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~Wonwoo~
Mingyu ne remarqua pas tout de suite mon entrée dans l'infirmerie, le regard pensif vers la fenêtre et le visage vide d'expression. Contrairement à lui, Junhui m'avait bien vu, il posait sur moi des yeux plein de surprise, comme si un événements incroyable se produisait sous ses yeux, puis exprima un sourire qui semblait rempli de sous-entendus dont je ne parvenais pas à être complice. C'est ensuite dans une démarche discrète et rapide qu'il me passa à côté et s'empressa de quitter la pièce, me laissant seul en compagnie de son meilleur-ami.
Ce dernier semblait perdu dans ses pensées, d'intenses et prenantes réflexions, j'hésita à l'en sortir bien que mes pieds me menaient droit vers lui.
Son bras était immobilisé contre son torse, certainement en pleine réparation accéléré par les pouvoirs de madame Pomfresh, et la vision de cette blessure me retourna l'estomac. La scène de sa chute et l'écho de son os qui se brisait contre le sol résonnait en moi, quand son corps s'était écrasé sur l'herbe j'avais bien cru que mon cœur allait s'arrêter.
Dans un geste lent et discret je me laissa tomber sur la chaise tourné vers son lit, les lèvres toujours closes malgré les multiples paroles qui demandaient à se prononcer.
Mais je resta silencieux, comme un mon habitude, de longues minutes jusqu'à ce qu'enfin Mingyu remarque ma présence. Dans un sursaut il se tourna vers moi, surpris de ne pas avoir constaté mon arrivé, et afficha un sourire enjoué dont lui seul avait le secret.
- Salut, souffla-t-il, bien trop bas par rapport à son ton de voix ordinaire.
Je resta silencieux à l'observer, la gorge complètement serré et incapable d'exprimer quoi que ce soit. Mingyu me souriait, néanmoins je lisais de fins éclats de tristesse dans ses yeux.
- Je suis désolé, tu avais dit que tu ne voulais pas que je me blesse et c'est arrivé. J'ai pourtant fait attention, mais il faut croire que je suis en quelque-sorte maudit.
Son sourire fondait dangereusement, la mauvaise émotion dans ses yeux semblait prendre du terrain et s'étendre à l'ensemble de son visage.
Je n'aimais pas le voir ainsi, je préférais largement le Mingyu joyeux et rempli d'enthousiasme.
- J'aurais aimé que ça se déroule autrement, on va pas se mentir c'était nul. J'ai honte de mon équipe, je suis désolé de t'avoir proposé de venir à un match aussi râté.
- Tu as bien joué.
Les mots sortirent tout seul, dans un sourd murmure. J'ignorais quoi lui dire d'autre, je n'avais même pas l'impression de bien le réconforter.
Et pourtant la fonte de son sourire cessa subtilement, j'aperçu de faibles éclats de bonheur qui refaissaient leur apparition sur ses traits.
- Tu trouves ?
J'hocha la tête et tenta d'étirer joyeusement mes lèvres à mon tour, mais il me sembla que mon expression tenait plus de la grimace que d'un sourire agréable.
Mais ça sembla combler Mingyu puisqu'il se tourna complètement vers moi, malgré son bras blessé il s'installa en tailleur dans un geste vif. Cette position lui donnait l'air d'un enfant, un très grand enfant.
- J'ai vraiment fait de mon mieux ! Je voulais que ce match soit palpitant à regarder malgré tout ! Et puis Serpentard ont vraiment bien joué, Chan aussi était impressionnant. Certes mes équipiers ontvraiment été nul mais il y a quand même du bon à tirer de tout ça, et puis on peut dire que je suis baptisé au Quidditch maintenant ! Clama-t-il en présentant son bandage.
Je restais septique quant à cette dernière affirmation, même si je n'étais pas sans ignorer les aléas parfois violent de ce jeu je ne trouvais pas très agréable de savoir que les joueurs puissent être si violemment blessé.
Mais au moins Mingyu semblait moins triste, je n'avais pas fait grand chose pour ça mais je me sentais soulagé.
- Évite quand même de te retrouver dans cet état a chaque fois, murmurais-je, une moue se formant sur mes traits bien malgré moi.
- C'est promis !
Un sentiment attendrie brula ma poitrine, bien trop férocement pour que je demeure incapable d'afficher cette tendresse sur mes traits.
Nous nous fixions, lui et moi, c'était bien la première fois que je maintenais un contact visuel aussi long avec Mingyu, ou même avec quelqu'un en général. Étrangement je ne sentis aucun embarras, aucune panique, aucune vague d'anxiété qui hurlerait en moi de fuir très loin.
"Ce match, il était surtout important pour Mingyu parce-que tu étais là"
Les paroles de Jeonghan roulaient en boucle dans mon esprit, j'ignorais ce que je devais comprendre exactement, mais ça me terrifiait autant que ça faisait frétiller mon estomac.
- En fait... Je parle de moi mais c'est assez irrespectueux de ma part... J'ai pas eu l'occasion de te voir seul ces derniers jours alors je ne t'ai même pas souhaité mes condoléances par rapport à ton père.
Sa lumière joyeuse diminua d'un seul coup, alors qu'il posait désormais sur moi un air de chiot abattu. L'évocation de mon père fit naître une boule dans ma poitrine qui évinça toute la chaleur qui me recouvrait.
- J'imagine que c'est un moment difficile pour toi, je suis désolé de pas avoir été très présent à cause de mes entraînements... Mais si tu as besoin de quoi que ce soit je suis là, même si c'est pour un truc minime.
Il avança une main hésitante dans ma direction, comme s'il souhaitait la mêler à la mienne, mais se rétracta à la dernière seconde alors que ses joues prenaient un faible teinte rosée.
Une pointe de frustration me gagna, mais je la repoussais bien loin en moi et tenta un nouveau sourire.
- Tu n'as pas à t'inquiéter.
- Évidemment que je m'inquiète, c'était ton père et tu dois être triste. Je voulais vraiment venir te voir mais tu... Étais toujours avec Jihoon et Joshua...
- Mais tu peux venir même s'ils sont là.
Ce fut à son tour d'exprimer une petite moue, qui lui donna soudainement l'air d'un gamin à qui on refusait un jouet.
- Je préfère quand on est juste tout les deux..
Mes sourcils s'élevèrent d'eux-même et je sentis mes doigts se crisper les uns contre les autres.
- Juste tout les deux ? Répétais-je, croyant avoir mal compris.
- Oui, parce que...
Mingyu se coupa, la bouche entrouverte, et secoua vivement la tête en marmonnant des mots qui me furent incompréhensible. Je cru décelé un "quel idiot" mais j'ignorais si cette insulte m'étais dédié ou tourné vers lui-même.
Finalement il reposa ses yeux sur moi, des yeux triste avec un sourire plein de compassion.
Pas de la pitié, comme j'avais pu régulièrement en croiser depuis l'attaque au Ministère, mais une compassion pleine de tendresse, esquissé par cette étrange lueur d'affection qui sillonnait toujours les yeux de Mingyu.
- Je suis désolé, je devais pas me plaindre comme ça. Tu as le droit d'être avec Jihoon et Joshua, j'ai rien à dire là-dessus, en plus c'est très bien que tu ai été en bonne compagnie ces derniers jours. Je n'aurais pas dû dire ça, c'est très maladroit de ma part alors que tu as plein d'autres choses à penser.
- Tu n'as pas à être désolé, lui soufflais-je, le coeur au bord des lèvres.
- Bien sur que si, je te fais part de mes états d'âme alors que tu traverses quelques-choses de très difficile. Je n'ose même pas imaginer ce que ça fait de perdre son père, et moi je suis là à retourner le couteau dans la plaie.
J'ouvris doucement la bouche mais ne trouva rien à lui répondre. Habituellement il y avait trop de mot dans mon esprit, une tempête de phrases, de sentiment et d'impression que je devais trier avant d'en trouver une adéquate à sortir. Souvent je n'en exprimait aucune car la tempête se trouvait submergé par la peur, je restais tétanisé et me figeais.
Mais à cet instant il n'y avait aucune tempête, aucun mélange désagréable qui m'effreyais et me poussait à concerver une attitude de mutisme. Je ne sentais que le vide en moi, un vide sans panique.
C'était peut-être ça le plus effrayant.
- Mon père... Je n'en étais pas si proche.
Les mots sortirent sans que je ne les réfléchisse avant, sans même que je ressente leur poids sur ma langue. Ils glissèrent entre mes lèvres pour rejoindre l'attention de Mingyu toute convergé dans ma direction.
Habituellement ça me faisait peur, des yeux planté sur moi ça me terrifiait, mais avec lui c'était différent.
Ça me mettait un peu mal à l'aise, mais je ne ressentait aucune peur. Mingyu était le seul dont j'avais toujours toléré la présence, parce-qu'il avait quelque-chose de rassurant.
- J'ai pleuré après sa mort, mais c'est pas vraiment sa mort que j'ai pleuré... Quand j'ai apprit son décès j'ai eu le sentiment d'apprendre le décès d'une vague connaissance... Je crois... Qu'en fait pour moi mon père a toujours été un inconnu. Je n'ai aucun souvenir joyeux en sa compagnie, seulement des moments où il me disait de travailler dur, et il ne s'intéressait à moi que pour connaître mes résultats scolaires.
La main de mon vis à vis refit le même trajet que plus tôt, mais cette fois avec une finalité puisqu'elle se déposa sur la mienne. Ce fut un geste simple et si banal, qui pourtant provoqua un long frisson sur l'étendu de mon épiderme.
Ce contact paraissait si minime, mais il fit remonter en moi des souvenirs centrés sur la solitude. De toute mon existence personne n'avait jamais prit le temps d'agir affectueusement avec moi, pas même mes propres parents. En réalité, la toute première personne à m'avoir tenu la main était ce même garçon qui se trouvait devant moi.
Sûrement était-ce pour ça que je me sentais si rassuré par sa présence, lors du trajet vers notre première année dans cette école Mingyu avait déjà enroulé ses doigts aux miens. À l'époque ça m'avait parut à la fois étrange et exaltant, puisque personne ne m'avait jamais prit la main avant.
Une pensée un peu absurde fit son apparition dans mon esprit, je me demandais soudainement ce que ça ferait de partager une étreinte avec lui. Le soir après l'annonce du décès de mon père Jihoon et Joshua m'avaient prit dans leurs bras pour me réconforter, et cette enlaçade avait quelque-chose d'amicale ou de presque fraternelle, une nouveauté complète pour moi.
Avec Mingyu ça serait différent, je le sentais, je ne savais juste pas à quelle nuance.
- C'est la première fois que tu me parles vraiment de toi, murmura le Gryffondor.
Ses lèvres frémissaient, comme s'il hésitait entre présenter un sourire ou maintenir une expression peiné.
- Je sais pas vraiment pourquoi je te dis tout ça, je veux pas t'embêter avec mes histoires.
- Ça m'embête pas du tout ! Je suis heureux que tu te confie à moi.
Enfin il osa laisser son visage exprimer autre-chose que de la tristesse, mais ça ne fut pas pour de la joie ou encore du bonheur. Derrière son sourire je lisais encore cette expression pleine de douceur, d'une affection pure qu'on ne voyait que chez lui.
- Si tu veux parler, n'importe quand et de n'importe quoi, je suis là pour t'écouter ! Ou même si tu veux juste rester silencieux avec de la compagnie, je suis toujours disponible pour toi !
Il mêla plus fermement ses doigts aux miens, et je sentis les brèches d'un sourire qui luisaient en moi.
- Merci, c'est gentil, soufflais-je.
- Je fais pas ça pour être gentil, je fais ça parce-que je veux être là pour toi. Dans le fond c'est un peu égoïste... Quoi que j'en dise ça ne me plaît pas de te voir tout le temps collé à Jihoon et Joshua.
Sa moue boudeuse reprit le dessus, accompagné d'une certaine gêne qui colora ses joue d'une faible poussière rougi. Sa peau devient moite contre la mienne, je ne comprenais pas vraiment sa réaction, ni la raison pour laquelle il me disait ça.
Enfin si, je comprenais en partie, il faudrait être un pur idiot pour ne pas saisir ce qu'il sous-entendant par là, mais je peinais à me rendre compte de ce qu'il insinuait.
Je ne voulais pas en entendre plus, le flot d'angoisse revient me bercer, et pourtant je murmurais:
- Pourquoi ?
Il évitait soigneusement mon regard, le visage devenu cramoisi et les mains pourtant toujours fermement serrées aux miennes.
- Tu te souviens de notre première année ? On s'était retrouvé tout les deux dans la même cabine du Pouldard Express, lâcha-t-il, après un faible moment de latence.
Évidemment que je m'en souvenais, ce moment restait gravé dans ma mémoire comme une image précieuse à concerver. Ça avait été la première fois que j'adressais réellement la parole à un garçon de mon âge, que je rencontrais une personne née dans le monde moldu et, surtout, la première fois que j'avais eu la sensation d'être en présence d'un ami. Même si ce fut court cette expérience m'avait offert une saveur que je ne connaissait pas, la joie d'une complicité qu'on me déconseillait depuis ma plus tendre enfance... Qu'on me déconseillait encore maintenant.
Je hochais la tête et tenta de saisir le regard vacillant de Mingyu. Je trouvais presque ironique de constater que, pour une fois, c'était moi qui cherchait à créer un contact visuel avec quelqu'un.
- On a parlé pendant si longtemps, c'était comme une bulle dans laquelle personne d'autre que nous ne pouvait pénétrer. J'avais adoré ça, ce moment privilégié entre toi et moi, et je regrette que nous n'ayons pas pu lui donner plus de consistance par la suite. J'étais si excité de tout découvrir avec Junhui lors de ma première année que j'en avais oublié ce garçon si gentil et doux qui m'avait enseigné tout ce qu'il savait sur le monde magique, qui m'avait réconforté sans même s'en rendre compte. C'est dommage que nous n'ayons pas été dans la même maison, ça aurait été plus facile pour se parler, mais nous nous sommes à peine croisé à cette époque... en fait j'ai même aucun souvenir de toi en première année...
Ça aussi je m'en souvenais, bien que j'aurais préféré oublier ce goût amer de solitude et de tristesse que j'avais pu ressentir. Après que chacun ait été placé dans une maison, Gryffondor pour Mingyu et Serdaigle pour moi, nous ne nous étions pas une seule fois adressé la parole. Pourtant moi je l'avais souvent aperçu, ce fils de Moldu avec qui j'avais partagé un trajet vers Poudlard, en compagnie de Junhui ou encore d'autres amis qu'il s'était fait à une rapidité monstre. Je n'avais pas osé l'aborder, lui ne semblait même pas faire attention à ma présence, et c'est ainsi qu'un écart abyssale s'était forgé entre lui et moi.
Lui il s'éclairait de plus en plus, se fondait dans la masse et devenait un être souriant vers qui les regards se tournaient, tandis que je m'effaçais, me faisais oublier de tous et ne captais plus aucun regard, pas même le sien.
- Je me dis que j'ai été ingrat à cette époque, tu en avais beaucoup fait pour m'aider et moi je ne t'ai plus adressé la parole de l'année. J'étais stupide, et je ne m'en suis rendu compte qu'à la fin de cette première année... À la toute toute fin, lorsque nous sommes tous retourné dans le train.
Mingyu me fit sursauter en relevant subitement la tête. Son visage demeurait poudré de rouge, ses yeux rempli d'embarras mais, de nouveau, je lisais sur ses traits cette braise de tendresse pleine d'affection.
- Je m'en souviens comme si c'était hier, j'entrais tout juste dans le train et m'étais placé dans une cabine avec mes amis. J'ai regardé par la fenêtre les derniers élèves qui embarquaient et c'est là que je t'ai revu. Tu étais à la toute fin de la file, tu avais grandi en un an mais tu semblais si maigre dans ta cape, et il y avait un livre serré contre ta poitrine. Tes cheveux aussi avait poussé, ils te retombait juste à la base du cou et tu portais les mêmes lunettes qu'aujourd'hui... Tu paraissais vouloir te faire tout petit et tout discret, personne ne te voyais... À part moi.
Mon cœur se mit à trembler, je le sentais qui bourdonnait dans ma poitrine à mesure que mon estomac se serrait. L'angoisse grandissait en moi, associé à sa bonne ami la panique, mais je ne fis rien pour les repousser l'une et l'autre.
Ni pour repousser Mingyu, qui s'avançait petit à petit vers moi.
- Je me suis souvenu de toi à cet instant, j'ai culpabilisé de ne pas t'avoir parlé de l'année, je me suis demandé ce que tu avais bien pu faire ou vivre et... Je me suis surtout rendu compte que mon cœur battait très très vite en te voyant.
Tout en murmurant ses paroles il maintenait une distance respectable entre nous, malgré tout bien plus proche et intime que toute les proximitéd qui avaient pu nous enlacer. Mon corps entier s'était mit a trembler, je savais ou est-ce que cette discussion allait mener, j'ignorais s'il y avait du bonheur sous cette couche poisseuse de peur qui grimpait en moi.
J'avais à la fois l'impression qu'on redevenait les deux enfants perdu isolé dans une cabine de train, dans une bulle loin de tout. Et en même temps les paroles de mes parents fusaient dans mon esprit, toute leurs préventions sur l'amitié ou l'amour, toute les fois où ils m'avaient interdit de connaître l'un ou l'autre, soi-disant que ça me déconcentrerais.
- Je m'étais promis de n'en parler qu'à la fin de notre scolarité, quand tu aurais le temps de penser à autre chose qu'aux études qui sont si importante pour toi. Mais tout à l'heure je me suis rendu compte que... Que je ne sais même pas si j'aurais vraiment le temps de le faire plus tard. Quand je suis tombé j'ai vu ma vie défiler devant mes yeux, littéralement, je ne me suis jamais sentit aussi proche de la mort et... Avec tout ce qu'il se passe, le retour de Voldemort et les attaques de plus en plus fréquente des Mangemort, je pense que je ne devrais pas garder pour moi des choses qui ne pourront peut-être pas être dites dans le futur.
Il se rapprocha encore, bien trop près, sûrement à tout instant pourrait-il tomber du lit. Mais sa franche maladresse semblait l'épargner puisqu'il tenait sur le rebord dans un équilibre précaire, le regard ancré dans le mien et le visage si proche que je sentais son souffle sur ma peau.
Ce qu'il disait ne me plaisait pas, je n'avais pas envie d'imaginer un futur désastreux dans lequel l'un ou l'autre pourrions disparaitre. Je ne m'étais moi-même que trop récemment rendu compte d'à quel point les vies étaient fragiles, voir que Mingyu le pensait aussi ne faisait qu'augmenter la terreur.
- Je suis jaloux de Jihoon et Joshua, parce-qu'ils sont devenu proche de toi trop rapidement, parce-qu'il te tienne constamment compagnie à ma place, parce-qu'ils te regardent et te parle, tout simplement... Avant il n'y avait que moi qui le faisais, c'est égoïste je le sais, mais j'aimais être le seul à te voir et à prendre soin de toi...
Il baissa les yeux, le temps d'un bref instant, pour observer nos mains mêlés. Un sourire qui semblait le mélange d'une lueur ému et dépité prit place sur ses lèvres, avant qu'il ne relève vers moi un visage bien différent.
La tendresse était toujours présente, plus que jamais d'ailleurs, intense et douce à la fois.
- Je suis amoureux de toi Wonwoo, murmura-t-il finalement.
Le flot conséquent qui embrumait mon esprit se figea, de mes réflexions hasardeuse à tout les souvenirs des préventions de mes parents, tout sembla disparaître pour ne laisser qu'un vide abyssale.
Jamais auparavant il n'y avait eu un tel silence en moi, une telle absence de pensée et surtout de panique.
C'était comme si, en une seule phrase, Mingyu avait aspiré un poid douloureux qui obstruait mes sens, ne persistait plus qu'un espace de légèreté infinie, ainsi qu'une angoisse chaude et gluante.
Au fond je le savais, depuis longtemps déjà je connaissais l'affection bien particulière qu'il plaçait sur moi. Pourquoi chercherait-il autant ma compagnie sinon ? C'était pourtant étrange de l'entendre de sa bouche, moi qui me persuadait que je me faisais des idées, qu'il était juste assez généreux pour me supporter, que si attirance il y avait cela lui passerait vite.
Je ne comprenais juste pas ce qui pouvait lui plaire en ma personne, je n'étais pas très intéressant, ni vraiment drôle, beau ou encore charismatique. Juste banal, trop banal, invisible.
Mingyu méritait bien mieux.
- Tu n'es pas obligé de me rendre mes sentiments, ni de répondre quoi que ce soit d'ailleurs. Je voulais simplement que tu le saches... S'il m'arrivait quoi que ce soit je ne voudrais pas regretter de ne jamais t'avoir fait part de ce que je ressentais pour toi.
- Arrête de dire ça.
Ce fut à son tour de se figer alors que ma voix était ressortit bien plus forte que je ne l'aurais pensé. Même s'il avait raison en affirmant que le futur était incertain je préférais éviter de penser qu'il pourrait lui arriver malheur.
Il venait de me lancer ses sentiments à la figure, de mettre un bordel monstre en moi tout en creusant un vide qui m'était inconnu, après ça il n'avait pas le droit de penser à disparaitre.
- Wonwoo, je...
- KIM MINGYU !
Le hurlement accompagné de la porte qui s'ouvrait dans un battement bruyant nous fit tout deux sursauter, et j'eu le réflexe de rattraper Mingyu qui manqua de tomber du lit. On s'éloigna dans la seconde, comme deux enfants prit au fait d'un bêtise, alors que tout un groupe d'élèves de Gryffondor accourait dans la pièce.
L'un d'entre eux, que je reconnu comme Kim Taehyung, lui sauta littéralement dessus tandis que tout les autres l'entouraient sans même faire attention à ne pas me bousculer.
- On était très inquiet pour toi tu sais ! Tu as eu de la chance de t'en sortir avec un seul bras blessé ! Clama Park Jimin, avec un pichenette sur le front de Mingyu.
- Junhui voulait même pas qu'on vienne te voir ! Il a dit d'attendre un peu, mais je suis impatient moi !! Tu vas bien ? Ta chute était spectaculaire ! Enchaîna Taehyung qui calinait le blessé en manquant presque de lui écraser son bras immobilisé.
Les autres Gryffondor parlèrent presque tous en même temps, exprimant leur inquiétude et leur soulagement dans un brouhaha de cris exaltés. Un malaise intense créa un frisson sur l'ensemble de mon épiderme, de même que la panique fit venir une impression de vent glaciale.
Il fallait que je sorte rapidement d'ici, l'ambiance et le trop grand nombre de personnes m'étouffait.
Dans un geste que j'espérais rempli de discrétion, je glissais lentement de ma chaise et m'appretait à quitter la pièce à pas de loup, mais la voix de Mingyu s'éleva de nouveau et fracassa tout mes espoirs de passer inaperçu.
- Merci d'être venu me voir Wonwoo.
L'ensemble des Gryffondor tournèrent leurs têtes vers moi, surement remarquaient-ils tout juste ma présence. À cet instant la peur alla jusqu'à hurler dans mon esprit de courir bien loin de leurs regards à tous, mais aucune partie de mon corps ne semblait prêt à obéir.
Il y avait quelque-chose en moi qui murmurait que je ne devais pas partir comme ça, sans un regard ou un mot pour Mingyu. Il venait après tout de me livrer ses sentiments et, même si je ne comprenais toujours pas ce qui pouvait lui plaire chez moi, ça serait cruel de le laisser en plan.
Une partie de moi craignait qu'il ne m'adresse plus jamais la parole s'il pensait que, par mon silence et ma fuite, je le rejetais.
- Même si je suis avec Jihoon et Joshua tu peux venir me voir... Fais comme s'ils n'étaient pas là, soufflais-je.
Je ne savais pas vraiment pourquoi je disais cela, ni même ce qui aurait été bien de dire ou non. Mon esprit était vide, j'avais juste lâché la première chose qui m'étais venu à l'esprit.
Mais sûrement avais-je bien fait, puisque sur le visage de Mingyu un grand sourire fit son apparition.
- Demain je pourrais venir réviser avec vous ? Demanda-t-il, un tremblement remplie de bonheur dans la voix.
Ses camarades Gryffondor l'observèrent curieusement, certains se mirent même a murmurer entre eux. Mais ni Mingyu ni moi n'y faisions plus attention, de nouveau plongé dans notre propre bulle par la simple étreinte de nos regards.
- On sera à la bibliothèque juste après le petit-dejeuner.
Sur ces mots je me détournais de lui et prit pas vers la sortie, le corps entièrement tremblant, la panique frigorifié sur ma peau et les lèvres qui ne demandait pourtant qu'à s'étirer en un sourire éclatant.
Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que je le cru sur le point d'exploser, et étrangement ce fus la sensation la plus agréable que je n'avais jamais ressentit.
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