Réprimande

Chapitre 130

J'ouvris les yeux et me sentis beaucoup mieux. Mon corps n'était plus douloureux et seul mon cerveau était encore légèrement embrumé, comme si je me réveillais d'une longue sieste. Je me relevai légèrement et soufflai de soulagement en sentant la masse lourde de ma dague dans son étui.

Je baillai et me relevai. Je vis Lucas à quelques centimètres profondément endormi. Je rougis en me souvenant de mon comportement immature que j'avais eu cette nuit lorsque je lui avais demandé de rester auprès de moi.

Je m'examinais ensuite et vis que ma main qui devait sans aucun doute avoir été brisée était désormais normale. Je regardais ensuite mon bras ou le feu m'avait brûlé et vis avec une grimace que le baume n'avait pas pu tout faire cette fois et qu'une longue cicatrice ornait ma peau. Elle n'était pas moche, mais elle resterait pour toujours, me rappelant sans cesse les épreuves que j'avais endurées dans la forêt d'Analena.

Je tâtai à l'aveugle mon visage, cherchant tout signe de bosses ou de coupures. Rien. Le baume avait fait effet. Je relevai ma couche de vêtements pour regarder mon buste et ne vis aucune marque montrant que j'avais été violemment frappé. Pas besoin de regarder plus bas je savais que Nathan l'avait bien appliqué.

-Tu es toujours vivante à ce que je vois, soupira une voix devant moi.

Je relevai la tête et vis Nathan et Alero près du feu en train de manger de la viande. Ils me regardaient comme si j'étais une créature magique. Mais je remarquais que la voix de Nathan était plus inquiète qu'autre chose et qu'il n'y avait pas de méchanceté.

-Et je compte le rester encore un bon moment, répondis-je en allant m'asseoir avec eux près du feu.

Le temps n'était plus aussi doux que ces derniers jours et il faisait même froid, très froid.

-Tu vas bien ? Me demanda Alero.

-Parfaitement bien, dis-je honnêtement.

Le baume était puissante et je savais qu'en l'utilisant le résultat serait présent.

-Il s'est passé la même chose avec mon dos ?

-Oui sauf que je suis habituée au baume et que cela ne m'a fait que du bien, lui expliquai-je.

-Pourquoi tu l'as provoqué hier ? Demanda soudainement Nathan en colère.

Toute trace de gentillesse disparut. Il était désormais en colère et risquait de réveiller les autres ftakes.

-Tu avais envie de te faire tuer ?

Je me mordis la lèvre, qui avait éclaté la veille. Que répondre à ça ? J'étais d'accord avec lui. Je lui disais toujours de ne pas être insolent pendant les épreuves mais j'avais fait tout le contraire la veille. En même temps hier nous étions prédestinés à mourir, une solution était la bienvenue.

-Je sais que c'était irréfléchi mais c'était la seule chose à faire, dis-je doucement consciente de mériter leur colère à tous.

-Ce n'était pas irréfléchi c'était totalement suicidaire, me fit remarquer Bounet.

-Je l'ai fait aussi parce que j'ai vu que j'avais mon baume et qu'il ne pourrait pas me tuer en me torturant, repris-je en me souvenant d'avoir été soulagée de voir le baume glisser loin d'eux.

-Il aurait pu te tuer s'il aurait eu un minimum d'intelligence, siffla Nathan.

-Sauf qu'il ne l'avait pas et que nous avons réussi l'épreuve, dis-je de plus en plus irritée.

Je ne voulais pas qu'on me félicite, qu'on m'embrasse, qu'on me remercie, qu'on s'inquiète pour moi et qu'on surveille mes pas par peur que je m'effondre. Je voulais simplement qu'on soit content d'être encore en vie et qu'on pense au futur, à ce qu'il nous arriverait prochainement.

-Que se passe-t-il ici ? Demanda Lucas en arrivant encore légèrement endormi.

-Rien de vraiment important, répondis-je en regardant Nathan dans les yeux. Je remerciais simplement Nathan d'avoir parfaitement appliqué le baume et d'avoir cru en moi jusqu'au dernier moment.

Lucas fronça les sourcils, ne croyant sans aucun doute à mon mensonge alors que je m'écartais du groupe. J'entendis vaguement l'aîné demander aux garçons ce qu'ils m'avaient fait, mais je n'attendis pas la réponse.

-Anaka, murmura Aria à quelques pas de moi.

Je sursautais légèrement et mis ma main sur mon cœur. Pourquoi fallait-il que je sois aussi surprise à chaque fois. Je la regardai et vis qu'elle était toujours allongée sur le ventre et avait les yeux fermés. J'avais peut-être rêvé mais lorsque je la vis ouvrir les yeux et plonger son regard argenté sur moi je dus me faire une raison.

-Salut, la saluai-je en me rapprochant d'elle.

Elle sourit et s'étira en gémissant de bien-être.

-Nathan est un idiot et Alero essayait juste de comprendre, dit-elle en s'asseyant.

-Tu as entendu, soufflai-je pourtant persuadée de ne pas avoir élevé la voix.

-Tout le monde vous a entendu, se moqua-t-elle. C'est un idiot mais il avait raison sur certains points. Mais contrairement à eux, je pense que ce que tu as fait était courageux, assez impulsive et pas vraiment réfléchi mais tout de même courageux.

-Merci, soufflai-je contente de ne pas me faire réprimander pour ce que j'avais fait hier.

-Bon tu m'as fait peur à un point inimaginable, ajouta-t-elle d'une voix un peu plus sévère cette fois. Mets-toi à notre place, nous ne pouvions rien faire, nous te regardions te faire frapper, frapper et encore frapper.

-Je savais que j'avais mon baume, lui dis-je pour leur expliquer le pourquoi du comment. Ce n'était que de la douleur sur le moment puisque le baume me soignerait ensuite.

Elle sourit en secouant la tête.

-Tu vas bien c'est le principal.

Je lui souris et vis du coin de l'œil Isha commencer à se réveiller.

- Quand reprenons-nous la marche ? Lui demandai-je soudain.

Ils avaient parlé hier, c'était sûr.

-Nous voulions savoir comment tu allais avant de repartir, répondit-elle.

Elle allait reparler mais quelqu'un me sauta dessus et avant que je ne puisse sortir ma dague par réflexe j'entendis la voix d'Isha.

-Anaka Anaka, répétait-il en me faisant des bisous un peu partout sur le visage.

-Hey, rigolai-je en l'attrapant.

J'allais le pousser un peu pour que je puisse me relever mais il accrocha ses bras autour de mon cou pour m'en empêcher.

-Ce n'est pas drôle, grognai-je en voyant Aria rire.

-Non tu as raison c'est hilarant.

Et avec cela elle rigola plus fort.

-Isha je vais bien, le rassurai-je en souriant.

-J'ai eu peur pour toi, chuchota-t-il en me serrant plus fort.

Je fus quelque peu émue. Je ne connaissais Isha que depuis peu de temps et il avait déjà une grande affection pour moi.

-Regarde je vais bien, répétai-je.

Je lui embrassais la joue et lui demandai d'aller dire bonjour aux autres. Il y alla même si je voyais qu'il voulait rester avec moi encore un peu plus longtemps.

-J'ai seulement une cicatrice, soupirai-je en soulevant ma manche.

Elle prit mon bras et regarda attentivement ma longue cicatrice.

-Je suppose que ce n'est pas grave vu comment ton bras était brûlé, dit-elle en grimaçant.

Elle passa son doigt le long de la balafre avant de descendre plus bas.

-C'est le tatouage dont tu m'avais parlé ? Demanda-t-elle curieuse.

-Oui.

Je regardais la forme sombre au niveau de mon poignet et fronçai les sourcils. J'avais vraiment l'impression que mon tatouage se formait et commençait à ressembler à quelque chose. Pourquoi ne pouvais-je pas être comme les autres ? Avoir un pouvoir, être digne, vivre une vie paisible et ennuyante et surtout avoir un beau tatouage que je pourrai regarder des heures des heures.

-Il est assez spécial, remarqua-t-elle.

Je souris en voyant sa tentative pour ne pas me blesser.

-Il ne ressemble à rien, dis-je en baissant ma manche. Très moche.

Elle rigola et avant que je ne puisse reprendre la parole une petite touffe de cheveux noir sortit de derrière elle.

-Bonjour, cria Nyra en volant jusqu'à moi.

Elle mit ses mains devant ses yeux pendant un instant et les enleva juste après.

-Tu es comme neuf, s'extasia-t-elle émerveillée.

J'ouvris les bras comme pour montrer que j'allais bien.

-Nyra dit que sa mère est prête à nous recevoir, déclara soudainement Aria.......

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