Chapitre 49
~Beomgyu~
À qui puis-je faire confiance ?
C'est la question qui avait hanté l'existence de Beomgyu. Une question qui avait émergé dans une esprit à un trop jeune âge, née des déceptions et des malheurs qui se succédaient dans sa pauvre et courte vie.
À qui puis-je faire confiance ?
Pas à ses parents, certainement pas à ses parents. Depuis son plus jeune âge ils s'étaient révélé décevant. Ce n'étaient pas un homme et une femme fait pour devenir père et mère, ils n'en avaient que faire des enfants, ils voulaient juste un successeur qu'ils pourraient pavaner devant les autres.
Ils avaient été heureux d'avoir un garçon, il avait été déçu de constater que leur unique garçon n'était ni très intelligent, ni très fort, ni vraiment doué en rien. Il était juste beau à montrer, mais il ne fallait pas l'écouter parler.
Beomgyu était une déception pour ses parents. Ses parents étaient des déceptions pour Beomgyu. Ils étaient ceux qui lui avaient fait comprendre à un très jeune âge qu'il ne pouvait pas faire confiance aux adultes, ces derniers étaient égoïste, ils ne vous aimaient que si ça leur était utile.
À qui puis-je faire confiance ?
Pas à sa famille, pas aux adultes qui l'entouraient, et il n'avait pas non plus d'amis sur qui s'appuyer.
À qui puis-je faire confiance ?
À cette question il n'y avait toujours eu qu'une seule réponse: Choi Soobin.
Beomgyu ne se souvenait pas de sa rencontre avec Soobin, au plus loin que remonte sa mémoire ce garçon avait toujours fait parti de sa vie. Leurs parents étant de grands amis, ils avaient grandi l'un auprès de l'autre. Si différents, et pourtant inséparable, on en voyait jamais un sans que le second ne suive derrière.
C'était Beomgyu, souvent, ce second qui suivait Soobin partout. Enfant unique, souvent isolé à cause du travail de ses parents, il ne perdait jamais une seconde pour aller rejoindre son meilleur ami lorsque l'occasion se présentait.
Soobin était le petit dernier d'une grande fratrie, posé dans l'ombre de ses frères et sœurs, tout les deux se plaisaient à disparaître ensemble pour s'éloigner des poids familiaux qui les écrasaient.
Beomgyu avait toujours admiré Soobin, quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, il le trouvait extraordinaire. Lui qui avait été tant de fois déçu par les gens de son entourage, il voyait en la personne de Soobin le seul à être sincère avec lui, le seul à l'aimer pour ce qu'il était, le seul qui ne le fréquentait pas pour une utilité quelconque.
Ils étaient comme des frères, Beomgyu voyait en son meilleur-ami le grand-frère qu'il n'avait jamais eut, la famille qu'il aurait souhaité avoir. Il ferait tout pour lui, il avait tout fait pour lui. Accepté de jouer le petit-ami au risque de se faire maudire par sa propre famille, se prendre une attaque qui avait failli lui coûter la jambes, se mettre le monde à dos pour le soutenir même dans les pire déboires. Beomgyu ferait tout pour Soobin, car Soobin était tout pour Beomgyu.
À qui puis-je faire confiance ? A soobin, rien qu'à soobin.
Les autres, ils ne font que décevoir.
Beomgyu l'avait apprit à ses dépend. Encore plus aujourd'hui, depuis qu'il était devenu l'un des derniers sorciers, il devait se montrer plus méfiant que jamais. Envers tout et tout le monde, et surtout envers les adultes. Ces êtres corruptibles qui ne vivaient que pour le pouvoir.
Lorsqu'on offrait sa confiance, surtout à un adulte, on finissait par souffrir.
- Ne me touchez pas !
Beomgyu recula dans l'eau, échappant à la main que Soonyoung avait voulu placé sur lui. Il fit quelques pas sur l'espace où il avait encore pied, s'écorcha le talon sur une pierre et s'affaissa contre me rebord.
En face son professeur l'observait avec des yeux écarquillé, fasciné ou effrayé, il ne saurait dire, il ne voulait pas savoir.
- Tout va bien Beomgyu, je veux juste t'aider à...
- Restez loin, je... je sais pas ce que c'est, je sais pas ce qui m'arrive. N'approchez pas.
Il se sentait pitoyable avec sa voix aussi tremblante que son corps. Sa main pressait son épaule, ou plutôt la fleur qui y avait poussé. Il tirait dessus, encore et encore, mais elle ne s'y delogeait pas. Pire encore, d'autres bourgeons émergeaient sur sa peau devenue marronné, sèche, rocailleuse.
Beomgyu se métamorphosait, il le savait il le sentait, quelque-chose vibrait en lui, les racines des fleurs s'étendaient dans sa chair. Ce n'était pas douloureux, étrangement doux, étrangement chaud, comme si son corps acceptait cette anomalie.
Que lui arrivait-il ? Sa peau se changeait en écorce et des fleurs y poussaient. Qui avait bien pu lui lancer un tel maléfice ? Il ne connaissait pas de sortilèges qui transformait un homme en arbre, pas de potion non plus. Ce n'était pas de la magie sorcière, mais quoi alors ?
Il tira encore sur la fleur, mais elle saccrochait éperdument. Depuis quand un fleur était-elle aussi solide ? Il avait mal, tellement mal, lorsqu'il tirait.
- Calmez-vous. Ce n'est pas le moment de paniquer, intervient Seungcheol qui approchait de l'eau, Taehyun sur ses talons.
Ce dernier, toujours aveugle, ne cessait de tirer la manche de son grand-frère en demandant ce qu'il se passait.
- Ne pas paniquer ? J'ai un putain d'écosystème qui me pousse sur le corps et je devrais rester calme ? S'exclama Beomgyu en laissant retomber ses bras dans l'eau, épuisé et souffrant d'avoir trop tiré sur cette fleur.
Il s'accrocha au rebord du bassin pour s'en extraire, ayant l'horrible impression que cette baignade ne faisait que favoriser la pousse des plantes. Il observa alors son corps en entier, seule son épaule s'était changé en écorce, de la base de son cou jusqu'au milieu de son biceps. Une seule fleur était entière dessus, vacillante à chacun de ses mouvements, tandis que les petits bourgeons restaient sagement endormi. Il en compta quatre.
- C'est comme la première créature magique, souffla Soobyoung.
Ce dernier sortit aussi de l'eau, attrapa ses vêtements et ceux de Beomgyu pour les lui tendre. Il les accepta sans pour autant laisser son professeur approcher de trop, et demanda :
- La première créature magique ? Qu'est-ce que c'est encore ?
- Il y a sa statue dans la salle secrète de la bibliothèque depuis peu, elle représente premier être magique du monde, notre ancêtre commun aux sorciers et aux autres créatures magique. Depuis quelques temps nous soupçonnions que ce qui vous arrive était lié à elle, expliqua Soonyoung.
- Comment ça ? Pourquoi serions-nous lié à elle ? S'enquit Taehyun.
Ce dernier voulait avancer vers eux mais son frère le retient, un pas de plus et il serait tombé dans l'eau.
- On a aucune preuve vraiment tangible mais... des soupçons seulement, répondit Seungcheol. L'apparition soudaine de cette statue, des reves de Mibghao, le fait que la créature possède cinq caractéristiques physiques et que vous soyez cinq. On s'est dit que c'était peut-être pas une coïncidence. Mais on ignore la manière dont vous seriez vraiment lié à elle.
- La créature à une peau en écorce d'arbre, et elle est aveugle. C'est une preuve supplémentaire que vous lui soyez lié, ajouta Soonyoung.
Beomgyu effleura de nouveau la fleur son son épaule, peinait autant à croire en sa présence qu'à ce qu'il entendait. Il se souvenait de cette statue, lui aussi avait remarqué qu'elle était soudainement apparu dans la salle secrète mais avec tout ce qu'il se passait il n'y avait pas prêté plus d'attention que ça. Il se souvenait à peine de ce à quoi elle ressemblait, seulement qu'elle avait une forme humanoïde, qu'elle possédait des ailes, des cornes et il lui semblait aussi que ses oreilles étaient pointu. Peut-être avait-elle effectivement aussi une peau en écorce et des yeux aveugles, il n'en savait rien, il ne s'y était pas assez intéressé pour s'en rappeler.
La seule chose à laquelle il pouvait penser à cet instant, c'est que les deux plus âgés dans cette pièce leur avaient caché ce lien entre eux et cette créature.
- Vous n'auriez pas pu nous en parler plus tôt ? Lacha-t-il, sentant la colère monter en lui.
- Ce n'était que des soupçons, rien de certain.
La voix de Soonyoung s'était adoucit, son ton était celui qu'on utilisait pour apaiser une animal sauvage. Cette constatation fit grimper la fureur qui gonflait la poitrine de Beomgyu, il detestait quand on lui parlait comme à un enfant stupide.
- Mais ça nous concerne directement, alors j'aurais bien aimé que vous nous fassiez part de ces soucpons. On aurait pu se préparer à ça ! Au fait que j'allais me transformer en arbre et que Taehyun allait perdre la vue. C'est pas rien, vous auriez du nous en parler !
- Nous sommes désolé, nous...
- Ça sert à rien d'être désolé, c'était avant que vous auriez du agir ! Avant que je ne me transforme en arbre ! Avant que Taheyun devienne aveugle !
Encore une fois, les adultes prouvaient qu'il ne pouvait pas leur faire confiance.
Sans prendre la peine de se sécher Beomgyu enfila ses habits humides et encore tachés de poussière. La fleur se glissa presque naturellement sous son pull et ça lui donna envie de hurler, il l'a saisit violement pour tirer dessus une nouvelle fois. Son geste ne résultat qu'a une douleur supplémentaire qui lui donna l'occasion de pousser un cri. Il abandonna, tant pis pour cette fichu plantes, tant pis s'il se changeait en arbre, tant pis pour tout.
Beomgyu en avait marre, il était épuisé, éreinté.
Il détestait cette situation, il détestait les mensonges et les cachotteries. Il détestait le monde, les humains, tout.
Il se détestait.
Il se détourna des autres, mettant à terme à cette conversation qui lui donnait autant envie de pleurer que de hurler. Il se déplaça jusqu'au fond de la grotte et se laissa tomber dans un coin, appuyé dans le creux du mur, souhaitant s'y fondre. Les jambe regroupé contre son torse, la tête enfoncé dans ses bras croisés sur ses genoux, il ne voulait plus voir ni entendre quoi que ce soit. Tant pis s'il se changeait en arbre ici, maintenant, ils allaient creuver dans cette grotte de toute façon.
Des pas se rapprochèrent. Il releva la tête, prêt à crier qu'il voulait rester seul, mais c'est sur le visage de Taehyun que son regard tomba. Ce dernier, soutenu par Seungcheol, approcha maladroitement jusqu'à venir s'assoir à côté de lui. Il attendit que son frère s'éloigne, frotta un peu ses yeux, puis murmura:
-Désolé pour ton pull, je pense qu'il doit être sale et déchiré.
Beomgyu failli lâcher un rire.
Ça c'était bien le cadet de ses soucis, il n'avait pas pensé une seule fois à ce fichu pull.
- C'est pas grave, je l'aimais pas de toute façon.
- C'est pour ça que tu me l'as donné ?
Cette question se voulait sur le ton d'une blague, d'ailleurs Taehyun souriait en la posant. Mais Beomgyu ne perçu que trop bien le léger vacillement dans sa voix, ainsi que la lueur peiné qui passait sur son visage.
Il regretta ses mots, pourquoi faillait-il toujours qu'il parle sans réfléchir ? Pourquoi fallait-il toujours qu'il dise ce qu'il ne fallait pas ? Pourquoi faillait-il toujours qu'il soit blessant ?
Beomgyu était ainsi, sur la défensive constante, il n'avait que ça pour ne pas se faire marcher dessus. Il n'avait que ça pour survivre dans ce monde. Jusqu'ici ça fonctionnait, ça éloignait ceux qui lui voulaient du mal, seul Soobin supportait son caractère depuis toute ces années.
Mais ces temps-ci il s'était plusieurs fois retrouvé gêné par ses propres paroles, et par l'impact que ça avait sur les autres. Sur ses professeurs, sur les autres adultes de son entourage, sur Soobin, Sur Kai, Sur Yeonjun.
Et surtout sur Taehyun.
- Non, en vrai je l'aime bien, je l'aime beaucoup même, et je trouve qu'il te va bien. C'est pas grave qu'il soit abîmé, tant que toi tu n'es pas abîmé.
- Je suis abîmé, je ne vois plus rien.
- On trouvera un moyen de régler ça, quand on sera sortit d'ici.
Beomgyu n'arrivait pas à se convaincre lui-même, il n'y croyait pas. Ni au fait qu'ils trouveraient une solution, ni au fait qu'ils sortiraient d'ici.
Mais face à ce visage doux et poussiéreux, face à ce sourire que Taehyun offrait et qui ne semblait jamais vouloir quitter son visage, face à ses yeux voilés qui semblaient si triste, il n'avait pas la force d'admettre la moindre vérité. Il voulait lui mentir, et se mentir.
- Tout ira bien, je suis tes yeux après tout, tu n'as pas oublié ?
Le sourire de Taehyun s'agrandit, il semblait sincère celui-ci, pas comme tout ceux qu'il faisait juste pour faire croire à tout le monde qu'il allait bien.
Ce sourire rechauffa le cœur de Beomgyu, il fut ému de le voir, presque à en avoir les larmes aux yeux.
- Kang, je peux te poser une question un peu... gênante ?
- Va y ?
- Qu'est- ce que tu aimes chez moi ?
Le sourire tomba, laissant place à un malaise qui faisait rougir le visage du Serdaigle. S'ils avaient été dans une situation différente Beomgyu en aurait sûrement rit, il aimait quand son instinct faisait mouche, et quand ça franchise visait pile là où il fallait.
Taehyun avait-il vraiment cru être discret ? Avait-il vraiment cru être capable de masquer ses sentiments ? Si Beomgyu avait bien un talent, c'était celui de voir ce que les autres ressentaient à son égard. Dégoût, haine, stupéfaction, pitié, incompréhension ou attirance.
- Depuis quand le sais-tu ? Murmura Taehyun.
- Depuis le moment où tu as commencé à m'aimer je dirais ? J'ai vu petit à petit ton regard changer sur moi. J'ai du mal à concevoir qu'on puisse m'aimer, j'ai du mal à comprendre ce qu'il y a à aimer chez moi, alors j'aimerais que tu me le dises.
- Ça ne s'explique pas.
Taehyun avait baissé la tête et commença à triturer ses doigts, avant de frotter ses yeux comme s'il pouvait chasser toute ses gènes par ce simple geste. Ses joues étaient si rouge que Beomgyu supposait qu'il se brûlerait s'il tentait d'y toucher.
Il pensait que la conversation s'arrêterait ici, que Taehyun maintiendrait son silence à la suite de cette réponse évasive. Mais finalement sa voix s'éleva de nouveau, douce et murmurant, vomissant tant de mot que Beomgyu ne savait plus où donner de la tête:
- J'aime quand tu parles. Quand tu ne réfléchis pas et que tu dis juste ce qui te traverse l'esprit. J'aime quand tu fais des blagues, quand tu charis les gens qui t'entourent, j'aime la manière dont tu te remet en question quand tu te rend compte que tu as été trop loin. J'aime ta manière de prendre soin de ta tenue, de tes cheveux et de ton maquillage, en sachant pertinement ce qui te met en valeur. J'aime ton côté excentrique, et j'aime aussi te voir au naturel. Jaime te regarder dessiner. J'aime la manière ton tu te soucis des gens qui tu aimes.
- Je n'aimes pas grand monde, rétorqua Beomgyu.
Il avait voulu lâcher ça comme une blague, faire descendre la pression et surtout le rouge qui commençait à lui monter au joue. Il se reconnaissait dans cette description faite de lui, il n'arrivait pas à envisager que quelqu'un puisse voir tout ça, aimer tout ça.
- Alors je rectifis: j'aime la manière dont tu te soucis de Soobin, se corrigea Taehyun.
Cette fois Beomgyu ne pu retenir son rire. Il était presque heureux que Taheyun ne puisse pas le voir à cet instant, car il avait les larmes aux yeux.
- C'est vrai que depuis toujours Soobin est la seule personne que j'ai un tant soit peu apprécié. Il a toujours prit soin de moi, mieux que quiconque.
- C'est quelqu'un de bien, confirma Taehyun.
- Mais tu sais...je crois que je commence aussi à bien vous aimer, Toi, Kai et Yeonjun. On dirait sûrement pas comme ça, mais je vous aime vraiment bien. Ça rapproche d'être dans la même galère.
Durant toute sa vie, Beomgyu avait eut l'impression que c'était lui et Soobin contre le reste du monde. Alors c'était une peu étrange de partager son fardeau, étrange et réconfortant en même temps.
Ils n'étaient plus seuls, lui et Soobin, contre ce monde trop grand, trop cruel. Ils avaient Taehyun, Yeonjun et Kai maintenant.
Cinq gamins contre un monde trop grand et trop cruel. C'était pas assez, mais c'était réconfortant. Ils finiraient écrasé, d'une manière ou d'une autre, mais au moins ils pouvaient se souder pour que ça fasse un peu moins mal.
Il suffisait qu'ils se fassent confiance, qu'ils soient sincère les uns envers les autres, et qu'ils continuent à forger les débuts un peu chaotique de leur drôle d'amitié.
Beomgyu observa le visage pâle de Taehyun, il avait l'impression de le re-découvrir, ou de le regarder véritablement pour la première fois.
- Taehyun, je ne peux pas te rendre tes sentiments.
- Je sais, ne t'inquiète pas, je ne te le demande pas.
- Mais ça ne veux pas dire que je ne te les rendrais jamais. Comme je l'ai dit je t'aime bien, je crois que je t'apprécie plus que je n'apprécie Kai et Yeonjun. T'es quelqu'un de bien, ça se voit.
Il y avait réfléchis, beaucoup réfléchis, à tout ça. À Taehyun, à ses sentiments, à la manière dont tout ça pourrait évoluer. Dans un premier temps il se disait que c'était impossible, en vu de sa condition, de sa malédiction, Beomgyu s'était longtemps refusé à aimer qui que ce soit. Il ne se sentait pas capable de tomber amoureux, et de toute façon qui voudrait de quelqu'un comme lui ? Quiconque apprendrait à le connaître finirait découragé de l'aimer.
Mais Taehyun, lui, persistait. Même en le voyant dans ses plus mauvais jours, même en apprenant à connaître sa vie et ses malheurs, même en apercevant ses vices. Jamais la lueur amoureuses que Beomgyu lui avait décelé n'avait disparu de ses yeux. Il s'en était sentit perturbé, puis touché, puis ému.
C'était impossible, cette relation n'était voué à rien, et pourtant il se surprenait à espérer.
C'était à cause de Soobin, encore à cause de Soobin, que Beomgyu c'était soudainement mit à espérer. Parce-qu'il voyait son ami espérer, parce-qu'il le voyait pret à retenter sa chance avec Yeonjun, parce-qu'il voyait que leur situation n'était peut-être pas si désespéré que ça.
Et surtout, parce-qu'il voyait que Soobin "validait" Taehyun. Il l'aimait bien lui aussi, ça suffisait à Beomgyu pour donner la permission à son coeur de s'accorder une petite faiblesse. Il avait toujours fait confiance aux jugements de Soobin.
- J'ai envie qu'on apprenne à se connaître, quand tout sera fini et qu'on sera sorti de cette galère, on devrait passer plus de temps ensemble. Pas juste pour les devoirs, faire de vrais sorties juste toi et moi et voir... voir où ça nous mènera.
Il n'y croyait pas, ni au fait qu'ils sortiraient d'ici, ni au fait qu'ils allaient survivre. Mais il voulait espérer, il le souhaitait plus que tout.
s'il venait à mourir ici, ou qu'il se changeait en arbre, il voulait d'abord avoir le droit de rêver un petit peu. Imaginer un bonheur futur à défaut de le vivre.
- Voir si tu es toujours amoureux de moi ou si tu me trouveras insupportable au bout d'une heure.
Beomgyu ne s'était jamais donné l'autorisation de rêver, il le faisait pour le première fois. Pour ce garçon aux yeux voilés, au visage pâle rougit par ses propres sentiments, au sourire factice qui parfois brillait de sincérité. Ce garçon doux et brisé.
- En y repensant tu devrais pas accepter cette proposition, tu vas t'embarquer dans un truc dangereux. Je suis chiant comme gars, je suis insupportable et je réfléchis jamais avant d'agir. Tu vas finir par me détester, ou tu vas te faire du mal en m'aimant comme...
- Beomgyu.
La main de Taehyun se posa sur la sienne, recouverte de la manche de son pull pour que leurs peaux ne rentrent pas en contact.
- Je ne regretterais jamais ce que je ressens pour toi.
Cette affirmation fit vriller le cœur de Beomgyu, et il laissa sa tête tomber sur l'épaule de Taehyun. Assailli par le besoin instinctif de cacher la rougeur qui brûlait ses joues.
- Ça va pas de dire des trucs comme ça ? Mon visage est en feu, heureusement que tu ne peux pas le voir.
Taehyun laissa sa tête tomber sur la sienne, tendrement. Ils parvenaient à être collé l'un à l'autre sans que leurs peaux ne rentre en contact, Beomgyu sentait la chaleur de l'autre garçon et aucune douleur ne venait, il pouvait même entendre leurs deux cœurs battre à un rythme exalté.
Il ne croyait pas au bonheur, mais l'espoir d'y parvenir un jour n'avait jamais été aussi fort.
- Faisons comme tu as dit, prenons le temps d'apprendre à nous connaître et on verra après, murmura Taehyun.
- Oui, on verra après. J'espère.
A qui puis-je faire confiance ? Demandait constamment l'esprit brisé et tourmenté de Choi Beomgyu.
À Kang Taehyun je crois, répondit son cœur.
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