Premier Chapitre
Le bruit de mes talons clanquant contre le sol carrelé résonne dans le hall d'entrée. Je m'avance aussi vite que ma jupe me le permet, en saluant rapidement mes collègues sur mon passage. Je suis en retard de trois bonnes dizaines de minutes à cause de la circulation dense. En plus, j'ai renversé mon latté sur ma chemise en sortant du café. Quelle journée de merde en perspective. J'arrive enfin à mon bureau sur lequel est affichée une plaquette gris métallisé : Ana BROWN - stagiaire marketing. Je dépose mon cartable à bandoulière sur le sol, et fouille dans mon sac à la recherche de ma clef. Note à moi-même : mettre un porte clef sur cette maudite clé. Je secoue mon sac pour tenter de la repérer. Je mets enfin les mains dessus et l'enfonce dans la serrure. Héloïse, une collègue, apparaît à mes côtés, récupère mon cartable et s'engouffrent avec moi dans mon bureau. Elle referme la porte à clef et écarquille les yeux pleins de malice en se tournant vers moi.
-Aucun commentaire sur la tâche de café ou je te mets dehors à coups de pieds.
-Quoi ? Non, je ne veux pas te parler de ça. Même si je tiens à souligner que ce genre d'accident n'arrive qu'à toi.
J'ignore sa dernière remarque, dépose mes affaires et allume mon ordinateur. Je m'installe à mon bureau et rentre mon identifiant. Elle s'assoit en face de moi et me fixe longuement.
-Alors, qu'avais-tu à me dire ?
-Dylan Smith est arrivé bronzé que d'habitude, a croire que pendant son voyage en Californie il a plus ride des vagues que des meufs.
L'image du torse nu de Dylan apparait alors dans mes songes. Un torse bronzé, sculpté par le sport et incroyablement sexy. Les mots me manquent pour d'écrire son sex appeal. Je fais mine d'entendre a moitié l'information qu'elle m'a donné. Mais en fait elle est traitée et sauvegardée.
-Tu ne vas pas me dire que tu ne savais pas qu'il revenait aujourd'hui ?
Bien sûr que je le savais. J'avais compté les jours depuis son départ pour la Big Apple. Trente-six jours, soit deux cent quarante heures. Sa peau halée soit lui donner un air de surfeur intrépide et cette image suffit à me faire craquer. Seigneur, comment un homme avec qui j'ai dû parler trois fois à tout casser peut avoir un tel effet sur moi. Je redirige mon attention vers Héloïse qui ne rate pas une goutte de mon tourment.
-Bien sûr que je le savais. Nous avons réunion avec lui à 14h je te signale.
Je ne me rends compte alors que mon chemisier en soie rose pastelle est tâché et que je vais devoir me présenter à lui dans cette tenue. J'enfouis mon visage dans mes mains.
-Quelle conne ! Le jour de son retour, je trouve le moyen de me tâcher.
-Ce genre d'aléas de la vie, dit-elle en singeant des guillemets, n'arrivent qu'à toi. Aurais-tu eu une vie de débauche durant ta précédente vie ?
Je hausse un sourcil face ça sa remarque.
-J'espère que l'ancienne moi en a profité pour sauter le fils du grand patron.
Elle rigole en se levant déverrouille la porte et me lance un clin d'œil signifiant "tout ira bien" avant de s'en aller. Je soupire, résignée, et ouvre ma boîte mail.
**
Il est 12H30, quand j'envoie un message à Héloïse pour savoir si elle veut qu'on déjeune dehors.
"Non désolé, je déjeune avec Dereck :( ".
Je soupire en m'étirant sur mon siège. Deux coups à ma porte, et Jasper JOHNSON, mon supérieur, apparaît aux pas de celle-ci. Il me considère longuement et s'attarde un peu trop longtemps sur la tâche de café et je sens venir une remarque désobligeante.
-Mlle BROWN, dois-je vous rappeler que nous menons une politique vestimentaire stricte.
-Non Monsieur, je m'excuse pour ma tenue. Mais...
-Il n'y a pas de "mais" qui tienne me coupe-t-il.
J'acquiesce et réprime mon envie de lui répondre. Je lui tends le dossier qu'il est surement venu chercher. Il hausse un sourcil avant de le prendre et s'assoit sur mon bureau en le feuilletant. Il grommelle quelques remarques inaudibles mais semble satisfait.
-Très bien, fait-il en saisissant la poignée de la porte. Par contre, tâchez d'arriver à l'heure à la réunion et seigneur, débarrassez-vous de cette chemise.
Neuf mois que je suis ici et ça doit être la première fois que je suis d'accord avec cet homme. Après son passage, je m'en vais dans les boutiques avoisinant l'immeuble. Je trouve une chemise jaune moutarde dont la couleur se rapproche presque que des rayures verticales de ma jupe crayon. Cette teinte s'accorde si bien avec ma peau ébène et éclatante en ce mois de mai. Je la porte rentrée dans ma jupe qui souligne ma taille marquée et mes hanches amples. Je me repoudre un peu les visages et applique mon rouge à lèvres prune, très glamour. Mes cheveux m'arrivant aux épaules coupées en un carré asymétrique sont volumineux. Je me sens au top de ma féminité. Dylan SMITH, j'arrive.
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