Aiden


Je me réveille sous les rayons du soleil passant au travers des rideaux déchirés qui pendant à ma fenêtre. Ils sont usés par le temps servant depuis bien avant ma naissance, peut-être même avant celle de ma mère. J'ai dû mal à sortir de mon lit, sachant que ma journée ne sera pas des plus simples, au contraire.

Ma chambre est des plus simple, composé d'un fin matelas me servant de lit, recouvert d'une couverture usée, recousue en toute part. Tout est vieux dans cette pièce, même la poussière ne quitte plus les lieux, devenant une seconde peau pour chacun des murs. L'espace est gris, chaque meuble garde cette couleur grisâtre désagréable. Tout manque de couleur et même les livres commencent à les perdre.

Voyant le soleil assez élevé dans le ciel, perçant de ses chauds rayons le ciel, je sors de mon lit. Aujourd'hui, le temps sera plus agréable, autant en profiter, l'air sera lui aussi meilleur, le travail sera moins dur. Je prends mes vêtements et les enfile sans observer à quoi je ressemble. Je ne cherche plus à savoir si mon apparence est parfaite. Dans ce monde, les personnes comme moi n'hésitent pas. Je ne suis sur aucun registre, je suis comme un fantôme voué à fuir l'autorité. Qui sait ce qu'ils me feront.

Je rejoins le petit espace de vie, composé d'une toute petite cuisine et d'un salon minuscule. La maison dans laquelle je vis est en ruine, seul une étroite partie reste habitable. Je me demande encore comment nous pouvons vivre ici, mes parents et moi. Ma mère est une femme très douce qui a été bannie de la ville. Elle ne rentrait pas dans les clous, elle est trop différente. Mon père est un ancien prisonnier, l'état n'a pas apprécié qu'il ne veuille attaquer un membre du peuple. Personnellement, je respecte son geste. Cependant, ma seule existence est un danger pour eux. Pendant près de vingt-quatre ans, ils ont risqué leurs vies pour moi.

« Maman ! Je vais voir Yann ! Je ne rentrerais pas trop tard ! » Je m'écrie me doutant qu'elle doit encore être dans sa chambre. Elle semblait si épuisée hier, je n'ai pas envie qu'elle s'inquiète et me cherche partout aujourd'hui.

Yann est mon meilleur ami, il est toujours avec moi où que j'aille et ceux depuis notre enfance. Nous avons grandi ensemble, appris à survivre à deux. Je sais que je pourrais toujours compter sur lui, comme je prendrais toujours soin de lui.

Je sors dehors, confrontant mes poumons à une forte pollution qui je le sais me sera fatale. Dehors, je peux apercevoir la couche de poussière recouvrir tout ce qui est à sa portée. Le monde grouillant parmi les débris se presse pour rester le moins de temps possible à l'extérieur. Les façades de tous les bâtiments sur mon chemin sont en partis écroulées, plus rien ici ne paraît accueillant.

J'aimerais que l'on puisse habiter en ville et ainsi vivre dans de meilleures conditions. Ma mère pourrait alors retrouver sa santé. Oui, j'aimerais qu'au moins ma famille et mes amis et leur famille vivent en ville. Ils vivraient mieux.

J'arrive devant une ancienne bibliothèque, un lieu que nous fréquentons beaucoup pour acquérir des connaissances. Aucun enfant du peuple ne peut acquérir cela sans ce lieu. Nous n'avons pas accès à l'école sans mettre fin aux jours de nos parents. Peu on le culot de le faire. Ils sont haïs par le peuple, vus comme des meurtriers.

Je me cache dans une crevasse apercevant un soldat sortir du bâtiment. Je me demande ce qu'il cherchait, quel livre il nous a pris. Je ne parviens pas à voir son visage, il est caché par un masque servant surement à éliminer les impuretés de l'air. Nous n'avons pas la chance de les posséder en tant que membre du peuple. Il faut nous tuer plus vite que la moyenne de la ville.

J'entre dans l'immense bâtisse une fois sûr qu'il ne reviendrait pas. Je sais que Yann est déjà entré mais espère qu'il ne l'a pas croisé. Je ne voudrais pas qu'il ait d'ennuis. Un jeune de son âge devrait être en ville. J'avance prudemment, faisant attention aux débris de plafond, de murs mêlés à de vieilles pages déchirées et usées. Un bruit de métal tombant attire mon attention sur la droite. Priant pour que ce ne soit un autre soldat, je m'approche d'une première salle.

Des bruits de pas étouffés par une porte et le sol de poussière me confirme la présence d'un autre individu dans la pièce. Je saisie une barre de métal posée au sol, passant furtivement la porte, avançant dans les décombres les plus doucement et silencieusement possible. Un bruit de plâtre tombant à ma droite. Je m'apprête à user de la barre ma main restant dans les airs.

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