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~Mingyu~

- Il veut pas vous parler pour le moment, vous devriez... Le laisser seul un peu, vous vous excuserez plus tard auprès de lui, murmurais-je.

Face à moi les visages de Jihoon et Joshua se tordirent sous des grimaces, visiblement peu enclin à écouter les conseils que j'essayais tant bien que mal de faire passer comme des ordres.

- Il est pas seul, il est avec toi.

Les mots de Jihoon pourraient sonner comme gage de soulagement, mais j'y décelais une certaine pointe d'irritation, de reproche aussi. Sûrement devait-il détester le fait que je m'occupe de Wonwoo à sa place, puisqu'il avait été si investi auprès de lui. Mais il avait gaffé, même si je comprenais que ni lui ni Joshua n'ai voulu faire le moindre mal, qu'ils puisse même s'être attaché à leur camarade Serdaigle, il fallait laisser le temps à leur excuse pour être parfaitement accepté.
Aussi surprenant que ça soit Wonwoo semblait vraiment rancunier, il n'accordait plus un mot au deux garçons, pas même un regard. Au lieu de cela il se cachait auprès de moi, se confiait à moi, ne parlait qu'à moi.

Devrais-je culpabiliser de ressentir autant de bonheur sur le malheur des autres ?

Parce-que évidemment je me sentais comme l'homme le plus heureux du monde, savoir qu'il m'accordait sa confiance après avoir eu l'impression d'être trahi me comblait de joie. Quand je l'avais rattrapé la vieille au soir il n'avait pas hésiter longtemps avant de tout me raconter, avait hoché la tête avec entrain quand je lui avais proposé de me rejoindre très tôt ce matin pour qu'il puisse éviter Jihoon et Joshua, puis me laissait me faire son chevalier servant pour rejeter ces deux-là à sa place alors qu'ils tentaient de l'approcher dans la bibliothèque.

Est-ce que j'agissais avec un pure égoïsme ? Oui, complétement. Je pourrais les aider à s'expliquer, à faire comprendre à Wonwoo qu'après tout ce temps passé en sa compagnie ils tenaient à lui, puis tenter de se faire pardonner. C'était dans mes cordes, mon Serdaigle m'écouterait peut-être si je lui suggérait de laisser une seconde chance à ses camarades, il laisserait peut-être sa rancoeur s'apaiser un peu.

Mais voilà, après tout ce temps je pouvais enfin l'avoir juste pour moi, je devenais sa seule et unique personne de confiance.

Étais-je cruel ? Oui. Un monstre ? Certainement.

Mais j'étais surtout un cruel monstre amoureux, que voulez-vous ? N'importe qui agirait ainsi à ma place.

Bien entendu je ne condamnais pas éternellement Jihoon et Joshua loin de mon Wonwoo, je leur laisserais le soin de venir s'excuser plus tard, quand la situation sera un peu calmé.
Leur dispute ne remontait qu'à la veille après tout, et pour une raison qui n'avait rien de superficiel.

- Mais il est énervé, genre vraiment énervé ? Tu crois que si on lui parle il pourra crier comme hier soir ? Je ne savais même pas que sa voix pouvait être aussi forte.

- Jeonghan c'est pas le moment, soupira Seungcheol, avec un coup d'épaule pour son meilleur ami.

- C'est une question pertinente je trouve, on ignorait tous que Wonwoo pouvait s'enerver, ou même crier, ou même avoir une émotion quelconque, intervient Junhui.

- Ça va peut-être permette de le décoincer un peu, ajouta Minghao.

Je posais un regard dépité sur l'assemblé de nos camarades, ce qui n'était qu'un problème entre les trois Serdaigle, étendu à moi seulement, semblait désormais celui de tout le monde. J'avais pourtant fait exprès de prendre Jihoon et Joshua à part, sans convier aucun des autres, pourquoi alors formions-nous tous un cercle de comploteurs ? Heureusement que Wonwoo se trouvait dans la bibliothèque en ce moment, tandis que j'avais réussi à garder tout les autres dans la salle secrète. Je comptais juste parler avec les Serdaigle et retourner auprès de lui, mais tout les autres s'en mêlaient trop à mon goût.

- Et où est-ce qu'il a dormit hier soir ? Il est allez chez les Gryffondor ? Demanda Joshua, qui tentait d'ignorer les interventions chaotiques.

- Il n'est pas rentré chez Serdaigle ?

Un point d'incompréhension me gagna, Wonwoo et moi avions discuté jusqu'au couvre feu et nous étions séparé avec la promesse de se rejoindre à la première heure ce matin. J'avais bien pensé à lui proposer de venir dans mon dortoir mais m'étais abstenu, de peur que ma demande le mette mal à l'aise. Je le croyais alors retourné dans sa chambre, mais au vu des visage perplexe de Jihoon et Joshua il semblait que non.

- Et bien, notre Wonwoo qui désobéi au couvre feu, il me surprend de plus en plus, siffla Jeonghan.

La majorité hocha la tête à cette intervention, tandis que je poussais un soupir. Mon esprit fourmillait d'excuses pour leurs fausser rapidement compagnie mais ils continuaient à me questionner, à radoter sur la situation et, dans le cas de Jihoon et Joshua, à insisté pour que je les laisse retourner dans la bibliothèque. Les voir aussi persévérant était tout aussi épuisant qu'etonnant, même si j'avais bien compris avec Wonwoo qu'il s'était sentit trahi parce qu'il avait la sensation d'avoir en quelque-sorte fondé une amitié avec eux, je n'imaginais pas ces deux-là aussi sensible et attaché à lui.

Ma jalousie me soufflait qu'ils ne faisaient cela que dans leur propre intérêt, pour cette histoire de livre dont je n'ai pas tout à fait compris les enjeux. Mais il fallait bien que je me fasse une raison, si c'était de l'égoïsme pure il n'y aurait pas ces lueurs soucieuses sur leur visage, ni le timbre irrité dans leurs voix lorsque je leur disais que Wonwoo ne voulait parler qu'à moi seul.
Ils l'appréciaient bien plus qu'ils ne l'avaient laissé paraître avant, mon Serdaigle s'était enfin fait des amis et je devrais me réjouir pour lui.

Mais pour le moment je comptais profiter au maximum de leur dispute, quitte à ce que Wonwoo soit malheureux autant que ce soit auprès de moi qu'il trouve réconfort.

Et qu'on ne me dise pas que je suis sans cœur, c'est eux qui on merdé, moi je n'ai rien fait de mal.

- Bref, arrêtons un peu de parler derrière le dos des gens. Si vous nous en disiez plus sur cette histoire de prophétie donné par le vieux livre ?

Junhui me bouscula sans grand scrupule pour se retrouver face à Jihoon et Joshua, dont les visages se muèrent en surprise. Ils échangèrent un regard confus, garni de haussement de sourcils synonyme d'une conversation silencieuse entre eux, avant de bafouiller qu'ils ne voyaient pas de quoi mon meilleur-ami voulait parler. Mais ce dernier n'afficha qu'un air plus déterminé encore.
Wonwoo m'avait expliqué l'accord entre Dumbledore et ses camarades, sur la cause d'un message que le vieux livre magique avait fourni à Jihoon. C'était pour éclaircir cette "prophétie" que le Serdaigle voulait absolument questionner le livre, parce-que les phrases donné était tout aussi étrange que fascinante. Wonwoo me les avait vaguement répété, puis une fois dans ma chambre j'en avais parlé à Junhui, qui s'en intriguait plus que je ne l'aurais pensé.

- Ne faites pas les innocents, vous savez très bien de quoi je parle.

Face au regard insistant de mon ami, ainsi que tout les autres qui observaient la scène sans réellement comprendre la situation, les deux Serdaigle échangèrent un nouveau dialogue silencieux.

- Ça ne vous regarde pas, souffla Jihoon, bien moins confiant.

- Bien sur que ça nous regarde ! C'était une sombre prophétie qui parlait de se serrer les coudes pour empêcher "le pire d'arriver", et il y avait une suite de treize chiffres. Et on est treize, c'est une plutôt bonne coïncidence.

Plusieurs lueurs de surprise ou de curiosité se laissèrent voir que la majorité des visages. Effectivement il y avait quelque-chose de bizarre avec tout ça, moi-même quand Wonwoo m'en avait parlé je m'était retrouvé confus. Je n'avais pas tout de suite fait le lien avec nous treize, c'est Junhui s'en était tout de suite persuadé, il m'avait d'ailleurs parût plus satisfait que surpris par mes révélations.

- Ça devient intéressant cette histoire. Dites-nous en plus, intervient Jeonghan, qui me bouscula également pour se retrouver face aux deux Serdaigle.

Qu'avais-je donc fait pour être ainsi malmené ? Je décida de ne pas m'en plaindre pour que le sujet ne se détourne pas tout en rejoignant Hansol, qui m'offrit un sourire tracé d'un mélange de moquerie et de pitié.
Jeonghan et Junhui se lièrent pour faire pression d'une main de fer, bien décidé à tirer toute les informations qu'ils pourraient obtenir. Et face à leurs ténacité sans faille Joshua poussa bientôt un soupir bien significatif, tandis que Jihoon sortit de son sac un carnet qu'il se décida à ouvrir aux yeux de tous.

" Attrape-les avant qu'il ne soit trop tard, Accroche-toi à eux.
Prend-leur à tous la main.
Vous pourrez sourire si vous êtes ensemble.
Vous pourrez pleurer si vous êtes ensemble.
Si vous vous regardiez tous autrement, plus profondément.
Si vous formez une bulle de bonheur tous ensemble.
Si vous écriviez une ode à votre amitié. Alors peut-être que vous pourrez empêcher le pire d'arriver"

Il expliqua que ce texte lui avait été présenté par le vieux livre associé à une lignée de treize chiffres, ainsi que des éclaboussures rouges sur les pages. Un silence s'établit entre nous tous à la vu de ce texte, le mutisme en effet des sentiments confus que nous ressentions.
Un drôle de point se figea dans ma poitrine, ces mots semblaient à la fois d'une clarté sans faille tout en se vetissant de mystère. Cela nous concernait vraiment ? Je parvenais difficilement à l'assimiler.

Mon regard se balada de visage en visage, je constatais chez certaine des éclats d'incertitude, des réflexions intenses chez d'autre et même quelques pointes de frayeur.

- On est censé faire quoi avec ça ? Demanda Seungcheol.

Ce dernier maintenait une expression calme, comme à son habitude, mais en le regardant bien on decelait les marques crispés de l'incompréhension sur son visage.

- Devenir amis, je crois, répondit Seokmin, quelque-peu hésitant.

- Afin de soi-disant "empêcher le pire d'arriver", ajouta Minghao.

Une certaine tension s'était installé entre nous tous, un malaise née de nos pensées perplexes.
Devenir amis, d'accord pas de souci, mais pour quelle raisons exactement ? C'est quoi ce "pire" qui peut arriver ? À quoi doit-on échapper tous ensemble au juste ?

- Vous vouliez le texte alors le voilà, maintenant vous êtes tout aussi confus que moi à ce sujet. C'est pour ça que je dois parler au vieux livre, il faut éclaircir le sujet.

Nous ne pouvions qu'être tous d'accord avec cette affirmation de Jihoon, ce texte laissait entrevoir trop de zones d'ombre terrifiantes.
Cette situation ne me plaisait pas, un danger semblait planer sur nous et voir les mots écrits noir sur blanc rendait la chose plus réelle encore que quand Wonwoo me les avait brièvement évoqué. Cela avait-il un rapport avec la guerre qui pourrait éclater à tout instant ? Une attaque de Mangemorts ? Un futur autre meurtre dans l'école ? Plus les théories se superposaient dans ma tête et plus l'angoisse me gagnait.

Il fallait que je rejoigne Wonwoo.

- Dumbledore sait quelque-chose, c'est certain.

Alors que de minimes conversations forgé de suppositions se levaient, la voix de Jeonghan imposa le silence. Il n'y avait plus aucune trace de malice ou d'amusement sur son visage, ses yeux allaient jusqu'à refléter une gravité que je n'avais encore jamais constaté chez lui.

- Dumbledore ? Répéta Jihoon.

- C'est lui qui nous a mit en groupe, nous sommes le seul composé de treize membres puisqu'il y a ajouté Chan. Et comme par hasard un livre prophétique te donne ce texte. Oh et puis vous n'avez pas remarqué à quel point il a l'air satisfait quand ils vous voient vous mélanger pendant les repas ? Comme si tout se déroulait exactement comme il le souhaite.

Les explications de Jeonghan augmentèrent le sentiment étouffant qui régnait déjà, fit grandir l'incompréhension et les questions murmurantes. Qu'est-ce que notre drôle de directeur pouvait bien avoir en tête ? Quel était ce malheur que prédisait le livre ? Pourquoi nous treize ? Par quoi donc étions-nous lié au point que ça semble si important ?
Petit à petit chacun y alla de ses questionnements, ses hypothèses et sa confusion, tandis que je sentais la peur grandir en moi.

- Je retourne dans la bibliothèque, soifflais-je.

Je ne voulais pas continuer à penser à tout ça, ce genre de complication ne me convenait pas du tout. Moi j'aspirais à une existence paisible et amusante, pas à je ne sais quel destin qui me promettait des dangers.
C'est à se demander comment le Choixpeau avait pu pensé que j'avais ma place à Gryffondor. Du courage ? De la bravoure ? Ça ne me correspondait pas, moi le grand dadais maladroit qui avait attendu six années avant de déclarer son amour à un garçon.

Même si je sentis les regards brûlant de Jihoon et Joshua sur moi, je pu tranquillement quitter la salle secrète pour rejoindre un espace dénué du moindre écho bruyant. Dans la bibliothèque seul Wonwoo faisait office de point vivant, notre surveillant endormi ne pouvait pas compter comme tel puisqu'étant un fantôme, mais mon Serdaigle savait se faire si discret qu'on pourrait facilement ne pas remarquer sa présence.
Or moi j'avais appris à le remarquer, qu'il se fonde dans le décors ou soit aussi silencieux qu'un objet inanimé ne changeait rien, avec les années je m'étais transformé en véritable radar à Wonwoo.

Il se tenait assit contre une étagère, le nez plongé dans un livre dont la couverture représentait la peinture d'une belle et gracieuse licorne. L'image de lui placé ainsi sous la lumière tamisée de la pièce, paisible et concentré dans sa lecture, faisait partie de ce que je préférais admirer. À peine mes yeux furent posé sur lui que j'en oubliais le texte prophétique de Jihoon, les hypothèses de mes camarades et cette drôle d'histoire dans laquelle on semblait tous embarqué.
Moi je ne voulais pas plonger dans la moindre aventure dangereuse, je voulais plonger dans le tableaux d'un Wonwoo calme et magnifique, être à ses côtés loin de tout ce qui semblait quelque-peu risqué. Et si ma vie pouvait se résumer à l'admirer, à échanger de timides regards avec lui, quelques tendres paroles, alors je serais l'homme le plus comblé que cette terre ai porté.

Je n'en demandais pas plus.

En essayant de bien aligner mes pieds l'un après l'autre, pour évité de provoquer de ma maladresse légendaire et gâcher le calme de l'instant, je m'approcha afin de m'assoir juste devant lui sur le sol. Plusieurs secondes s'écoulèrent sans que l'un ou l'autre ne parle, mais je remarquais que ses pupilles se mouvaient plus vite sur les lignes de son livre. Sûrement tentait-il de rapidement finir son paragraphe ou sa page, alors je patientais sans un mot.
Junhui et Minghao me disaient souvent que j'avais l'air d'un gentil chien qui ne voyait que son maître, qui se pliait au moindre de ses désirs avec une obéissance exagéré. Si je prenais ça comme un blague eux semblaient parfois trop sérieux. Ils m'avaient après tout plus d'une fois fait comprendre qu'ils n'aimaient pas le comportement de Wonwoo à mon égard, soit disant que c'était mauvais que notre relation n'aille que dans un sens.
Même si je comprenais ce qu'ils voulaient dire par là, je considérais qu'ils n'avaient pas à s'en mêler. C'est moi qui imposait mon amour au Serdaigle, lui n'avait aucune obligation, qu'il m'accepte aussi régulièrement auprès de lui c'était déjà parfait.

Je m'en contentais.

- Je pensais que tu resterais les deux heures là-bas.

Sur cette phrase, Wonwoo ferma son livre et leva les yeux vers moi, et cette fois toute les mauvaises pensées s'envolèrent pour laisser place à une chaleur battante dans ma poitrine.
Oui, je n'avais rien besoin de plus.

- Je préfère être ici, avec toi.

Il hocha la tête, le regard détourné de ma personne pour observer la couverture de son ouvrage.

- T'as dormi où hier soir ? Demandais-je

Du bout du doigt Wonwoo me désigna la salle secrète.
Évidemment il n'y avait pas meilleur endroit pour braver le couvre feu sans être remarqué, de plus l'ambiance y est chaleureuse et confortable, j'aurais dû y penser. Malgré tout ça me rendait un peu triste de l'imaginer seul sur l'un des canapé de la salle, le regard perdu sur le plafond et sûrement dépossédé de sommeil par un esprit dérangé de réflexion.

- Tu aurais du me dire que tu comptais dormir ici, je serais venu te tenir compagnie, déclarais-je.

Malgré moi je sentis mes traits se teindre d'un air boudeur, que mon vis à vis remarqua bien vite puisqu'un petit rictus souriant se laissa apercevoir aux coins de ses lèvres.

- J'avais besoin d'être un peu seul.

- Et tu comptes dormir ici cette nuit encore ?

- Peut-être.

- Tu auras encore besoin d'être seul ?

- Peut-être pas.

Sa réponse s'accompagna d'un regard franc, laissant couler derrière un sous-entendu que mon cœur saisi efficacement au vu de l'ardeur avec lequel il se mit à battre.

C'est exactement pour ça, pour ce genre de moment où je me sentais si proche et intime à lui, que je bénissais les erreurs de Jihoon et Joshua.
Je profitais de leurs malheurs, je profitais aussi peut-être du sentiment de solitude de Wonwoo. Mon comportement avait tout de méprisable, mais bon sang qu'est-ce que j'aimais cette sensation de proximité avec lui, je voulais plus que tout devenir la personne à qui il offrirait le plus de confiance.

Je ne faisais rien de mal au fond, n'est-ce pas ? Je ne le forçais même pas à accepter ma compagnie, ni même à m'aimer, personne n'aurait droit de me blâmer pour des pensées égoïstes dont j'étais le seul conscient.

- Je pourrais te tenir compagnie, si tu...

La porte de la bibliothèque qui s'ouvrait à la volé coupa la fin de ma phrase, et nos deux regards tombèrent sur la silhouette essouflé d'un Chan qui avait, visiblement, couru pour arriver ici. Il avait un bon quart d'heure de retard, Jeonghan avait plus tôt établi qu'il irait le chercher au bout d'une demie-heure d'absence puisqu'il aurait semblé étrange qu'il sèche l'heure de ménage. Sûrement n'avait-il pas vu le temps passer, son visage rempli de sueur prouvait l'état de panique qui l'avait poussé à se presser ici.

J'en aurais presque rit, s'il ne gachait pas un moment privilégié.

- Où sont les autres ? Demanda-t-il, après avoir reprit quelque-peu sa respiration.

- Dans la salle caché.

- Ah, et pourquoi vous êtes pas avec eux ?

Ni moi, ni Wonwoo ne répondit à cela, et Chan ne tarda pas à se rendre compte que sa question trouvait une explication bien trop claire pour être exprimé.

- Ah, je suis bête, c'est évident, lâcha-t-il, le visage tordu d'un sourire embarrassé.

- Les autres sont en train de parler d'une prophétie qui nous concerne, apparemment il y a quelque-chose de bizarre avec nous treize et Dumbledore serait au courant.

Cette explication avait plus pour but de le pousser à s'en allez plutôt que de l'informer généreusement. Mais au lieu de se précipiter dans la pièce secrète pour assister à ce qui pouvait s'y dire, Chan se figea tandis que ses traits s'assombrissaient d'incertitude.

- J'ai justement découvert un truc bizarre à propos de ma punition. Dumbledore m'a fait rejoindre votre groupe de ménage parce-que j'ai séché des cours. Sauf que l'une de mes camarades de classe sèche plus de cours que moi et n'a reçu aucune sanction, cette histoire de punition ça paraît juste un prétexte pour me faire venir ici.

Son discours fit remonter la vague d'angoisse que j'avais laisser fondre plus tôt. Ça faisait une coïncidence supplémentaires et pas des moindre, toujours relié à des choix étranges de Dumbledore ainsi qu'à nous treize.
Le texte du livre parlait alors bien de nous ? Si ses premières lignes peuvent paraître synonyme d'espoir la fin n'est qu'effrayante, je n'ai aucune envie de savoir ce qui pourrait arriver de si mauvais.

Je n'arrêtais pas de penser à la monté des Mangemorts, à la guerre qui se prépare dans le pays, à Voldemort, à Jeon Jungkook. Que des éléments annonceur de mauvais présages.
Ça me plaît de fermer les yeux sur tout ça, d'imaginer que tout va bien mais parfois il faut savoir se confronter à la réalité, rien ne va bien. Les tâches de sang sur les pages évoqué par Jihoon le prouve, quelque-chose de très sombre allait se produire.

Je n'ai aucune envie d'y être confronté, je ne veux pas que les personnes que j'aime soit mise en danger, mais refuser d'y faire face ne serait pas pire encore ? Fermer les yeux c'est le meilleur moyen de mourir bêtement, non ?

Chan s'en alla vers la salle secrète, nous laissant de nouveau seul Wonwoo et moi. Durant de nouvelles longues secondes le silence régna entre nous, chacun perdu dans ses propres pensées.
Je me disais qu'on pourrait peut-être rester là, laisser les autres gérer le problème et prier pour que rien de mauvais ne nous tombe dessus. Mais ce serait mal, je crois que j'avais déjà épuisé la dose d'égoïsme et de cruauté permise, je n'avais pas le droit de potentiellement tous nous condamner juste parce-que je voulais profiter d'un moment avec Wonwoo.

Après tout, si cette prophétie parle de treize personnes alors ça ne doit pas fonctionner aussi bien s'ils ne sont que onze.

- Allons rejoindre les autres, ce qui se dit là-bas nous concerne aussi il paraît, même si... Ça ne me plaît pas trop. Je tiendrais Jihoon et Joshua à l'écart de toi autant que possible, lachais-je en me redressant.

Par réflexe je tendis ma main vers Wonnwoo, comme je le faisais toujours avec mes amis qui n'hésitaient jamais à la saisir. Mais le regard du Serdaigle se fit surpris, presque perplexe, et le rouge me monta au joue.
En face de moi ce n'était pas Junhui, ni Seokmin, Minghao ou Hansol, avec eux il n'y avait aucune ambiguïté lorsque je me montrais tactile, de la tendresse purement amicale. Mais avec le lui c'était différent, il connaissait mes sentiments à son égard, il savait à quel point je pouvais le chérir, et je lui avais bien affirmé qu'il n'était pas obligé de me rendre mes sentiments. Être en sa compagnie, le regarder, lui parler, sentir une bonne entente entre nous, c'était suffisant, emplement suffisant.

Je pouvais me contenter de ça, tant qu'il me laissait l'aimer je me sentais comblé. Tenir sa main c'était déjà trop, sûrement y avait-il une limite à ne pas franchir.

Je ne devais pas en demander plus.

Mais alors que je m'apprétais à ranger mon bras et bafouiller une excuse maladroite, ses doigts vienrent se refermer sur les miens, d'un geste légèrement trop brusque. Je ne sais pas lequel de nous deux se munissait des joues les plus rouge, on semblait comme en compétition pour savoir qui pourrait brule son visage à la plus grande vitesse.
Néanmoins je ne pu retenir mes lèvres qui désiraient s'étirer jusqu'à atteindre mes oreilles, le bonheur inouï de ne pas être rejeté même si ce geste ne signifiait rien.

Ne te fais pas de fausses idées Kim Mingyu, il n'y a pas de sous-entendu là-dedans, pas de message, pas d'amour aussi passionné que dans tes rêves. Juste deux amis qui se tiennent la main, rien de plus.

Il fallait que je me répète ces mots en boucle, pour empêcher mon cœur d'exploser, pour contenir cette envie folle que mon corps avait d'enlacer le sien.

Je l'aimais, il me laissais l'aimer, je pourrais me contenter de ça.

Je pourrais supporter cette sensation douce et amer qui me traversait à l'entente de mes propres pensées.

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