8

~ Minghao~

Je détailla une bonne dizaine de fois le long couloir qui se présentait à moi avant de lever le pouce vers Junhui, qui laissa sur son visage se tracer une sournoiserie qui visitait rarement ses traits. Son sourire fit grandir le mien, amusé de le constater cette partie plus vicieuse de sa personne. Mais je dû malheureusement me retenir de l'admirer trop longtemps, en particulier avec la tendresse lisible dans mes yeux, car deux spectateurs pourraient surprendre nos regard en biais.

Même si Mingyu était beaucoup trop occupé à se ronger les ongles de stress et Wonwoo à feuilleter son livre de magie, pour s'apercevoir de quoi que ce soit.

- J'aurais pensé qu'un sorcier aussi puissant que Dumbledore aurait fermé son bureau avec un sort difficile à déjouer. Qui aurait cru qu'il se contenterait d'une serrure et d'une clé, comme les moldus, souffla Junhui.

Il ne lui fallut qu'une formule à la simplicité grotesque pour ouvrir la porte qui faisait un bien piètre barrage vers notre objectif. Mingyu resta dans le couloir, ayant été désigné à surveiller, tandis que nous pénétrons le bureau de notre directeur.
Ce que nous étions en train de faire pourrait nous valoir de lourds problèmes si quelqu'un venait à nous surprendre, violer l'espace privé des professeurs représentait l'un des premiers interdit du règlement. Mais nous n'avions pas d'autre choix, un plan bien précis se dessinait dans nos esprits et le seul moyen de le réaliser se trouvait dans cette pièce surchargé de manuscrits et objets magiques.

À peine avions-nous franchi la porte que Junhui et Wonwoo se mirent à chercher l'objet de notre intérêt, tandis que mon regard croisa celui de Fumseck, le phoenix qui ne quittait jamais ce lieu. L'oiseau immortel nous détaillait d'un œil suspicieux, mais ne fit pas un bruit, pas un geste, comme s'il donnait son autorisation à cette intrusion.

- Elle est là ! Clama Junhui.

Il tirait depuis un coin reculé de la pièce un récipient sombre à l'intérieur duquel stagnait une eau argenté. Rapidement nous approchions de cet objet magique et, tandis que je l'observais avec admiration, Wonwoo prit le temps de relire une dernière fois la formule qu'il devrait employer.

Nos yeux à Junhui et moi se posèrent bientôt sur lui, débordant d'impatience, tandis qu'il dégainait sa baguette et approchait le bout de son propre visage. Il le pressa contre sa tempe et ferma les yeux, puis à mesure qu'il éloignait sa baguettes nous pouvons voir un filament argenté qui émergeait depuis sa peau.

Une ligne lumineuse de souvenirs.

Face à ce singulier spectacle me vient une impression irréelle. Qui aurait cru qu'un jour nous entrainerions Wonwoo à enfreindre le règlement avec nous ? Qui aurait cru qu'il accepterait si facilement quand nous lui avions exposé les faits ? Qui aurait cru qu'il soit le déclencheur même de notre entré dans le bureau du directeur ?

Plus tôt dans la journée Junhui et moi avions réussi à l'isoler pour lui expliquer notre "enquête" concernant la mort de Jungkook, ainsi que nous avions besoin de lui pour savoir ce que notre camarade allait faire à la bibliothèque avant sa mort. Malheureusement Wonwoo ne pouvait rien nous affirmer, il n'avait jamais vraiment fait attention à ce qu'il se passait autour de lui quand il travaillait. Mais quand il avait aperçu la déception dans nos yeux, nous avions été les premiers surpris à le voir proposer un plan infaillible pour nous aider.

Pénétrer le bureau de Dumbledore et utiliser la Pensine qui s'y trouvait pour retracer ses souvenirs, et espérer y voir Jungkook.

Cette idée ne pouvait pas être meilleure, un Pensine était un récipient magique dans lequel un sorcier pouvait déposer des parties de sa mémoire, et ainsi voir autant de fois qu'il le voulait des scènes passé qu'il souhaiterait analyser.
C'est ce que nous nous apprêtions à faire, décortiquer des souvenirs pour déterminer les actions de Jungkook et retracer ses derniers moments de vie.

Wonwoo termina d'extraire le filament argenté de son crâne et le déposa dans la Pensine. Instantanément le liquide qui s'y trouvait se mit à briller d'une intensité qui nous poussa à fermer les yeux. Je fus le premier à soulever mes paupières et admirer la danse paisible des souvenirs retenu dans le récipient.

Et à cette vision un sentiment étrange vient saisir ma poitrine. J'avança, comme hypnotisé, vers cet amas de délicate lumière

- Puis-je regarder dedans ? Demandais-je.

Les regards de mes deux camarades me tombèrent dessus, surpris par ma proposition. Je ne saurais pas expliquer pourquoi je m'avançais ainsi, plonger mes yeux dans les souvenirs d'un autre n'était pas une activité qui me rendait curieux, j'aimais qu'on respecte ma vie privé alors je respectais celles des autres.
Mais il y avait quelque-chose en moi, une impression frémissante que je ne saurais décrire, qui murmurait que je devais plonger ma tête là dedans.

Je fixais alors Wonwoo en posant ma demande, conscient qu'il ne serait peut-être pas enchanté qu'un intru se permettre de visionner ses souvenirs. Mais sûrement parvient-il à comprendre à quel point cela importait pour moi, sûrement avais-je posé sur lui des yeux assez désespéré pour qu'il fasse un pas en arrière et m'invite à approcher la Pensine.

Une fois face à celle-ci je sentis Junhui qui glissait sa main dans la mienne, d'une discrétion suffisante pour que notre camarade ne puisse pas le voir, et porté par son soutien je n'hésita pas une seconde à plonger mon visage dans cette lumière.

J'avais déjà entendu parlé de la sensation quand on usait d'une Pensine pour voir des extraits de mémoire. On se sentait comme accroché au plafond, le regard sur une scène qui se déroulait en-dessous de nous. Personne ne nous voyait mais nous pouvions observer tout ce qui se déroulait, découvrir des détails du passé qui auraient échappé au propriétaire des souvenirs.

La scène devant moi était calme et silencieuse. Elle se tenait dans la bibliothèque, un jour visiblement peu fréquenté puisque je n'y surprenais qu'une dizaine d'étudiants tout au plus. Wonwoo se tenait parmi eux, seul à une table, occupé à recopier le passage d'un livre. Il ne faisait pas attention à ce qu'il se passait autour de lui, plongé dans son travail en solitaire.
Je détourna bientôt mes yeux pour observer les autres personnes qui déambulaient entre les livres ou étudiaient paisiblement. Aucune d'entre elles n'était Jungkook, je me mis alors à guetter la porte dans l'espoir de le voir la franchir.

Le battant s'ouvrit au bout de quelques secondes, mais ce fut pour laisser apparaître Mingyu. Ce dernier resta un instant dans l'entrée, il faisait valser ses yeux à chaque recoin de l'immence pièce et son sourire éclata quand il aperçu Wonwoo.
D'un pas précipité je le vis saisir un livre au hasard sur une étagère, puis s'en allez rejoindre le Serdaigle. Il demanda timidement s'il pouvait s'installer à sa table et sourit davantage quand le garçon hocha la tête.

Je ne pu qu'être attendrit à constater le petit manège de mon ami à l'époque où il aimait encore Wonwoo "en secret". Il regardait l'objet de son amour comme la plus magnifique des pierres précieuses, les pupilles étincelantes d'une affection qui réchauffait les murs, et n'ayant même pas conscience qu'il fixait le Serdaigle pendant plus d'une minute dans une immobilité presque embarrassante.
J'en viens à me demander si moi aussi j'observais Junhui ainsi. Parfois je me surprenais à le fixer trop longtemps, est-ce que quelqu'un avait déjà surpris les chaleurs de l'amour dans mes yeux ?

Cette question s'enfonça bien vite dans mon esprit alors que Mingyu bougeait enfin, sa conscience le heurtant à une réalité dans laquelle c'était gênant de fixer quelqu'un comme il le faisait. Il ouvrit le livre qui reposait dans ses mains pour faire mine de s'y intéresser, mais l'expression nuageuse qui hantait ses traits disparu sous une crispation perplexe.
Je me rapprochais et ne tarda pas à partager sa confusion, l'ouvrage qu'il tenait entre les mains ne présentait pas le moindre texte. Il n'était constitué que de pages à la blancheur abimant la rétine, de même que sa couverture d'ailleurs. Gêné de constater qu'il ne pouvait rien lire, Mingyu fit semblant d'étudier cet ouvrage sans laisser à Wonwoo le soin d'apercevoir qu'il était vierge de mot. Mais le Serdaigle, de toute manière, gardait le regard figé sur son propre travail.

Un lent frisson mordit ma nuque, j'ignoreais pourquoi mais mon attention n'arrivait pas à quitter ce livre à la blancheur intégrale. Si j'avais pu je me serrais approché, je l'aurais sûrement saisit, mais puisqu'il s'agissait d'un souvenir passé je ne pouvais pas quitter ma place de spectateur lointain.

Mon corps était comme appelé par cet ouvrage, aspiré par sa blancheur, à une intensité telle que j'entendrais presque cet amas de page me hurler de venir à lui. Et ça ne fut qu'à l'instant où un jeune homme passa à proximité de Mingyu, un flot de cape volant derrière sa démarche assuré, que mes yeux parvinrent à quitter l'image de ce livre.
Jungkook apparaissait enfin dans ce souvenir, il avançait d'un pas décidé vers le fond de la bibliothèque, sans faire attention aux quelques regards qui se levaient vers lui ou aux salutations de toute ceux qui l'admiraient. Une expression grave teintait ses traits, il me paraissait pâle, des cernes pendaient sous ses yeux et sa posture n'était pas aussi droite que dans ses habitudes.

Ce souvenirs datait d'une semaine avant son décès, mais déjà à cet instant quelque-chose clochait.

Il n'était pas dans son état normal.

Après avoir traversé toute la bibliothèque, Jungkook se glissa vers des étagères qui se trouvaient si reculé que personne n'y allait jamais. Là se trouvait des ouvrages écrit dans des langues que nous n'étions pas à même de comprendre, ou encore composé par des sorciers expert au point que même les professeurs avaient des difficultés à les étudier.
Je ne m'étais jamais avancé aussi loin dans cette pièce, pas même pour effectuer le ménage imposé à notre groupe. Cette partie de la bibliothèque n'était pas beaucoup éclairé, elle n'avait rien d'attrayant et, au contraire, dégageait quelque-chose de repoussant.

Pourtant Jungkook s'y rendit sans hésitation, il traversa cette partie sombre de la pièce et s'arrêta devant une étagère. Sa mâchoire se crispa et je le vis murmurer un juron avant de faire demi-tour, puis quitter la bibliothèque dans une démarche plus rapide encore.
Je voulu voir ce qui avait provoqué cette réaction de colère, mais le souvenir devient soudainement flou et je compris qu'il touchait à sa fin.

Quand je me redressa Junhui et Wonwoo posait sur moi des yeux frémissant de curiosité, et c'est l'esprit un peu embrouillé que je leur expliqua ce que j'avais vu à propos de Jungkook.

- Tout les livres qui se trouvent dans cette zone de la bibliothèque sont impossible à consulter pour des sorciers de notre âge, mais peut-être qu'il cherchait un ouvrage particulier qui ne s'y trouvait pas ? Supposais-je.

Junhui hocha la tête, marmonnant que ça ne nous avançait pas à grand-chose,

- Ou alors ce qu'il cherchait était bien là, mais il n'y avait pas accès, lâcha Wonwoo.

J'échangeais un regard avec mon petit-ami, aucun de nous deux ne comprenait ce qu'il entendait par là, mais il ne s'expliqua pas davantage et nous invita à le suivre.

Après nous êtres assuré d'avoir bien rangé la Pensine, puis fermé le bureau à clé, c'est au pas de courses qu'on traversa les couloirs. Mingyu se joignit à nous dans un florilège de question sur ce qu'il s'était passé, et j'essaya de lui résumer au mieux ce que j'y comprenais.
Je dû me faire violence pour ne pas lui parler du livre blanc que j'avais aperçu dans les souvenirs, préférant me concentrer sur une chose à la fois.

Mais ça me semblait difficile, pour une raison inconnue ce livre hantait mon esprit, au point de surpasser ma curiosité quant aux actions de Jungkook.

Bientôt la bibliothèque se présenta à nous, c'est sans un regard aux alentours qu'on se dirigea vers l'espace sombre et isolé que notre camarade avait visité une semaine avant sa mort. Wonwoo nous guida parmi les étagère poussiéreuses et lugubres, aucun de nous treize n'avait eu le courage de venir passer un coup de chiffon ou de ballet à cet endroit quand parfois nous nous motivions à travailler. Les livres devant lesquelles nous passions n'inspiraient pas confiance, ils laissaient émaner de sombres brumes de magie que je ne me risquerais pas à effleurer.

Puis Wonwoo s'arrêta à l'endroit même où Jungkook avait semblé frustré dans le souvenirs. Face à une étagère moins haute que toute les autres, moins garni également, mais recouverte de chaînes qui protégeaient le peu d'ouvrage qu'on y voyait.

- On ne peut pas lire ces livre, seul les professeurs y ont accès, expliqua le Serdaigle.

- Pourquoi ? Demanda Mingyu, qui voulut effleurer la chaîne du doigt.

Mais avant que sa peau ne puisse rentrer en contact avec le métal, Wonwoo lui saisit le bras et l'éloigna de l'étagère.

- Un sortilège les protège, si on essaye d'y toucher on reçoit une petite décharge, et si on insiste la décharge devient assez forte pour nous faire tomber dans les pommes, expliqua le Serdaigle.

- Tu as déjà essayé ? Demanda Junhui

- Non, j'ai juste demandé la raison de ces chaînes à Dumbledore et il m'a fait part de ce qu'il se passerait si j'essayais de m'en approcher.

Quelque-chose de si obscur flottait autour de cette simple petite collection qu'elle surpassait tout les autres ouvrages de ce lieu. Ils puaient la nuisance et la destruction, à un point que je les sentirais presque infiltrer ma peau comme une vicieuse crème de ténèbres.

- Pourquoi n'avons-nous pas le droit de consulter les livres qui se trouvent ici ? Demandais-je, la voix tremblante.

- Ils appartenaient à Tom Jedusor.

La réponse de Wonwoo nous fit tous sursauter, mon cœur manqua un battement alors que l'image de cet ancien étudiant de Poudlard m'apparaissait.
Pas son visage quand il était élève, pas le visage d'un garçon ordinaire qui, petit à petit, plongeait dans la noirceur.

Non, ce fut un visage dénué d'humanité qui m'apparu, similaire à celui d'un grand serpend, le regard vitreux et gorgé de sang, un être monstrueux.

Lord Voldemort, le mage noir qui faisait trembler tout le pays, qui berçait les cauchemar de n'importe quel enfant, et se faisait chef d'une armée de sorciers usant d'une magie noire qui, à tout instant, pourrait frapper et déclencher une guerre comme le monde magique en à peu connu.

Tom Jedusor était le vrai nom de Voldemort, ou du moins le nom qui le représentait du temps où il pouvait encore être considéré comme une humain.

- Ce sont des ouvrages traitant de la magie noire qui ont été retrouvé dans sa chambre quand il a quitté Poudlard, expliqua Wonwoo.

- Pourquoi les conserver ici ? Murmura Mingyu, qui ne présentait plus la moindre envie d'approcher de cette collection.

- Dumbledore m'a dit qu'il les gardait et les affichait pour ne jamais oublier que le plus grand mage noir de notre époque s'est formé à Poudlard.

- C'est comme un moyen de constater son échec, lachais-je.

Wonwoo hocha la tête, le regard pensif porté sur les sombres ouvrages accumulé dans ce coin reculé de la bibliothèque. Mingyu reculait encore, comme désireux de mettre une distance absolu entre lui et cette amas de noirceur et, puisque le Serdaigle ne lui avait pas lâché le bras, il l'entraînait avec lui.
Seul Junhui resta près des livres, il inspectait ce qu'on pouvait deviner des couverures, toute de couleurs grises sans qu'une seule inscription n'y soit visible.

- Taehyung m'a dit qu'il avait surpris Jungkook venir la nuit à la bibliothèque, peut-être qu'en constatant qu'il n'avait pas accès à ces livres il à enfreint le couvre-feu pour venir ici et tenter de détruire les chaînes.

- Mais Pourquoi Jungkook aurait-il voulu lire des livres de magie noirs ? Demanda Mingyu.

Personne ne répondit, car personne ne pourrait expliquer.
Évidement dans nos esprits à tout les quatre se bousculaient des dizaines de théories et possibilités, mais rien ne nous semblait tangible, aucun indice valable ne se présentait.

Jungkook avait cherché à consulter des livres de magie noire, il avait ensuite été tué par un sort interdit. Notre première hypothèse avait été que Jungkook connaissait l'identité d'un ou plusieurs Mangemort de l'école, ce qui l'aurait mené à être menacé puis tué.
Avait-il cherché un moyen de combattre les Mangemorts d'égal à égal avec des sorts aussi sombres que les leurs ? Ça pourrait être une explication, mais elle ne me satisfaisait pas.

Je sentais qu'il y avait autre-chose, un élément présent juste sous nos yeux auquel nous n'avions pas prêté assez d'attention.

Je sentais qu'il y avait des secrets tout près de nous, si près qu'ils nous effleuraient, et qui nous offriraient toute les réponses si nous trouvions comment les saisir.

Et à cette pensée celle du livre blanc apparu dans le souvenir revient me heurter, sans que je ne comprenne pourquoi.
Cette sensation d'être attiré, appelé, aspiré, fit frémir chaque parcelle de mon corps, et c'est d'un pas presque incontrôlé que je faussa compagnie à mes camarades.

Je sentis sur moi leur regards surpris, j'entendis leurs questionnements, et je distingua leurs pas qui me suivaient. Mais à cet instant je ne me sentais plus moi-même, j'étais comme dirigé par autre-chose que ma volonté, et une douleur aiguë traversa doucement mon crâne.

Une vision voulait se dévoiler à moi, elle était prête à prendre en main mon esprit pour m'imposer ses images, mais pour une fois elle me laissa un instant de repis avant de me heurter.

Sans même savoir comment je l'avais trouvé si vite, je fus bientôt face à une étagère pleine de livre. Mes yeux furent tout de suite attiré par la blancheur de l'un d'entre eux, et je n'eu aucune hésitation avant de l'attraper.

Dès que ma main entra en contact avec ce livre à la blancheur immaculé, un mal de tête fulgurant fit faiblir mes jambes. Je me retrouva à genou sur le sol, les voix affolé de mes camarades de plus en plus lointaine alors que de nouvelles visions s'imposaient à moi.
Une vague pleine d'images m'engloutit, à un point que je m'y noyais, submergé par des prédictions d'avenir que je ne saurais détailler.

Mais l'habitude quant à ce phénomène commençait à me gagner, je parviens à concentrer suffisamment mon esprit pour saisir quelques éléments perdu dans le flot conséquent.

Plusieurs scène s'enchaînèrent alors sous mes yeux clos. Je vis d'abord Chan et Jeonghan qui semblaient murmurer ensemble dans une petite salle de bain, et dont les yeux s'écarquillaient d'horreur sans que je ne sache pourquoi.
J'aperçu ensuite Seokmin qui traversait une rue commerçante bondé en compagnie de sa mère, les bâtiments étaient envahi de guirlandes et ampoules brillante de milles couleurs, les décorations joyeuse associé aux fêtes de fin d'année. Puis la vision changea pour montrer Joshua, qui se regardait dans un miroir. Il était vêtu d'un costume hors de prix, les cheveux plaqué sur le crâne et maquillé de teintes si sombre qu'elles lui donnaient l'allure d'un vampire. Sur son visage se traçait un sentiment grave, que les lumières du sapin de Noël derrière lui ne rendait que plus lugubre. Il tenait quelque-chose dans sa main, un minuscule objet que je ne parviens pas à distinguer puisque l'image changea encore. Cette fois se superposèrent les vision de Seungkwan et Hansol, ils n'étaient pas au même endroit, chacun seul dans une pièce peu éclairé et avaient en commun une position recroquevillé sur eux-même. Je les devinais en train de pleurer. Ils disparurent rapidement pour laisser place à une image plus joyeuse, un repas partagé entre plusieurs personnes dans une bonne humeur chaleureuse. Au bout de la table de trouvaient Jihoon et Soonyoung, tout deux le regard baissé vers leurs assiette mais de fins sourire tracé sur les lèvres. Des sourires qui devinrent plus grand quand leurs yeux se croisèrent.
Puis m'apparurent deux silhouettes qui s'avançaient sous une pluie battante, à cause de l'obscurité de la nuit leurs visages ne se dévoilaient pas à moi mais, quand elles se rapprochèrent l'une de l'autre pour échanger un baiser passionné, la vision cessa.

J'ouvris les yeux et, comme souvent à la fin d'une vision suffisamment intense pour me pousser à terre, le visage de Junhui fut le premier à m'apparaitre.

- Ça va... Je vais bien, murmurais-je.

Néanmoins aucun sourire ne berça les lèvres de mon petit-ami, pas la moindre étincelle de soulagement, et je compris bientôt qu'à cet instant ce n'était pas moi qu'il regardait.

Il observait le livre blanc qui se tenait entre mes mains, que j'avais ouvert sans m'en rendre compte.
Sauf que la page qui se dévoilait n'était pas vierge comme elle aurait dû l'être, une unique image y apparaissait, une illustration animé de magie qui se répétait en boucle, comme la bobine d'une vidéo de deux secondes qu'on passerait et repasserait inlassablement.

Et cette image nous représentait nous, moi et Junhui, lors de l'un de nos nombreux rendez-vous caché dans la tour d'astronomie.

Elle nous représentait échangeant un regard brillant d'amour, puis rapprochant nos lèvres pour les étreindre en un passionnant baiser.

Prit de panique mon premier réflexe ne fut pas de fermer le livre, mais de le laisser tomber au sol. Puis je leva mes yeux vers les deux garçons qui se tenaient debout à côté de nous, et n'avaient évidement rien manqué de cette scène.

Wonwoo fixait l'image qui se répétait sur les pages ouvertes, l'air plus pertubé que surpris.

Et Mingyu nous fixait nous, ou plus particulièrement Junhui. Une confusion se mêlait au choc sur ses traits, ne parvenant pas à croire ce qu'il était en train de voir.

Le secret se brisait pour la première fois, face à un ami qui n'avait jamais été autrement que sincère avec nous.

Je ne saurais dire si c'était symbolique ou ironique que Mingyu soit le premier à découvrir cette vérité sur notre relation. Je ne pouvais pas avoir ce genre de pensé, car j'ignorais encore à cet instant qu'il était le seul de tout nos amis qui ne se perdait pas, et ne se perdrait jamais, dans les travers des cachotteries et des mensonges.

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