Chapitre 75

Une fois la viande prête, nous pûmes tous manger tranquillement. Ce cogos était vraiment délicieux, et très tendre. Nous avions une grande quantité de viande, donc je pouvais en reprendre autant que je voulais. Et je ne me fis pas prier.

Nous mangions chacun dans une grande feuille verte.

-C'est vraiment délicieux, gémis-je en mâchant un autre bout.

-Je crois même que c'est la première fois que je le savoure autant, ajouta Lucas.

C'est vrai qu'eux qui n'avaient jamais connu la famine et qui mangeaient à leur faim ne pouvaient apprécier ce dont ils avaient l'habitude.

Pour moi qui ne mangeais presque pas à cause du manque d'argent et de nourriture ne pouvais qu'apprécier cette petite chose.

-Mmmh ça sent bon, s'exclama doucement une voix venant des cheveux de Nolas.

Je levai les yeux vers la petite Nyra qui s'étirait les bras et les jambes. Ses ailes étaient encore repliées contre elle comme couverture alors qu'un sourire vint illuminer son petit visage.

-J'ai faim moi aussi, dit-elle en se mettant debout sur ses petites jambes.

Elle laissa ses ailes se déplier et vola jusqu'à Nathan. Elle sourit et attendit sûrement qu'il lui tende un morceau.

Et c'est ce qu'il fit mais pas avant d'avoir coupé le morceau de sorte qu'elle puisse le tenir entre ses petites mains.

-Merci, dit-t-elle en volant jusqu'à Bounet.

Elle s'assied sur son genou et mangea son petit morceau de viande. La seule personne qui ne faisait rien dans l'histoire était Nolas qui n'avait pas besoin de boire ni de manger.

-Nyra j'ai une question, commençai-je en voulant savoir toutes les informations qu'elle pouvait nous dire. Où sommes-nous ?

-Dans la forêt, répondit-elle comme si c'était évident.

J'entendis Nathan rigoler alors que je le fusillais du regard.

-Mais où exactement dans la forêt ? Insistai-je.

-Sur le vrai chemin de ma maison, sourit-elle.

-Comment ça sur le vrai chemin ? Demanda Lucas en fronçant les sourcils.

-Ma maman m'a dit qu'il fallait que je vous aide en vous mettant sur le bon chemin donc c'est ce que j'ai fait.

Nous étions donc sur le mauvais chemin depuis tout ce temps alors que nous étions persuadés d'être sur le bon. Donc pendant tous ces jours nous marchions pour rien.

Je soufflai et me retint de jurer de toutes les malédictions que je connaissais. Nous n'avions fait que perdre du temps.

- Quand arriverons-nous chez toi ? L'interrogea Alero gentiment même si je voyais que lui aussi était très frustré.

Nyra rigola et secoua la tête faisant ainsi bouger sa petite masse de cheveux sombre.

-Pas encore elle a dit que vous n'étiez pas encore prêt mais qu'il ne fallait pas perdre courage, dit-elle de sa petite voix aiguë.

Je passai ma gourde à Aria alors qu'elle me remerciait en rougissant. Oui ils n'avaient plus d'eau dans leurs bouteilles mais ce n'était rien car ma gourde se remplissait à volonté. Elle but une gorgée et me la repassa.

- Parle-nous de toi, lança Nolas.

-Je m'appelle Nyra je suis la dernière fille de ma maman et j'ai pleins de frères et sœurs, ma maman elle m'a dit que j'étais la centième mais je ne sais pas ce que ça veut dire.

Elle rigola alors que j'ouvris de grands yeux. Ils étaient cent comme elle.

-C'est moi qu'elle a choisi car j'étais la plus courageuse, continua-t-elle toute fière. Mais elle m'a fait promettre de ne pas vous dire le plus important.

-Et quelle est le plus important ? Demanda Nolas.

Elle secoua la tête et rigola.

-J'ai promis je n'ai pas le droit de vous dire, répondit-elle en mâchant son dernier morceau de viande.

-Mais pourquoi tu nous en as parlé alors ? Grogna Nathan.

-Heu, réfléchit-elle alors qu'elle se grattait la tête. Je sais pas.

À peine eut-elle finit sa phrase que ses yeux s'agrandirent et que ses ailes s'agitèrent frénétiquement.

-Il faut partir vite tout de suite maintenant, cria-t-elle en volant au-dessus de nos têtes.

-Nyra arrête toi, ordonna Nathan en essayant de l'attraper. Pourquoi faut-il partir ?

-Les kilopi ils arrivent il faut partir vite, dit-elle en s'engouffrant dans les profondeurs de la forêt.

-Merde, jura Nathan en éteignant le feu.

-Laisse la viande comme ça peut-être qu'ils nous laisseront tranquille, lui dis-je en paniquant.

Puis le premier hurlement retentit dans la forêt...........