Alosse


Chapitre 6


- Alosse pourquoi dois-je voir ta tête en cette belle journée ? Demandais-je sur la défensive en me tournant vers lui.

Il fit un pas vers moi, essayant sans doute de m'impressionner avec à son imposante stature.

- Je crois que tu oublies à qui tu parles petite fille. Je suis le fils d'un ancien, dit-il avec suffisance.

Alosse était en effet le seul et l'unique fils descendant des anciens. Avec son physique avantageux et son arrogance des plus hautes, il aimait rappeler qui il était et tout le pouvoir qu'il possède, étant intouchable grâce à sa future intégration au conseil.

- Je crois que tu oublies toi aussi que tu ne m'impressionnes guère, dis-je en faisant de mon mieux pour ne pas lui montrer ma véritable peur.

- De toute façon d'ici la fin de la journée tu seras banni et tout le monde saura que tu es une indigne.

Avec ses yeux bleus et sa chevelure d'or il aimait manipuler les gens jusqu'à ce qu'il obtienne tout d'eux.

- Tu viendras me voir en pleurant pour que je t'héberge Anaka, dit-il en me regardant de haut en bas.

- Ma tête est plus haute Alosse, grognai-je en croisant mes bras sur ma poitrine comme pour me défendre d'une menace inconnue.

Il rigola et s'avança un peu plus de moi.

- Ce n'était pas ta tête que je cherchais très chère, chuchota-t-il dangereusement.

- Non mais c'est mon poing que tu vas trouver si tu continues, dis-je sur le même ton.

Il haussa un sourcil et continua de me déstabiliser. Il utilisait toujours la même stratégie, essayer d'établir un contact visuel, mais je connaissais son manège et il était hors de question que je le regarde.
Il poussa un soupir et prit mon menton entre ses doigts.

- Non, criai-je.

Mais c'était trop tard. Alosse avait un grand pouvoir. Avec un simple contact visuel il réussissait à voir tous nos souvenirs. Le bloquer était très compliqué et nécessitait une grande quantité d'énergie. Energie que je ne possédais pas étant donné les évènements des derniers jours.

Avec ma douleur aux mains, je ne réussis pas à me concentrer et dus me laisser faire.
Il regarda tous mes souvenirs récents. Mes moments avec Nolas et sa famille malgré la règle de ne pas avoir de contact avec les indignes. Mon anniversaire. Mon arrêt chez les Mallet pour empêcher Nolas d'aller dans la forêt. Mon moment avec mon père hier soir lorsque j'avais peur d'être devenu une indigne.

- Stop, criai-je avec puissance.

Il tituba en arrière pour finalement tomber par terre.
Si je n'avais pas été aussi énervé j'aurais pu rire à la vue de sa position, mais j'étais dans un tel état que plus rien ne pouvait m'atteindre.

- Sale traîtresse, dit-il en se relevant et en sortant son épée.

- Je ne suis pas une traîtresse, me défendis-je en maudissant de ne pas avoir apporté d'arme avec moi.

- Je vais te faire exécuter Anaka car en plus d'être une indigne tu es une traîtresse, il faut croire que la déesse suprême ne te considère pas comme une vraie stikas, me lança-t-il en me pointant son arme sur moi.

- Si je ne suis pas une vrai stikas je peux te dire que tu n'es qu'un ftakes et encore je t'assure qu'ils ont plus d'estime que toi dans mon cœur.

- Quand tu seras sur l'estrade et sur le point de te faire pendre, tu me supplieras de t'aider et de te délibérer, continua-t-il alors que je prenais plusieurs pas en arrière.

- Plutôt aller vivre avec les ftakes que de te supplier, crachais-je.

- C'est ce qu'on verra, dit-il avant de s'éloigner vers le quartier des anciens.

Je ne permis pas aux habitants curieux qui s'étaient réunis d'en voir plus.

- Lana, criai-je en sentant la panique prendre possession de mon corps et de mon esprit.

Elle trottina jusqu'à moi, alors que je montais sur la scelle.

- Galope le plus vite possible d'accord ? Lui demandai-je rapidement.

Pour toute réponse elle poussa un hennissement et galopa plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait auparavant.

Quand nous arrivâmes à la maison, je remerciais Lana et lui donna un sucre.

Elle frotta son museau contre ma main encore endolorie pour je ne sais quelle raison, me demandant sûrement une caresse. Après son effort elle le méritait plus qu'un peu.

- Tu ne bouges pas d'accord ? La prévins-je après l'avoir câliner pour la remercier de son effort considérable.

Elle fit un bruit positif et resta immobile.

- Papa ! Papa ! Criai-je en entrant dans la maison.

- Dans ma chambre, répondit-il.

Je faillis lui rentrer dedans lorsqu'il en sortit.

- Je.... Je... Quand...., balbutiai-je essoufflée.

Il me prit par les épaules et m'intima l'ordre de respirer doucement en suivant les mouvements de sa poitrine. Il voyait l'état dans lequel j'étais et je pouvais voir son cerveau travailler à toute vitesse pour comprendre ce qu'il se passait.

- Reprends depuis le début, m'ordonna-t-il d'une voix calme mais ferme.

J'obéis et lui raconta, mon intervention chez les Mallet pour dissuader Nolas de partir dans la forêt, pourquoi j'étais allé acheter du lait et surtout ma rencontre avec Alosse. Les muscles de mon père se tendirent alors que son visage me parut plus grave.

- Je veux que tu m'écoutes jusqu'au bout d'accord ? Me demanda-t-il sérieusement.

Dès qu'il vit que je l'écoutais attentivement il recommença à parler.

- Tu vas aller mettre dans ce sac, dit-il en faisant l'éviter un sac noir et assez solide jusqu'à moi, le strict minimum et le plus important d'accord ?

- Oui mais...

- Pas de mais, me coupa-t-il. Maintenant dépêche-toi ils peuvent arriver à tout moment.

Je partis en courant à l'étage, dans ma chambre. Mais que mettre dans mon sac quand on ne sait même pas où l'on va ?
Bon réfléchis Anaka !
Des affaires. Oui bien sûr !
Un pantalon et une chemise.
Imaginons que l'on fasse un long voyage.......Une gourde !

Je mis tout de même ma bourse au fond du sac, on ne sait jamais. Puis mon baume guérissant.

Mon sac était déjà rempli, mais il restait tout de même une place pour un petit objet. Voilà j'ai trouvé ! Un dessin de mon père et de moi, qu'il m'avait offert lors de mes dix ans.

- Papa, criai-je.

- J'arrive.

Je l'entendis monter les quelques marches pour arriver dans ma chambre, puis ouvrir la porte.

- Tu as fini ? Demanda-t-il de toute urgence.

- Oui je crois, répondis-je en lui montrant le sac assez remplit.

Il hocha la tête et sortit quelque chose de sa poche.

Une magnifique dague, dépassait d'un petit fourreau.

- Que...

- Je veux que tu prennes cette dague et que tu ne la quittes pas un seul instant.

Il me la tendit alors et je la pris comme on prend un nouveau-né. C'est à dire précieusement.

Magnifique fut le seul adjectif pour la décrire. Pas trop grande mais pas trop petite non plus, un manche épais, d'où de beaux motifs étaient incrustés. Une lame usée mais fine et toujours en état de servir. C'était bel et bien une belle arme et en plus de ça, facile à transporter.

- Je te le promets, dis-je solennellement.

Il redescendit alors que je m'asseyais sur ma couche, la dague toujours en main.
Une longue journée riche en émotions s'annonçait........


















Salut tout le monde !!! XD

J'espère que le chapitre vous a plu ?

N'hésitez pas à me laisser votre avis.... ;)

Gros gros bisous melou34800 <3

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