Palasarum

Chapitre 69


Nous nous dirigeâmes donc vers l'endroit où les ftakes étaient tous réunis. Je fronçai les sourcils quand je vis qu'ils étaient devant la porte fermé.

Je souris en voyant Lucas qui semblait légèrement perdu. Quand il croisa mon regard il fronça les sourcils.

-Je suis allé vérifier si les autres pièces contenaient des choses mais tout est vide, nous informa Nathan en regardant la petite troupe devant lui. Mais je suis sûr qu'il y a quelque chose à l'intérieur, j'ai entendu du bruit mais il s'est arrêté tout de suite après.

-Je peux ? Demanda Nolas en indiquant du menton la porte concernée.

Pour toute réponse le ftakes se décala d'un pas sur la gauche, non sans avoir lancé un regard mauvais à mon meilleur ami.

Nolas n'en tint pas compte et avança vers la porte. Il y colla ensuite son oreille, et pendant ce temps-là, personne ne fit de bruit.

-Alors stikas ? Demanda Nathan les bras croisés sur sa poitrine.

Sur le coup je crus que c'était à moi qu'il s'adressait mais je me rendis vite compte que ça ne l'était pas. J'avais tellement l'habitude qu'il m'appelle de cette façon qu'il allait falloir que je fasse des efforts pour ne pas me sentir concerné lorsqu'il appellera l'un de nous de cette manière.

-Il y a de l'agitation à l'intérieur mais je ne comprends pas la langue qu'ils utilisent.

Je marchai jusqu'à Nolas et le poussa légèrement pour que je puisse y coller mon oreille aussi.

Sur le coup je n'entendis rien. Puis en attendant un peu, je pu entendre des murmures et une certaine agitation. Je jetai un coup d'œil à Nolas, qui écoutait attentivement ce qu'il se passait dans cette pièce.

Puis je crus discerner un mot qui était plus que significatif pour Nolas et moi. Palasarum.

-As-tu entendu ? Me demanda Nolas les yeux écarquillés et l'oreille encore plus pressée contre la porte qui nous empêchait d'accéder à cette pièce.

-Palasarum, répétai-je.

-Oui, confirma-t-il.

-Vous comprenez ? Nous interrogea Aria.

Je me tournais vers elle et vis qu'elle était près de Lucas et non de Nathan pour une fois.

-Oui chez nous à Calariu les anciens utilisent ce mot pour nommer les indignes, expliquai-je.

-Indigne ?

Je me tournais vers Alero qui semblait être confus. Il ne savait pas grand-chose de notre culture. Alors que nous à Calariu nous avions plus de connaissances envers leur mode de vie. Comment cela se faisait-il ?

-À votre majorité vos yeux changent de couleurs, leur dis-je en les regardant un par un.

Ils hochèrent la tête pour confirmer même si je savais que Lucas était déjà au courant de l'histoire concernant les indignes.

-Eh bien chez nous ça ne fonctionne pas de la sorte, continuai-je. Dès notre naissance nous avons un tatouage qui comme vos yeux nous définisse. Mais il n'y a pas que ça.

Je sentis que Nolas était de plus en plus mal à l'aise à mes côtés, et qu'il gigotait. Il faisait pourtant semblant de ne pas écouter et d'être concentré sur ce qu'il y avait à l'intérieur de la porte mais je le connaissais trop pour savoir que ce n'était pas le cas.

Son tatouage à lui était au niveau de sa hanche droite. Son tatouage était magnifique à mes yeux. Il représentait une sorte d'animal avec des ailes qui ressemblaient à des feuilles. Il prenait une grande place par rapport au mien. Mais après tout je ne considérais même pas le mien comme un tatouage.

-Lors de notre quatorzième anniversaire, nous sommes censés recevoir un pouvoir. Pas le pouvoir suprême mais un pouvoir. On appelle les personnes qui n'en ont pas des indignes ou palasarum comme vous voulez.

-Quoi comme pouvoir ? Demanda curieusement Alero.

Je vis qu'Aria et Lucas avait l'air aussi curieux que lui. Il fallait dire que je n'étais pas rentré dans les détails.

-Il y en a plusieurs sortes, par exemple Nali la petite sœur de Nolas possède le feu. Un fils d'un des anciens a la capacité, si un contact visuel est fait de lire vos souvenirs.

-Le père d'Erwan est celui qui nous procure autant d'eau, m'aida Nolas sans toutefois nous regarder. Il y en a tellement, tel que le père d'Alosse qui arrive à utiliser des décharges, ou ton père Anaka qui peut tout faire léviter. Il y en a un aussi qui a une force tel que porter une maison n'est pas un problème, et encore pleins encore partant du plus inutile au plus utile.

Je sentis mon cœur se serrer à la mention de mon père mais aussi d'Alosse et d'Erwan. Même si Erwan était innocent et ne faisait que transporter mon père d'un endroit à un autre, je n'arrivais pas à enlever le sentiment de haine à son égard.

Juste le fait de savoir qu'il regardait, même si la dernière fois j'avais vu qu'il ne cachait pas son dégoût, j'avais toujours du mal à accepter tous ces actes auquel il devait assister. Ne parlons même pas d'Alosse, la personne que je détestais le plus au monde en ce moment. Et mon père, ce pauvre homme qui ne faisait que protéger sa fille par amour.

La culpabilité me rongeait depuis que je l'avais laissé derrière moi et je savais qu'elle n'allait pas me quitter d'aussitôt.

Je fus sorti de mes pensées par la voix de Nathan.

-Et avez-vous un quelconque pouvoir qui pourrait nous aider ?

-Non, répondis-je en relevant le menton en signe de défi.

Je n'avais pas reçu de pouvoir, j'en souffrais intérieurement mais il n'était pas question que je ne le montre.

-Aucun ? Demanda Nathan alors que le coin de sa bouche se recourbera vers le haut.

-Non, répétai-je en soutenant son regard teinté d'arrogance.

-Dommage, sourit-il. Mais après tout ça ne me choque pas plus que ça.

Mon père m'avait toujours dit que quoiqu'il arrive je ne devais jamais détourner le regard d'un de mes adversaires.

-Il y a de l'agitation à l'intérieur, nous interrompit soudain Nolas.

Nathan soutint encore un bon moment mon regard comme si nous n'étions plus que nous deux dans la pièce et je crus voir une émotion étrange passer dans ses yeux avant qu'il ne finisse par détourner le regard.

Je laissai s'afficher mon sourire satisfait. Un point pour Anaka.

Il y eut un craquement soudain alors que tout le monde recula de quelques pas...........



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