Chapitre vingt-deux
Je m'approche lentement, tâchant tout de même de garder une bonne longueur entre tout ces lutins grotesque.
«- Qu'est-ce qu'il lui arrive? » Demandais-je, tout simplement.
Les bavardages reprirent, la lutine blonde s'approche de moi, menaçante.
«- Elle est comme ça depuis ce matin ! Crie la lutine.
-Rend lui la vue ! Hurle un lutin aux côtés de la lutine concerné, criant le mot "Lumière" de plus en plus fort.
-Guérit là !» Braille un autre.
Du coin de l'œil, je repère Peter et Clochette, arriver comme si de rien était. Je m'apprête à partir a leur rencontre, quand un lutin proteste.
« - Les sorcières obscures n'ont pas à traîner dans les parages ! Aboie-t'il.
-En plus de ça, elle va au royaume d'Aurore ! Informa une vieille lutine, assise sur une chaise en bois.
-Si tu ne rend pas la vue à ma sœur, nous te brûlerons ! Hurla la lutine blonde.
- Mais...Mais je n'ai rien fais ! Protestais-je, effrayée plus que tout.
-La sorcière au bûcher !» Hurlent plusieurs lutins.
Effrayée, je fis quelques pas en arrière, tandis que tout les lutins, mise à part la lutine qui répète "Lumière", s'avancent vers moi à l'unisson.
« - Vite Ana, court ! »
Je me retourne à la hâte. Clochette, suivis de Peter, se dirige en courant vers la sortie de l'auberge. Sans attendre, je les rattrape en vitesse, le rideau glissa le long de mon corps. Pour ne pas retarder ma course, je fis un bond en avant et le laissa au sol, derrière moi.
Arrivé à l'extérieur, je contemple le paysage, en courant certes, mais je contemple tout de même, car à mon arrivé, je n'ai eu l'occasion de le voir qu'une micro-seconde.
De l'herbe noircit borde un lac foncé qui se tient à plusieurs mètre en dessous du pont de pierre que nous traversons en courant.
En face de moi, Peter et Clochette traverse comme un rideau d'eau, faisant la largeur du pont. Très vite, je le traverse, en fermant tout de même les yeux, mais remarque après être passé, que je ne suis pas mouillée, mais seche, alors que j'ai très bien senti l'eau sur mon corps.
Tandis que je cours, j'observe la fine silhouette musclé de Peter, avec, comme une boule à la gorge. Je ne comprends toujours pas sa réaction, je me creuse pourtant la tête, mais rien.
« - Attendez-moi ! » Hurla l'âne derrière nous.
Très vite, ce dernier courre à mes côtés, je n'oses lui adresser un regard, mais me risque à jeter un coup d'œil derrière moi. Nous avons passer le pont de pierre, sans même que je ne m'en rende compte, et la grotte n'est plus qu'à une centaine de mètre de là ou je me tiens. Je m'arrête lentement, remarquant que les lutins se sont arrêté après le rideau d'eau. Ils nous fixent.
«- C'est bon, ils ne sont plus là.» Criais-je à l'attention de Clochette et Peter.
Clochette s'arrête alors de courir, ou plutôt de "voler", Peter fit de même. L'Âne passa comme une flèche à côté de moi.
«- C'est bon l'Âne ! Ils ne sont plus là! » M'exclamais-je.
L'Âne s'arrête au bout de quelques secondes, et soupire de fatigue.
Clochette fait apparaître Billy, j'en profite alors pour lui demander de changer ma tenue. A la place de mon short et de mon tee-shirt sale et puant, une magnifique robe bleu ciel qui me va à ravir.
«- Qu'est-ce qu'ils avaient à tous êtres énerver?! Demandais-je inquiète.
-Je ne sais absolument pas ! C'est au sujet de la lutine qui t'as chercher des embrouilles hier soir ! Explique Clochette.
- Tu as vu dans quel état elle était? Lui dis-je.
- Oui, je n'ai rien compris.» Me répond-t'elle.
Je m'approche de Peter qui vient tout juste de monter sur Billy, et lui tend ma main. Peter me lance un regard mauvais et fixe l'horizon.
Bouche bée, je fis quelques pas en arrière. Comment ça? De un, il ne me répond pas, il m'ignore complètement et de deux, il me toise?
Je m'approche alors de l'Âne.
« - Je peux monter sur toi? Demandais-je, très aimablement.
- Non ! Protesta l'Âne.
- Quoi? Tu ne veux pas porter ta reine? Répondis-je.
- Énorme blague. Dit-il en gloussant.
- Coupez lui la tête ! Arrachez lui les cervicales ! » Criais-je de toute mes forces.
Je dois surement être rouge de colère. Comment ça? Un animal si banal me refuse ?!
Mais qu'est-ce que je racontes? Comment je viens de lui parler là?
«- Je rigole ! Monte ! Dit-il, surement paniqué.
- Désolé ! C'était pour rire ! » M'efforçais-je de dire, tout en riant.
Je monte sur l'Âne, puis très vite, ce dernier et Billy trottèrent.
N'empêche, je dois être vraiment belle sur l'Âne. Les cheveux dans le vent, le visage rayonnant. A cet instant précis, j'envie Clochette qui m'observe. J'aimerais bien être à sa place, pour admirer ma beauté.
«- Clochette, tu pourrais me passer un miroir s'il te plait?» Lui demandais-je.
Clochette fait apparaître un petit miroir dans mes mains, je m'observe alors. Je me recoiffe légèrement.
« - Clochette, tu peux boucler mes cheveux? Des belles boucles ! Ordonnais-je gentiment.
- Pourquoi? Demanda-t'elle.
-Comme ça.» Répondis-je.
Clochette agite son petit doigt vers moi, et je sentis un courant d'air léger dans mes cheveux. Je tends le miroir devant moi, que je suis belle, ça doit être illégal ! Je devrais marcher avec une cagoule dans la rue, pour éviter d'éblouir les gens. Comme j'ai éblouis la lutine d'hier.
«- Je suis tellement belle, que le soleil se lève chaque jour pour moi.» Déclarais-je.
Clochette me jette un regard inquiet, l'Âne pouffe de rire. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive? Je suis peut-être narcissique sur les bords, mais je n'ai jamais été comme ça !
«- Pourquoi tu rigoles toi? Dis-je à l'Âne.
- Rien, rien.» Répondis-t'il.
Je fixe alors l'horizon, ou le soleil brille de milles feux.
«- Soleil, tu ne t'inclineras qu'à la tombée de la nuit, entendu?» Ordonnais-je d'une voix autoritaire.
Un silence se fait entendre, je remarque Peter me toiser.
«- Je prend ça pour un oui !» Finis-je par dire.
Clochette se met à me fixer.
«- T'aurais pas casser un miroir par hasard? Me demanda-t'elle.
- Sans faire exprès, pourquoi? Mentis-je en toute innocence.
-J'en était sûre ! Bravo Anastasya ! Soupira-t'elle bruyamment en levant les yeux au ciel.
-Pourquoi? Lui dis-je une nouvelle fois.
- Tu ne connais pas la malédiction de la Belle Reine je présume? Me dit-elle.
- C'est quoi? Répondis-je.
- Attendez, je prend ma voix de narrateur. Dis Clochette.
Clochette se racle bruyamment la gorge.
«- Il était une fois, une magnifique Reine, qui s'appelait Belle Reine. C'était la belle mère de Blanche-Neige. Belle Reine vivait paisiblement avec son mari, roi, et père de Blanche. Belle Reine avait une beauté indescriptible, et une gentillesse, une générosité, une modestie à toutes épreuves. Les habitants de chaque royaumes se déplaçaient et se bousculaient pour, ne serait-ce qu'un instant, croiser le regard de Belle Reine, et par la même occasion, admirer sa beauté digne d'une déesse. Dit Clochette, poétiquement.
-Bon, abrège là ! Ma beauté s'impatiente.» Dis-je, telle une princesse que je suis.
Clochette lève les yeux au ciel.
«- Cependant, Blanche était très jalouse. Même avec sa peau blanche comme neige, des lèvres rouges comme le sang, et des cheveux noir comme l'ébène, elle n'égalait Belle Reine dans aucun domaine !De plus, elle allait bientôt se marier, et de peur que son tendre époux ne tombe sous le charme de sa belle mère, ce qui était déjà arrivé plus d'une fois, elle lança une fée à gage aux trousses de Belle Reine.
Malheureusement, la fée à gage, sous ordres de Blanche, lança une incantation très puissante. Et le jours d'après, Belle Reine disparut, pour ne devenir qu'un simple souffle. Dorénavant, elle se prénomme Beau Miroir. Conclut Clochette.
-Qu'est-ce qu'elle est devenue?» Demanda l'Âne, inquiet, comme si sa vie en dépendait.
Clochette reprit une grande inspiration.
«- Chaque soir, tandis que Belle Reine dormait paisiblement, Blanche se regardait dans le miroir et demandait: Miroir, mon Beau Miroir, qui est la plus belle du royaume? Et le miroir répondait simplement : Vous êtes certes, très belle majesté, mais vous n'égalez en rien la beauté éblouissante de Belle Reine. Blanche-Neige, fâchée, brisa son précieux miroir en milles morceaux. Puis très vite, ce dernier lui manqua, c'était comme un ami pour elle. Pour se venger, elle engagea cette fameuse fée à gage.
La malédiction qu'elle lui eut lancé, fut qu'à chaque miroir brisé, Belle Reine, ou plutôt Beau Miroir, hanterait la personne à l'origine de ce bout de verre brisé. Dit Clochette, très sérieuse.
- Et qu'arrive-t'il à la personne touchée? Demanda l'Âne.
- Prenons le cas d'Anastasya. Belle Reine est entrée en toi Ana, mais tu n'es qu'une simple humaine. Tu ne peux pas supporter tant de beauté en toi. Je suis très sérieuse, vous n'imaginez pas à quelle point la beauté de Belle Reine était et est dangereuse. Certes, moi même j'ai du mal à cerner cette histoire morose, mais c'est Belle Reine qui te rend autant narcissique. Avant que la fée à gage ne transforme Belle Reine en un souffle, Blanche-Neige était consciente que jamais, elle ne pourra retirer la beauté de Belle Reine, mais par contre, elle pouvait très bien lui prendre sa gentillesse, sa générosité, sa bonté, sa modestie. Et c'est ce qu'elle fit ! C'est pour ça que tu es narcissique ! C'est très dur à comprendre, je sais, mais Belle Reine est en toi, et la seule chose en sa possession, c'est sa beauté, et ton enveloppe corporelle. Elle n'a ni sa gentillesse, ni sa modestie, et elle compte bien rester aussi longtemps qu'il le faudra ! » Expliqua Clochette.
Je lève un sourcil, cette histoire est très dure à comprendre, il me faut plus de détail.
«- Donc si j'ai bien compris, nous sommes deux dans mon corps? Belle Reine et moi? Demandais-je.
-C'est ça, un coup c'est toi, un coup c'est Belle Reine, et plus elle sera en toi, plus elle se fera remarqué, en prenant la parole sans cesse. Dit-elle.
-Et si je suis narcissique, c'est parce que j'ai trop de beauté en moi à cause de Belle Reine, et qu'avant de devenir un souffle, Blanche-Neige lui a prit sa modestie, c'est ça? Lui dis-je de nouveau.
- C'est exactement ça ! Répondis Clochette.
-Comment je vais guérir moi? Demandais-je alors.
- Nous trouverons très certainement une solution au royaume de Blanche-Neige, mais pour le moment, nous verrons si il n'y a pas de solution au royaume d'Aurore. Conclut Clochette.
- Y'a-t'il au moins un point positif à tout ça? Dis-je.
- Il me semble que le charme de Belle Reine se fera apercevoir sur ton propre physique, un truc dans le genre.» Explique-t'elle.
Je n'ai pas vraiment besoin de son "charme", j'ai déjà le miens, et je suis magnifique.
Un long silence apparaît.
«- Mais pourquoi elle s'appelle Belle Reine enfaîte? Demanda l'Âne.
-A sa naissance, sa mère était éblouis par sa beauté, et elle était certaine que sa fille allait épouser un riche roi, alors elle l'a appeler comme ça, ça va plus vite. Explique Clochette.
-Mais on va pas appeler son enfant Belle Reine ! Rouspéta l'Âne.
-Tu t'appelles l'Âne alors tais toi apôtre !» Lui dis-je.
L'Âne se mit à pleurer légèrement, tel un bébé.
«- Vous, vous ne savez pas c'est quoi au quotidien de s'appeler comme ça !» Ronchonna-t'il.
Je me force à retenir un rire, et jette un coup d'œil à Clochette qui plaque sa main contre sa bouche.
«- Vous connaissez mon nom ! Pas mon histoire ! Cria-t'il en sanglot.
- Rooh, on rigole l'Âne ! Rétorquais-je.
-Je sais. Dit l'Âne, en toute simplicité.
-Il joue bien la comédie lui ! » Dit Clochette en riant.
Je relève les yeux vers Peter, qui ne parle pas depuis le début, et me force à ne rien dire, je ne comprends toujours pas pourquoi il se comporte comme ça avec moi, subitement !
«- Pourquoi tu as cassé un miroir au faîte? Demanda Clochette.
-Je l'ai fais tombé en sortant de la douche. Mentis-je.
-Je suis amoureux de Belle Reine. Dis soudainement l'Âne.
- Arrête, tu ne l'a jamais vu ! Rétorquais-je.
- Et alors? Il n'y a pas que le physique qui compte ! Se défendit-il.
- Si, il n'y a que le physique qui compte, et physique est mon deuxième nom, donc il n'y a que moi qui compte, compris? Expliquai-je méchamment.
-Belle Reine? C'est vous? Dit l'Âne, plus admiré qu'amusé.
-Mais de quoi tu parles! Moi c'est Anastasya, ok? Lui dis-je lentement.
De nouveau, un silence pesant prend place, et plus personne ne dit rien.
«- Vous savez comment on dit beauté dans ma langue? Leurs demandais-je.
- Non. Rétorquent-ils ensemble.
-On dit Anastasya. Dis-je fièrement.
-La beauté est éphémère Ana. Expliqua Clochette.
-Moi je suis éternelle.» Répondis-je.
Clochette me lança un regard inquiet, puis s'apprête à dire quelque chose, mais finit par lever les yeux au ciel.
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