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~Wonwoo~
Je crois qu'une session à la bibliothèque n'avait jamais parût aussi longue qu'en ce matin, seulement une heure sur deux s'était écoulé et nous étions déjà tous épuisé sans n'avoir pas levé le petit doigt. Nous ressemblions à une belle bande d'épaves égarées après une tempête, treize jeunes hommes affalé de part et d'autre d'une salle secrète caché dans l'école.
Après que Mingyu et moi ayons rejoin les autres nous avions pu constater que leur conversation s'étendait en confusion, que les mots de la drôles de prophétie se répétaient en boucle sans que quiconque ne puisse apporter un supplément d'information.
Treize personne qui doivent devenir proche, se confier leurs existences, leurs peurs et leurs pensées, fonder une relation stable similaire à de la profonde amitié, et tout ça dans le but d'empêcher un quelconque fâcheux événement de se produire. Voilà là conclusion des choses, autrement dit pas beaucoup plus que ce que le texte en disait. Pourquoi nous ? Quel événement pourrait se produire ? Personne n'en savait rien, l'incertitude demeurait et l'angoisse se lisait sur les traits d'un grand nombre.
Je n'avais évidemment pas participé à la conversation, mon corps bien caché derrière celui de Mingyu afin d'empêcher toute interaction avec Jihoon et Joshua. Heureusement ces deux-là n'étaient pas stupide, ils comprenaient que se tenir loin de moi était la meilleure chose à faire pour le moment.
Je leur en voulais de ne pas m'avoir parler plus tôt de leur pacte avec Dumbledore, je me sentais trahi et humilié, misérable. Mais je m'en voulais surtout à moi d'avoir été stupide, d'avoir cru qu'ils auraient pu devenir de véritables amis, qu'ils auraient pu s'attacher à moi, vouloir se tenir en ma compagnie au-delà de la demande du directeur. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même, à mon idiotie, à mon manque de discernement, de conversation, à mon attitude trop discrète et silencieuse qui mettait les autres mal à l'aise, à ma facilité à ennuyer quiconque s'intéresse un tant soit peu à moi. Qui voudrait être l'ami du type tel que je venais de le décrire ? Moi même je rechignerais à être constamment en la compagnie d'une personne similaire à ce que je suis.
La honte, c'est la principale raison qui me poussait à les éviter, je ne voulais pas croiser leurs regards et me sentir plus pitoyable encore.
C'est ainsi que, plongé dans mon rôle de plante verte si familière, je m'étais concentré à écouter la conversation et les hypothèses de mes camarades. J'observais leurs visages, leurs airs perdu, dépité, anxieux, apeuré même. Une impasse se traçait, il ne semblait pas y avoir de centaine de manière d'interprèter les paroles du livre.
Ça ne me plaisait pas, j'aimerais mieux quitter discrètement cet endroit et ne pas me mêler à tout ça, effacer un chiffre sur treize et les laisser affronter les évènements sans moi. Devenir amis ? Se confier les uns aux autres ? Je ne voyais pas ce que ça allait nous apporter, si un danger se présentait nous n'allions pas le combattre pas un beau câlin plein d'amour.
Nous devrons nous battre, ni plus ni moins, quel que soit les sentiments de tendresse qui nous envahissaient ils ne changeraient rien.
Je ne voulais pas qu'on joue à devenir proche, qu'on prenne le rôle de personnes qui tiennent les uns aux autres dans le seul but d'éviter des éclats de sang.
Je ne voulais pas être déçu, abandonné, pas encore.
L'exemple de mon père me le présentait bien, la disparition des autres faisait moins mal quand on se maintenait distant avec eux. C'est horrible à dire, mais la douleur de ma dispute avec Jihoon et Joshua était bien plus dévorante que la mort d'un géniteur avec lequel je n'avais jamais fondé le moindre lien d'attachement. Son désintérêt quand j'étais enfant provoquait une plus grande souffrance, car à l'époque j'avais cherché à obtenir leur amour à lui et à ma mère. Quand on se détachait des gens, quand on attendait rien de leur part, alors il n'y avait aucune raison d'être blessé par leur départ, voilà la meilleure thèse sur laquelle je devrais m'appuyer.
Mon regard devia lentement vers ma droite et je rencontra le regard de Mingyu, occupé à me fixer sous l'écume d'un sourire nuageux. Nous nous tenions tout deux assit dans un canapé, affalé même, nos têtes reposé sur le haut des dossiers et visages vers le plafond. Tandis que je me perdais dans d'infinie pensée, lui n'avait pas cessé de me regarder, accompagné de cette même lueur délicate qui transpirait de ses pupilles.
Il ne fallait rien attendre des autres, mais s'ils nous donnent leur tendresse sans qu'on ne la demande, ni même ne l'espère, alors sera-t-on blessé ?
Est-ce que je souffrirais s'il détournait soudainement les yeux ?
- Dites... Vous comptez faire quoi après ?
La voix de Jeonghan résonna dans la pièce silencieuse et sembla éveiller plus d'un somnelant. C'était néanmoins avec douceur qu'il s'était exprimé, de son timbre apaisant qui laissa s'étendre une ambiance plus confortable entre les murs.
- Après quoi ? Demanda Junhui.
- Les études, Poudlard. Que ferez-vous une fois votre diplôme en poche ?
Le Serpentard leva un oeil plein de curiosité sur la salle, complément affalé sur un Seungcheol qui s'était pourtant installé dans un fauteuil destiné à une seule personne. Il n'avait pas poussé plus d'un bref soupir lorsque son ami s'était mit en tête de se servir de lui comme siège, sûrement habitué à ce que Jeonghan brise avec lui la proximité raisonnable avant l'ambiguïté.
Les secondes passèrent sans que personne ne réponde à sa question. Bien que tout le monde ai subtilement levé des yeux intéressés, on patientait tous à attendre le premier qui se lancerait.
L'avenir, voilà bien une question d'apparence simple et pourtant si complexe. Nos études à Poudlard nous ouvrent de nombreuses portes, mais savoir ce qui nous conviendrait vraiment reste toujours trop difficile à déterminer. La majorité des jeunes sorciers diplômé se dirigent vers la formation d'Auror, les prestigieux combattants du ministère, beaucoup de candidats pour peu d'élu réellement doué.
Le silence durang lequel nous nous regardions tous dans les yeux fut bientôt brisé par Mingyu qui, en se redressant, annonça:
- Mes parents tiennent une boutique dans laquelle ils vendent des fruits, légumes et plantes qu'ils cultivent eux-même, ma mère fait même des jus ou confiture et dans notre quartier ils sont plutôt réputé. Après mon diplôme j'irais les aider tout en continuant à me former en botanique, je compte ouvrir une annexe à leur magasin où je vendrais des plantes magiques, afin d'étendre leur clientèle jusqu'aux sorciers.
Face à ses plans d'avenir des sourires attendrit prirent place sur le visage d'une grande majorité, notamment ses amis qui s'empressèrent de vanter les mérites du commerce de la famille Kim qu'ils avaient déjà tous visité.
L'image de Mingyu travaillant à cultiver des plantes, aussi bien ordinaires que magiques, se matérialisa facilement à mon esprit. Je l'imaginais retourner la terre, planter des graines, arroser, être joyeux d'observer les feuilles se développer, cueillir leurs fruits et les faires goûter à quiconque viendrait s'y interresser. J'avais déjà pu remarquer ses grand talent en botanique, il portait aux plantes une attention toute particulière ainsi qu'une délicatesse qui effaçait toule malchance maladroite. S'il faisait cela toute sa vie alors sûrement serait-il comblé, il n'avait pas peur de plonger les mains dans la terre pour donner à la verdure magique toute leur plus belles vertus. Sûrement pourrait-il même monter un commerce réputé chez les sorciers.
Ça lui convenait bien, cet avenir semblait fait pour lui.
Mon imagination me montra de lui une image souriante, enveloppé dans des vêtements légers tâché de terre, des éclats de transpiration faisant scintiller sa peau. Il serait beau ainsi, magnifique même, un homme bien loin de l'image du jeune Gryffondor maladroit, et je détournais le regard alors que le rouge me montait au joue.
Tu vas trop loin Wonwoo, arrête de penser, juste quelques secondes afin d'éteindre la chaleur sur ta peau.
- Et toi Jeonghan, tu comptes faire quoi ? Demanda Mingyu.
Sur le visage du Serpentard se glissa une expression malicieuse que nous lui connaissions si bien, tandis qu'il se redressais quelque-peu afin de planter son doigt sur la joue de Seungcheol.
- C'est très simple, ce garçon va devenir l'un des plus grand joueur de Quidditch du pays, et je serais son manager. Il joue, moi je gère sa carrière et nos sous, rien de plus parfait.
Personne ne fut bien surpris par cette annonce, c'était du Jeonghan tout craché. Il comptait passer sa vie sans faire le moindre effort, profiter de l'argent que Seungcheol gagnerait, l'encourager et le suivre comme déjà il le faisait si bien, sans jamais se fatiguer. Une existence de tranquilité offerte par l'effort d'un autre, dit ainsi ça pourrait paraître l'attitude d'un dangereux profiteur, et pourtant tout à fait ordinaire et logique pour le duo qu'ils formaient.
- Miser ton avenir sur la réussite de Seungcheol c'est risqué, qui te dis qu'il sera engagé dans l'équipe nationale ? Demanda Joshua, dont le visage se tordait d'une expression méprisante.
- Il sera engagé !
- Je serais engagé !
Quelques rires se firent entendre suite à cette réponse commune des deux Serpentard, placé avec un sourire confiant pour Jeonghan et une expression déterminé pour Seungcheol. Aucun d'eux ne doutait que leur avenir se déroulerait ainsi, et il suffisait d'apercevoir le feu dans leurs yeux pour se défaire de toute incertitude.
Leur futur sera celui-ci ou rien, un duo pareil ne pouvait que se diriger vers la plus franche des réussites sans jamais connaître la moindre once d'échec.
- Toi Joshua je suis prêt à parier que tu comptes travailler au Ministère, soit dans le département de la Justice ou celui des Mystères, clama Jeonghan, penché en avant vers le Serdaigle.
Celui-ci afficha un rictus hautain en croisant bras et jambes sur le fauteuil qu'il partageait avec Jihoon, puis annonça :
- Au Ministère effectivement, mais au département des accidents et catastrophes magiques. Dans la gestions des accidents concernant des moldus plus particulièrement, afin de préserver le secret de la magie.
- Et bien, t'as déjà une idée bien précise de ce que tu comptes faire.
- Contrairement à certain j'y réfléchis sérieusement, je ne compte pas passer ma vie a me tourner les pouces.
Le sourire de Jeonghan s'agrandit face à cette attaque directe de Joshua sur sa personne, il se permit même un clin d'oeil provocateur dans sa direction, avant de dévier son regard de fouine vers Jihoon. Ce dernier sembla hésiter un peu, même s'il se maintenait droit à l'allure confiante je l'aperçu se tendre.
À passer du temps avec lui et Joshua je finissais par bien les connaître, trop à mon goût. Et j'eu envie de me giffler en constatant que je posais sur eux des yeux trop attentif.
Le regard de Jihoon passa rapidement sur le piano qui trônait toujours fièrement au centre de la pièce, puis il poussa un maigre soupir avant de répondre:
- Je ne sais pas encore exactement, mais je suis plutôt doué en potion alors je me renseigne sur les métiers lié à cette pratique. Professeur c'est pas mon truc, mais travailler à créer de nouveaux mélanges pourrait être intéressant.
Effectivement ça lui correspondrait bien, un métier avec des manipulations minutieuses et un travail assidu. En bon Serdaigle il mènerait une carrière sérieuse, peut-être pleine de mérite s'il parvient à former de nouvelles potions, mais dans une certaine tranquilité.
Personne ne peinait à l'imaginer là-dedans, mais j'avais la virulente impression qu'il manquait quelque-chose.
En y repensant, il travaillerait pour gagner des sous, accomplirait tâche sur tâche sans réelle passion, sans la flamme qui séjournait dans les yeux de Seungcheol quand il exprimait son avenir rempli de Quidditch.
Il manquait quelque-chose, et ce fut Soonyoung qui exprima tout haut mon impression.
- Et le piano ?
Tout les regards se tournèrent vers le Serpentard, installé à même le sol avec Seungkwan et Hansol, qui fixait son ami d'enfance sans aucune pointe sombre dans les pupilles.
C'était là première fois que je le voyais s'adresser à lui autrement que pour de la provocation, l'éclat d'une dispute ou encore avec une voix sertie de venin.
- Le piano ? Répéta Jihoon.
- Tu es doué, tu aimes ça, tu ne veux plus tenter une carrière dans la musique ?
Je constata que le corps de mon camarade Serdaigle se tendait davantage, qu'il jeta un nouveau coup d'oeil vers l'instrument avant de s'en revenir à Soonyoung. Un sourire se traça sur ses lèvres, légèrement dépité mais sincère.
C'est comme si plus aucun souffle ne s'élevait dans la pièce toute entière, il s'agissait bien de la première fois qu'on assistait à une discussion calme entre ces deux-là, chargé de bienveillance, sans amertume ou rancoeur. Jihoon souriait à Soonyoung, je crois que de tout les miracles c'est celui qu'on pensait le plus irréaliste.
Alors il s'était vraiment réconcilié ? Bien malgré moi, un sentiment soulagé s'établi dans ma poitrine.
- C'était un rêve de gamin, j'aime jouer mais je ne suis pas assez doué pour devenir un professionnel. Cela peut rester un passe-temps, comme toi avec la danse, lâcha le Serdaigle, un haussement d'épaule associé à ses paroles se voulant détaché.
Soonyoung afficha une petite moue, visiblement peu d'accord avec les dires de son vis à vis. À vrai dire je pense que nous étions tous du même avis sur la question, pour l'avoir vu à l'œuvre nous savions que Jihoon possédait un talent inné, s'il décidait de s'y concentrer alors peut-être pourrait-il devenir un grand pianiste.
- Mais assez parlez de moi, explique plutôt à toute cette bande de curieux ce que tu comptes faire de ton avenir.
Il fit vers le Serpentard un geste vif de la main, nous invitant à détourner notre attention vers celui-ci.
- Je veux travailler dans la Magiezoologie, lacha alors Soonyoung.
Un air un peu gêné se présentait sur son visage sous nos regards surpris, même si personne ne le clama haut et fort nous avions sûrement tous du mal à l'imaginer exercer un métier lié aux animaux magiques, où aux animaux tout court d'ailleurs. Sa réputation dénotait fermement avec cette idée, et puis c'est un métier qu'on accordait bien plus souvent aux Poufsouffles.
- Soonyoung est doué avec les animaux, il connaît bien leurs comportements et sait établir un vrai lien avec eux. Il passe beaucoup de temps à questionner Hagrid et est même ami avec Miss-Teigne, intervint Seungkwan, une main posé fièrement sur l'épaule de son ami.
Soonyoung se laissa vêtir d'un sourire plus confiant en hochant la tête. J'imaginais difficilement qu'on puisse être ami avec la petite chatte de Monsieur Rusard, tout le monde déteste cet animal et elle semble détester tout le monde en retour, jusqu'à cracher sur quiconque fait quelque-chose d'un petite peu dérangeant.
- Je veux me perfectionner dans le soin aux animaux magiques plus précisément, mais pour ça il faut faire de longues études.
- Avec un peu de persévérance tu y arriveras, c'est le principe même des Serpentard ! On sait ce qu'on veut et on va le chercher. À ton tour Seungkwan, que vas-tu faire de ta vie ?
C'est dans un tape pleine d'encouragement que Jeonghan affirma cela, pour une fois aucune lueur de moquerie ne semblait souffler parmi ses paroles et il posa sur Seungkwan ce même regard rempli d'intérêt.
Le voir aussi investi semblait étrange, lui qui d'habitude ne s'intéressait aux autres que dans l'unique but d'une taquinerie bien placé. Était-ce à cause de la prophétie ? Peut-être prenait-il très au sérieux les paroles du livre.
Il n'était pas le seul d'ailleurs, un vent de bienveillance séjournait dans cette pièce tenu secrète par nous treize seulement. Habituellement déjà quand on se tenait ici une paix provisoire s'établissait entre nous tous, mais aujourd'hui cela semblait différent.
Ce n'était plus seulement l'ambiance vaporeuse de cet endroit qui instaurait ce calme, mais mes camarades tous réellement envieux de passer outre les préjugés pour se parler à cœur ouvert, comme le désirait visiblement la fameuse prophétie.
- Je veux travailler dans le journalisme, annonça Seungkwan.
- Mais encore ? Je suis sur que tu as réfléchi plus loin que ça.
Sous le regard insistant de Jeonghan le garçon paru gêné et hésitant, il tripota nerveusement ses doigts avant d'ajouter:
- J'aimerais monter mon propre journal, un peu comme la Gazette des sorciers mais avec moins de gros titres à scandale dans l'unique but de vendre, je veux un côté plus authentique... Plus humain.
- C'est un beau projet, lâcha Junhui.
Sur le visage du Gryffondor un sourire sincère s'étendait, ce qui paraissait plus surprenant encore que la bienveillance de Jeonghan. J'en viens à me demander si nous n'avions pas plongé dans un monde parallèle, tout mes camarades semblaient avoir tant changé en l'espace d'un mois que ça frollait le miracle.
Je me souviens encore de notre première séance de ménage à la bibliothèque, chacun reclu dans son coin et une tension certaine entre une majorité. Qu'est-ce qui avait changé ? Quand avaient-ils tous changé ? Et moi, avais-je changé aussi ?
Mon regard vacilla vers Mingyu qui posait sur son meilleur ami des yeux chargé de fierté. Il sembla sentir que je le fixais puisqu'il se tourna soudainement vers moi et se mit à sourire davantage, son visage à une proximité telle du mien qu'autrefois j'aurais été prit d'une vague de panique.
Pourtant il n'y avait que du confort qui me remplissait la poitrine, un sentiment agréable qui s'en alla infecter mes lèvres qui s'étirèrent doucement.
Autour de nous la conversation continuait, mais je crois que seulement une partie de moi s'y interressait. Le reste de ma personne se concentrait sur Mingyu, sur ses yeux et son sourire, sur l'impression de bien-être qui étreignait ma poitrine.
- Junhui toi tu veux être Auror n'est-ce pas ? Tu as typiquement l'allure d'un type qui se dirige vers cette voie si populaire, affirma Jeonghan.
Le Gryffondor ne tarda pas à acquiescer, un métier qui l'intéressait depuis sa première année à Poudlard déclara-t-il. Personne n'en fut étonné et nombreux d'ailleurs furent ceux qui affirmaient que ça lui conviendrait très bien. L'attention se tourna ensuite vers Seokmin qui annonça joyeusement son envie de devenir professeur, à son diplôme il comptait parcourir le monde pour se perfectionner et ensuite reprendre le poste du professeur Binns afin d'enseigner l'histoire de la magie, ce cours qui procurait à tous un sentiment d'ennui total. Le Poufsouffle voulait donner à cette discipline un goût nouveau, plus passionnant et intéressant, et ce n'était pas l'enthousiasme qui manquait face à son projet.
- Je compte travailler au département des affaires étrangères du Ministère, plus particulièrement dans les relations politico-magique entre la Chine et la Corée, déclara ensuite Minghao.
Son choix laissait tout le monde sans voix, certes ça lui convenait bien et il pourrait ainsi être en lien direct avec son pays d'origine, mais nombreux étaient ceux qui ne l'imaginaient pas si ambitieux et confiant.
Par la suite Hansol annonça qu'il ne savait pas encore quel métier l'interressait et Chan le rejoignit sur cette position. Ils ne répondirent pas vraiment quand les autres leur proposérent des idées de métier par dizaine.
En y repensant ils s'étaient tout deux exprimé avec des lueurs de tristesse dépité dans la voix, mais également un détachement assuré, comme s'ils n'avaient jamais réellement réfléchi à la question.
J'allais lâcher le regard de Mingyu pour m'en allez les observer, intrigué par cette impression, mais Jeonghan me figea dans ma lancé en demandant:
- Et toi Wonwoo ?
Tout les regards se pressèrent contre moi et le flot de panique que j'avais été bien content de ne pas ressentir plus tôt revient à la charge pour retourner mon estomac. Mon esprit se melangea et déposa sur ma langue des mots que je ne savais plus comment remettre en ordre, la foudre du stress qui poussa les battements de mon coeur à s'accélérer. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti une crise de peur comme celle-ci, où mon corps perdait le contrôle et se petrifiait, tandis que je tentais intérieurement de mettre de l'ordre dans ma tête désorganisé.
Calme-toi Wonwoo, ça ne sert à rien de paniquer comme ça, c'est juste une stupide question, tu connais la réponse en plus. Calme-toi et répond, les secondes s'écoulent et tu as l'air d'un idiot.
Mes insultes contre moi-même n'aidait pas vraiment à améliorer ma situation. Par réflexe mon regard tomba sur Jihoon et Joshua, qui me fixaient avec des traits se muant petit à petit sous l'inquiétude. Ils semblaient hésiter à intervenir et leurs yeux se faisaient plein de question pour moi, comme s'ils demandaient silencieusement la permission de parler à ma place. Ils pourraient très bien le faire, exprimer mes projets d'avenir et me sortir de cette situation. Je m'appreta d'ailleurs à leur faire un signe de tête pour qu'ils prennent toute l'attention que eux, mais les doigts de Mingyu vinrent soudainement se serrer aux miens et je me détournais de mes camarades Serdaigle pour placer mon visage face au sien.
Il souriait toujours, sans le moindre signe d'inquiétude ou d'impatience sur le visage, juste cette même lueur tendre dans ses yeux à chaque fois que je les croisais.
- Mes parents... Enfin, ma mère aimerait que je sois Ministre de la magie, lachais-je alors.
Je fus moi-même surpris de m'être exprimé sans tremblement, sans mélanger mes paroles ou murmurer au point qu'on doive se pencher pour m'entendre. Un sentiment de fierté m'envahit, raffermi par les lèvres de Mingyu qui s'étirèrent davantage.
- D'accord, mais toi qu'est-ce que tu veux vraiment faire ?
La question de Seungcheol pouvait sembler banale, mais je la sentis qui heurtait ma poitrine et faisait taire en moi toute les pensées folles qui se mélangeaient.
Qu'est-ce que je voulais vraiment faire ?
- J'en sais rien, avouais-je.
Pas Ministre en tout cas, voilà la seule certitude qui me venait. Comment pourrais-je prétendre à un rang si haut dans la société alors que j'avais déjà tant de difficulté à m'exprimer naturellement devant douze jeunes hommes de mon âge ? Ça c'était le rêve de mes parents, de mon père surtout qui n'avait jamais réussi à obtenir ce rang si prestigieux.
Mais à côté je n'avais jamais prit le temps de réfléchir à une autre voie qui me conviendrait mieux. En quoi étais-je doué ? Cette question ne faisait parvenir aucune réponse.
- Tu lis beaucoup alors tu pourrais travailler dans une bibliothèque, ou dans les archives si tu veux vraiment un poste au Ministère. Un truc simple et qui te plaît, faut pas se casser la tête avec ces choses là, affirma Jeonghan.
- C'est quand même notre avenir, bien sûr qu'il faut un minimum se casser la tête.
Le Serpentard leva les yeux au ciel à l'intervention de Joshua, avant de lâcher:
- L'avenir c'est toujours pour plus tard, ça doit rester dans un coin de notre tête mais si ça en vient à prendre toute la place alors quand est-ce qu'on vit au juste ?
Quand est-ce qu'on vit ? Qu'est-ce que tu veux vraiment faire ? Ces deux questions résonnèrent à l'unisson dans mon esprit et je me reculais de nouveau dans le canapé, le visage porté vers le plafond.
J'aimerais juste que le temps se fige et qu'ainsi s'envole toute obligation de penser à l'avenir, qu'il souffle avec lui tout les tourments et les problèmes.
- On a toujours besoin de main dans le commerce de mes parents, si après ton diplôme tu ne sais pas quoi faire je te donnerais volontier le poste que tu veux.
Finalement se fut le murmure de Mingyu qui créa le vent nécessaire pour emporter des angoisses, et mes yeux vinrent encore s'ancrer dans les siens affilié à son légendaire sourire et ses joues saupoudré de rouge.
- Je ne suis pas doué avec les plantes, soufflais-je.
- Je t'apprendrai.
Mon cœur battait de nouveau avec intensité quand je relevais le visage vers le plafond, mais cette fois sans frénésie étouffante, juste serrer dans un flot de douceur. Et je restais immobile, le Gryffondor toujours à mes côtés tandis que les discussions s'enchainaient autour de nous.
Ça ne fut que quand la fin des deux heures sonna, nous poussant à nous lever dans des soupirs chargé de paresse et de déception, que je constata que ma main était resté enlacé à celle de Mingyu
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