Chapitre neuf

Média - Fanart de  Crochet, Anastasya et Peter

Je me mets à chantonner une musique au hasard. Et m'apercevant que Peter ne fait aucune remarque désobligeante au bout de quelques minutes, je repose ma tête contre son dos et continue de fredonner. Je peux être maladroite, ridicule, nulle en cuisine ou même énervante, le chant a toujours fait parti de mes talents. La musique plus globalement. Oui, quand j'étais petite, j'avais pris quelques cours de piano. Je trouvais ça beau, apaisant. Mais entrant dans ma phase d'« adolescente pourrie gâtée », j'avais arrêté et malheureusement, je n'ai jamais eu le temps et la patience de reprendre.

Mise à part ça, Keven et quelques copines du lycée m'ont dit trouver ma voix belle.

Bon, je ne suis pas une virtuose non plus, mais ça me plaît bien.

Me rappeler de ma vie d'antan me fait réaliser une fois de plus que je suis aux côtés de Peter Pan. Le Peter Pan de mon enfance. Vu comme ça, c'est exceptionnelle, improbable. Mais de là où je suis, ayant une vue en contre plongée sur sa chevelure ébène et ses pointes rouges, ça me paraît un peu plus simple, un peu plus posé. Comme si c'était tout à fait normal. Comme si.

Je suis ce genre de personne qui ne croit que ce qu'elle voit. Et en ce moment précis, je vois ce que je vois.

Mon Dieu, quel raisonnement perspicace, que je suis douée ! La logique est actuellement entrain de brandir un écriteau où est inscrit en lettres capitales «HEY ! JE SUIS LÀ !»

Je ferme les yeux et la fatigue me prend rapidement. Il est vrai que j'ai peu dormit. Non seulement je me suis couchée tard car je parlais avec Clochette, puis je me suis levée en pleine nuit pour aller...enfin...je ne sais plus, je ne préfère même plus penser à ça.

-Ana, réveille toi ! s'écrie une voix dans mon oreille.

Je sursaute brutalement et ouvre les yeux, paniquée. Je rêve ou Clochette vient de me hurler dans l'oreille ? Elle se fiche de moi ?

-Quoi ?

Je remarque que Billy n'est plus au galop mais au trot, puis ralentis petit à petit.

-On s'arrête déjà ?

-Déjà ? Il est midi, m'informe Peter.

Comment ? J'ai dormis aussi longtemps que ça ? Génial, je vais encore passer l'après-midi éveillée comme un zombie. Mon ventre émet un gargouillement puissant. Si perceptible que je me racle bruyamment la gorge, gênée.

-On va se laver dans ce Lakone, annonce Peter en désignant un lac d'un signe de menton.

Effectivement, un Lakone d'une beauté similaire à ses semblables se présente face à nous. Je dois avouer qu'une bonne douche me ferra du bien ! Mais la façon dont la dit Peter, ça fait très inélégant je trouve, très burlesque.

Après que le jeune homme m'aie fait descendre du cheval en me soutenant par la taille, nous nous approchons du lac. Et tandis que Peter retire hâtivement sa chemise, je me cache les yeux, tel un enfant de dix ans. Bon d'accord, j'avoue avoir légèrement lorgné sur sa musculature parfaitement dessiné, mais rien qu'un peu, un tout petit peu. Je n'aurai donc pas le droit de me rincer l'œil ? Ça n'a jamais tué personne.

Je me racle la gorge, histoire de faire comprendre à Peter que nous sommes là. Je préfère l'arrêter avant qu'il ne se mette nu comme un ver.

-On est là, je fais remarquer, les yeux fermés.

-Pourquoi tu te caches le visage ? T'as peur de succomber au délice qu'est mon corps ?

-Non, à vrai dire j'ai la phobie de vomir. Je vais donc éviter de te regarder.

J'entends Peter pouffer de rire, et entre mes doigts, je laisse volontairement quelques petites brèches dont moi seul connaît l'existence. Peter se retourne et s'avance vers le Lakone, son chemisier en main. Je laisse retomber mes main le long de mon corps, l'observant au loin.

-Tu viens pas Ana ? me demande Clochette en s'apprêtant à suivre Peter.

-Je ne veux pas me laver avec...lui, je boude, capricieuse.

-Pardonne nous, chaste fille, susurre Clochette, allons de ce côté du lac.

J'accepte, m'apercevant que Peter est du côté opposé. Et par peur qu'il ne me voit en sous-vêtement, je retire rapidement mon pantalon, recroquevillée en six morceaux. Mais alors que j'enlève tout juste mon haut, afin d'être complètement en dessous, le jeune homme relève la tête vers nous, innocent comme tout.

Je pousse un cri inhumain et me plaque sur l'herbe fraîche, certaine d'être à l'abri des regards indiscrets. Au bout de quelques minutes, Clochette m'intime de me relever.

-Allez, Ana, je te jure qu'il ne regarde plus !

-Non, je m'en fiche, je reste ici.

-Si tu restes ici, quand nous allons partir, il va nous rejoindre et te voir comme ça. Alors autant te jeter dans l'eau.

-Je m'en fiche, j'insiste, effrayée à l'idée que Peter ne me voit, je vais creuser un trou dans la terre, et je vais m'y cacher.

-Tu n'auras pas le temps.

-Il regarde, là ?

-Ce que tu peux être gamine, s'exclame Clochette.

Et effectivement, telle une enfant que je suis, je me laisse rouler au sol jusqu'à ce que mon corps tombe dans le Lakone. Mission réussie, agent Ana. Mais alors que je tente de me redresser dans le Lakone, je m'aperçois que je n'ai pas pied. Comment est-ce que ça se fait ? La dernière fois, j'avais pourtant pied.

-Pourquoi est-ce que je n'ai pas pied ?

-Ce Lakone est plus grand que le premier où tu t'es lavé, comme tu as pu le remarquer. Alors il est plus profond.

-Je ne sais pas nager, dis-je soudainement.

-Tu rigoles j'espère ?

Je fixe Clochette, incrédule et finit par éclater de rire.

-Je rigole, bien sûr que je sais nager, pour qui est-ce que tu m'as prises ?

-Tu me rassures !

A sa mine sérieuse, j'ai eu peur de la réaction qu'elle aurait eu si je lui avouais que je ne sais réellement pas nager. A vrai dire, j'ai appris la nage grenouille. Mais à priori, ma grenouille a moi a muté en une sorte de petit chien unijambiste.

Clochette rentre à son tour dans l'eau, toute habillée si bien que seul sa petite tête ressort au dessus de la nappe pailletée. Elle parle de chasteté avec moi, mais elle n'est pas mieux !

Soudainement, quelque chose de puissant entoure ma cheville, et m'entraîne peu à peu vers le fond du Lakone. Mon Dieu, un poisson m'a attrapé la jambe ! Ou pire : une pieuvre ! Paralysée et incapable de prononcer ne serais-ce qu'un mot, je me contente de faire des vas et viens avec mes bras, provoquant de fortes éclaboussures vers Clochette.

-Hey, arrête ! me dit Clochette, amusée.

Bon sang, elle ne comprends rien ! Mes yeux ressortent presque de mon crâne, ma bouche est grande ouverte. Je lui fais un signal d'alerte et elle, elle pense que je m'amuse !

Mais il est trop tard pour faire quoi que ce soit car la chose m'attire brutalement vers le fond du Lakone. Et c'est à la dernière seconde que je parviens à pousser un cri horrifié.

Paniquée, je n'ai à peine le temps de refermer mes yeux. Si bien qu'une fois sous l'eau, je réalise que le liquide ne me brûle pas la pupille. C'est dingue ça, je devrais voir flou mais au contraire, c'est parfaitement clair. Les dalles de marbres turquoises resplendit en dessous de moi et l'eau semble si propre, elle brille. C'est alors qu'en face de moi, apparaît Peter.

Ses pectoraux sont pleinement délimités, tout comme ses abdominaux, traduisant des heures et des heures d'exercices. J'aperçois ses biceps se contracter légèrement, dû au fait qu'il leurs inflige une certaine pression pour demeurer sous l'eau. Sans que je ne le fasse exprès, mes yeux s'attarde sur sa musculature parfaite. Me ressaisissant, je plonge mon regard dans le sien et un frisson me parcourt la colonne vertébrale. Ses yeux sont d'une beauté rare. Dans mon monde, cette pigmentation est inimaginable. Et ici, elle s'offre à moi, elle ne me lâche pas du regard même. Ses cheveux noir brillent et ses pointes rouges semblent danser au dessus de son crâne. Et soudain, une question me vient : Sait-il que dans mon monde, sa beauté peut lui valoir un oscar ? Qu'à lui seul, il est en capacité de détrôner les plus grandes effigies des plus grosses marques? Probablement pas.

Mais la faible distance nous séparant me met sitôt mal à l'aise, surtout lorsque je réalise qu'il ne s'est pas gêné pour m'analyser. Bon, moi aussi je l'ai fais. Mais moi ça me gène, tandis que lui, il n'a pas l'air si embarrassé que ça.

Je m'apprête à remonter à la surface, effrayée de le voir aussi proche de moi, mais il me retient par le poignée, m'incitant à rester. Comme s'il voulait me montrer quelque chose.

Plaquant ses deux mains contre ses lèvres, il semble murmurer quelque chose, son regard ne quittant pas le mien. Sous l'eau, ses yeux brillent. Très vite, il retire ses mains et une bulle à peine plus grosse que ma main s'en échappe. Une bulle ? Comment a-t-il fait ? Mais alors que je m'apprête à remonter à la surface, manquant d'air, la bulle s'approche lentement de mon visage, et une fois à la hauteur de ma joue, elle explose.

Ce spectacle m'aurait amplement suffit, Peter vient de faire une bulle d'air, ou d'eau, ou de je ne sais quoi, sous mes yeux. Mais la voix du jeune homme atteint mes tympans. Claire, nette et compréhensible.

-Arrête de te rincer l'œil, Stasya.

Quoi ? Comment a-t-il fait pour me parler ? Je le fixe depuis tout à l'heure et sa bouche n'a pas bougé d'un millimètre, sauf pour esquisser ce sourire que je perçois.

Puis je me souviens que lorsqu'il avait plaqué ses mains contre sa bouche afin de créer la petite bulle, ses lèvres se mouvaient.

-Commen... je commence, mais stupide comme je suis, j'avale la tasse.

Rapidement, je remonte à la surface et tousse bruyamment. Alors que je m'étouffe, Peter sort de l'eau et explose de rire lorsqu'il s'aperçoit que je suis entrain de mourir. Oh, que c'est drôle, Anastasya dépérit !

-Crétin, parviens-je à dire après avoir repris ma respiration.

-Venant de toi, ça ne m'affecte pas, glousse Peter.

Je lève les yeux au ciel et lui lance un regard sombre. Ses cheveux noirs et cramoisis retombent sur son front, humide. Il m'adresse un regard amical avant de rejoindre le bord.

-Vous avez faim les enfants? demande Clochette en nous rejoignant, planant aux dessus de nos têtes.

-Non, répond Peter, partons, Stasya mangera sur le chemin.

Peter sort de l'eau, cette dernière tombe en cascade jusqu'à ses pieds. Je l'observe, muette, tandis que les gouttes se font de plus en plus rare sur son corps d'athlète. Il se dirige vers ses vêtements posés au sol et enfile son pantalon en lin noir.

-Tu ne sors pas ? me coupe la fée dans ma contemplation.

Je sursaute en réalisant qu'elle se tient à quelques centimètre de moi et secoue frénétiquement la tête.

-J'attends que Peter finisse.

Une fois que ce dernier ai finit de se vêtir, je l'incite à se retourner et à mon tour, sors rapidement de l'eau. Je saisis mon pantalon et l'enfile, avec un peu de mal cependant car ma peau est encore un peu humide. Mais alors que je m'apprête à enfiler mon haut, Peter se retourne et je grogne, plaquant ma chemise contre ma poitrine.

-Oups, j'ai pas fait exprès, glousse le jeune homme en se retournant de nouveau.

Mais quel menteur celui-là ! Je souffle bruyamment et termine de m'habiller.

-  On repart.. 

Peter, revêtu de sa tenue de cuir m'aide à monter sur le cheval, puis à son tour, monte. Clochette se réfugie dans la poche de Peter.

Je repose ma tête contre lui et ferme les yeux, écoutant le bruit silencieux du vent, écoutant le claquement des sabots de Billy sur le sol, écoutant les oiseaux chantés.

Je repose ma tête contre lui et ferme les yeux, écoutant le bruit silencieux du vent, écoutant le claquement des sabots de Billy sur le sol, écoutant les oiseaux chantés.

Environs quelques heures après je dirais, Peter arrête le cheval.

- On est arrivé...Le lac de feu. déclare t-il à voix haute

Je me relève en vitesse. C'est pour ça que la température augmente depuis tout à l'heure ! Le décor était apocalyptique comparé à tout ce que j'avais vu depuis mon arrivé. 

Un énorme trou d'une dizaine de kilomètre s'étendait face à nous. A l'intérieur, gisaient des flammes, plus impressionnantes les unes que les autres. A chaque flammes sortant, mon cœur s'arrêter.

Peter m'aide à descendre du cheval, puis Clochette sort de la poche, et en un claquement de doigt, fait disparaître Billy.

Clochette fixe le trou géant.

- J'ai assez de poudre de fée pour vous deux. 

Peter me prend la main, je la sers fort, il m'approche de lui.

- As tu confiance en moi? me demande t'il d'une voix grave.


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