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~Jihoon~

Quand nos parents, à Soonyoung et moi, étaient jeunes, ils étudiaient tous ensemble à Poudlard.
Mon père et ma mère se connaissaient depuis l'enfance, ils étaient tombé amoureux à l'école primaire. Quant à ceux de Soonyoung, leurs familles les avaient fiancé. Ils descendaient de lignés de sang pure et unissaient leurs enfants afin de perpétuer leur haut rang.

En première année ils étaient tout les quatre devenus amis, ayant tous été implanté à Gryffondor. Ils coulaient des jours heureux à Poudlard, faisaient les quatre-cent coups ensembles, et se voyaient grandir, changer, évoluer. Tout était parfait, ils imaginaient un avenir similaire à celui qu'ils avaient aujourd'hui, des maisons proches, des enfants partageant une aussi belle amitié que la leur.

Tout était parfait, ou du moins semblait l'être.

Car leur monde s'effondra lors de leur septième année.

À cette époque le monde des sorciers n'étaient pas bien différent de ce qu'il était de nos jours. Tout le monde vivait dans la peur, alors que grandissait dans l'ombre une armée de mages noirs conduite par lord Voldemort, un sorcier maléfique assoiffé de pouvoir, obnubilé par les sang purs et qui portait les moldus en horreur.
Tout le monde se préparait à la guerre, tout le monde se préparait à affronter cet ennemi. Poudlard était divisé, la majorité des élèves souhaitaient se battre du côté du bien, d'autre s'en allait peu à peu, suivant la voie maléfique de leurs parents.

Et là vient la séparation.

Mes parents avaient grandi avec des valeurs de tolérance et d'amour, ils ne comprenaient pas qu'on puisse être aussi cruel que les mages noirs de Voldemort.
Et les parents de Soonyoung, quant à eux, suivirent leurs parents Mangemort.

La guerre éclata enfin, les deux couples se retrouvèrent ennemis, les destructions s'enchainaient, les morts aussi.
Et alors qu'ils se retrouvèrent face à face, l'instant ultime où leurs baguette se levaient les uns contre les autres, mes parents furent incapable de jeter le moindre sort sur leurs vieux amis. Les larmes aux yeux, ils leur dirent qu'il fallait arrêter le massacre, que leur amitié était plus forte que ça, qu'ils ne devaient pas gâcher leurs relations à cause de conflit politique dont, au fond, ils se fichaient.

Les parents se Soonyoung baissèrent alors leurs baguettes, sans avoir lancé la moindre attaque, et se mirent à pleurer aussi.
Ils décidèrent d'allez contre la volonté de leurs parents, pour leurs amis, et pour la paix.

Désormais l'histoire se répétait, le monde des sorciers se tenait encore à l'orée de la guerre et l'armée de Voldemort devenait de plus en plus féroce. On nous invitait à nous méfier de tout le monde, car n'importe qui pourrait être un ennemi caché derrière le masque le plus innocent.
Et les souvenirs ressurgissaient, nos parents en parlaient nuit et jour, ils se préparaient aux combats, mais surtout ne cachaient pas leurs peurs pour Soonyoung et moi.

Ils auraient aimé que leurs enfants n'aient jamais à vivre une guerre aussi atroce qu'ils l'avaient vécu.

- Ces gens n'ont aucune âme, aucune valeur, aucune humanité. Comment peuvent-ils pense à tuer en temps de fête ? Quel genre de monstre attaque ses ennemis le jour d'un mariage ? Ne peuvent-ils pas faire preuve d'un minimum de respect ? Nous laisser être heureux quelques heures ?

La mère de Soonyoung failli bien reverser tout nos plats, tellement elle frappait contre le rebord de la table. La rage couvrait son visage, la rendant si effrayante que j'avais presque envie de baisser la tête pour échapper à son regard.
Mais sa colère ne m'était pas destiné, elle n'était d'ailleurs dirigé vers aucune des quatre autres personnes qui partageaient le repas.

C'est contre les Mangemort qu'elle était folle de colère, alors que de mauvaises nouvelles venaient d'être annoncé à la radio.
Une attaque, la sixième depuis le début des vacances, orchestré par nos ennemis. Dans la journée avait lieu le mariage de l'un des fils Weasley, une famille connu pour son implication dans le camp de la lumière, et sa proximité avec le célèbre Harry Potter. Lors de la cérémonie, des mages noirs avaient débarqué, détruit le chapiteau et attaqué les invités. Ils avaient gâché une belle fête, la célébration même de l'amour pure, de plus ils avaient osé le faire le jour du réveillon de Noël.

Leur cruauté n'avait pas de limite. On déplorait une dizaine de victime à ce mariage, trois morts et sept gravement blessé.
Harry Potter, qui était invité à la cérémonie, avait heureusement réussi à s'enfuir. Il était le plus grand espoir pour la victoire contre Voldemort, il devait rester en vie.

- Les Mangemorts ont toujours été comme ça, ils ne changeront jamais. Ils tueraient un enfant sans la moindre once de pitié si seulement ça pouvait faire monter leur maître au pouvoir, marmonna le père de Soonyoung.

Et il savait de quoi il parlait, étant descendant d'une famille impliqué dans la magie noire jusqu'à la moelle.

- Je suis certaine qu'ils ne sont pas tous comme ça, certain n'ont pas le choix. Comme c'était votre cas, intervient ma mère.

- Ma femme a raison, la pression d'une famille ou les menaces poussent parfois les gens à commettre des actes extrêmes, enchaîna mon père.

Je les observa, tout les deux en train de s'entraider à découper la viande acheté pour l'occasion. Ils avaient toujours été comme ça, un couple de personnes positives, un peu naïves, mais qui savaient voir la lumière dans l'être le plus mauvais qui puisse exister.
Je n'avais étrangement pas hérité de leur capacité à observer le monde dans sa plus luxuriante beauté, mais je les admirais pour ça.
Et il faisait bien la paire avec les parents de Soonyoung, plus rude et ancré dans la réalité, mais qui se laissaient bien souvent contaminer par la joie de vivre de leurs amis.

Il n'y a pas à dire, j'enviais leur si belle relation. Et ne ne pouvais ainsi que comprendre le désir qu'ils avaient eut à faire de Soonyoung et moi les meilleurs amis du monde.

Et, si on oubliait la dispute de notre première année, ils avaient plutôt bien réussi.

À en croire par nos mains qui s'étaient accroché sous la table, ils avaient même très bien réussi.

Je tournais le regard vers mon ami d'enfance, officiellement petit-ami depuis quelques-jours. Nous avions décidé qu'il était grand temps d'admettre que nous étions devenu un couple, et nous attendions l'ouverture des cadeaux de Noël pour l'annoncer à nos parents.
On s'était dit qu'il n'y avait pas meilleur présent pour eux.

Soonyoung tripotait son riz avec ses baguettes, sans prendre le temps de vraiment le manger. Il semblait pensif et participait peu à la conversation.
J'avais remarqué son changement d'attitude au moment où nos parents avaient commencé à parler des Mangemort et de la guerre. Ma main se serrait plus fort à la sienne puis, à la fin du repas, je l'entraîna vers la cuisine pour qu'on aille faire la vaisselle, pendant que les adultes s'occupaient de préparer les cadeaux.
Une fois seul tout les deux, je lui demanda de me faire part des tourments qui embrumaient son visage un jour de fête.

- Je sais qu'on ne devrait pas fermer les yeux que ce qu'il se passe, mais je n'aime pas en entendre parler, surtout pas le soir du réveillon de Noël, soupira-t-il.

Mon coeur se serra, et j'aquiesça. Nous savions que les temps de paix étaient comptés, les attaques des Mangemort étaient toujours plus nombreuses, toujours plus rapprochés.
Ce n'était qu'une question de jour avant que Voldemort lui-même ne passe à l'action.

- Je n'aime pas non plus en entendre parler, et puis... Je n'arrête pas de penser à ce qu'il se passe à l'école. Entre la mort de Jungkook et les Troll qui nous on attaqué, j'ai l'impression que des événements pires encore vont bientôt nous tomber dessus, avouais-je.

À cause de cela nos parents nous avaient même demandé de ne pas retourner à Poudlard après les vacances, conscient que le château avait toute ses chances d'être le théâtre de combats prochains. Dumbledore en avait renforcé la sécurité, mais nous ne nous y sentions pourtant pas complétement protégé.
Un élève y était mort, après tout.

Malgré tout nous avions refusé de rester caché dans nos maisons, auprès de nos parents. D'abord parce-que nous savions qu'ils trouveraient le moyen de nous enfermer dans nos chambres si la guerre éclatait. Ensuite, parce-que nous voulions être avec nos amis, nous ne voulions pas les laisser affronter les difficultés sans nous.
Si on voulait empêcher le pire d'arriver nous devions être tout les treize, c'est ce que le vieux livre avait affirmé.

- Ce que disent nos parents n'arrêtent pas de tourner dans ma tête, lâcha Soonyoung. Pour le moment on ignore le visage de nos ennemis, il est facile de se dire qu'on va les combattre, les exterminer... Mais quand on sera face à eux, pourra-t-on être réellement capable de tuer ?

- Tu veux dire... Que tu as peur de devoir te battre contre quelqu'un que tu connais ?

Il hocha la tête puis, dans un lourd soupir, se laissa tomber sur une chaise de la cuisine. Visiblement la vaisselle devait attendre, je m'installa à ses côtés, nos regards allèrent se perdre dans le paysage enneigé qu'on apercevait par la fenêtre.
Cela me rappelait la bataille de neige avec nos amis, un amas d'attaques glacées qui, paradoxalement, nous réchauffait le coeur. Nous avions tellement rit tous ensemble, pourquoi ça me semblait si lointain ?

Pourquoi j'avais l'impression que j'aurais dû davantage en profiter ?

Je pensa aux lettres que j'avais écrite pour Joshua et Wonwoo, que je voulais leur faire parvenir pour leur souhaiter un joyeux Noël, mais que je n'avais pas eut le courage d'envoyer. Par pudeur, une stupide et affreuse pudeur, qui n'avait pas raison d'être.
Je les leur enverrais dès que possible, il fallait que le leur envoi. Soudainement, ça me semblait presque vital.

- Quelqu'un a tué Jungkook et fait entrer les Trolls dans l'école. Cette personne, ou ces personnes, sont à coup sûr des gens qu'on connait... Qu'on apprécie même peut-être, répondit Soonyoung.

Il déposa sa tête contre mon épaule, et glissa doucement sa main dans la mienne, avant de continuer:

- Quand je repense à l'attaque des Trolls je n'arrête pas de me dire qu'on était si impuissant, alors qu'ils n'étaient que deux. Sommes-nous vraiment assez fort pour affronter une guerre ?

- Ne pensons plus à ça, c'est un jour de fête.

J'aurais voulu dire cela avec plus de force, plus d'entrain, une confiance sans faille. Mais ma voix tremblait, elle tremblait tellement.
Et les larmes me montaient aux yeux quand Soonyoung avoua:

- Avant, ça ne m'aurait pas fait aussi peur. Mais maintenant j'ai trop de personne à qui je tiens. J'ai tellement peur... D'être incapable de protéger qui que ce soit.

Ma tête tomba sur sa sienne, je renifla et, malgré moi, pensa encore à l'attaque de Troll. À quel point nous étions faible et impuissant, à quel point nous étions blessé, jusqu'à craindre de perdre certain d'entre nous.

"Si vous écrivez une ode à votre amitié. Alors vous pourrez empêcher le pire d'arriver"

Si on restait tous ensemble, si on se serrait les coude, rien de mauvais ne pourra se produire.

C'est ce que je me repetais, encore et encore, pour m'empêcher de pleurer.

- On va s'en sortir, tout ira bien, murmurais-je, en ouvrant les bras pour que Soonyoung puisse s'y blottir.

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