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~Minghao~
C'est au bord de l'essoufflement que je rentrais dans les tribunes du terrain de Quidditch. Seokmin m'avait retenu par sa fâcheuse manie trop bavarde, heureusement ma course folle à travers l'école et les jardins me permit de ne pas arriver en retard. Le terrain était encore vide, l'entraînement n'avait pas commencé, et je sentis le soulagement qui éclaira ma poitrine alors que j'appercevais Junhui et Mingyu dans les tribunes.
Le premier s'installait nonchalamment sur les sièges, tandis que le second, vêtu d'une jolie tenu de joueur, sautillait tellement sur place que je craignais de le voir tomber. La joie égayait son visage, puisqu'aujourd'hui se tenait son tout premier entraînement en tant que membre de l'équipe de Gryffondor.
Junhui et moi étions venu le soutenir, fier de constater le bonheur qui irradiait notre ami.
Enfin il allait participer aux si populaire matchs de Quidditch, il en rêvait depuis très longtemps.
J'interrompis une discution anodine en arrivant près de mes amis, qui me saluèrent gaiement. Nous ne nous étions pas vu depuis le ménage de ce matin, qui s'était étonnement déroulé en une longue partie de jeu, puisque qu'à cause de nos différentes maisons nous ne déjeunions pas ensemble.
- Seokmin et Hansol ne sont pas là ? Demanda Mingyu.
- Seokmin est en retard sur ses devoirs, et Hansol se sentait un peu fatigué et préférait se reposer.
Mes amis hochèrent la tête alors que je prenais place à côté de Junhui, le souffle manquant encore un peu dans ma gorge à cause de l'effort.
- Il est souvent fatigué en ce moment.
Une lueur soucieuse terni le visage joyeux de Mingyu, et je ne pouvais que le comprendre. Hansol semblait étrange depuis quelque temps, je l'avais remarqué et en avait même parlé avec Seokmin qui pensait la même chose. Mais quand nous l'avions questionné, notre camarade de maison s'était juste mit à rire en affirmant qu'il ne dormait pas assez la nuit, mais qu'on ne devait pas s'inquiéter.
Je ne croyais pas en cette excuse, son état ne semblait pas simplement dû à de la fatigue, mais préférais garder mes doutes pour moi.
Il ne fallait pas que Mingyu se déconcentre de son premier entraînement.
- Je pense qu'il doit être un peu stressé, avec tout ce qu'il se passe en ce moment dans le monde de la magie. C'est normal, tout le monde est un peu anxieux, ça lui passera, lâchais-je avec un sourire pour mon ami.
Ce dernier semblait peu convaincu, mais Junhui devia soudainement le sujet sur une conversation plus légère. Lui aussi devait penser qu'il fallait vider la tête de Mingyu, depuis si longtemps il attendait de devenir joueur alors ça serait dommage de tout gâcher à cause d'une inquiétude.
- Tient, ça ne serait pas Lee Chan là-bas ? Fis-je remarquer, en désignant un Griffondor qui rentrait seul sur le terrain.
Après des regards plissé, mes amis confirmèrent mes paroles, il s'agissait bien là de notre camarade de 5ème année. Celui-ci ne semblait pas nous avoir remarqué, du haut des tribunes, et commençait doucement à s'étirer.
Il semblait minuscule au milieu de l'herbe du stade implanté dans l'école, et pourtant une présence inouï se dégageait de ce gamin au visage barré de sérieux et de motivation.
- J'ignorais qu'il faisait partie de l'équipe de notre maison, avoua Junhui.
- C'est parce que tu t'intéresse jamais au Quidditch, Chan joue depuis sa 3ème année et il est plutôt bon.
Mingyu afficha un brin de fierté sur ses traits, comme s'il était lui-même le coach de ce garçon. Pourtant il ne le connaissait pas vraiment, je serais même prêt à parier qu'il lui adressait la parole pour la première fois ce matin, lors du jeu.
Mes yeux restèrent longuement fixé sur la petite silhouette du 5ème année, qui s'échauffait avec des gestes souples et habile. Pourtant il stoppa tout mouvement quand, dans un mouvement de tête, il répéra nos présence l'observant. Il se figea, les yeux marqué d'une petite surprise gêné, en particulier quand Mingyu et Junhui lui faire un signe sympathique de la main.
Il n'y répondit pas, se retourna et resta parfaitement immobile sur l'herbe.
- Pas très sympa, on jouait pourtant ensemble ce matin, se plaignit mon camarade chinois.
Ni moi, ni Mingyu ne répondirent. Mais lui pour une raison différente de la mienne, puisqu'il sursauta en apercevant le reste de l'équipe qui s'engageait sur le terrain et l'appelait à les rejoindre. Il ne tarda pas à s'élancer à leur rencontre, après s'être enquit de nos encouragements passionnés.
Junhui et moi avions l'air de parents yeux rivés sur un enfant effectuant ses premiers pas. Et cette idée me fit doucement rire, alors que je me rapprochais, mine de rien, de mon ami.
- J'espère que tout se passera bien.
- Connaissant Mingyu il y aura des dégâts, mais il est motivé alors je pense qu'il s'en sortira, me répondit Junhui.
Je hochais la tête, impatient d'assister à l'entraînement de notre ami. Le Quidditch ne faisait pas partie de mes intérêt prioritaires, mais si mon ami s'en passionnait autant je me devais de le soutenir.
Aucune parole ne se glissa entre Junhui et moi alors que les joueurs commençaient à s'activer sur le terrain. Ils s'étiraient et s'échauffaient comme l'avait précédemment fait Chan, et je fus surpris quand ce dernier s'exécuta une seconde fois. Ses camarades n'arrêtaient pas de lui lancer des reproches, critiquaient ouvertement ses mouvements et aptitudes, alors même que je le voyais exécuter chaque ordre du capitaine avec une justesse qui manquait à tout les autres.
Pourquoi cette attitude si méchante ? Je me doutais un peu des raisons, mais trouvais leur comportement exagéré.
Personne n'était sans ignorer les antécédent familiaux de Lee Chan, nombreux était ceux qui en voulait à mort à son père, mais j'ignorais qu'il soit haï lui même à ce point.
Et Junhui également semblait l'ignorer, puisque son visage s'obscurissait à vu d'œil.
- Mingyu s'en sort bien, bafouillais-je, esperant calmer les éclats de colère que je sentais émaner de lui.
- Hum...
À mon grand soulagement il détourna son attention sur notre ami, qui se pliait à l'échauffement avec un sérieux quasi-religieux. Pour l'instant il ne semblait pas avoir fait la moindre gaffe, bien que failli tomber une ou deux fois, et je souriais en constatant la motivation qu'il mettait dans chaque exercice.
- RASSEMBLEZ-VOUS ! Cria le capitaine de l'équipe, après une bonne quinzaine de minutes dédié aux échauffements.
Tout les Gryffondor s'alignèrent devant lui, dans une tenu sagement droite, et patientèrent quant à l'annonce de leur capitaine, un garçon de 7ème année appelé Hoseok.
Je remarquais que Chan se fit légèrement bousculer par ses voisins, bien qu'il fasse mine de rien, et Junhui se crispa à côté de moi.
- Pourquoi ils font ça ? Grogna-t-il, sur l'étendu d'un ton rauque et ruisselant de colère.
- Ça doit être à cause de son père, tu sais il a...
- Arnaqué pour de l'argent, beaucoup d'argent, je sais. Mais Chan n'y est pour rien, alors pourquoi ils s'en prennent à lui comme ça ?
La colère grimpait dans le sang de mon voisin, je devinais par la lueur féroce qui se forgeait une place dans son regard. Un soupir trembla sur mes lèvres, en vu de son attitude Chan ne devait pas en être à sa première brimades, et la réaction de Junhui prouvait qu'il n'était absolument pas au courant de cette situation.
Rien de plus normal, s'il y avait bien une personne devant qui on ne devait surtout pas se permettre à un comportement de harceleur, c'était bien Moon Junhui.
Ce Griffondor aux traits plaisant, à la parole sympathique et aux sourires doux pouvait se transformer en un véritable monstre s'il assistait à toute forme de violence injustifié. Ayant lui-même subit la méchanceté gratuite et destructrice en première année, il ne tolerait pas ce genre de comportement et intervenait à la moindre tentative d'intimidation.
Moi je n'avais pas assisté au harcèlement dont il avait été la victime, puisque mon entré à Poudlard ne s'était fait qu'en seconde année à cause d'un déménagement de ma famille depuis la Chine. J'avais intégré cette école sans parler un seul mot de coréen, sans connaître les règles et les coutumes du pays, sans même comprendre que mes origines pourraient me porter à préjudice dans un milieu majoritairement coréen.
Heureusement Junhui s'était présenté à moi comme le plus fidèle des anges gardiens, malgré que nous ne soyons pas dans la même maison. Il avait éloigné de moi les mauvaises personnes, devient mon premier ami et un repère dans cet environnement inconnu qui s'offrait à moi. Grâce à lui j'étais parvenu à mieux m'adapter, tout en apprenant à éviter les brimades qui auraient pu viser mes origines.
Aujourd'hui je me considérais chanceux, puisque entouré d'amis formidable et n'ayant jamais été brusqué par qui que ce soit, et n'oubliais pas que tout ça je le devais à Junhui.
Il n'avait eu aucune réelle raison de me venir en aide, puisque nous ne partagions en commun que notre branche chinoise, c'est simplement par bienveillance qu'il s'était aventuré vers moi.
Parce-que Junhui ne pouvait pas être défini autrement que comme gentil, il jouait les héros, parfois solitaire, en prenant la défense de tout les élèves dans le besoin. Certes, il le faisait parfois avec une franchise et un sarcasme bien à lui, mais au moins il savait s'y prendre pour refroidir la moindre braise de méchanceté.
C'est ce que j'aimais le plus chez lui, ce qui faisait battre mon cœur et tourbilloner les fourmillements dans mon esprit.
Junhui et moi, sinon nos origines chinoises, nous n'avions rien en commun. Si une comparaison pouvait lui être faite il serait défini comme similaire au soleil, une allure lumineuse, énergique, impossible à ignorer, saisissable au point de s'accorder sympathie d'un grand nombre, et aussi à l'aise en public que s'il était née pour entre entouré.
Et puis il y avait moi, le discret Minghao, qu'on n'apercevait qu'à peine, qui se fondait sous la masse bruyante, préférait le calme de la solitude et les effluves envoûtantes de la nuit.
Nous étions comme le jour et la nuit, je voyais en lui tout ce que moi je ne serais jamais, je lisais en lui la part de lumière qui me manquait. Mais Junhui brillait pour moi, il brillait sur moi et, étrangement, nos instant à deux avaient toujours le goût d'un bonheur et d'une complétude commune.
C'est sûrement pour ces raisons que j'en étais tombé amoureux, de ce soleil qu'était Moon Junhui.
Un sourire se fit témoin de mes pensées, alors que je glissais doucement ma main aux abord de la sienne. À peine eut-il sentit mon effleurement que ses doigts se refermèrent sur les miens, et il les planqua sous la noirceur de sa cape dans un coup d'œil complice. Des expressions béates de plaisance tiraient sur nos visages alors que nous portions notre attention sur le terrain.
- On va faire quelque changement au niveau des postes, puisqu'il nous faut sélectionner un nouvel attrapeur et accorder une place à Mingyu, qui rejoin l'équipe à partir d'aujourd'hui, clama le capitaine de l'équipe.
Les joueurs se mirent à applaudir et encourager notre ami, dont les joues se teintèrent dans l'immédiat d'un jolie rouge carmin. Junhui également exclama un cri engagé, en levant la main qui ne serrait pas la mienne.
- Mingyu tu seras posté en batteur, quant à la place d'attrapeur c'est Chan qui s'y collera.
À peine Hoseok eut-il prononcé ces paroles qu'un froid retomba sur le groupe, les visages joyeux coulèrent sous des expressions renfrognés, crispés et même rouge de colère.
Un frisson remonta dans mon dos face à cette scène, je capta le regard un peu perdu de Mingyu, celui
De Chan qui semblait bercer entre la joie et l'envie de creuser un trou pour s'y cacher, puis tourna ma tête vers Junhui, que je sentais tremblant de colère à côté de moi.
- Je suis pas d'accord, votons un autre attrapeur, s'exclama un type dont je ne me souvenais pas du nom.
Plusieurs autres joueurs exclamèrent leur mécontentement, exigeaient une nouvelle répartition des rôles ou vantait leurs propres atouts pour obtenir ce fameux poste. Mingyu, Chan et le capitaine restèrent les seuls silencieux, alors que les injures se faisaient de plus en plus forte.
Notre ami semblait ne pas savoir ou poser les yeux, fixait un a un ses coéquipiers en ouvrant et refermant mécaniquement la bouche, les mots lui manquait certainement au centre de cette virulance d'exclamation haineuse. Il me faisait un peu pitié, avec son air de grand déboussolé, mais ce sentiment n'était rien face à la peine qui me gagnait à la vision de Chan.
Ce dernier maintenait son regard dirigé vers le sol, les poings serrés sur son balais et un bref frémissement sur les épaules. Je ne parvenais pas à savoir s'il se retenait de pleurer ou contenait une colère qui grimpait en lui. Néanmoins, bien que je sois trop loin pour tout apercevoir, je croyais déceler une lueur determiné qui brillait dans ses yeux.
- Je suis le capitaine, alors vous n'avez pas à remettre mes décisions en question. Chan est de loin le meilleur attrapeur entre nous tous, depuis son intégration dans l'équipe il a toujours été le seul capable d'égaler le niveau de Jungkook. Les sentiments n'ont pas raison d'être dans un match de Quidditch, et si vous n'êtes pas content allez-vous en, je ne vous retiendrez pas.
Hoseok s'epxrima d'une voix calme et pourtant suffisamment tranchante pour que personne n'ose répliquer quoi que ce soit. L'ensemble des Griffondor restèrent figé et docile, honteux d'avoir mit en colère leur capitaine pourtant réputé pour être une crème de gentillesse.
- Bien, maintenant commençons l'entraînement.
C'est dans un ambiance refroidi et vibrante de tension que l'ensemble de l'équipe enfourchait leur balais pour s'élever dans le ciel.
- Je crois que je vais avoir une conversation avec quelques élèves de ma maison, soupire Junhui, dont la main se crispait toujours sur la mienne.
- Hum... C'est dingue de penser qu'il est autant détesté juste à cause de son père. Je ne connais pas trop Chan, mais ça n'a pas l'air d'être un garçon méchant.
- Je ne le connais pas trop non plus, il est assez discret pour un Griffondor. J'ai jamais vraiment fait attention à lui, mais maintenant je vais l'avoir à l'œil.
Un petit sourire étira mes lèvres alors que je caressais doucement la peau de Junhui par de petits mouvement circulaire de pouce. Nos mains restaient caché sous sa cape, de crainte que quelqu'un ne puisse surprendre cette marque affective qu'on se faisait.
Certes, des garçons qui se tenaient la main ça n'avait pas grand-chose d'étrange en Corée, beaucoup le faisait par amitié. Seokmin ou Mingyu par exemple mêlaient tout le temps leurs doigts aux notre, sans la moindre arrière pensé.
Mais Junhui et moi c'était différent, car il n'y avait plus rien de vraiment amical entre nous.
- C'est pas à toi de sauver toute les petites âmes en difficulté dans Poudlard, soufflais-je, en posant mes yeux sur le profil affûté de mon voisin.
- Si je ne le fais pas personne ne s'y colle. Ça ne me plaît pas, la méchanceté gratuite, je ne supporte pas ça.
- Je sais, je veux juste que tu fasses aussi attention à toi. C'est pas toujours bon de se mêler des histoires des autres.
Il tourne la tête vers moi et me sourit à son tour.
- Si je ne me mêlais pas un minimum des histoires des aures jamais nous ne nous serions parlé, toi et moi.
Dans un geste furtif, après avoir vérifié que personne ne regardait dans notre direction, il masqua nos deux corps de sa cape en la remontant bien haut et avança son visage près du mien.
Il étreignit mes lèvres avec les siennes, rapidement, avant de descendre la cape et de reprendre une posture droite, comme si rien ne s'était passé.
Comme s'il ne venait pas de subtilement m'embrasser.
La chaleur souffla sur mes joues, et je figeais mon regard sur le terrain, moins doué que lui pour paraître naturel dans ce genre de situation. Le sourire qui étendait mes lèvres étaient certainement trop grand, trop expressif sur mon visage sans arrêt fermé, mais je ne pouvais pas l'en empêcher.
Je fis mine de m'intéresser au match, d'observer les mouvements habiles de Mingyu et d'offrir des petits signes à ce dernier quand il se tournait vers nous avec un adorable sourire, fier d'avoir réussir son coup. Notre ami bien trop innocent, qui ignorait parfaitement que nous venions de nous embrasser presque sous ses yeux.
Ce que j'aime encore plus avec Junhui, avec cette relation si particulière que nous avons et qui dépasse largement le stade de l'amitié, c'est que lui et moi sommes les seuls à en avoir conscience.
C'est le frisson du secret qui offre à notre petite épopée amoureuse un goût plus envoûtant encore.
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