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~Soonyoung~
J'ai toujours porté une vision assez banale du Quidditch, un jeu qui pour moi se résumait à des balles, des balais et de la rapidité. Depuis petit j'y jouait avec mon père et ma mère, ça m'avait parut plutôt évident de postuler pour intégrer l'équipe de Serpentard quand l'occasion s'était présenté. J'avais eu la négligence de croire que le jeu serait tout aussi simple que quand j'y jouait enfant, une compétition qui opposait force, agilité et chance, mais j'avais largement sous-estimé Choi Seungcheol.
Mon capitaine n'était pas seulement bon joueur, excellent qu'importe le poste et doté de capacités admirable qui jouaient en sa popularité, il était également un stratège hors norme.
La ruse dépeinte aux Serpentard, à la réputation bien négative puisque synonyme de manigances obscurs et de triches, prenaient une toute autre tournure avec lui. Je dirais même que le mot ruse s'octroyait une nouvelle valeur quand il était utilisé pour décrire Seungcheol.
Avant chaque match il montait des stratagèmes d'un niveau bien au-dessus de nos petits matchs d'amateurs, qui menaient bien souvent Serpentard à la victoire. Pour faire court, depuis qu'il avait été fait capitaine toute les autres maisons enviaient les capacités de la nôtre.
Mais aujourd'hui le plan qu'il nous avait exposé avant le match prenait une saveur bien différente, teinté d'une épice de colère et de détermination que personne ne pouvait ignorer. Il ne voulait pas seulement battre Gryffondor, il voulait les humilier, les ridiculiser face à leurs propres actions dénué de morale.
Chan lui avait confié sans pudeur ce que son équipe avait en tête, à savoir se reposer uniquement sur leur attrapeur, et il refusait de les laisser jouer ainsi sans agir.
Seungcheol prenait le Quidditch très au sérieux, à ses yeux des joueurs qui ne faisaient même pas l'effort de marquer des points ne méritaient pas de se tenir sur le terrain. C'est donc une victoire plus qu'écrasante qu'il comptait leur mettre sous le nez, en accumulant un score grotesque tellement il sera grand tout en montant un plan pour que j'attrape le vif d'or avant Chan.
Lorsqu'on en avait parlé dans notre chambre il n'avait pas caché devant Jeonghan, Seungkwan et moi être un peu désolé pour le cinquième année, mais il affirmait que son équipe ne pourrait pas le virer pour ça. Plusieurs professeur assisterait au match et il comptait bien sûr leur autorité pour empêcher une telle chose d'arriver, puisqu'ils ne pourraient que constater cette cruauté de nos adversaires contre l'un des leurs.
La professeure McGonagall notamment, si envieuse de justice, ne pourrait pas fermer les yeux devant les actions abjectes de la Maison dont elle avait la charge.
C'est donc en toute confiance que j'avais suivit le plan de Seungcheol, que je me cachais dès le début du match sous la tribune des Serdaigle à attendre le bon moment pour agir. Cet endroit n'avait pas été choisi au hasard, les élèves de cette Maison ne venaient presque pas aux match et avec un si peu de personnes au-dessus de moi j'aurais bien moins de change d'être repéré.
Le fait que Jihoon soit présent me mettait un peu mal à l'aise, surtout que j'entendais ses brefs échanges de parole avec Joshua et Wonwoo.
Plus les minutes de jeu passaient, plus les points s'accumulaient et plus ces trois-là comprenaient ce qu'il se passait réellement sur le terrain. Un petit sourire tira mes traits quand je les entendit affirmer qu'ils soutenaient Serpentard, mais rapidement cette expression degringola alors que la voix de Jihoon résonnait:
- Vous avez vu Soonyoung ?
Mon cœur loupa un battement à l'instant même où j'entendais mon nom se prononcer depuis ses lèvres. Un frisson fit trembler mes doigts sur le manche de mon balais et je forçais ma respiration à se bloquer.
Avec tout le raffut sur le terrain ils ne m'auraient de toute manière pas entendu, mais mon cœur battait désormais si fort que j'avais l'impression qu'ils pourraient le percevoir.
- C'est pas normal qu'il ne soit pas là, je m'attendais à le voir coller au basque de Chan comme une sangsues, clama Joshua.
- Peut-être que c'est une stratégie de Seungcheol ? Enchaîna Wonwoo.
Je m'efforçais de demeurer le plus silencieux possible et surtout immobile, un mauvais geste de ma part et mon balais pourrait cogner contre un morceau de la structure. Ils n'étaient tout trois assit qu'à quelques centimètres au-dessus de ma tête, il ne fallait surtout pas qu'ils prennent conscience de ma présence et gâchent l'effet de surprise.
Pourquoi Jihoon se questionnait sur mon absence ? Me cherchait-il sur le terrain depuis le départ du match ? Est-ce qu'il avait accepté de venir pour me voir ? Pour se moquer de moi ? Pour...
Ça y est, mon cerveau se brouillait de questionnement et d'hypothèses. Je ne devais pas me laisser déconcentrer.
Je ne devais pas penser à Jihoon.
Avec une inspiration lente pour me préparer, suivit d'un souffle vif afin de me motiver, je crispais les mains sur le manche de mon balais et m'y cramponna parfaitement. Puis, après y préparation et un encouragement souhaité à moi-même, je m'elança hors de ma cachette à l'instant précis où Chan passait devant.
Le pauvre fut tellement prit de cours qu'il manqua des tomber et se figea sur place, tandis que je prenais le relais à la poursuite d'un vif d'or ayant décidé de prendre de l'altitude.
Mon arrivé soudaine sur le terrain créa un élan de surprise dans le public que je ne manqua pas de remarquer, mais je concentrais mon regard sur la petite balle doré afin de ne surtout pas la perdre de vu.
Et pour m'empêcher de jeter un coup d'œil vers Jihoon.
Je volais droit vers le ciel à la poursuite du vif d'or qui montait et montait de plus en plus haut dans les nuages. Bientôt le chao du terrain ne fut plus qu'un bruit lointain alors que seule la brise violente que produisait la vitesse se faisait sifflante à mes oreilles.
Ma main se tendit alors que j'approchais de mon objectif, je sentais presque les petites ailes de la balles qui effleuraient mes doigts et cru être à une fraction de seconde de l'attraper.
Mais, alors que je la touchais presque, un choc me poussa légèrement sur le côté et je la manqua de peu. Chan m'avait rattrapé à une vitesse impressionnante et tentait de me décaler en avançant lui aussi sa main vers le vif d'or.
Je ne comptais pas le laisser faire et le poussait à mon tour, nous nous retrouvâmes collé l'un à l'autre avec cette même détermination dans le regard, notre altitude si élevé qu'on ne voyait même plus le terrain sous les nuages.
Nos deux mains se tendaient côtes à côtes vers la balle, tandis que nos corps se percutaient et se repoussaient sans cesse. Mes doigts effleurèrent une aile, les siens la seconde, et c'est dans un geste parfaitement synchrone que nous en nous en saisissions.
- LACHE-LE ! Cria Chan, notre vitesse se faisant si grande qu'on s'entendait à peine.
- TOI LÂCHE-LE ! Enchainais-je sur le même ton.
Le vif d'or ne bougeait plus, et chacun de nous en tenait une aile et la tirions vers notre propre côté. Aussi surprenant que ça soit elles étaient très solide, nous permettant une bataille intense sans qu'aucun ne veuille lâcher l'affaire.
Était-ce déjà arrivé dans l'histoire du Quidditch que deux attrapeurs attrapent le vif d'or en même temps ? Je n'aurais pas cru ça possible, et pourtant Chan et moi venions de produire cet exploit.
Mais il nous semblait hors de question de finir sur un match nul, notre affrontement était bien loin d'être terminé.
- JE L'AI ATTRAPÉ EN PREMIER ! Cinglais-je en tirant sur l'aile du plus fort qu'il m'était possible.
- C'EST FAUX ! C'EST MOI QUI L'AI ATTRAPÉ AVANT !
Chan me fusillait du regard comme jamais on ne l'avait fait auparavant. Une brume sombre et menaçante sillonnait ses pupilles mais, malgré le frisson de frayeur qui me glaça le sang, je ne comptais pas lâcher l'affaire.
- MONTRE DU RESPECT À TON AÎNÉ ET LAISSE-LA MOI ! Hurlais-je en essayant de relever le menton, ce qui fut bien difficile en vu de notre vitesse.
- J'EN AI RIEN À FOUTRE DU RESPECT POUR UN AÎNÉ ! IL ME FAUT CE VIF D'OR !
- MOI AUSSI IL ME LE FAUT !
- J'EN AU PLUS BESOIN QUE TOI !
- POUR APPORTER LA VICTOIRE À UNE ÉQUIPE QUI PREND MEME PAS LA PEINE DE JOUER ? ILS NE MÉRITENT PAS QUE TU TE DÉMÈNES À CE POINT !
l'obscurité dans ses yeux se fit intense et je le sentis devenir plus violent dans ses gestes. Il me poussait d'un bras et tirait sur le vif d'or avec l'autre, ne prenant la peine de se tenir à son balais qu'à la force de ses jambes.
Ce n'était même pas la détermination qui le poussait à agir ainsi, seulement dû désespoir.
- ILS PEUVENT PAS TE VIRER JUSTE PARCE QUE TU ATTRAPES PAS LE VIF D'OR ! Affirmais-je, croyant pouvoir le résonner.
- JE NE VEUX PAS LEUR DONNER UNE RAISON DE PLUS DE ME DÉTESTER ! TU DEVRAIS COMPRENDRE, TOI AUSSI TOUT LE MONDE TE DÉTESTE !
- ILS VONT PAS T'AIMER PLUS PARCE-QUE TU LES FAIS GAGNER !
- QU'EST-CE QUE T'EN SAIS ?
- J'EN SAIS BEAUCOUP, TU L'AS DIT TOI-MÊME, TOUT LE MONDE ME DETESTE !
Je tentais de rejeter sa main par des coups de pied, mais je me sentais petit à petit perdre l'équilibre.
Cette histoire allait mal finir, je le savais.
- C'EST DÉGUEULASSE CE QU'ILS TE FONT CHAN ! T'AS RIEN À PROUVER À DES COÉQUIPIERS PAREILS !
- DONNE-MOI CE FOUTU VIF D'OR !
Cette fois c'est avec l'entièreté de son corps qu'il tira, dans un geste si brusque que je sentis presque l'aile me glisser des mains. Mais à cet instant ça n'avait plus d'importance, puisqu'un hurlement se perdit dans ma gorge alors que je le voyais perdre l'équilibre sur son balais. Chan ne se tenais plus avec aucune de ses mains, alors évidemment son action fit basculer tout son corps en arrière et il chuta dans le vide sans avoir le temps de se rattraper.
Poussé par un vif et stupide flot d'adrénaline, je lachais mon propre balais pour enrouler un bras autour de sa taille, pensant surement le sauver. Cette optique n'eut pour effet que de me faire glisser de mon balais également, et d'être entraîné dans la chute mortelle de Chan.
Tout se passa si vite que je n'eu même pas le temps de réfléchir, d'avoir ne serais-ce qu'une seule idée pour nous en sortir. Je sentis vaguement mon camarade qui se débattait dans mes bras, l'air qui frappait l'entièreté de mon corps comme une gifle et mon cerveau se mit à détendre un film sinistre sur l'étendu de mon existence.
Pas grand-chose de très exaltant, ce fut même décevant, et je constatais sans surprise et avec dépit que mes souvenirs se constituaient majoritairement d'images de Jihoon. Enfin, ces souvenirs-là était peut-être les seuls qui ne me laissait pas une affreuse pointe d'amertume sur la langue, qui laissait même naître des bourgeons d'agréables nostalgies en moi, excepté quand venaient des extraits de disputes.
Le sol se rapprocha dangereusement, cette étendu verdâtre qui attendait patiemment de nous accueillir fut la dernière chose que je vis avant de fermer les yeux et de serrer davantage le corps de Chan contre le mien.
Son cri résonna dans mes oreilles, un faible gémissement de peur similaire à ceux d'un animal plaintif, alors qu'un choc nous coupait la respiration à tout deux.
Ce choc n'eut rien de ce à quoi je m'attendais, au lieu du sol nos corps rebondirent sur la lumière d'un sort qui nous propulsa plusieurs mètres en arrière. Chan me glissa des bras alors que nous roulions sur l'herbe, et heureusement que je portais des vêtements épais car dans le cas contraire ma peau aurait bien râpé contre le sol. Ça ne fut qu'une fois immobile, allongé comme une poupée de chiffon balancé sans peine, que je m'autorisa à respirer et à ouvrir les yeux.
J'étais vivant, bien vivant, mais je mis quelques secondes avant d'oser me mouver, de peur de sentir mon corps incapable de suivre la cadence.
Néanmoins je releva doucement la tête, avant de redresser l'ensemble de mes membres et soupirer de soulagement en constatant n'avoir que quelques douleurs supportable.
Mais bientôt ma respiration trouva un nouvel arrêt alors que, en relevant le regard face à moi, j'aperçu la silhouette levé et tremblante de Jihoon, dont la baguette fumante se pointait droit dans ma direction.
Avait-il lancé le sort qui nous avait sauvé ? En le voyant retomber sur son siège, le visage hérissé de stupeur, puis se lever pour courir vers la sortie de la tribune, je devina la réponse à ma question.
- SOONYOUNG À ATTRAPÉ LE VIF D'OR ! SERPENTARD L'EMPORTE !
Le hurlement de l'abitre me surpris au point que je cru sentir mon cœur s'arrêter, puis je cligna plusieurs fois des paupières avant de comprendre le sens de ses paroles.
Mes yeux s'abaissèrent vers ma main ouverte et je découvris, reposé au creux de ma paume, la petite balle doré pour laquelle je m'étais tant battu.
Instentannement je levais la tête vers Chan à quelques mètres de moi, il me fixait et l'expression de son visage prenait un air si désemparé qu'il ressemblait à un jeune enfant égaré et effrayé. Une ligne de sang lui coulait sur le visage, tout droit venu de son arcade sourcilière ouverte, et le liquide rouge retombait goûte par goûte sur l'herbe arraché par nos roulades.
Autour de nous les autres joueurs se posaient un à un sur le terrain, et je constatais qu'aucune acclamation ne provenait des spectateurs habituellement si bruyant. En levant la tête vers mes coéquipiers je remarquais tout de suite l'absence de Seungcheol, mais je ne pris pas le temps de me questionner sur cette étrange situation puisque la voix d'un Gryffondor résonna à travers tout le terrain.
- Qu'est-ce que t'as foutu Chan ? On a perdu à cause de toi !
Tout l'équipe du cinquième année commençait à se réunir autour de lui, certainement prêt à l'écraser sous les reproches, mais une poussé d'adrénaline me porta sur mes jambes et me poussa à les bousculer pour m'approcher en premier de lui.
Je ne laissa à aucun de ces élèves habillés en rouges et doré le soin d'ajouter quoi que ce soit que j'aggripais son bras pour le forcer à se lever.
- Allons à l'infirmerie, murmurais-je en le traînant derrière moi.
Il hocha la tête et me suivit docilement, tout en passant la manche de son habit sur son visage tapissé de sang et de larme. À cet instant il ressemblait plus à un gamin que jamais, bien loin de la brute désespéré contre qui je m'étais battu pour le vif d'or quelques minutes plus tôt.
C'est sur un pas de course que tout deux quittions le terrain, pressé d'échapper aux regards. C'était le match de Quidditch le plus étrange et perturbant qu'il m'ait été donné de jouer, c'est une ambiance pleine de lourdeur que nous laissions derrière sans vraiment comprendre ce qui avait pu se passer.
- Chan ! Soonyoung ! Attendez-moi !
Je ralentis le pas en reconnaissant la voix de Jeonghan. Il semblait s'être frayé un chemin rapide entre la foule de spectateurs pour nous rejoindre au plus vite et se présentait à nous complétement essouflé. Mais ça ne l'arrêta pas pour autant, il se saisit de la seconde main de Chan et entra dans notre cadence de marche.
- Seungcheol est aussi à l'infirmerie, il y a quitté le terrain avec Mingyu juste avant que vous tombiez du ciel. D'ailleurs il s'est passé quoi là-haut pour que vous vous retrouviez dans une telle situation ? Vous avez failli vous tuer ! Si Jihoon n'était pas intervenu...
- Pourquoi Seungcheol et Mingyu sont à l'infirmerie ? Le coupa Chan, qui avait bien du mal à retenir ses reniflements.
Jeonghan posa sur lui un regard inquiet, et sortit de sa poche un mouchoir qu'il pressa contre sa blessure afin de contenir le sang.
- Ils se sont foncé dedans, et Mingyu est tombé de son balais. Son bras a fait un bruit répugnant et s'est tordu dans un angle anormal, c'était pas beau à regarder. Mais madame Pomfresh lui réparera ça en moins de deux, c'est plus sa fierté qui gardera des séquelles.
Avec notre vitesse de marche tout le chemin jusqu'à l'infirmerie fut court, mais les éclats de voix qui s'en échappaient ralentirent notre cadence. Je reconnus Junhui et Seungcheol dont l'échange semblait virulent, mais notre entré imposa le silence puisque tout les regards se tournèrent vers notre trio.
- Encore des blessés ? Bon sang, un jour je vais faire interdire ce jeu a l'école, soupira l'infirmière qui terminait tout juste avec Mingyu.
Ce dernier se tenait assit sur l'un des lit, le bras enroulé dans une écharpe qui permettait l'imobilité de l'os durant toute le processus de réparation. Debout près de lui, Junhui et Seungcheol se faisaient face, et leurs visages crispé prouvaient qu'ils se disputaient effectivement.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demanda le capitaine de Serpentard, dont les traits perdirent leurs rides de colères pour un aspect soucieux.
- Ces deux là on trouvé interressant de tomber de leurs balais alors qu'ils se trouvaient bien au-dessus des nuages, tout ça juste pour une petite boule doré qui vole. Heureusement Jihoon est intervenu, on a échappé de peu à la catastrophe, répondit Jeonghan, alors que madame Pomfresh commençait déjà à nous inspecter Chan et moi.
Je lui fis signe de prendre d'abord soin du cinquième année, puisqu'à part des égratignures et des bleus je ne pensais pas avoir grand chose d'alarmant. Elle obtempéra alors qu'un silence gênant régnait dans la pièce, lourd d'une tension sur je peinais à supporter.
Les yeux de Junhui surtout provoquaient l'étouffement, il fixait Seungcheol avec colère et glissait pas moment un regard empli de dégoût dans ma direction. Me tenir dans le même lieu que lui, en comité si restreint, me mettait affreusement mal à l'aise, je ne pouvais qu'être conscient d'être le sorcier qu'il haïssait le plus dans cette école.
Je méritais sa rancoeur, ça ne je pouvais le nier, mais cette attitude austère qu'il adoptait en ma présence faisait que je n'avais jamais eu le courage de lui présenter des excuses pour mon comportement à son égard en première année.
J'avais peur qu'il me tue si je l'approchais de trop près.
- Ça devrait allez pour vous deux, vous avez effectivement eut beaucoup de chance. Mingyu, tu resteras ici une heure ou deux pour être sûr que ton bras se soude parfaitement. Restez tranquille un moment, je vais allez voir au terrain si personne d'autre n'a besoin de mes services.
Sur ces paroles madame Pomfresh quitta la pièce, marmonnant que c'était épuisant les après-match de Quidditch. J'aurais sûrement rit, si de nouveau la tension accablante dans la pièce ne s'était pas faite plus étouffante.
Chan et moi nous tenions assit sur un même lit, Jeonghan face à nous qui observait le pansement sur le visage du cinquième année avec un air désapprobateurs. Seungcheol s'était joint à nous mais gardait le regard porté sur Mingyu.
Le pauvre Gryffondor maintenait son regard figé dans le vide, l'air affreusement déçu et effectuant des caresses pensives sur son bras blessé. Junhui, à côté de lui, l'observait tristement, sans oublier de jeter parfois des regards lourd de reproches dans notre direction. Personne ne semblait décidé à faire quoi que ce soit, je n'osais même pas me lever et partir alors même que je n'étais pas gravement blessé.
- Qui a gagné le match ? Demanda finalement Mingyu, brisant un silence qui s'éternisait.
J'échangeais un regard avec Jeonghan alors que Seungcheol posait la même attention curieuse sur nous, l'un comme l'autre nous sentions qu'évoquer la victoire de notre maison ne serait pas forcément une brillante idée. Mais avant qu'on puisse trouver un moyen de détourner le sujet, Chan répondit:
- Soonyoung a attrapé le vif d'or.
L'expression de Mingyu passa de déçu à inquiète pour son jeune coéquipiers, bien conscient du comportement des autres Gryffondor à son égard. Junhui, quant à lui, afficha un sourire plein d'ironie et de colère.
- Félicitation, vous devez être comblé d'avoir gagné en plus d'avoir envoyé deux joueurs de notre Maison à l'infirmerie.
- Je me suis déjà excusé une bonne dizaine de fois, C'est même moi qui ai emmené Mingyu ici, tu pourrais arrêter de me parler aussi méchamment ? S'exclama Seungcheol, qui affronta le regard vif du Gryffondor avec des yeux plus brûlant encore.
Par réflexe je me recula un peu sur le matelas, craignant qu'ils ne se sautent dessus avec violence au beau milieu de la pièce.
- Si tu ne lui avais pas foncé dedans il n'aurait pas eut besoin de venir ici.
- C'était un accident !
- Évidemment, et comme par hasard ça tombe sur Mingyu ? Le seul joueur de Gryffondor, avec Chan, qui jouait le match ? Je comprend que les actions de notre équipe aient pu t'énerver mais ce n'était pas une raison pour t'en prendre à lui !
- Bon sang mais c'était un accident ! Je ne lui aurait jamais foncé dedans intentionnellement, j'ai failli tomber moi-aussi !
- Et tu voudrais que je te crois ? C'est typique de Serpentard ce genre de plan, comme de cacher Soonyoung pour qu'il réduise tout les efforts de Chan à néant. Au final ça a marché, j'espère que vous êtes fier de vous.
- Tu critique notre Maison mais pour le coup la votre est pire. Tu l'as dit toi-même, Mingyu et Chan étaient les seul à jouer le jeu, et tu aurais voulu que je laisse la victoire à une équipe pareille ?!
- Cheol, calme-toi, intervient Jeonghan en tirant le bras de son meilleur-ami.
C'était bien la première fois que je voyais Seungcheol crier sur quelqu'un, lui qui habituellement détestait se mêler aux conflits.
Ça me mettait de plus en plus mal à l'aise, mais je ne voyais pas comment fuir cet endroit sans me faire remarquer.
- On s'en fou de la victoire, tu aurais au moins dû les laisser montrer de quoi ils étaient capables ! Au lieu de ça à cause de toi ils sont tout les deux à l'infirmerie !
- Je n'y suis pour rien ! Comment j'aurais pu prévoir qu'ils seraient blessé ?
- Tu as foncé droit sur Mingyu !
- Je ne l'ai pas fait exprès !
- Tu te rend compte d'à quel point ce match était important pour lui ? Wonwoo était là et...
- Junhui, arrêtes s'il te plaît.
L'intervention de Mingyu poussa son meilleur-ami à se taire, bien qu'il semblait avoir encore beaucoup de chose à dire et qu'une colère grotesque lui marquait les traits. Mais il n'aurait sûrement pas l'occasion de la déverser maintenant, puisque Jeonghan lacha:
- Allons-nous en.
Il maintenait toujours le bras de Seungcheol dans une main et saisit celui de Chan de l'autre, puis les tira tout les deux vers la sortie de l'infirmerie. Je les suivis sans un mot au pas de course, effrayé à l'idée de me retrouver seul dans cette pièce avec Junhui et Mingyu.
Le capitaine de Serpentard ronchonnait en murmures, tandis que Chan et moi échangions un coup d'oeil un peu sonné, le cœur lourd face à ce qui venait de se passer.
Seungcheol referma violement la porte derrière nous, mais Jeonghan stoppa tout mouvement et nous força à l'arrêt puisqu'une personne entravait le chemin.
Juste face à nous, debout et immobile au milieu du couloir sombre, Wonwoo nous observait avec de gros yeux perturbés.
Depuis combien de temps se tenait-il ici ? Avait-il entendu ce qui s'était dit dans la pièce ? À voir son visage figé, ainsi que l'attitude chancelante de son corps, j'affirmerais à un réponse positive.
- Tu devrais allez voir Mingyu, vous avez sûrement beaucoup de chose à vous dire, clama Chan, d'une voix morose aux teintes dépité.
Sa prise de parole fit sursauter Wonwoo, et je devinais un tremblement plus grand qui le prenait malgré sa cape fluide qui masquait l'intégralité de son corps. Le cinquième année se remit à marcher et lui passa à côté sans ajouter quoi que ce soit, Seungcheol le suivit dans la seconde, tandis que moi et Jeonghan restions face au Serdaigle qui fixait désormais la porte qui nous avions laissé claquer derrière nous.
- Ce match, il était surtout important pour Mingyu parce-que tu étais là, lâcha mon camarade, avant de s'avancer à son tour.
Ne restait que moi à demeurer immobile, devant un Wonwoo qui ne semblait pas enclin à bouger. J'aurais du emboîter le pas aux autres bien rapidement, mais un poids dans ma poitrine m'empêcha tout mouvement.
- Jihoon et toi, vous êtes vraiment venu juste parce-que Joshua avait insisté ?
L'expression de mon vis à vis changea du tout au tout, passant de perturbé et presque paniqué à un air plus intrigué, si ce n'est rempli d'une vive curiosité.
Il ne répondit pas tout de suite, je cru même qu'il ne répondrait jamais puisque de longues secondes s'écoulèrent depuis ma question. Mais, alors que je me faisais une raison et m'appretait à m'en allez, sa voix grave et murmurante résonna enfin.
- Je suis venu pour voir Mingyu. Et Jihoon... Je crois que c'est pour te voir.
Un bourdonnement intense s'établi sur l'intégralité de mon corps et je sentis ma respiration prendre une cadence saccadé. Cette réponse, je l'espérais sans l'attendre, je la redoutais tout en demeurant intimement persuadé de sa vérité.
Pour se moquer, Jihoon était venu pour se moquer, persuadé que j'allais échouer. Je me répétais cela en boucle, parce-qu'il s'agissait là d'un fait, que je ne devais pas formuler de faux espoirs qui exciterait mon esprit inutilement.
Une colère brula ma gorge, pourquoi s'acharnait-il ainsi sur moi ? Pourquoi prenait-il tant d'efforts simplement pour me voir me ridiculiser ? Ne pourrait-il pas juste m'ignorer ?
C'était pour trouver une raison de me charrier qu'il m'aurait sauvé ? Pour que je lui sois redevable ?
Il aurait dû simplement me laisser crever.
Les poings serrés contre ma tenu sale et abîmé, je passais rapidement à côté de Wonwoo et m'en alla dans ajouter quoi que ce soit, la gorge trop sèche pour me permettre d'articuler le moindre mot.
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