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~Mingyu~
-BIENVENU !!
Junhui et moi nous stoppions dans un sursaut à l'entrée du dortoir commun des Gryffondor, découvrant avec stupeur que tout nos camarades vêtu de rouge et d'or se réunissaient dans le chaleureux salon. Une pancarte nous souhaitant un bon retour se dressait au-dessus de la cheminé, des ballons et des confettis s'étendaient dans l'air, et presque une centaine de sourire nous accueillaient.
Quand nous avions annoncé à Jimin et Taehyung que nous revenions cette nuit dormir dans nos chambres ils avaient bien évoqué l'idée qu'il faudrait fêter ça, mais je ne m'attendais pas à ce qu'ils le fassent réellement.
Surtout pas à une si grande échelle.
- Vous êtes si heureux de nous revoir ici ? Demanda Junhui, qui s'avançait dans la pièce avec un air amusé.
- On a même ouvert le placard à alcool pour l'occasion. Ça fait bien longtemps qu'on a pas fait une grosse fête chez Gryffondor, vous êtes une bonne excuse ! Répondit Wendy, une camarade de sixième année qui levait une bouteille sous les yeux de mon meilleur-ami.
Il ria davantage face aux tables qui avaient été rempli de sucrerie et de boissons, ces dernières tout droit sorti d'un placard caché dans un coin de notre dortoir. À Poudlard il était strictement interdit aux élèves de posséder ou consommer de l'alcool, mais entre les élèves de Gryffondor se tenait le secret d'une planque spécialisé pour ces élixirs à ivresse, connu seulement de nous et que nous débouchions quand l'envie d'une fête grandiose nous venait. Évidemment aucun professeur ne devait jamais être au courant de cela, sinon ça ne serait pas seulement par des heures de ménage qu'on nous punirait.
Wendy commençait doucement à remplir les verres et tout les jeunes sorciers présent dans la pièce exclamaient leur excitation à propos de la soirée, un poste de radio diffusant des musiques enjoué se dressait même dans un coin. Je m'avança enfin parmi la foule beuglante et euphorique, sourit à la moindre accolade qu'on m'offrait et les remercia d'avoir travaillé dur pour nous accueillir après une semaine d'absence.
Cette attention me réchauffait le coeur.
Néanmoins, je n'étais pas d'humeur à faire la fête.
Le sourire qui vient bercer mes lèvres au moment où le volume de la musique augmenta, ce rire que je poussa lorsque certain se mirent à danser et la vitesse à laquelle je bu le verre que Wendy me tendait, à rien de cela ne se mêlait des émotions positives, ma joie ne pouvait pas être plus fausse.
Je ne rêvais que d'une seule chose, plonger sous mes draps et déprimer dans la longueur d'une nuit d'insomnie.
Me répéter encore et encore, comme depuis une semaine, à quel point je pouvais être un idiot.
Poussé par la plupart des jeunes sorciers je vis Junhui qui rejoignait la piste de danse, un verre à la main qu'il renversait en grand partie. Je refusa poliment quand on me demanda de le rejoindre et essaya de hocher la tête aux conversations qu'on me faisait sans que je ne puisse les écouter. Je ne voulais pas me retrouver ici, faire face à des festivités qui ne me rappelaient que trop fort à quel point je le sentais déprimé depuis une semaine.
Depuis que l'imbécile que j'étais avait perdu le contrôle, et déposé ses lèvres sur celles de Wonwoo.
Cette fois ce fut dans mon verre que mes lèvres traîtresses vinrent se plonger, encore et encore, alors que nombreux de mes camarades enchainaient de me parler sans que je ne leur offre plus de réponse qu'un vague hochement de tête. Je buvais et buvais encore, à mesure qu'on remplissait le récipient qui se tenait dans ma main, sans même me rendre compte que j'ingurgitais un peu trop d'alcool.
Au fur et à mesure que le temps passait mes sens commencèrent à se brouiller, ma vu à se ratifier et les battements de mon cœur me semblaient de plus en plus violent. L'ivresse me gagnait mais, alors que j'aurais espéré qu'elle vienne enfouir ma tristesse, elle ne fit que la propulser au premier plan.
La nuit commença à tomber et l'ambiance festive se transformait en euphorie. Ce n'était plus notre retour à moi et Junhui que nos camarades fêtaient, cet événement devenait une excuse afin de se relâcher, de danser, de boire, de chanter, de rire, et d'oublier tout les problèmes le temps d'une pénombre.
Et moi je deambulais doucement, verre à la main et les jambes plus tanguange que d'habitude. Je crois être plusieurs fois tombé, avoir bousculé de nombreux de mes camarades, leur avoir servi des paroles vaseuses quand ils s'adressaient à moi. Alors que le temps passait je perdais peu à peu la notion de mon environnement, mais la tristesse, elle restait plus que complète.
Pourquoi, alors que tout le monde se transformait en imbéciles heureux avec quelques gorgées d'alcool, mon corps à moi ne devenait que plus conscient encore de mes propres malheurs.
Pourquoi fallait-il que le visage de Wonwoo m'apparaisse en boucle à l'esprit ?
Pourquoi il me manquait autant ?
Pourquoi j'étais un tel idiot ?
Pourquoi est-ce que je l'avais embrassé ?
Je voulais l'aimer, le chérir plus que tout au monde, sans rien lui demander en retour. Ce serait mal de le forcer à me rendre mes sentiments, ça ne ferait que tout briser, ça ne ferait que l'éloigner de moi.
Je préférais conserver cet amour à sens unique plutôt que de risquer de le perdre, et affronter un vide après l'avoir aimé si longtemps.
Mon regard valsa à travers la pièce, cherchant à déterminer l'endroit où mes déambulations m'avaient mené exactement. Ce n'était pas une bonne idée de boire, je me sentais lourd et à la limite de l'inconscience, perdu dans un nuage d'ivresse qui m'éloignait de la réalité dans laquelle mon corps gisait. Au centre de la piste je repera Junhui, qui semblait plus bourré de minute en minute. Je cru aussi apercevoir la silhouette de Chan pénétrer le dortoir, affiché un air surpris face à la fête, puis tenter de se faire tout petit alors qu'il se trainait jusqu'à sa chambre. Mon attention resta figé sur la porte, une idée venant effleurer mon esprit.
Et si je m'en allais trouver Wonwoo ?
Il me suffirait de lui demander pardon, d'expliquer que ce baiser n'avait aucun sens, qu'on avait pas besoin de le garder en mémoire. Lui demander de faire comme si rien ne s'était passé et reprendre notre quotidien tel qu'il l'était avant, guidé par l'amour platonique de mon seul côté.
Oui, j'allais faire ça, il fallait que j'arrange la situation.
Mon verre me glissa des main alors que je lançais mes jambes dans la direction de la sortie. Une lourdeur telle prenait mon corps que chaque pas semblait plus compliqué que le précédent, je n'étais même pas certain de marcher droit, l'impression flagrante me vient que je paraissais bien plus m'éloigner de la porte que m'en rapprocher.
Tient, pourquoi mon visage se trouvait face au sol tout d'un coup ?
- Mingyu ! Mingyu !
Je releva la tête et ancra mon regard dans celui de Junhui, qui me relevait à bout de bras. Étais-je tombé ? Ça ne serait pas bien étonnant, je sentais soudainement une douleur traverser mon corps.
Oui j'étais tombé, violement d'ailleurs.
- Wonwoo...
C'est tout ce que je fus capable de bafouiller, face à mon meilleur-ami dont la peau rougi et le regard vague trahissait l'état d'ébriété tout aussi avancé que le mien.
- Wonwoo ? Ah non moi c'est Junhui... Moon Junhui, articula-t-il, tandis qu'il m'aidait à reprendre une allure droite sur mes jambes.
Enfin pas si droite que cela. Même si on se tenait l'un à l'autre nous ressemblions à deux petites biches chancelantes.
- Je sais que tu es Moon Junhui, lachais-je.
- Tu es bourré Mingyu.
- Toi aussi.
Un rire bruyant échappa à mon meilleur-ami, qui s'empressa de mener son verre à ses lèvres.
- Je dois... allez voir Wonwoo.
Sur ce murmure je tenta de l'écarter de mon chemin, sans grand succès puisque ses mains se serrèrent fermement sur mes avants-bras.
- Allez voir Wonwoo ? Répéta-t-il, les yeux soudainement ouvert comme si cette simple information servait à le faire décuver en une fraction de seconde.
Je me contenta de hocher la tête en essayant de le pousser encore, mais Junhui devait être plus sobre que moi puisqu'il employa une force démesuré pour me retourner et le trainer en direction des chambres.
- Tu es bourré Mingyu. Je vais te coucher.
La frustration en moi voulait crier qu'il avait tord, que je me sentais en pleine forme et qu'il fallait que je vois Wonwoo tout de suite. Mais une petite voix, sûrement celle de la raison lucide qui essayait de combattre le flot de mauvaises substances dans mon esprit, clamait que c'était une bonne chose que mon meilleur-ami prenne l'initiative d'allez me coucher.
Je pourrais enfin quitter la fête, me plonger dans mes draps et déprimer.
- Tu iras le voir demain, sinon tu vas lui vomir dessus, clama Junhui.
Il avait grand mal à me trainer à travers la foule, pas parce-que je resistais mais parce-qu'il tenait tout aussi mal sur ses jambes. Rapidement la pensée selon laquelle il avait paru plus sobre que moi s'envola, nous étions des déchets tout autant l'un que l'autre.
Le réveil allait être difficile demain.
Sûrement nous fallut-il une bonne dizaine de minute pour rejoindre notre chambre, plus encore pour retirer nos chaussures avant de s'affaler dans le premier lit venu. Le mien ou le sien ? Ou celui de l'un de nos colocataire ? Aucune idée, je ne saurais même pas dire si nous avions rejoin la bonne chambre.
Tout ce que je pourrais dire, à cet instant, c'est que le sommeil tant attendu n'était pas prêt de venir nous rendre visite.
- Junhui... Je crois que je vais vomir, murmurais-je.
- Moi aussi...
Dans un beau cafouillage de bras et de jambes, je parviens à me relever par je ne sais quel miracle pour courir vers la salle de bain. Mon meilleur-ami me talonnait, et tout deux avions pressé nos mains contre nos bouches pour ne pas répendre le contenu de nos estomacs sur le sol.
Je parviens en premier devant les toilettes, le visage presque plongé dedans afin de cracher tout le liquide que contenait mon ventre vide d'aliment. Junhui quant à lui prit d'assaut le lavabo, l'odeur de bile s'éleva bientôt dans la pièce et ne fit qu'augmenter ma nausée.
La fatigue, le stress et le peu de vrais repas que nous avions prit cette semaine associé à des verres d'alcools forts ne faisaient pas bon ménage, une fois totalement vidé je m'en alla m'appuyer contre le mur en tentant de reprendre ma respiration. Mon meilleur-ami se tenait dans la même position en face, tout deux nous fixions sans savoir si nous devrions rire de cette situation.
Ce n'était pas la première cuite que l'on passait tout les deux, depuis plusieurs années c'était devenu une tradition de se gérer l'un l'autre lorsque des soirées trop festive nous conviait. Mais bien souvent l'un de nous deux restait assez sobre pour contrôler la situation, cette fois aucun ne se trouvait en état. J'ignorais même si nous aurions la force de nous trainer jusqu'à nos lits, désormais qu'on se sentait à la fois léger mais paradoxalement encore écrasé par l'ivresse.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Wonwoo ?
Ce fut dans un murmure que Junhui prononça cette question, vague souffle qui s'élevait au milieu des échos de la soirée que nous entendions depuis la salle de bain de notre chambre. Même si les deux "invités d'honneur" était partie cela n'empêchait pas nos camarades de festoyer joyeusement, raison de plus pour croire que notre retour au dortoir n'était qu'une excuse suffisante pour sortir les bouteilles d'alcool.
- Ça fait une semaine que tu esquives cette question. On est pas censé se cacher des choses entre meilleur-ami, continua Junhui, plus fort cette fois.
Depuis une semaine effectivement il enchaînait de demander cela, lui mais aussi Minghao et Hansol, aucun ne comprenant pourquoi soudainement Wonwoo et moi nous tenions à distance. J'étais resté silencieux face à leurs inquiétudes, clamant que je leur expliquerai plus tard, qu'ils devaient juste ouvrir leur bras pour me laisser déprimer à l'intérieur sans attendre de révélation de ma part.
Mais sûrement ce temps de silence n'avait que trop duré, le Gryffondor devant moi m'observait désormais avec cette impression franche qu'il ne me laisserait plus l'éviter. Quand il était bourré il pouvait devenir la personne la plus insistante que je connaisse.
- Je l'ai embrassé.
Les mots sortirent à peine d'entre mes lèvres, douloureux sur ma langue alors que les sons de la fête qui arrivaient jusqu'à nous commençaient à me donner mal à la tête.
- Je l'ai embrassé, répétais-je. Puis je suis partie. J'ai perdu le contrôle, j'ai paniqué.
Aucune lueur de surprise ne vient éclairer le visage de Junhui, pas même le plus minime changement sur ses traits à la fois figé dans le calme et l'ivresse brumeuse.
- C'est une bonne chose, votre relation avance, souffla-t-il avec un petit sourire.
- Non, c'est pas du tout une bonne chose. Je l'ai embrassé comme un idiot après lui avoir dit que je l'aimais, puis je suis partie alors que j'aurais dû juste m'excuser et faire comme si rien n'était arrivé. Au lieu de ça je l'ai fui... Je suis sur qu'il ne veut plus me voir...
Ma main se leva jusqu'à mon crâne souffrant, ne sachant pas réellement si je voulais le masser pour atténuer la douleur ou me frapper le front une bonne centaine de fois pour oublier cet événement.
- Il aurait dû te courir après, lâcha Junhui.
Cette fois je voyais une différence sur ses traits, le calme s'était volatilisé pour offrir à mes yeux une expression pleine de frustration, des yeux noirs de colère et un rictus agacé au coin de sa lèvre.
- Ou toi tu auras pas dû fuir, tu aurais dû l'affronter face à face et lui demander ce qu'il ressentait pour toi !
Il tenta de se redresser mais retomba net contre le mur, trop épuisé par son état d'ébriété.
- Non, je ne peux pas demander ça à Wonwoo, je répondis en secouant la tête.
- Mais pourquoi ? Tu l'aimes, tu le lui as dit, tu l'as embrassé, pourquoi tu veux pas admettre que tu ne peux pas te contenter de ça ? Pourquoi tu veux pas admettre que tu veux qu'il t'aime en retour ?
Ce fois Junhui parvient à se redresser, se tenir presque stable sur ses jambes pour m'offrir un regard dans lequel bataillait ivresse et colère. Pour ma part je ne tenta même pas de me lever, voulant encore ressentir l'instant de repit que mon estomac vide m'offrait. Mais la frustration qui me gagnait n'en était pas moins présente, je n'aimais pas entendre les paroles de mon meilleur-ami.
- Je peux pas lui demander ça, je ne veux pas qu'il se sente obligé à quoi que ce soit.
C'est moi qui était tombé amoureux de Wonwoo, lui n'avait rien fait pour cela, je ne pouvais pas insister vers une relation qu'il ne voudrait sûrement pas. Ça allait tout gâcher, alors même que je parvenais à construire avec lui un brin de complicité.
Qu'il me laisse me tenir à ses côtés suffisait, ce n'était tout de même pas difficile à comprendre.
- Mais il te laisse espérer ! S'il voulait vraiment pas t'aimer alors il aurait dû te rejeter, pas vous laisser vous trainer dans cet espèce de relation en latence qui te fait si mal, rétorqua Junhui.
Un soupir traversa mes lèvres, me faisant grimacer contre la senteur de ma propre haleine. Plus la discussion se prolongeait et plus je sentais mon sang bouillir, mes doigts trembler et, pour une raison que je peinais encore à identifier, ma vision s'humidifier.
- Ça ne me fait pas mal, j'ai pas besoin qu'il m'aime, je suis pas en train d'espérer. Etre juste auprès de lui me rend heureux et...
- Arrête de mentir Kim Mingyu ! Arrête de te mentir à toi-même !
Je fus prit d'un sursaut face aux cris soudain de Junhui, qui surplomba l'écho lointaine de la fête et vient résonner jusqu'à faire souffrir mon crâne.
- Tu l'as embrassé ! On embrasse pas les gens si on espère pas que ça aille plus loin avec eux !
- Tu ne comprend rien !
Même si ma voix tremblait je parviens à l'élever à la hauteur de celle de mon vis à vis, tandis que je me levais dans un geste brusque et maladroit afin de lui faire pleinement face.
Je voulais qu'il se taise, qu'il arrête d'essayer de lire dans ma tête, qu'il me laisse gérer la situation. Comment un garçon comme lui, qui n'était jamais tombé amoureux, pouvait se permettre de me faire la morale ? Il ne savait pas ce que ça faisait de sentir son cœur exploser à la simple vision de l'être aimé, il ne savait pas ce que c'était d'avoir peur de le sentir se briser si on perdait soudainement celui pour qui il battait.
- C'est toi qui comprend pas ! Cria Junhui. Si tu veux pas de réponse de la part de Wonwoo c'est juste parce-que tu as peur d'être rejeté, tu as peur de ne plus pouvoir l'approcher, tu as peur de te sentir vide si tu dois renoncer à tes sentiments alors l'avoir aimé si longtemps ! Tu as juste pas assez confiance en toi pour te convaincre qu'il pourrait t'aimer en retour !
Je voulu répliquer, lui hurler que tout ce qu'il racontait ne naissait que d'un pur mensonge, qu'il n'avait pas le droit de me prêter des intentions et des sentiments que je refusais d'associer à ma personne. Mais les mots restèrent figé dans ma gorge, bloqué par une boule battante de sanglot, une émotion plus forte que ma fierté, plus forte que toute mes volontés.
Pourquoi est-ce qu'il fallait que ce garçon me connaisse mieux que moi-même ?
Face à mon manque de réaction Junhui vient frapper mon torse, sans l'intention de me blesser mais visiblement pour attirer toute l'attention de mon corps, alors qu'il enchaînait:
- Mais c'est à cause de ton attitude actuelle que tu vas tout perdre. Si tu l'aimes vraiment alors répète-le lui encore, montre-lui à quel point tes sentiments sont puissant et invite-le à t'aimer en retour. Bas-toi un minimum pour l'avoir putain ! Ouvre-les yeux à cet idiot qui aurait dû te donner une putain de réponse !
- Ne le traite pas d'idiot !
Ma main était venu saisir la sienne, l'empêchant ainsi de frapper encore, tandis que mon cri s'était envolé de lui-même. La colère explosait, elle me perçait les tympans et retournait mon estomac, retractait mes poumons et, surtout, semblait s'amuser à griffer ma poitrine.
- Je le fais si je veux ! Jeon Wonwoo est un idiot et toi aussi tu en es un ! Vous êtes un duo d'imbéciles !
- Je t'interdis de l'insulter !
- Le fait que tu t'enerves ça prouve juste que j'ai raison ! Tu ne veux juste pas voir la vérité en face ! Wonwoo n'est pas un enfant ! T'as pas besoin d'essayer de le protéger de quoi que ce soit, encore moins de tes sentiments ! Il est bien assez grand pour les affronter, pour y réfléchir et pour y apporter une réponse ! Se cacher derrière sa phobie sociale ça marche pas comme excuse, c'est juste un moyen de contourner le problème !
Junhui arracha sa main de la mienne, d'un geste brusque qui me fit perdre l'équilibre sur mes jambes déjà précaire. Le réflexe de me rattraper au mur ne vient pas et je me retrouva assit sur le sol, un douleur vive me prenant le postérieur.
- Si tu fais rien pour régler la situation alors t'es pas aussi amoureux que tu le prétend. Parce-que là t'es juste en train de tout casser.
Sur cette dernière parole il quitta la pièce, le pas mal assuré mais la porte claqué suffisamment fort pour que je comprenne la colère qu'il ressentait contre moi. Un sanglot se laissa ravaler, je penchais la tête en arrière pour empêcher à la moindre larme de dévaler mes joues, puis tenta de me lever.
En sortant de la salle de bain je découvris la chambre vide, Junhui avait dû s'en allez rejoindre la fête qui faisait toujours rebondir le dortoir. Au-delà des verres d'alcool une nouvelle ivresse venait saisir mes membres, me donnant l'impression de progresser dans une étendu brumeuse et gluante, comme si mon corps refusait de suivre la cadence imposé par mon esprit.
Était-ce une dispute qu'on venait d'avoir ? N'avais-je pas halluciné ? Rêver ? Est-ce que Junhui et moi nous étions vraiment crié dessus ?
Un haut le coeur vient me gagner, mais cette fois je ne le sentais pas annonciateur d'un nouveau passage au toilette. Juste le fruit de la nausée et la douleur face à ce qui venait de se passer, je détestais par dessus tout être confronté à un conflit avec l'un de mes amis.
Surtout avec Junhui.
Je me figeais alors que mes pas tremblant m'avaient mené jusque dans le couloir. Retourner à la fête ne me faisait pas envie, mais je ne voulais pas non plus m'en allez me perdre seul dans mes draps. En y repensant cette idée de m'en allez rejoindre Wonwoo me semblait désormais bien stupide, le couvre-feu était tombé sur l'école de toute manière.
Dans mon esprit embrouillé me vient alors la pensée de la seule et dernière option qu'il me restait à cet instant.
Toujours dans une lenteur risible je me mis à déambuler dans les couloirs, m'éloignant de ma chambre pour rejoindre une autre. Plongé dans la pénombre j'aperçu plusieurs lits vides face à moi, tous excepté celui de la personne que j'étais venu trouver.
Le seul Gryffondor n'ayant pas été convié à la fête.
Sans faire savoir oralement ma présence ou exprimer la moindre demande, je me glissa doucement dans le lit de Chan qui, dans un violent sursaut, se retourna vers moi. Au vu de ses yeux grand ouvert et ses cheveux pas encore décoiffé par le sommeil, je devinais qu'il venait à peine de s'endormir, que sûrement il n'avait pas encore eu le temps de rejoindre le pays des songes.
Sur son visage se dessina d'abord un air effrayé, qui passa de déboussolé à surpris, tandis qu'il prononça mon prénom comme s'il voulait s'assurer qu'il ne rêvait pas ma présence.
- Laisse-moi dormir ici, murmurais-je, en le poussant un peu pour trouver une position agréable dans ce lit trop petit.
Mais il continua à me fixer, à cligner des paupières, peinant sûrement à émerger de ce qui s'apparentait presque à une sieste. Ce petit manège dura plusieurs secondes, avant qu'il ne se décidé enfin à poser sa tête sur l'oreiller pour que nos visages se retrouve bien en face.
Il me semblait désormais parfaitement éveillé et, à mon plus grand malheur, plus curieux que jamais.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Rien.
- Tu as les yeux rouges alors ne dis pas rien, dis juste que tu veux pas en parler.
- Je veux pas en parler.
- D'accord.
Une petite moue frustré prit place sur son visage, un air boudeur qui le rendait presque mignon et fit germer la premisse d'un sourire sur mon visage.
- Tu pu l'alcool, lâcha-t-il, avec une petite grimace exagéré.
- Toi aussi, et t'étais même pas à la soirée.
Une odeur similaire à celle du soju flottait depuis ses paroles.
- Avec Yeri on a passé toute la journée en ville, on a bu un peu.
Je hochais lentement la tête, alors c'est pour ça qu'on ne l'avait pas vu depuis la visite des parents de Seungcheol. Je ne sais pas comment il s'y était prit pour sortir de l'école sans être repéré, mais ça me faisait plaisir de savoir qu'il avait passé du temps avec une amie.
- Tu es bourré ? Demandais-je.
- Non, c'est redescendu depuis. Toi par contre tu es bourré.
Chan ne lâcha pas cela comme une question, mais une affirmation à laquelle je ne pu que acquiescer. Oui j'étais bourré, totalement bourré, au point même d'en arriver à me disputer avec Junhui.
Au point même d'avoir plus que jamais l'envie de courir vers Wonwoo, de lui hurler que je l'aime, de le prendre dans mes bras et de l'embrasser, pour de vrai cette fois.
- Ne me vomi pas dessus, lâcha mon vis à vis.
- Promi.
- Par contre tu peux pleurer, même si tu veux pas dire pourquoi je t'autorise à pleuré contre moi Hyung.
Sur ces paroles Chan se rapprocha afin de venir m'encercler de ses bras. Le sanglots qui patientait dans ma gorge explosa soudainement alors que mon visage alla se fondre dans ses cheveux, qui furent très bientôt souillé par les larmes que j'avais tant retenue.
- Tu crois que je suis un idiot ? Murmurais-je.
- Ouais.
Chan commença à me caresser le dos, un signe d'affection et de réconfort qui mettait plus en valeur encore le fait que, à cet instant, je paraissais presque le plus jeune de nous deux.
- Mais ne t'inquiète pas, les gens amoureux sont toujours un peu idiot.
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