Tenir la main

Chapitre 60


Grâce à Lucas, je pouvais désormais fléchir mes mains sans trop de douleur et ne plus me soucier de l'exposition au froid. Mais le brouillard arrivait. On le sentait dans l'air. Plus nous avancions, plus le sol devenait de plus en plus trouble. Personne n'avait trouvé d'endroit où nous pourrions attendre jusqu'à ce que le brouillard ne se dissipe.

J'avais pensé à un arbre, mais les ftakes ne savaient pas y grimper et Nolas et moi ne pouvions plus vraiment monter à cause de nos mains endoloris.

-Tenez-vous fermement à la personne de votre droite et surtout ne lâchez cette personne pour rien au monde, cria Lucas pour être entendu malgré le vent qui nous soufflait aux oreilles.

Tout le monde cria son accord alors que je pris la main de Lucas dans la mienne. Je sentis celle de Nolas, me prendre l'autre alors que je lui donnai une légère pression pour lui donner un peu de mon courage. Alors vraiment un peu puisque moi-même je n'en avais que très peu.

-Faites attention, criai-je en voyant qu'Alero venait de trébucher et que tout le monde avait perdu l'équilibre.

J'entendis vaguement Alero présenter des excuses mais je n'en tins pas compte, trop concentrée sur mes propres pieds. Le brouillard était proche. Très proche. Je commençais déjà à sentir mes yeux brûler parce que je les gardais ouverts.

Où allions-nous aller lorsque nous ne verrons plus rien ? Notre trajectoire allait-elle être modifiée ?

-Ne me lâche pas, chuchotai-je à l'oreille de Nolas.

Il se tourna vers moi et me fit un petit sourire.

-Jamais, promit-il juste avant de se détourner.

Il avait promis et j'étais sûr qu'il tiendrait sa promesse quoiqu'il arrive. Puis une pensée qui n'avait pourtant rien à voir avec notre situation actuelle me vint. Depuis combien de temps étais-je dans cette forêt ? Je voyais les jours défiler, mais je ne les comptais pas. J'avais pourtant l'impression que j'étais partiE depuis des mois et des mois. Combien de temps durait ce cauchemar ? Depuis combien de temps avais-je laissé mon père aux mains des anciens ? J'avais envie de rigoler à toutes ces pensées. Je ne voyais pas honnêtement pourquoi je pensais à ce genre de choses maintenant.

Le brouillard montait de plus en plus et arrivait désormais au niveau de ma poitrine. Je ne voyais plus sur quoi je marchais et le risque de me prendre une racine était doublé voir triplé qu'en temps normal.

Sans le vouloir j'avais resserré mes prises sur les mains de Lucas et de Nolas. Ça ne semblait pas les déranger à part peut-être Nolas au début lorsque j'avais touché sa main meurtris par le froid. Mais une seconde après il s'était détendu, et m'avait serré la main en retour.

Je devais commencer à plisser les yeux pour à apercevoir ce qu'il y avait devant moi, sinon je n'arrivais pas à voir la moindre chose. Je sentis la panique monter en moi quand je ne voyais plus rien du tout.

Je voyais seulement du gris et encore du gris. Les seuls signes qui me montraient que le reste du groupe était encore là, n'étaient que la pression de nos mains sur celles des autres. Je ne voyais même plus la forme de leurs corps. Ma vue m'avait été enlevé et je devais désormais me fier à mes autres sens.

-Putain, grogna bruyamment Nathan à l'avant.

Je sentis Nolas faire un pas sur la droite et j'en conclus donc que le ftakes avait dû se prendre un arbre. Je fis le pas sur le côté, entrainant Lucas avec moi. En me concentrant j'arrivais à entendre les cris des oiseaux au loin. Mon cœur battait fort à cause de l'adrénaline qui parcourait mes veines.

Tout d'un coup je me sentis tirer en avant alors que mon équilibre me lâcha. Je tombai, un genou à terre, alors que j'entendis Lucas jurer derrière moi en essayant de se relever. Il m'aida aussi à me redresser.

-Merci, murmurai-je pour que lui seul n'entende.

-Avec plaisir, maugréa-t-il.

-Je suis désolée, cria Aria pour que nous puissions l'entendre de là où nous étions.

Les garçons grognèrent alors que je souris. Bien sûr elle ne pouvait pas me voir mais la réaction des garçons me faisaient légèrement sourire.

Je gémis de douleur lorsqu'une branche m'érafla le cou. Puis encore une autre. Et une autre.

-Aïe, dis-je à voix haute en voyant que la douleur ne s'arrêtait pas et que les branches se faisaient de plus en plus nombreuses.

J'entendis aussi les autres montrer leur douleur de différentes façons.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Demandai-je d'une voix forte.

-Je crois qu'on est passé à travers un buisson, répondit Nathan. Et je....

Mais il fut coupé par un grand cri. Je me sentis propulser en avant alors que je criai quand je ne sentis plus la terre sous moi.

J'entendais vaguement les hurlements des autresmais une douleur fulgurante me prit aux paumes et ce fut la seule chose que jesentis avant que tout ne devienne noir et que je perdeconnaissance...................












J'espère que le chapitre vous a plu et que vous allez bien !!!?

Le prochain samedi XD

Gros gros bisous Angel-Peace <3

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