Chapitre quarante quatre
L'aider. Je dois l'aider pour qu'elle sorte de mon corps. Pourquoi moi? J'ai assez de soucis en ce moment, et en plus, je dois me rajouter les problèmes d'un esprit qui va de corps en corps!
«Je te signale que je t'entend, Anastasya. Murmure Belle Reine.
- Je le sais!» Mentis-je, prise sur le fait.
Belle Reine, toujours dominatrice se tient en face de moi, à l'intérieur du miroir, tête levé, à attendre une réaction, une parole de ma part.
«Pourquoi moi? Je ne suis pas le seul corps à ta disposition il me semble. Demandai-je.
- J'aime bien ton corps écoute! Se défend-t'elle. Puis j'aime ta façon d'agir, ta mentalité. Je dois avouer que j'ai légèrement confiance en toi. Que Dieu me pardonne si je fais fausse route.»
Belle Reine aurait donc confiance en moi? Elle a l'air un tantinet plus sympathique. En même temps, c'est la première fois que je lui parle.
«Et que dois-je faire? Lui demandai-je, cédant à la curiosité.
- Rends toi chez Blanche-Neige, je te dirais quoi faire là-bas. M'ordonne-t'elle, malgré elle.
- Je ne peux pas. J'ai d'autre problème beaucoup plus grave à régler. D'autre problème plus important qu'un esprit vagabond! Rouspétai-je, me laissant emporté par la haine en repensant au corps inerte de Peter.
- Si tu m'aide, je t'aide en retour! Me supplie-t'elle.
- Par quel moyen? Demandai-je alors, croisant les bras sur ma poitrine et m'étonnant une fois de plus de ne pas voir mon reflet m'imiter.
- Je te le dirai plus tard, ça gâcherai l'effet de surprise sinon. Me répond-t'elle, un rictus aux lèvres.
- Je n'aime pas les surprises. Soulignai-je, neutre.
- Et pourtant, avec moi tu devras les apprécier, surtout si tu refuses de m'aider. Réplique-t'elle, pareil à une reine.
- Ça suffit, vas-t'en, je n'ai pas de temps à perdre pour toi! M'énervai-je.
- Promet moi que tu m'aideras.» Insiste-t'elle.
De toute façon, Peter ne se réveillera pas, je suis certaine qu'il est tombé dans ce long sommeil légendaire de 100 années, et d'ici là, j'aurais bien le temps d'aller au royaume de Blanche-Neige pour me libéré de ce fardeau non? Puis avec tout ce que j'ai enduré, ce ne doit pas être pire! Et qu'ai-je à perdre dorénavant?
«C'est d'accord, je te le promet. Déclarai-je.
- Merci Anastasya!» S'extasia-t'elle.
Alors il se passe quelque chose de très particulier. Mon reflet redevient miens, et chacun de mes gestes s'accorda au miroir. Ce qui signifie que Belle Reine est partit.
Je me tourne alors vers la vaste fenêtre et m'en approche.
Mais à quoi mène toute cette histoire? Il y'a à peine 1 semaine, j'étais cette petite fille parmi tant d'autre dans mon lycée presque parfait. Il y'a 1 semaine, j'étais loin d'imaginer une telle chose! Et voilà que j'en suis quasiment la principale concernée! Pourquoi moi et pas une autre? Une question qui demeurera très certainement sans réponse.
C'est alors que je me rappelle avoir promis à Belle Reine que je l'aiderai à briser cette malédiction.
Mais qu'ai-je en retour? Elle ne m'a rien promis. Dois-je avoir confiance en elle? Je me suis vraiment fait avoir comme une cruche que je suis.
Et puis tant pis! Si elle ne m'aide pas comme elle l'a si bien dit, je n'en ferais rien en retour!
«Je te le promet.» Assure la voix de Belle Reine dans ma tête.
Un frisson de terreur me parcours le corps, j'avoue, je ne m'habituerais jamais à cette façon qu'elle a de me parler.
Alors elle me la promis, ce qui signifie que, normalement, je dois avoir confiance en elle?
De là où je viens, «N'avoir qu'une parole», ça n'existe pas vraiment. Mais après tout, peut-être qu'ici ce n'est pas la même chose.
Ces enfants en bas, dans cette large place, n'ont pas les soucis que j'ai. Et je les envie à jouer aux billes, même si ce ne sont que des petits êtres. Et cette belle dame, à danser et chanter avec son amant, elle, je l'envie également, même si ce n'est en aucun cas de sa faute. Moi aussi j'aimerai être en bas à danser, ou jouer aux billes, tout dépend de mon humeur. Moi aussi je voudrai ne pas me soucier du sommeil de Peter, ou encore de l'esprit de Belle Reine, mais c'est impossible.
Lentement, je me retourne vers le canapé et m'y assoit, fixant les bordures du miroir gracieux à ma droite, et durant de longues heures je resta dans cette même position.
Je ne vois pas le temps passé. L'esprit vide, je remarque alors qu'un soleil minime se fait apercevoir à l'horizon du royaume. Je me demande combien de temps suis-je resté assise sur ce canapé à me torturer l'esprit avec...mes propres pensées.
Je me lève alors du canapé, et manque de affalé par tout ce temps passé dessus. Hésitante, je traverse la pièce et ouvre la porte, la maison est plongé dans le silence. Pourquoi ne sont-ils pas venu me chercher? Ça se trouve, ils ne sont même plus là.
Descendant les escaliers, je me penche au dessus de la rampe afin d'apercevoir le salon, mais suis tout de même contrainte de descendre entièrement car je ne vois absolument rien.
Arrivé dans le salon, Peter est toujours allongé sur le canapé, et j'eue une pincée de soulagement, mais également de peur. Il est toujours là, certes, mais il est encore dans ce sommeil mystérieux.
Il n'y a que Clochette, et elle est allongée sur le ventre, toujours sur cet accoudoir, ses mains retenant sa fine tête. Je remarque alors que ses yeux rouge ont un aspect vitreux. Pauvre Clochette!
«Où sont les autres? Lui demandai-je alors, incertaine d'avoir une réponse.
- Kex et l'Âne sont partis au marché chercher de l'alcool pour Peter.» Me répond-t'elle, sans même me regarder.
Je me retiens d'ajouter qu'il s'appelle Kyle et non Kex, mais préfère me taire.
«Pourquoi? Lui dis-je.
- Regarde sa jambe.» Conclu-t'elle.
Je lance alors un regard furtive à Peter, et découvre sa jambe droite nu, avec le pantalon retroussé. Une longue plaie, peu profonde, rouge foncé se fait apercevoir.
«Qu'est-ce que...Commençai-je alors.
- Il s'est blessé lors du tournoi. M'explique-t'elle, neutre.
- Tu penses que c'est à cause de ça...enfin...son état...Demandai-je.
- Je ne sais pas. Poucet est allé au centre-ville dans le bureau de presse pour demander si il y'a déjà eu des cas similaire.» Conclu-t'elle.
Je lance de nouveau un regard vers Peter, et eue un pincement au coeur de le voir dans un état pareil. Clochette se relève en vitesse, reprenant de son entrain, elle vole au dessus de ma tête.
«Allons chercher un sorcier!» Propose-t'elle, sans attendre de remarque précise de ma part.
Clochette agita son doigt vers moi, je me surpris à constater que, comparé à hier, elle n'a l'air d'avoir plus aucune rancune à mon égard.
Je me retrouve alors vêtu d'une longue robe de tissue marron. Large vers le bas, elle est resserré en haut tel par un corset marron clair. Une ceinture de cuir marron souligne ma taille, et les larges manches tombantes laisse à peine apercevoir mes fines mains. Une lourde capuche de couleur similaire à la robe retombe dans mon dos. Une paire de mocassin à talon marron et de grosses chaussettes foncé donne un style assez cool de la tenue.
«Pour faire quoi? Demandai-je alors.
- Un médecin ne peut rien pour Peter, peut-être qu'un sorcier le pourra, et j'ai déjà ma petite idée de qui aller voir...M'explique-t'elle.
- Les quatre jurys? Dis-je.
- Angélique plus précisément. Elle a l'air plus performante.
- Et Peter, on le laisse seul? Dis-je en le pointant du doigt.
- Kex et l'Âne ne vont pas tarder, Poucet non plus d'ailleurs, on n'a pas le temps de les attendre, le temps presse. Conclu-t'elle.
- On ne mange pas? Réclamai-je, meurtris par la famine.
- Pas le temps.» Objecta-t'elle.
En nous dirigeant par la porte, je jette un coup d'oeil à un petit miroir prés de l'entrée, laissant apercevoir ma tête. Hier, enfin, tout à l'heure, j'étais vraiment très belle dans ce miroir, en parlant avec Belle Reine. Et là, je suis simple, je suis moi quoi.
J'ouvre alors la porte, puis la claque. Suivis de Clochette, nous nous aventurons dans la place remplie qui précède la maison de Poucet, du coin de l'œil, j'aperçois un enfant qui ne doit pas excéder les douze ans, brandir un journal en l'air et crier, malgré la foule je ne parvins pas à l'entendre parfaitement.
«Ce soir, pour la finale!» S'époumone le petit à travers la foule.
Curieuse, je m'approche de lui en appelant Clochette, et lui tapote l'épaule.
«Pourrais-tu répéter? Lui demandai-je, d'une voix portante.
- Nôtre parrain la fée, dirigeant de J&S vit ses dernières heures! Nos 4 jurys s'en sont allés à son chevet! Ils seront de retour ce soir, pour la finale!» Répète-t'il.
Sans prendre son reste, le petit garçon fit demi-tour, clamer l'information à qui veut l'entendre.
«Mince...Murmurai-je.
- Allez, on y va. Somme Clochette.
- Tu veux aller où clairement? Nos seules chances de sauver Peter avant le tournoi finale se sont envolées! M'écriai-je, hors de moi.
- Tu crois que ce sont les seuls sorciers du royaume?» Conclu-t'elle.
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