Chapitre 25

Une fois qu'Alero eut disparu, nos regards se concentrèrent sur le vieil homme. Chacun de nous devait sûrement penser, qui serait le prochain. Aria ? Lucas ? Ou moi ? J'espérais vraiment que ce soit moi car je ne supportais pas de voir les gens souffrir et c'est ce que j'avais dû voir depuis tout à l'heure.

Tout d'abord Nathan, puis le pauvre Alero. Le sang de Bounet coulait sur le sol rocailleux de l'estrade, jusqu'à nous. Il fallait absolument que je lui procure de ma baume avant que sa blessure ne s'infecte, et vu l'étendu de sa balafre, si elle s'infectait le résultat ne serait pas agréable à voir.

-Votre ami s'en remettra mes enfants mais sachez que cette cicatrice lui rappellera que même si la fatigue est présente la détermination doit toujours prendre le dessus, dit le vieil homme d'une voix grave et fatiguée.

-Vous n'êtes qu'un monstre, murmura Aria avec tout le mépris dont elle était capable.

Le concerné, sourit, d'un sourire mystérieux.

-Aria ma fille tu verras que tu penseras à moi plus tard lorsque les obstacles seront plus difficiles, tu me remercieras, tout comme toi Anaka, et toi Lucas.

-Qu'avez-vous fait à Nathan ? Demanda Lucas d'une voix assuré.

-J'ai fait ce que je devais pour qu'il puisse survivre mais lui seul pourra vous en parler et si il ne le fait pas ce ne sera pas moi qui le ferais, répondit-il calmement.

Il ne parla pas pendant un long moment. Il se contenta de nous regarder chacun dans les yeux. Quand ce fut mon tour, j'eus l'impression qu'il resta plus longtemps sur moi que sur les autres. Alors je compris, au même moment que la pression qui me retenait au mur lâcha. J'eus le réflexe de tomber sur le côté en faisant une petite roulade. Heureusement que ma dague était dans sa protection sinon elle se serait planté directement au niveau de mon cœur.

-Courage Anaka, soufflèrent les ftakes à l'unisson.

Je hochais la tête dans leur direction, puis montais sur l'estrade rocheuse. Le sang d'Alero continuait de couler et j'eus un haut le cœur lorsque mes pieds entrèrent en contact avec la substance rougeâtre.

-Anaka mon enfant j'espère que tu réussiras cette épreuve, dit-il avant de fermer les yeux.

Je sentis une sorte de picotement dans tout mon corps, puis tout d'un coup je ne ressentis plus rien. J'ouvris lentement les yeux et vis avec stupéfaction que je ne me trouvais plus dans la grotte. Il faisait assez sombre mais de la lumière était visible au loin. Que faire maintenant ?

En tout cas mon épreuve ne serait pas de rester ainsi dans la forêt ! Je partis donc en direction de la lumière. Mes bottes craquant contre les brindilles au sol. Les lumières se rapprochèrent et je pu enfin distinguer mon village. Calariu.

Une longue traînée de feu, au centre du village, m'informa qu'un regroupement devait avoir lieu. J'entendais les voix s'élever et quelques cris où acclamations.
À cause du monde présent sur la place, je ne pus voir ce qu'il se trouvait au centre. Alors je pris l'initiative de grimper sur la statue de la déesse Nifata. Je grimpais sur ses épaules et me tint à sa tête.

Je vous demande pardon ô grande déesse, pensai-je en étant consciente de ce que je faisais.

Si quelqu'un m'aurait vu sur le dos de la statue sacrée, je n'aurais pas donné longtemps avant que je ne me fasse exécuter. Mais en l'occurrence personne ne semblait me voir.

J'avais malencontreusement bousculé un villageois sur mon chemin et c'était comme si il ne s'était rien passé, je n'avais, comme l'autre personne, senti aucun choc, rien du tout. Comme si nous ne nous étions pas bousculés.

Un des anciens que je reconnus comme le père d'Alosse, parlait en faisant de grands gestes. Puis il se tut et comme si ce fut le signal. Un homme, tenant à peine debout, arriva vers le centre, maintenu par deux jeunes du village. Alosse et un certain Erwan. Erwan était quelqu'un de très gentil, avec qui ont pouvaient s'entendre très facilement. Nous avions sympathisé mais sans se parler plus que ça.

Je faillis lâcher un cri lorsque je vis la personne amaigri entre les deux jeunes hommes. Mon père !
Je ne l'avais même pas reconnu !
Il avait tellement changé. Déjà qu'il n'était pas fort avant, maintenant ce n'était qu'un simple sac d'os. Ses cernes étaient encore plus sombres que précédemment, et son visage portait de nombreuses traces rougies-violacées.
Des coups, pensai-je en retenant du mieux que je pouvais les larmes qui menaçaient de tomber.

-Papa, soufflai-je d'une voix qui trahissait la douleur que je ressentais.

Alosse et Erwan, chacun lui tenant un bras, le portèrent jusqu'au centre du cercle formé. Il tomba à genoux, mais ne se releva pas. Prise de panique, je descendis de la statue et me précipita aux côtés de mon père, bousculant sans bousculer les villageois rassemblés.

-Papa, répétai-je en m'agenouillant devant lui.

Il ne remarqua même pas ma présence, respirant par halètement au sol. De la statue, je n'avais vu qu'une partie de l'horreur qu'il avait subi.

Mais dorénavant je voyais tout. Ils avaient de nombreuses contusions, tant au niveau du visage, qu'au niveau du corps. Il avait des marques de brûlures, ainsi que les yeux injectés de sang. Le regard vide, qu'il portait sur un point imaginaire me donna des frissons et une envie de le venger.

-Comme toutes les autres fois nous allons vous montrer ce qu'il se passe lorsqu'on désobéit aux règles, cria l'un des anciens en s'adressant aux villageois.

Certaines personnes, qui avaient connu mon père personnellement n'applaudirent pas alors que les autres applaudirent, pour montrer leur acceptation face au choix des anciens.

Le père d'Alosse fit signe à son fils, pourfaire je ne sais quoi.
Les stikas, cependant parurent assez habitués et ne semblèrent pas surpris.
Alosse se positionna à quelques pas de moi et..................

Salut tout le monde ❤
J'espère que cours allez bien et que le chapitre vous a plu ????
Le prochain samedi XD
Gros gros bisous melou34800 <3