Chapitre 20
~Junhui~
Malgré l'avancé de la nuit, la ruelle ne se laissait pas happer par l'obscurité. Les festivités s'élevaient de droite à gauche, des dizaine de musique se mélangeaient sur la route, venu de bars bondés. Chacun proposait son propre style, ses propres mélodies, ses propres spécialités, nombreux étaient les jeunes gens qui s'amusaient à les essayer un à un jusqu'au tréfonds de l'ivresse. Junhui aussi s'était parfois prêté à ces jeux là: se balader d'établissement en établissement et avaler une quantité d'alcool suffisante pour atteindre les limites de son corps. Puis rire à gorge déployé et danser jusqu'à l'aube.
Cette ruelle accueillait toute la jeunesse de cette petite ville chinoise où il avait élu domicile. Ce n'était pas le plus grand endroit du pays, ni le plus populaire, son nom n'était pas connu des touristes et ignoré par les chinois. Ce n'était qu'une ville insignifiante, et pourtant bien plus rempli et animé qu'on ne pourrait le penser.
En effet, un type de population bien particulier se mêlait ici. Pas tout a fait des êtres humains, mais des créatures magique qui en avaient toute l'apparence.
Cette petite ville chinoise n'était pas connu des moldus, car sa population était en grande partie composé de sorciers, de loup-garous, de vampires, de fées, de gobelins... Ou tout autre personnage doté de pouvoirs que les humains ne soupçonnaient pas.
Il était rare que tout ces peuples cohabitent dans la paix la plus parfaite, le monde magique était gouverné par les sorciers et les autres créatures se pliaient à leurs règles, souvent elles se faisaient discrète et se terraient dans des lieux où elles ne seraient pas dérangé. Mais ici tout était bien différent, il s'agissait de l'un des rares endroit au monde où tout le monde se fichait de la provenance ou de la nature de son prochain. On vivait ensemble, festoyait ensemble, buvait ensemble... Sans prise de tête.
Bien que sa famille soit d'origine chinoise, Junhui était né en Corée et y avait passé la plus grande partie de sa vie. Il avait grandit dans les écoles moldus coréennes, puis avait étudié à Poudlard et fréquenté majoritairement des sorciers de ce pays. Lorsqu'il avait emménagé en Chine à la suite de la grande guerre, pour suivre Minghao rappelé par sa famille dans son pays natale, il avait découvert une toute autre manière de vivre. Dans l'ensemble la Chine n'était pas bien différente de la Corée au niveau des système magique, ils avaient leur propre Ministère et de nombreux instituts similaires à ce qu'il avait connu. Dans presque tout le pays les sorciers régnaient caché des moldus, et les autres créatures étaient tenu sous leur contrôle. Il n'y avait que cette petite ville, perdu dans une province peu connu, ou des populations se mélangeaient ainsi.
C'est ici que Minghao avait grandit, dans la diversité et l'acceptation de n'importe quelle espèce. Ça expliquait sûrement qu'il soit devenu Poufsouffle en intégrant Poudlard, il avait été éduqué à vivre en harmonie avec son prochain.
Junhui aimait cette vie en Chine avec son petit-ami et la famille de ce dernier, ses parents, ses amis et la Corée lui manquaient parfois, mais il se disait qu'il lui suffirait d'acheter un billet d'avion pour les rejoindre le temps d'un séjour s'il le désirait. Minghao avait besoin de passer du temps avec sa famille, sa mère surtout avait été très inquiète de le savoir au coeur de la guerre qui s'était déployé à Poudlard il y a deux ans, et le temps ne la rendait pas moins préoccupé pour son enfant.
Pourtant il faudrait bien qu'un jour elle le laisse voler de ses propres ailes. Même s'ils se plaisaient ici, Junhui et Minghao aspiraient à voyager, découvrir le monde et ses secrets, avant de s'établir dans un lieu qu'ils auraient choisi et dans lequel ils se sentiraient chez eux.
Ils s'amusaient bien dans cette ville. Mais Junhui ne pouvait pas dire qu'il s'y sentait comme à la maison. Il avait l'impression de vivre un voyage à rallonge, et que son corps attendait patiemment de pouvoir rentrer.
Rentrer où ? Ça il ne saurait le dire. Il avait des dizaine d'endroit en tête, mais sans certitude.
Quand il pensait au mot "maison", bien souvent il se m'était à triturer sa bague sans même s'en rendre compte.
Comme ce soir, il faisait inlassablement tournoyer l'anneau sur son doigt alors qu'il pénétrait l'un des bars. Lorsque la porte se referma derrière lui les musiques des autres disparurent, ne restait que l'air de jazz qui se jouait dans celui-ci, les lumières tamisés, l'odeur des cocktails au rhum, et la vision des corps dansant au milieu d'une piste, au rythme de la voix agréable du chanteur qui dominait la petite scène au fond de l'espace.
Junhui ne pu retenir son sourire, alors qu'il avançait vers le bar et s'installait sur l'un des tabourets rouges. La vision des différents alcool présenté lui rappelait toujours les vastes étendues d'un musée, les bouteilles étaient si belle ainsi entreposé, on pourrait presque oublié que ce qu'elles contenaient bourrait le crâne d'idées vaseuses.
- Je t'offre un verre ?
Il se tourna vers la jeune femme qui poussait vers lui une boisson à la teinte orangé, avec un sourire à faire frémir le plus difficile des coeurs. Le mot sublime ne semblait pas suffisant pour décrire la créature qu'il avait sous les yeux, ses cheveux retombaient comme de long brin de soie, le bleu de ses yeux luisait comme du cristal humide, et il y avait en ses traits une harmonie inimaginable.
- Si vous y tenez, répondit-il, en saisissant la boisson.
Elle prit cela pour une invitation, et se rapprocha. Son odeur salé chassa les différentes fragrances du bar.
- À l'instant même où je t'ai vu pénétrer la pièce, tu as attiré mon regard. Laisse-moi deviner... Ai-je à faire à un vampire ? Demanda-t-elle.
- Mauvaise pioche, je suis un sorcier.
- Vraiment ? C'est dingue, tu as la beauté sinistre d'un vampire. Et moi, pourrais-tu deviné ce que je suis ?
Junhui avala une gorgée de sa boisson, et répondit sans hésitation:
- Une sirène.
- Bien joué. Je pensais que tu me prendrais pour une fée.
- Les fées ne sont pas si entreprenantes, et leurs yeux dégagent une douceur que vous n'avez pas. Les votre sont bien trop sensuel. De plus, vous sentez la mer.
Elle se mit à rire, et tenta de glisser sa main vers la sienne. Mais Junhui esquiva habilement, avant d'enchaîner:
- Dîtes-moi, qu'est-ce qu'une sirène fait ici ? Il est rare que vous vous promeniez en dehors des océans.
- Nous sommes de plus en plus nombreuse à nous rendre sur la terre ferme récemment. La disparition des sorciers nous rend très curieuse.
Il y eu un vif éclat de moquerie dans sa dernière phrase, et il tenta de n'avoir aucune réaction, surtout lorsqu'elle demanda:
- Qu'est-ce que ça fait de savoir son espèce en voie d'extinction ?
Sa voix portait suffisamment forte pour être entendu de certains autres clients, et Junhui perçu de nombreux regards intrigué. Il l'avait comprit dès son arrivé dans le bar, ce soir les sorciers se trouvaient en nombre limité, contrairement à toute les fois où ils dominaient par leurs présence. La disparition de leur magie les rendait morose et presque honteux, tandis que nombre d'autres créature s'en amusaient.
Même s'ils s'efforçaient de vivre en paix tous ensemble, les sorciers avaient toujours été à la tête du monde magique. Désormais qu'ils faiblissaient, les autres espèces voyaient l'occasion de prendre cette place.
Voilà pourquoi cette crise avait des répercussions beaucoup plus grandes qu'une simple perte de puissance, c'est leurs institutions, leur monde et tout le système qui basculait. S'ils ne retrouvaient pas vite leur pouvoir, alors les autres espèces n'hésiteraient pas à engager une guerre pour dominer le monde magique, et peut-être même étendre leur influence sur celui des moldus.
Certes, les sorciers n'étaient pas exemplaires, leur système contenait de nombreuses faille et beaucoup de points d'amélioration. Mais au moins il permettait de contenir les créatures les plus dangereuses, et protéger les moldus de ceux qui voudraient les asservir: Comme les vampires qui raffolaient de leur sang, ou les sirènes de leur chair, deux espèces à qui on avait interdit de dévorer tout être semblable à un humain. Sorciers comprit.
- Je n'irais pas dire que nous nous éteignons, nous vivons simplement une mauvaise passe. Mais il reste des sorciers, déclara Junhui, dans le plus grand des calmes.
- Oui, ces cinq gamins qu'on voit sur tout les journaux. Une belle brochette de jolies garçons, ils sont à croquer.
Il retient de justesse une grimace face à l'emploi de ce dernier mot, qui ne faisait pas seulement office de métaphore dans la bouche d'une sirène.
- Loin de moi l'idée de vous offenser, mais il sont sans doute trop jeunes pour vous.
- Dans ce cas je me contenterai de trouver un autre jolie minoi. Il y en a tellement dans cette pièce.
Sur cette réponse, elle tenta d'avancer une nouvelle fois sa main vers la sienne. Mais Junhui de retourna violement, et porta son regard sur la scène dont la lumière dominait la pièce.
- Personnellement mon préféré est celui du chanteur, déclara-t-il.
La sirène aborda une petite moue, avant de suivre son regard et admirer le jeune homme qui ravissait les danseurs avec sa voix.
- Il ressemble à une fée, fit-elle remarquer.
- Vous vous trompez encore, c'est également un sorcier.
- Tu le connais ?
- Bien sur, il s'agit de mon fiancé. N'est-il pas splendide ? Depuis que je suis rentré dans la pièce il m'ebloui, je ne vois que lui.
Le visage de la sirène se durcit, tandis qu'il abordait un sourire immence. Elle comprit que leur semblant de conversation se terminait, et qu'elle n'avait mené l'échange à aucun moment. Frustré, elle s'en alla trouver une âme plus naïve pour exercer ses charmes.
Victorieux, Junhui termina son verre, savourant ce nectar mêlé à une pointe de rhum. Pour ses papilles les boissons gratuites avaient toujours meilleur goût. Puis il se remit à contempler Minghao, dont la voix glissait agréablement vers ses oreilles. Le jeune homme portait par moment de bref coup d'oeil dans sa direction, le faisant sourire davantage.
- J'étais à deux doigts de t'exploser une bouteille sur la tête. Ne t'avise plus jamais de te laisser draguer par la première venue, s'exclama une femme, qui déposa une bouteille si fort à ses côtés qu'il en sursauta.
Il se tourna vers cette jeune serveuse qui le fixait d'une mine irrité, et ne pu s'empêcher de rire lorsqu'elle ajouta:
- J'ai horreur des sirènes, elles sont vicieuses et perfides. Si je n'avais pas fait de mon bar un lieu ouvert sans jugement d'espèces, alors j'aurais refusé de les servir.
- N'ai crainte, je me contentais simplement de blesser l'ego de celle-ci. Personne n'aime les sirènes, si on les laissait agir à leur guise elles nous mangeraient, répondit-il.
- Mouais. Si tu trompe mon petit-frère avec l'une de ces peste je t'égorge. Si tu le trompe tout court d'ailleurs.
- Jamais je ne ferais une chose pareille, Mingjiang, tu peux en être certaine.
Elle le dévisagea avec un air méfiant, avant de se détendre et de consentir à lui servir un verre.
Cette jeune femme était la grande soeur de Minghao, mais également la gérante de ce bar, voilà pourquoi il y chantait de temps en temps. C'était une personne à la gentillesse sans pareille, mais qui pouvait se montrer brusque et ne gardait jamais sa langue dans sa poche. Elle se montrait très protectrice envers son petit-frère, tout comme l'était leur père, et surtout leur mère.
Dans cette famille, tout le monde agissait comme si Minghao était une petite chose précieuse, mais surtout très fragile.
Cela amusait Junhui, il se permettait d'en rire car il se savait apprécié par les Xu. Mais il se doutait que les menaces qu'ils lui offraient parfois sur le ton de l'humour ne se privaient pas de sous-entendus effrayant.
S'il osait un jour fait du mal à Minghao, alors cette famille le poursuivrait jusqu'en enfer avec la ferme intention de le blesser au point qu'il ne puisse plus jamais se relever.
Heureusement, puisque leur couple se portait mieux que jamais, il n'avait rien à craindre. Ses rapports avec eux demeuraient paisible et amicaux.
Il discuta un long moment avec Mingjiang, évidement leur conversation tourna rapidement vers la crise et les dernières nouvelles tombé ce matin même. Ils se demandaient comment seulement cinq garçons avaient pu concerver leurs pouvoirs. Junhui les connaissait plus ou moins, et leur identité ne le laissait pas joyeux.
Il était inquiet pour Seungcheol, puisque ces petits frères en faisaient partie les prochains jours risquaient d'être compliqué.
Il avait eu Hansol au téléphone un peu plus tôt dans la journée, et son ami ne cachait pas que la situation était tendu à Poudlard. La directrice avait tenu un discours devant les élèves, mais ces derniers se montraient plutôt mitigé envers leurs camarades encore sorciers. Ils étaient jaloux, ce qui pouvait parfaitement se comprendre. Mais si les cinq garçons perdaient le soutien d'amis de leur âge, leur existence allait devenir de plus en plus dur.
Junhui ne pouvait même pas imaginer ce que ce serait de voir tout le monde lui tourner le dos pour quelque-chose qu'il n'aurait pas choisi. Dans une période comme celle-ci, le soutien d'un ami devenait plus précieux que tout.
Il était bien placé pour le savoir.
- Tu passes une bon moment ? Vient lui demander Minghao, qui avait terminé sa performance et rejoignait tout juste le bar.
Junhui se tourna vers lui sans être capable de retenir le bonheur qui tirait ses lèvres, comme toujours quand son petit-ami se tenait proche de lui. Il glissa ses bras autour de sa taille afin de le tirer vers lui, et leur permettre de partager un tendre baisé avant de murmurer:
- C'est une belle soirée. Tu as si bien chanté.
Minghao haussa les épaules.
- J'ai fais comme d'habitude.
Junhui l'embrassa une deuxième fois, puis l'invita à danser. Une fée avait prit place sur la scène, et fredonnait un air de valse.
Tout les deux se mirent à suivre la mélodie, empruntant des pas de danse qu'ils avaient milles fois exécuté. La soirée aurait pu n'être rempli que de cela, de leurs corps dansant et silencieux, de leurs coeurs qui battaient l'un contre l'autre et parlaient à leur place, de la douceur d'une étreinte qu'ils espéraient infini.
Mais, arrivé à la moitié de la première chanson, Junhui glissa à son partenaire:
- Il faut qu'on parle d'un truc très important.
Minghao leva un regard curieux, soudainement tendu face à la gravité de sa voix.
- J'ai eu Hansol au téléphone, il paraît qu'il se passe quelque-chose d'étrange dans notre salle secrète à Poudlard. Les gars pensent que c'est lié à la disparition de la magie, mais ils n'en sont pas certain. Ça à l'air compliqué, expliqua Junhui.
- Les choses deviennent toujours compliqué lorsqu'on parle de la salle secrète. Que se passe-t-il exactement ?
- Je ne sais pas. Ils nous expliqueront une fois sur place.
Minghao écarquilla les yeux en répétant:
- Sur place ?
- Ils veulent qu'on se réunisse tout les treize là-bas. Je sais que ça ne te fait pas plaisir, mais...
- C'est pas à moi que ça ne fera pas plaisir.
Junhui soupira, puis se tourna vers le bar. Il avisa Mingjiang, puis pensa à monsieur et madame Xu. Toute cette famille qui avait eu tellement de mal a laisser leur fils seul en Corée, qui avait craint pour sa vie lorsque la guerre avait éclaté, et qui pourrait sentir leurs coeurs s'arrêter en sachant qu'il y retournait en temps de crise. Minghao ne pourrait même pas exactement leur expliquer ce qui le poussait là-bas, aucun d'entre eux n'était capable d'expliquer la salle secrète, leur lien et les bagues.
Il avaient juste ce même pressentiment: celui de devoir se réunir.
C'est ce que Hansol avait confié à Junhui au téléphone, c'est ce qu'il avait ressentit également, et c'est ce que son petit-ami semblait ressentir subitement. Il le lisait dans ses yeux.
- Ta mère ne peut pas te retenir ici indéfiniment, déclara-t-il.
- Tu la sous-estime.
Minghao laissa sa tête retomber dans son cou, dans un soupir lasse. La chanson termina, ils laissèrent une deuxième passer sans un mot, juste bercé par leurs pas de danse.
Puis, un faible murmure s'éleva à l'oreille de Junhui.
- Récemment, j'ai eu une vision.
- Quel genre de vision ? Demanda-t-il, conscient que le don de son petit-ami pouvait aussi bien montrer les beautés du futur, que ses plus grand malheurs.
- Le genre qui annonce que les choses vont bientôt se compliquer.
Junhui n'était pas une personne anxieuse de nature, pourtant, à cet instant, il sentit une affreuse boule d'angoisse lui dévorer l'estomac.
Il se mit alors à tripoter sa bague, qui semblait étrangement tiède.
- J'y ai vu cinq garçons, dans le Ministère de Corée. Ils étaient au coeur d'un jugement et... Je ne sais pas exactement ce qu'il se passe, mais par la suite je les vois debout au-dessus de ruines. Comme s'ils étaient le commencement du chaos, lâcha Minghao.
- Cinq garçons...
- Depuis ce matin je ne fais qu'y penser. Nous pensions qu'il n'y avait qu'un dernier sorcier, ils se révèlent être cinq.
- Comme dans ta vision.
Junhui serra ses doigts autour de sa bague.
- Jun, tu as vu qui ils étaient ? Murmura Minghao, tremblant.
- Oui. Chacun d'entre eux, à leur manière, ils nous sont relié. Et ainsi... Relié à la pièce secrète.
Il lâcha sa bague, puis se mit à tripoter une autre partie de sa main.
Sa paume, celle où se tenait une cicatrice marqué d'une noirceur qui ne disparaîtrait jamais.
- Je ne sais pas ce qu'il se passe. Mais quelque-chose me dit que nous allons être de nouveau en danger, tout les treize.
En entendant cela, Junhui enfonça l'un de ses ongles dans cette noirceur sur sa peau. Cette noirceur venue des plus sombres sortilèges, d'une malédiction qu'il s'était infligé et qui le tuerait à petit feu.
Mais qui, paradoxalement à son obscurité, représentait son plus bel acte de bravour.
Elle représentait son sacrifice, pour la vie d'un ami.
- Tant qu'on est ensemble, tout ira bien, déclara-t-il.
Presque certain d'y croire.
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