Nolas


Chapitre 3


- Nolas Nolas lâches moi, criai-je alors qu'il me soulevait de terre. Nolas Mallets.

Après maintes et maintes menaces il se décida enfin à me lâcher.
Une fois à terre je me tournais vers lui et le fusillais du regard.
Il leva les mains en signe de rédemption et prit un air innocent.

- Joyeux anniversaire Anaka, dit-il d'une petite voix tentant de changer de sujet.

Je souris malgré moi, incapable d'être en colère plus longtemps contre cet être humain, surtout lorsqu'il me faisait ces yeux-là.

Puis je me souvins pourquoi j'étais là et je perdis mon sourire pour devenir plus sérieuse.

- J'ai ramené des vêtements car l'hiver approche, lui dis-je en sortant de mon sac une masse de vêtements de toutes tailles.

- Merci beaucoup Anaka. Je ne sais pas ce que ma famille et moi ferions sans toi, dit Nolas les yeux brillants.

Je pris quelques instants pour contempler mon meilleur ami.
Nolas n'était pas petit, non loin de là il faisait à peu près un mètre quatre-vingt, il avait les cheveux noirs corbeaux sales et emmêlés, il était tellement maigre qu'il flottait dans les torchons qui lui servaient de vêtements, le visage creusé par la famine et cerné par la fatigue. La seule chose que l'on pouvait qualifier de beau, c'était ses yeux, d'un vert-gris à en faire pâlir les dieux.

Nolas n'avait pas reçu de pouvoir lors de ses quatorze ans, il était maintenant âgé de dix-sept ans et était l'aîné d'une famille composé de cinq sœurs.
La famille Mallets avait été persécutée lorsque les anciens avaient découvert qu'il n'avait pas reçu de don. Ils avaient été bannis du village, les obligeant à vivre à l'écart de la population dans une minuscule cabane d'une pièce, abandonné, où le vent, la pluie, la neige et l'humidité faisaient partis du décor.


Aucun d'eux n'était autorisé à mettre le pied dans le village. Grâce à moi, les Mallets arrivaient à vivre, je leurs apportaient le nécessaire pour survivre. Mais l'argent manquait et je pouvais de moins en moins assurer leurs besoins avec mon propre argent.

- Anaka, dit Nolas en me sortant de ma torpeur.

- Oui désolée tu disais ?

- Je disais que la semaine dernière Nali avait reçu un don de la déesse mais que son état de santé empirait de jours en jours, dit-il gravement.

Nali était la cadette de la famille mais toute petite elle était atteinte d'une maladie qui jusqu'à là, n'avait pas de remède. Depuis que je connaissais Nolas c'est à dire depuis maintenant trois ans. Un jour dont aucun de nous ne parlait car c'était le jour où il avait failli perdre la vie si je ne m'étais pas montrée.

Eh bien depuis ce jour-là, je m'occupais couramment de Nali, la soignant du mieux que je pouvais, le guérisseur l'ayant abandonné à ses dix ans en disant que la déesse ne voulait pas qu'elle vive.

- A-t-elle encore de la fièvre ? Demandai-je en prenant le chemin de leur cabane.

- Je ne sais pas je ne suis pas aussi fort que toi, dit-il l'air penaud.

- Mais Nola ce n'est pas bien compliqué je t'ai déjà montré plus d'une fois, dis-je exaspéré.

Il haussa nonchalamment les épaules et continua sa route.

- En fait supers vêtements, dit-il totalement admiratif devant ma tenue.

- Mon père me l'a offert pour mon anniversaire et tu ne devineras jamais !

Il secoua la tête en signe de négation pour m'encourager à continuer.

- Il est allé m'acheter un vrai gâteau !

- Non, s'exclama Nola les yeux écarquillés.

Je hochais la tête pour lui confirmer qu'il avait bel et bien entendu.

- Whoa tu as vraiment de la chance, dit-il.

À peine la porte du logis ouverte, je sentis la chaleur m'envahir.

- Anaka, cria une voix que je reconnus immédiatement comme celle de Mme Mallets.

- Ravi de vous revoir Mme Mallets, dis-je poliment.

- Moi de même ma petite et joyeux anniversaire.

Mme Mallets c'est un peu comme la mère que je n'ai jamais eu, elle a ce côté maternel avec toutes les personnes qu'elle côtoie.

- Joyeux anniversaire, dit la voix rocailleuse de son mari.

Je me tournais vers lui, il était en train d'essayer de faire dormir la petite tout juste âgé de dix mois.


- Merci monsieur.

Il me gratifia d'un sourire puis reprit sa tâche précédente.

- Anaka, entendis-je derrière moi.

Je me retournais vivement vers la voix toute faible qui venait de m'interpeller.

- Nali, soufflai-je en me précipitant à ses côtés.

Je regardais la petite créature à peine plus grande qu'un étalon.
Elle était blanche comme du lait, et tremblait comme une feuille.
Je mis ma main sur son front et constata avec effroi qu'elle était bouillante.

Je pris rapidement mon sac alors que les occupants de la pièce se reculaient, pour me laisser l'espace dont j'avais besoin pour travailler.
Je mis la main dans mon sac à dos rempli à craquer et chercha le baume.

Une fois trouvé je l'appliquai sur son visage, son cou et son cœur. Ce baume issu d'une fleur trouvable à seulement quelques mètres de la forêt, ne fleurissait qu'une fois par mois et toujours plus proche du danger.

Cette fleur une fois écrasée et mélangée avec le sang du malade et de la guérisseuse, permettait plusieurs choses. Comme par exemple faire cicatriser une blessure ou encore diminuer la fièvre. Je l'avais une fois présentée au conseil en affirmant que grâce à cela nous pourrions réduire le nombre de décès. Mais à ma plus grande stupeur, ils avaient, à l'unanimité, voté contre, sans même l'avoir examinée.

- Merci, soupira-t-elle.

- Aucun problème Nali, mais repose toi maintenant. Tu es faible.

Elle hocha la tête et ferma les yeux puis les rouvrit brusquement en m'appelant.

- Mmmhhh ?

- La déesse m'a accordé un pouvoir, chuchota-t-elle.

- Ah bon ?

Elle hocha la tête et fit apparaître une boule de feu dans sa petite main.

- Félicitation ma puce mais n'uses pas ton énergie et endors-toi, lui dis-je en souriant.

Elle ferma les yeux une seconde fois mais cette fois-ci, s'endormit.
Je me tournais alors vers le reste de la famille qui était tous regroupées derrière moi, attendant le verdict.

Les petites sœurs de Nolas se tenaient immobiles derrières leurs parents, essayant de comprendre la situation.

- Son état devient critique et il ne me reste plus beaucoup de baume, les dernières fleurs seront normalement à la limite de la forêt pour la dernière fois, dis-je doucement.

Je leurs avais déjà expliqué l'histoire des fleurs et la difficulté à en trouver.
Ils hochèrent la tête, la mine sombre.
Je pris mon sac et le posa sur la table en bois au milieu de la pièce. Ils vinrent tous m'entourer alors que j'en sortis ............






Salut tout le monde comment allez vous ?

J'espère que le chapitre vous a plu ?

N'hésitez pas à me donner votre avis.

Un nouveau chapitre dès mercredi.

Gros gros bisous melou34800 <3

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