8

~Minghao~

Mon regard se perdait sur la profondeur qu'on distinguait depuis le haut de la tour d'astronomie. Une tour si haute que le vide semblait sans fin, provoquant un vertige nauséeux à quiconque s'y pencherait. Quel fou pourrait donc avoir envie d'exercer un tour d'équilibre sur la pauvre petite barrière qui caressait la fenêtre ? Juste assez basse pour être escaladé, assez vaste pour accueillir des pieds, assez fine pour provoquer la tombé de celui qui s'y confrontait.

C'est d'ici que le garçon de mes visions se jetait au bras de la mort. Il montait sur cette barrière, accueillait le vent sur sa cape volante, étendait les bras sur un rythme macabre, puis laissait son corps pencher vers l'avant.

Dans mes visions une main se tendait, ma main, mais à chaque fois le bout de sa cape me glissait entre les doigts.

À chaque fois, je ne parvenais pas à le sauver.

- En tout cas on peut être certain que le type de tes visions n'est pas Mingyu, il est incapable de monter ici à cause de sa peur de la hauteur. Et Seokmin aussi d'ailleurs, on peut les retirer tout les deux de la liste des suspects.

Mes mains se serraient sur la barrière alors que mon regard quittait enfin ce vide effrayant. Je n'aimais pas penser qu'une personne puisse sauter d'ici, il fallait embrasser le plus cruel des désespoirs pour passer au-delà de toute étreinte avec la vie.
Comment pouvait-on en arriver là ? Qui pouvais être assez malheureux pour en arriver là ? C'est ce que Junhui et moi essayons de découvrir.

Je me tournais doucement vers mon petit-ami, assit en tailleur au milieu de la pièce et occupé à gribouiller une liste qu'il organisait avec soin. Il notait les noms de nombreux élèves, déterminait les raisons qui pourraient les pousser à un actes aussi affreux, surlignait de vert ceux qui n'avaient aucune raison de faire ça, en rouge ceux qui pourraient en avoir, et en orange ceux dont on ne savait rien.
À le voir une pointe de chaleur traversa ma poitrine et un sourire souligna mes lèvres, l'avoir comme soutien dans cette "mission" me procurait le plus grand des réconforts.
Pas une seule seconde il n'avait douté de mes dires, s'était empressé de dresser tout les scénarios possible qui expliquait mes visions, surtout la plus récurrente de toute.

Pour lui aucun doute, je possédais de rares dons de divination. Il s'était plongé dans d'inombrables recherches pour me confirmer que mon cas ressemblait à d'autres, que mes visions ne pouvaient être que des prédictions qu'on ne sait quel éclat de magie faisait apparaître en moi. Et si une image revenait plus que les autres, à savoir le garçon qui s'offrait à la mort, c'est que mon destin se reliait à lui d'une manière ou d'une autre.
Si nous voulions en comprendre d'avantage il nous fallait le trouver, puis déterminer la cause de son suicide, et peut-être l'en empêcher.

Surtout l'empêcher, cela restait ma principale motivation. Je refusais l'idée qu'on puisse retrouver le corps sans vie d'un élève en bas de cette tour alors qu'on aurait pu le sauver.

- Pour Hansol j'hésite encore, il affirme tout le temps qu'il va bien mais parfois il est mal en point. Et puis il dit souvent que sa relation avec ses parents est pas extraordinaire. Mais je l'imagine mal se suicider, s'il n'allait pas bien à ce point il nous en parlerait, n'est-ce pas ? Demanda Junhui.

Je hochais la tête, un soupir au bord des lèvres. Même si on dressait une liste détaillé à l'absolu et qu'on essayait de s'immiscer dans la vie de chaque jeune sorcier de Poudlard je ne sais pas si ça suffirait à trouver celui de mes visions. Peut-être que le temps pressait au point que cette personne décidera de mourir dans les jours qui suivent, si ce n'est dans les prochaines heures.

- Il y a tellement de personne dont on est sur de rien, au fond on ne les connait pas si bien que ça. Qui nous dit que l'élève le plus souriant de l'école ne pourrait pas cacher un lourd secret ? Soufflais-je.

- L'élève le plus souriant de l'école c'est Kim Taehyung et c'est pas le genre de type qui se la joue mystérieux, on connaît toute sa vie dans les moindres détails.

Junhui lâcha ces paroles sous le ton du rire, certainement dans l'espoir de me détendre un peu. Certes je trouvais son attitude touchante, mais les éclats du soulagement passaient difficilement le barrage de peur qui sillonnait en moi.

- Et si c'était déjà trop tard ? Que cette personne soit déjà au fin fond du gouffre ? Je n'ai aucune idée de quand est-ce que ma vision se produira, j'ai seulement l'impression que je dois agir rapidement pour l'en empêcher. Si jamais je ne suis pas ici au moment où ça arrivera alors... Alors personne n'y pourra rien.

- Et tu comptes rester camper ici nuit et jour ? Ce n'est pas une bonne idée, lâcha Junhui, qui se redressait pour me rejoindre contre la barrière qui masquait à peine le vide.

- Par ces visions j'ai vu ce qu'il se passerait pendant le match de Quidditch, j'ai vu que Mingyu, Chan et Soonyoung tomberaient et... Peut-être que j'aurai pu empêcher ça. Je savais tout ce qui se passerait et je n'ai rien fait.

Mes doigts se crispèrent d'autant plus contre le rambarde et la vision du sol bien trop éloigné se remit à hanter mon regard.
Mais alors que la seule envie de m'affaler contre cette barrière pour me lamenter sur mon sort me traversait, je sentis la main de Junhui qui frolla doucement ma joue, me forçant à relever le regard vers le sien.

- Personne n'a été gravement blessé ce jour-là, je pense même que ce qu'il s'est passé pendant le match a en quelque-sorte eu de bonnes répercussions, ça aurait été une erreur de les éviter.

Il souriait, ce même sourire doux et plein de confiance qui ne le quittait jamais. Parfois je lui jalousais cette assurance si vive qui égaillait ses traits et attirait tout les regards, chez moi il n'y avait que le doute constant qui régnait.

- Quelle bonnes répercussions ? Tu t'es disputé avec Seungcheol, Chan s'est retrouvé plus haï encore par son équipe et Mingyu a presque perdu toute envie de rejouer au Quidditch.

Même si mes mots sonnaient sur du négatif seulement, son sourire ne fit qu'augmenter. Je le trouvais si beau ainsi, à me fixer avec une tendresse qui n'était visible que durant nos moments à deux.
Je crois même que c'est ce regard là qui m'avait fait tomber amoureux de lui, la première fois.

- Seungcheol et moi on s'est réconcilié, il n'y a plus de gêne quand on s'adresse l'un a l'autre. La moitié de l'équipe de Gryffondor a été puni parce-que madame McGonagall a constaté comment ils traitaient Chan. Et surtout Mingyu a enfin trouvé le courage de se déclarer à Wonwoo, moi j'appelle ça de bonnes répercussions.

Je devais bien avouer qu'il n'avait pas tord, je ne pouvais rien rétorquer à ça. Pourquoi fallait-il qu'il ai toujours raison alors que, de nous deux, j'étais celui qui réfléchissait le plus ?

La pointe de peur qui perçait déjà ma poitrine s'enfonça davantage, ce que mon cerveau déduisait en fonction de ses dires me plaisait encore moins.

- Alors, d'après toi, je devrais laisser le garçon de mes visions sauter d'ici et ça aura de bonne répercussions aussi ? Murmurais-je, les yeux de nouveau penché vers le vide.

- Je ne dis pas ça, seulement... je pense que certaines choses ne peuvent pas être évité. Lors de nos premiers cours de divination c'est ce que la professeure n'arrêtait pas de dire, qu'on ne peut jamais complètement changer la manière dont les choses doivent se passer, que si on empêche un évènement il se produira toujours d'une manière ou d'une autre.

Je laissais mon corps réaliser son envie et m'appuyais contre la rambarde avec l'image d'un drap qu'on étendait dessus. Voilà donc pire encore, quoi que je fasse une personne tombera depuis cette tour, et entre mes doigts glissera toujours le même bout de cape dans jamais pouvoir le saisir.

Sans jamais saisir un bout de vie à secourir

- Si je vois le futur sans pouvoir le changer alors à quoi va sert ? C'est juste une malédiction, soupirais-je.

- Peut-être, que cette vision n'apparait que pour te dire qu'un élève vit actuellement un moment très difficile et qu'il... A besoin de soutien, soufflait Junhui, qui se joignit à moi en s'affalant contre le barrière.

- Des élèves qui vivent des moments difficile il y en a tellement, je ne connais pas toute l'école.

- Si c'est à toi que les images apparaîssent alors c'est que tu connais cette personne. Comme pour le match de Quidditch, il n'y avait que des personnes de ton entourage qui étaient concerné par les évènements. Ça nous laisse plus de chance de le trouver.

Mon visage se tourna vers le sien, toujours rayonnant de cette même assurance. Comment faisait-il pour être sans cesse hanter par un espoir sans faille ? Comment faisait-il pour rendre son sourire magique au point de venir titiller mon barrage de peur ?

- Ça va me rendre encore plus paranoïaque.

- Alors on sera paranoïaque à deux, ne garde pas le fardeau pour toi et parle-moi dès qu'une vision te viens.

Sa main rejoignit mes cheveux et y exerça de lentes et douces caresses. Il effleura ma joue de son doigt, traça les traits de mon visage alors que ses pupilles me cajolaient comme si j'étais l'être le plus délicat et précieux qu'il lui avait été donné de voir.
À travers son regard je voyais toujours de moi un reflet de beauté absolu, l'être le plus exceptionnel qu'il soit. Son amour balayait mes doutes en un coup de vent, quel que soit la peur ou la douleur que je lui confiait il savait la métamorphoser en une si belle lumière.

Qu'est-ce que je deviendrais si je ne pouvais plus me regarder dans les yeux amoureux de Moon Junhui ? Si je ne pouvais plus sentir mon cœur s'emballer à la simple vision de sa personne ? Si je ne pouvais plus le serrer dans mes bras et sentir que je respirais mieux contre lui ?

- Le divination est une don si précieux, je suis fier que tu en sois doté, me chuchota-t-il.

- J'ai peur de ne pas être à la hauteur de ce "Don".

Il ne répondit pas, les simples expressions de son visage suffirent pour me faire comprendre que tout ira bien, qu'il sera toujours à mes côtés.
Un sourire naquit enfin complètement sur mes lèvres à cette idée, et je m'empressa de mêler mes doigts aux siens.

Quand nous étions tout les deux je comprenais pleinement pourquoi les gens amoureux tenaient tant à ce que chacun puisse vivre ce sentiment également. Il n'y avait rien de plus agréable qu'aimer un être qui nous complétait comme une moitié.

- Il faut que j'y aille, Jihoon et Soonyoung m'attendent sûrement déjà dans la salle secrète pour travailler notre exposé.

Je soupirais en me redressant, la main toujours enlacé à celle de mon petit-ami. Si les moments avec lui pouvaient durer une éternité je serais l'homme le plus comblé de ce monde, malheureusement je devais rejoindre deux imbéciles avec qui je travaillais sur un exposé interminable.

- Comment ça se passe avec ces deux-là ?

- horriblement mal.

Le sourire de Junhui se fit amusé alors que je devinais sur mes traits une moue affligé et un rictus agacé. Chacune des réunions entre moi et mes partenaires d'exposé se terminait en une dispute sans fin, des cris et des insultes sans queue ni tête. Je ne pouvais même pas blamer seulement Jihoon et Soonyoung pour ça, parfois c'est moi qui me mettait à leur hurler dessus alors que mes nerfs lâchaient.
Nous n'avions même pas encore trouvé de sujet. Les loups-garous revenaient souvent sur la table mais il y avait déjà tant de groupe qui choisissait ces créatures-là que ça nous refroidissait.

C'est ainsi déjà munit d'une fatigue monumental à l'idée d'une prochaine dispute que je traversais les couloirs accompagné par un Junhui qui trautinait joyeusement à mes côtés. Nous ne nous tenions plus la main, lorsque quelqu'un était susceptible de nous voir nous agissions comme deux amis parfaitement ordinaire.

J'aimais notre relation quand elle était un secret seulement partagé par nous deux, néanmoins parfois je ressentais l'envie de la dévoiler à tous pour être un peu plus serein.
Mais nous savions l'un comme l'autre que ça entraînerait les regards chargés de malice de quiconque croiserait notre chemin, et ni lui ni moi n'avons envie d'être la cible des plus beaux ragots qui étudieraient nos moindres faits et gestes.

- Par rapport à ce que je disais tout à l'heure, sur le fait que le garçon de tes visons pourrait être une personne proche, peut-être qu'on devrait d'abord se concentrer sur les personnes qui sont dans notre entourage direct plutôt que d'étudier les élèves à grande échelle ? Si on prend petit groupe par petit groupe on avancera mieux et ça nous embrouillera moins sur les informations relatives à chacun, lâcha soudainement Junhui, alors qu'on arrivait presque à la bibliothèque.

- Et par quel petit groupe tu veux qu'on commence ?

- Par les onze élèves de notre groupe de ménage, on les voit si souvent que ça devrait pas être difficile de s'immiscer dans leurs vies et de les aider à régler leurs problèmes.

Je hochais la tête, une impression étrange sur le poitrine. Cette idée me paraissait d'une pure évidence, comme si depuis un moment déjà mon cerveau avait relié cette vision à ce groupe de ménage créé par le biais d'une simple punition.
Ça me semblait étrange, à la base nous n'avions rien en commun tout les treize, rien qui nous liait réellement si ce n'est par petit groupe d'affinité. Mais au fil des jours j'avais pu remarqué que des rapprochement se faisaient, mes amis et moi déjà passions désormais de nombreux moments en compagnie de Jihoon, Joshua et Wonwoo. Chan également s'invitait régulièrement auprès de nous, quand il ne se trouvait pas en compagnie de Jeonghan et Seungcheol avec qui il formait un curieux trio que nombreux observaient sans comprendre. Puis il y avait Seungkwan et Soonyoung, habituellement coincé l'un avec l'autre, qui trainaient de plus en plus avec leurs deux colocataires. Et à tout ça je pouvais même ajouter Hansol et Seungkwan qu'on apercevait souvent ensemble, notre ami ayant même fini par nous confier qu'il s'entendait très bien avec le Serpentard.

S'il n'y avait pas eu cette punition jamais nous n'aurions constaté de tels rapprochements, chacun serait resté dans son coin en ignorant volontier la présence des autres. Et même si ça pouvait sembler naturel que des élèves enfermé trois fois par semaine dans une bibliothèque pendant deux heures créent des relations, je remarquais que parmis tout les groupes de ménages de nos autres camarades rien ne s'opperait comme pour le notre, aucune amitié ne semblait se forger.

Nous avions quelque-chose qu'ils n'avaient pas, et je ne parvenais pas à comprendre quoi. En fait, je sentais qu'une sorte d'étrangeté nous recouvrait, un lien qui nous ficelait tout les treize sans qu'on en prenne conscience et qui nous conduisait petit à petit vers des brumes qui nous dépassaient.
Ce n'était pas un quelconque don de divination qui me soufflait tout ça, mais mon intuition.

Et le fait que ça arrive en même temps que mes visions et la monté des mages noirs dans le pays ne me semblait pas être le fruit d'une coïncidence.

"Empêcher le pire d'arriver", cette phrase que j'avais pu apercevoir sur le livre de divination précédé d'une suite de treize chiffres me hantait. Ça non plus, ça ne pouvait pas être une coïncidence.

- Tu aimerais que j'aide Jihoon et Soonyoung à se réconcilier ? Devinais-je depuis le regard insistant porté par Junhui.

Un lueur un peu embarrassé traversa ses traits, ne faisant néanmoins pas tomber ses lèvres joyeuses, et il haussa les épaules en soufflant:

- On ne perd rien à essayer.

- Je croyais que tu détestais Soonyoung ?

- Je le déteste, mais ce n'est pas une raison pour le laisser être le type de tes visions.

Cette fois son sourire s'effaça et laissa place à une mine plus grave, presque soucieuse qui invoqua la peur tapis dans ma poitrine.

- Tu penses que ça pourrais être lui, murmurais-je.

Nous nous arrêtions tout juste devant la bibliothèque, peu d'élèves remplissaient le couloir mais nous avions baissé le ton pour éloigner toute oreille curieuse de nos confidence.

- Toute l'école le déteste, on lui lance des regards noirs et on murmure sans arrêt sur son passage, certain souhaitent même sa mort à longueur de journée. À sa place nombreux sont ceux qui aurait déjà sauté depuis la Tour d'astronomie, affirma Junhui.

La peur remonta dans ma gorge, se transforma en une frayeur qui gonflait et me poussa à ne répondre que par un hochement de tête. Il est vrai que parmis tout les jeunes sorciers il n'y en avait pas un qui soit plus détesté que Soonyoung, bien que Chan soit un bon concurrent il ne parvenait pas à son niveau.
Le Serpentard s'était fait haïr en première année parce-qu'il trainait avec une bande de connard. C'est ce qu'on m'avait raconté puisque je n'avais intégré Poudlard qu'en seconde année. Depuis il s'était fait plutôt discret mais la haine n'avait pas diminué, tout le monde l'associant à cette bande, à la réputation de sa maison et aux histoires qu'on raconte sur ses parents. Mais les évènements récents on poussé de nouveau tout les regards dans sa direction, tout le monde s'accordant à dire qu'il n'y avait pas plus suspect que ce garçon pour accomplir un acte impardonnable.

- Et puis... je ne suis plus aussi certain qu'il soit coupable dans la mort de Jungkook, avoua Junhui, plus bas encore.

Encore une fois je ne pouvais qu'être d'accord, si tout les doigts se pointaient sur le Serpentard dès qu'on évoquait le meurtre de notre camarade, chez nous le doute de son innocence montait petit à petit. Et ce n'était dû qu'à Jihoon, bien étrangement il défendait corps et âme celui qu'il affirmait détester plus que quiconque.
Plusieurs fois ils nous l'avaient affirmer, d'après lui Soonyoung était incapable d'ôter la vie à qui que ce soit, et ses parents, bien que des adeptes à la magie noire durant la première guerre, ont désormais des valeurs bien opposé à cela qu'ils transmettent sans relâche à leur fils. Jamais il n'aurait usé d'un sort interdit tel que celui de la mort, Jihoon était prêt à parier cela sur sa vie.

Certes Soonyoung s'était autrefois comporté d'une mauvaise manière, mais ce n'était pas un tueur, encore moins un mage noir. Lui et sa famille avaient déjà trop souffert de cette réputation pour s'y plonger de nouveau.

Les paroles de Jihoon ainsi que toute les moments passé avec le Serpentard durant les heures de ménage construisait dans mon esprit une image toute différente de lui, peut-être pas aussi négative que je ne le pensais. Et je devinais qu'il en était de même pour Junhui, bien que la rancune persistait il commençait à ouvrir son esprit à l'idée que tout le monde puisse avoir droit à une seconde chance.

- On se voit plus tard, lui soufflais-je en effleurant sa main, avant de le quitter au devant de la bibliothèque.

À l'intérieur je fus surpris de ne trouver que peu d'élève, tous plongé dans un livre ou raturant des feuilles de cours. Je reperais Mingyu dans un coin, assit à la même table que Wonwoo. Pour une fois Jihoon et Joshua ne les accompagnaient, je devinais mon ami rempli de joie et follement ancré dans l'idée qu'ils étaient tout les deux comme à un rendez-vous. Wonwoo ne lui parlait pas, se tenait à une distance suffisante et travaillait sans un regard pour lui, mais le Gryffondor jubilait certainement.

Cette vision me laissa un goût acre sur la langue. Certes j'étais heureux que mon ami se soit enfin déclaré à l'élu de son cœur, que ce dernier ne l'ai pas rejeté et qu'ils passent plus de temps ensemble qu'avant, mais je restais incertain quant à l'évolution de leur relation.
Mingyu aimait et cajolait Wonwoo avec une passion telle qu'il devait en être épuisé, mais en retour je n'avais pas la sensation qu'il reçoive grand-chose. Son amour conservait l'image de sentiments à sens unique, une offrande sans remerciement. Et même si Wonwoo n'avait sûrement pas demandé à être aimé de la sorte, je ne pouvais être autrement que amer de voir qu'il ne portait pas autant d'intérêt à Mingyu que lui n'en portait à son égard.

Mais je n'avais pas le droit de m'en mêler, il s'agissait là de leur relation et je ne pouvait pas imposer mon avis. Tant que mon ami souriait je me contentais d'observer sans un mot, mais si un jour Mingyu venait à en pleurer alors je tomberais sur Wonwoo plus vite qu'un Niffleur sur un bijoux.

Après avoir traversé la bibliothèque, je fis en sorte de contourner l'étagère qui cachait l'entré de la pièce secrète avec la plus grande discrétion possible. Je me glissais dans le mur et, à peine mes yeux se soient ouvert sur cette salle regorgeant de beauté, que mes oreilles furent assaillie par l'écho de voix insistantes.

Évidement, chacun assit sur des fauteuils opposé, Jihoon et Soonyoung se criaient déjà dessus comme deux enfants se disputaient un jouet.

- Qu'est-ce qu'il se passe encore, soupirais-je, alors que leurs regards tombaient sur moi accompagné de leurs mines énervés.

Les connaissant ils allaient encore me demander de prendre partie, la fatigue et l'ennui m'écrasaient déjà au point que je me sentais prêt à faire demi-tour à tout instant.

- Il se passe que Soonyoung n'a pas fait le travail que je lui ai demandé de faire ! Cracha Jihoon, les bras croisés contre son torse à l'image d'un professeur autoritaire.

- Tu ne m'as rien demandé de faire ! Répliqua Soonyoung.

- Bien sur que si ! Je t'ai clairement dit de lire le volume 45 de "Créatures magiques" et de dresser une liste de celles qui te semblaient bien pour l'exposé !

- Tu as dit que tu le ferais, pas que je devais le faire !

- Non j'ai dis que je travaillais sur le volume 46 ! Tu ne m'écoutes jamais !

- Tu l'as seulement dis dans ta tête alors, moi j'ai rien entendu !

Ils continuèrent à se crier dessus sans prêter attention à moi, un bras encore enfoncé dans le mur et les yeux levé au ciel. Sûrement Junhui avait-il raison en disant qu'il serait bien que ces deux-là s'entendent, mais je voyais mal comment parvenir à les confronter suffisamment l'un à l'autre pour qu'ils discutent, se lâchent leur quatre vérités, puis parviennent à une sorte d'entente. Même si on les force à se parler leur discutions ne peuvent amener qu'à une fuite ou une bagarre à l'aide de sorts peut-être trop puissant.
Avec eux il n'y aurait que la radicalité qui fonctionnerait, à savoir les enfermer dans une pièce, sans baguette ni moyen de sortir, juste eux deux et de longues heures devant eux.

Et à peine cette pensée eu effleuré mon esprit qu'une idée me vient. Une horrible idée, cruel et qui me conduirait peut-être à de douloureuse torture, mais qui valait peut-être la peine d'être tenté.
Du coin de l'oeil je distinguais les capes de mes deux camarades, déposé à l'entré et où leurs baguettes reposaient tranquillement. Ils ne prêtaient pas attention à moi, seulement à leur dispute stupide, je les subtilisais donc sans même attirer leur attention avant de prendre le chemin inverse à travers le passage qui menait à la bibliothèque.

Un sourire se dessina sur mes lèvres et je murmura un sort qui poussa l'étagère à se coller contre le mur, bloquant à l'intérieur de la pièce quiconque s'y trouvait.

Junhui voulait que je les pousse à se réconcilier ? Et bien voilà chose faite. Jihoon et Soonyoung avaient désormais des heures et des heures devant eux pour apprendre à mieux s'entendre.

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