Chapitre III : Marie Peuther
Anna était traînée par des gardes qui la tenait par les bras, sans se soucier de sa blessure. L'officier de police marchait devant avec un léger sourire sadique sur les lèvres. Il aimait regarder les familles souffrir de voir partir un proche pour l'asile. C'était en particulier pour ça qu'il avait demandé à son supérieur de s'occuper de ces dossiers. Celui sur lequel il avait le plus aimer travailler était celui de la jeune Anna Anderson. Il n'avait d'ailleurs jamais aimé la relation frère/sœur qu'elle entretenait avec son jumeau. Elle n'avait pas tous les symptômes pour être conduite à l'asile, mais il avait fait en sorte qu'elle soit enfermée. Il voulait que Nathaniel Anderson souffre. Pour son plus grand plaisir, Anna était morte atrocement. Son frère avait été détruit, et il se réjouissait de pouvoir le tuer une seconde fois grâce à cette jeune fille qu'il avait nommée avec le même nom que sa sœur défunte. Lorsqu'il avait entendu que le jeune homme meurtri avait déménagé en Allemagne, il avait demandé à être muté dans le même pays et faire souffrir d'autres âmes en attendant de pouvoir recommencer avec Nathaniel. Et ce jour était arrivé grâce à la précieuse aide de la protégée du jeune homme. Il entendit une dernière fois Anna se débattre et prononcer le nom du garçon désespérément. Il tourna la tête et vit qu'elle s'était évanouie. Son sourire s'agrandit.
****
Anna se réveilla sur un lit en pierre avec seulement un oreiller et une fine couverture posée sur elle. Elle s'assied et se recroque via, plaçant la couverture autour d'elle. La jeune fille voulait être près de Nathaniel. Il lui avait donné beaucoup d'attention et, en peu de temps, elle lui avait donner sa confiance, sentant qu'il n'allait pas la trahir.
- Tu es enfin réveillée !
Anna leva la tête et vit une femme d'une cinquantaine d'année qui venait de sortir d'un recoin de la pièce. La jeune fille recula, apeurée, lorsque la femme voulue l'approcher.
- N'est pas peur mon enfant. Lui dit-elle avec douceur. Je suis Marie Peuthert.
Elle voulue encore s'approcher, mais Anna se leva et alla se réfugier dans un coin opposé, pas plus confortable que son lit.
- Que t'ont-ils fait pour que tu sois dans un état pareil ?
Anna ne répondit toujours pas. Marie Peuthert abandonna pour cette fois, sachant par expérience qu'elle n'allait pas réagir davantage.
Le repas arriva. Mme Peuthert pris son assiette et commença à manger lentement quand elle aperçut qu'Anna regardait la sienne sans y toucher et sans grande attention.
-Mangez ma petite ; Vous n'êtes déjà pas bien grosse. Et puis ils ne nous serviront rien d'autre.
Anna se contenta de lever un regard triste sur Mme Peuthert et elle se mit soudainement à pleurer. Marie se leva et alla s'asseoir à côté de la jeune fille pour la consoler. Elle caressa tendrement la tête posée sur genoux.
- Ne pleure pas ma petite, tout va bien se passer.
- Nathaniel...
Anna avait mis une heure à s'endormir. Marie la borda comme elle l'avait fait quand elle était arrivée. Elle retourna ensuite dans le recoin d'où elle était sortie et examina la feuille de journal qu'elle y avait laisser.
****
La porte s'ouvrit brutalement sur l'officier de police.
- Monsieur Dubs, que nous vaut l'honneur de votre visite ?
- Ferme-là !
Il passa devant Marie sans faire attention à son expression outrée. Arrivé devant le lit d'Anna, il donna un coup de pied dans le ventre de la jeune fille pour la réveillée. Celle-ci se recroque via et gémit de douleur. Dubs la saisit par le bras et la traîna vers la porte restée ouverte, sans se soucier de ses cris de douleurs. Marie Peuthert se posta dans l'encadrement de la porte pour l'empêcher de sortir.
- Où l'emmenez-vous ?
- Pousse toi !
Il la poussa et la compagne de chambre d'Anna tomba à terre. L'officier l'enjamba, entraînant Anna derrière lui. Un garde aida Marie à se relever et la poussa légèrement pour la faire entrer et referma la porte
- Je ne veux pas vous suivre... Réussi à articuler difficilement la jeune fille.
Dubs ne l'écouta pas et l'emporta devant une porte. Il mit une clé dans la serrure et la tourna.
- Quelqu'un veut te voir.
Il ouvrit la porte, poussa violemment Anna à l'intérieur et referma la porte.
N'ayant plus d'équilibre à cause de cheville blessée, Anna trébucha. Un jeune homme la releva et l'accompagna doucement dans la fin de sa chute, pour qu’elle ne se fasse pas mal, se retrouvant à genoux près d'elle. Anna alla se blottie contre Nathaniel. Celui-ci enroula ses bras autour d'elle. La jeune fille éclata en sanglots et le jeune homme la berça doucement pour la calmer. Une fois fait, il la décala légèrement de lui, plaça une main au creusé son dos et l'autre frôlant la joue d'Anna doucement. Anna plongea ses yeux dans le regard profond du jeune homme. Elle retourna dans ses bras en murmurant :
- Tu m'as manqué Nathaniel.
- Toi aussi. Lui répondit-il en la serrant à nouveau contre lui. Comment va ta cheville ?
Anna fit un non à peine articulé. Nathaniel se détacha à nouveau d'elle, se leva et alla chercher un sac qu'il avait laissé tomber par terre. Il revint ensuite vers Anna et entrepris d'enlever le bandage fait par le docteur Shulls. Il examina quelques instants le pied de la jeune fille avant d'y passer de la pommade et de lui passer une bande propre. Anna bougea et alla lui faire un bisou sur la joue
- Merci. Murmura-t-elle.
Il lui sourit sincèrement et lui dit :
- Je te promet que je vais te faire sortir de là.
Un médecin de l'hôpital entra et Nathaniel aida Anna à se lever.
- Venez mademoiselle, il est temps de rentrer dans votre chambre.
Anna suivie le médecin, et avant que la porte se ferme elle regarda une dernière fois Nathaniel.
****
Anna était de nouveau allongée sur son lit de pierre. Tournée face au mur, elle avait les larmes aux yeux. Ces larmes n'était pas la cause de sa cheville ni de son œil aux bords noir que lui à infliger l'officier Dubs quelques minutes après qu'elle soit revenue, mais à cause du jeune homme qu'on l'avait obligée de quitter une fois de plus il y une heure. Marie se décida à aller voir la jeune fille, ayant compris la cause de ses pleurs.
- Tu vas le revoir j'en suis sûre. Lui fit-elle avec douceur.
Anna se redressa et posa la tête sur l'épaule de son ainée qui passa un bras dans son dos. Au bout de quelques instants, Anna s'étant calmée, Marie sortie sa feuille de journal. Elle hésita encore un moment puis lui murmura :
- Anna, regarde !
La jeune fille se redressa et pris la feuille de journal. Une photo du Tsar de Russie et de ses trois filles prenait une grande partie de la feuille. En dessous un texte était écrit en Russe, mais Anna fixait la photo dans rien dire.
- Je sais qui tu es Nastya ! Fit Marie en pointant la jeune Anastasia Romanov
Anna se crispa et se dégagea totalement du bras de Marie.
- Tais toi !
Elle se leva brusquement et alla s'installer dans le renfoncement d'où était sortie Mme Peuthert. La jeune fille s'était assise et avait fermé les yeux pour essayer de contenir ses émotions
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