc je suis venu ici en courant...

Depuis quelques minutes, Jacob racontait à tout le monde comment il s'était souvenu de l'existence de la magie, assis sur une chaise en bois en s'épongeant le front avec sa manche. Il avait dû vraiment courir pour arriver jusqu'ici car il était essoufflé.

La Présidente et Tina n'avaient pas tardé à se jeter sur Ashley pour la sermonner, lui répétant encore et encore qu'il fallait absolument oublietter tous les non-maj qui découvraient l'existence des sorciers.

Ashley leur faisait des sourires désolés  en tentant désespérément de les raisonner. D'ailleurs, Tina avait fait subir le même sort à ce pauvre Norbert qui souriait comme un idiot en se frottant l'arrière de cou, gêné, tout en se fondant en excuses, recroquevillé au fond de sa chaise.

Ashley avait sourit. C'était assez amusant à voir.

Au final le groupe avait profité de cette arrivée inattendue pour se reposer; s'asseoir et manger un peu, Histoire de tenir le coup et d'éviter les malaises en pleine traque au mage noir.

Le soleil s'était levé depuis un moment, la matinée était bien engagée. Mais toujours rien.
Les attaques identifiées comme étant celles de l'Obscurus avaient recommencées un peu partout dans la ville, et depuis les dernières 24 heures, elle se concentraient à l'Est.

Le Congrès cherchait quoi faire mais ce n'était pas chose facile, il commençait à être à court de temps. Les Auror du MACUSA sillonnaient la ville depuis déjà des heures sans résultat, sans rapporter le moindre petit indice pouvant les aider. Et même si rien n'avait été prononcé à voix haute, chacun commençait à perdre patience.

Soudainement un homme, un Auror,  entra en ouvrant bruyamment les portes, attirant l'attention de tout le monde. Et pour le plus grand bonheur de tous, il annonça une nouvelle qui redonna espoir et force à tous.

Grindelwald venait d'être localisé.

~•~

Aria arpentait les rues malfamées de la ville de New-York d'un pas rapide et assuré, presque fier, la tête haute et un sourire mauvais étirant les fins traits de son visage.

Grindelwald, lui, la suivait sans broncher. Il la détaillait, ne pouvant s'empêcher de sentir une petite pointe de fierté le percer. Cette jeune fille avait l'air complètement folle, son envie de tuer et de blesser était ardue et elle semblait adorer ça.

Et puis si elle disait vrai (et il savait qu'elle disait vrai) elle devait être une bonne mage noire, après tout la famille Lestrange avait de loin une bonne réputation lorsqu'il s'agissait de ça.

Il avait bien choisi.

La jeune fille le guida dans une autre ruelle parallèle, éloignée de la quotidienne agitation de la ville. Lorsqu'ils furent à l'abris elle se tourna vers lui.

_ il faut que l'on attire l'attention du MACUSA pour faire venir ce Norbert et la fille.

Il fit un sourire mauvais.

_ je veux d'abord l'Obscurus.

_ et vous allez l'avoir. Dirigez vous vers l'Est, dans la gare centrale, il y a une voie abandonnée, il s'y réfugie.

Elle sortit sa baguette et observa le bois taillé un moment.

_  Pendant ce temps je vais m'amuser.

Un sourire sadique étiez ses lèvres pales. Grindelwald plissa les yeux. Cette fille donnait la chair de poule.

Mais il était satisfait, si elle lui disait la vérité il aurait enfin ce qu'il voulait depuis tout ce temps, et si elle lui mentait il la tuerait, et au moins il ne serait plus en prison. Confiant, il acquiesça et transplana en quelques secondes.

Après qu'il fut parti, l'adolescente inspecta les environs d'un œil critique. C'était à son tour.
Aria  plongea la main dans une des poches de sa veste sombre et sortit une fiole en verre remplie d'un liquide peu ragoûtant.

Après avoir libéré le mage noir, elle avait prit soin de garder pour elle une Fiole de Polynectar pour pouvoir laisser son plan se dérouler comme elle l'avait prévu. En plus l'élaboration de cette potion avait été laborieuse, car trouver un cheveu du grand Grindelwald n'avait rien de simple, en plus de la recette longue et compliquée.

Mais sa détermination était si Grande qu'au bout de tant d'essais elle y était parvenu, et pouvait maintenant jouir du fruit de son travail.

Elle eut un rire suffisant avant de porter la fiole à ses lèvres. Elle engloutit le tout en une gorgée et sentit petit à petit son corps se métamorphoser. Une fois qu'elle eut revêtit l'apparence de Grindelwald, elle amena à elle des vêtements de la bonne taille et s'en vêtit rapidement.

En réalité, le peu de contenu de potion qu'elle venait d'ingérer ne lui permettrait de garder cette apparence que quelques courtes minutes, alors elle devait faire vite.

En soi, sa mission n'avait rien de bien difficile à réaliser. Elle ne fit que sortir de la ruelle et resta à la vue de tous quelques secondes avant de retourner dans l'ombre et se reprendre sa véritable forme pour se changer.

Après s'être longuement renseignée, elle savait comment le MACUSA fonctionnait, et elle savait ainsi qu'à cet instant précis un Auror était en train d'accourir pour prévenir la Présidente du Congrès qu'ils avaient trouvé le mage noir.

Elle n'eut d'ailleurs pas à attendre bien longtemps, à peine quelques minutes plus tard l'équipe de choc arrivait sur place. Elle ricana silencieusement. Quelle bande d'idiots, tomber dans un piège aussi grossier. Elle aurait pu se venter longuement d'avoir réussi à berner le MACUSA aussi facilement, mais se laisser distraire signifiait mettre en danger sa "mission", et il était hors de question qu'elle gâche ainsi tous ces mois de travail.

Elle sortit de ses pensées et attendit qu'ils s'immobilisent en plein dans sa trajectoire avant de repérer ce qu'elle voulait. Et, décidée, elle se jeta sur sa proie.