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~Joshua~
Hong Joshua
Je suis désolé de t'envoyer cette lettre si tardivement, Noël est déjà passé et tout les autres ont déjà reçu cette bague que je te fais parvenir. Il y a quelques jours j'en ai découvert treize dans la salle secrète de la bibliothèque, alors j'en ai offert une à chacun d'entre nous. Je ne sais pas encore exactement ce qu'elles signifient, ni à quoi elles servent, mais quelque-chose me dit qu'il faut qu'elles ornent nos doigts.
Pour tout t'avouer, dès que j'ai trouvé les bagues j'ai écris une lettre à chacun, j'ai glissé un bijoux dans chaque enveloppe, et je n'ai pas perdu une minute avant de les poster. Je l'ai fait pour tout le monde, sauf pour toi.
Excuse-moi de ne t'envoyer une lettre que maintenant, de t'offrir ta bague avec du retard. Mais, pour tout t'avouer, depuis quelques jours j'étais complètement perdu par rapport à toi.
À l'instant où je t'écris ces mots je suis chez Mingyu, assit dans le froid de son jardin, isolé. Les autres doivent se demander où je suis passé, ce que je fais, mais j'avais besoin de t'écrire maintenant et à l'abris de tout regard. Parce-que j'ai enfin le fin mot de l'histoire. Parce-que maintenant je suis certain que j'ai eu raison de te faire confiance.
Joshua, je sais ce que tu as fait pour Seungcheol.
J'étais éveillé quand tu as utilisé un sort sur lui, je t'ai vu, sur le coup je n'ai pas compris. J'essayais de ne pas trop y penser, en bel idiot que je suis, j'osais pas faire des recherches.
Mais j'ai commencé à douter de toi, j'ai commencé à me demander si tu étais vraiment celui que tu prétendais être. De quel côté es-tu ? Est-ce que tu étais sincère avec nous ? Avec moi ? Est-ce que tu ne nous manipulais pas tous depuis le début ?
Tu as employé de la magie noire, mais tu l'as fait pour sauver Seungcheol, tu t'es sacrifié pour sauver Seungcheol.
Je ne sais plus sur quel pied danser.
Je ne sais pas si j'ai raison de te faire confiance, peut-être suis-je simplement idiot et que tu riras bien en lisant ma lettre.
Mais je te fais confiance Joshua, j'ai envie de te faire confiance, j'ai besoin de te faire confiance.
Donc je t'envoi cette bague, j'espère que tu l'as portera, comme nous tous la portons déjà.
Il ne pourra rien nous arriver si nous sommes tous ensemble, si nous formons une seule et même équipe. Nous n'aurons plus à avoir peur.
J'ignore si tu as peur Joshua, mais moi je suis terrifié. Écrire devient difficile tellement mes mains tremblent.
J'espère que tu passes de bonnes fêtes.
Seokmin.
"Tes mains ne sont pas les seules qui tremblent. Moi aussi je suis terrifié"
Si je pouvais répondre à cette lettre, alors sûrement serait-ce les mots que je ferais parvenir. Ni plus ni moins, juste avouer ma frayeur à ce garçon idiot qui m'offrait sa confiance.
La lettre se chiffona doucement entre mes doigts puis, par élan de sécurité, je la déchira jusqu'à ce qu'elle ne soit plus que poussière et s'élève avec le vent. La chouette qui m'avait fait parvenir la missive m'observait étrangement, examinant le moindre de mes faits et gestes, mais en comprenant que je ne lui confierait pas de réponse elle s'en alla dans la nuit, sans un dernier regard. Je la regarda disparaitre, puis tourna mon attention sur la bague qui reposait au creux de ma main. Un cercle gravé de treize nombre, je n'osais pas l'enrouler à mon doigt.
Comme si, en le faisant, je me choisissais un camp.
Le vent sifflait à mes oreille, il frappait mon coeur offert à l'air frais de l'hiver. Sûrement pourrais-je tomber malade si je m'éternisais sur le balcon de ma demeure. Mais je n'avais pas envie de rentrer, j'avais besoin d'être seul et de réfléchir, j'avais besoin de ne croiser personne.
Depuis quelques-jours, la foule grouillait dans le manoir familiale.
Depuis la fête que les Mangemorts avaient tenu le soir de Noël.
Depuis que la guerre avait été annoncé sous peu.
Depuis qu'on m'avait donné un rôle.
Depuis que Voldemort lui-même m'avait confié ce rôle.
Un cri étouffé se perdit dans ma gorge tandis que je prenais ma tête entre mes mains, manquant presque de faire tomber la bague par-dessus le balcon. Craignant de la perdre je la glissa dans ma poche, sans savoir si je la porterais ou non.
Choisir un camp. Le mien n'était-il pas déjà tout choisi ?
Avais-je au moins le choix ?
- Joshua ? Quelle bonne surprise de te croiser ici ! S'exclama une voix, derrière mon dos.
Je me redressa dans la seconde, prit soin de teindre mon visage d'un air glacial et hautain, une expression qui plaisait tellement à mes parents. Le nouveau venu referma derrière lui la porte fenêtre du balcon avant de s'approcher, un sourire grandiose sur les lèvres.
Il ne manquait plus que ça, la présence de ce garçon était bien la dernière chose que je désirais à cet instant.
- Il y avait tellement de monde à la fête des Mangemort d'il y a trois jours que je n'ai pas eu le temps de venir te parler. Il faut dire que tu attirais toute l'attention, même celle de notre maître, lâcha-t-il, avec un coup de coude complice.
Son geste me dit grimacer et j'employa tout les efforts du monde à l'ignorer, ce qui lui faisait lever les yeux au ciel.
Je ne pouvait même pas être tranquille dans ma propre demeure, depuis cette fameuse fête des Mangemort je n'avais pas eu une seconde de solitude. Il faut dire que les festivités avaient été animé, Voldemort s'était présenté parmi sa foule de disciples comme un roi à l'allure monstrueusement effrayante. Ce n'était pas la première fois que je le voyais mais dès que son visage se présentait à mon attention il me laissait toujours une impression nauséeuse. Il ressemblait à une immence chose squelettique doublé d'un serpend, plus aucune forme d'humanité sur ses traits, il prenait le physique macabre de ses actions.
Mes parents m'avaient dit qu'il était un bel homme autrefois, mais que plus on tuait, plus notre allure se dégradait. On devenait la preuve de nos actes.
Cette pensée me donnait envie de vomir.
Néanmoins j'avais agis comme s'il ne m'inspirait pas du dégoût, m'inclinant devant lui comme tout les autres. Il avait rit de sa propre domination sur tout les puissants sorciers sous ses yeux, puis s'était amusé à torturer certains Mangemort l'ayant déçu.
Par la suite il avait invité les plus fidèles, les plus forts, ceux en qui il posait le plus d'espoir, à le suivre dans une pièce à part. Mes parents avaient presque sauté de bonheur quand il nous avait désigné parmi ces gens-là, tandis que j'aurais juste voulu m'enfuir loin, très loin.
Chan et Hansol n'avaient pas assisté à la fête, alors je n'avais même pas pu croiser leur regard pour me donner un peu de courage.
- D'ailleurs, j'ai pu remarquer que Chan et Hansol ont manqué la fête, enchaîna mon camarade, après de longues secondes de silence à observer la nuit. Ils ont une bonne excuse pour justifier cette absence ? Ou devrais-je comprendre qu'ils se rangent contre nous ? Dans ce cas on ferait mieux de les éliminer, ils ne font pas le poids contre toi et moi.
- Fiches-leur la paix, grommelais-je, énervé qu'il puisse même songer à s'en prendre à mes amis.
- T'es de bonne humeur dis donc.
Il laissa sa tête tomber contre la rambarde du balcon, son sourire toujours envahissant sur ses lèvres. J'aimerais bien le lui arracher, mais ce n'était clairement pas le moment de déclencher une bagarre avec ce garçon.
Je pourrais le tuer sans le faire exprès.
- Arrête de les défendre comme ça, ils méritent pas d'être protégé. Toi et moi on est différent d'eux, on l'a toujours été, et tu le sais.
Sur ces mots, il glissa sa main dans la mienne, comme si nous étions les plus proches amis qui puissent exister. Je le repoussa, le faisant rire.
- Ou du moins, tu les savais, marmonna-t-il.
- Fiche-moi la paix.
Je voulu m'en allez, mieux valait-il supporter tout les Mangemort qui se baladaient aux quatre coins de ma demeure plutôt que m'imposer sa présence désagréable. Mais il replongea sa main dans la mienne, il l'a serra si fort que je ne pu faire un pas de plus.
- T'as changé Joshua, avant on était sur la même longueur d'onde, la seule chose sur laquelle nous étions en désaccord c'est à propos de Chan et Hansol, parce-que tu leur portais un intérêt qu'ils ne méritent pas. Mais je m'en fichais, tant que ces idiots restaient de notre côté, tant que toi tu restais de notre côté.... Mais depuis que tu traîne avec tout les gars de ton groupe de ménage, je ne te reconnais plus.
Il semblait presque triste quand il parlait, son regard se perdait dans le ciel nuageux et il ne souriait plus. Cette image me faisait de la peine, j'avais beau ressentir des émotions mitigées vis à vis de ce garçon, il restait une personne qui avait toujours su s'attirer le peu d'empathie que je possédais.
Nous avions le même âge, une situation familiale similaire, c'est presque ensemble que nous avions grandit aux côtés de divers autres enfants de Mangemort. Moi j'ai toujours été de ceux qu'on admirait, pour le statut de ma famille et la puissance dont je faisais preuve. Ce garçon se plaçait toujours face à moi, l'oeil brillant de défi, recherchant à la fois mon amitié et ma rivalité. Il voulait se tenir à ma hauteur mais je l'avais toujours su fragile, trop émotif, alors je refusais chaque affrontement.
Il avait intégré Poudlard la même année que Hansol et moi, à une maison différente puisque chez Gryffondor. C'était presque ironique, des quatre Mangemort de l'école il est le pire et pourtant sa maison est celle des "gentils", des "héros".
D'ailleurs à cause de ça, à cause des rencontres qu'il avait fait parmi ses camarades vêtu en rouge et or, j'ai souvent cru qu'il changerait de camp. Je pensais que ses émotions et sentiments l'emporteraient, je pensais qu'il était trop fragile et que le simple fait d'aimer pouvait le pousser à tout abandonner.
Mais la magie noire est trop attirante, la pression familiale est trop forte, il s'est enfoncé dans son rôle de Mangemort plus que n'importe qui.
Je crois même que ça l'a presque rendu fou.
- Dommage que les Troll n'en aient pas tué quelques-uns, lâcha-t-il, en appuyant sa tête contre mon épaule.
Un frisson glissa dans mon dos, tandis que je le sentais jouer avec mes doigts. Un nouveau sourire tirait le coin de sa lèvre. Amusé. Irritant.
- C'était toi ? Demandais-je, le souffle presque coupé alors que les souvenirs de l'attaque défilaient dans ma mémoire.
- Tu l'avais pas deviné ?
- Tu n'es pas assez puissant pour jeter un tel sortilège.
Il grimaça, n'appréciant pas que je lui rappel sa faiblesse en terme de magie noire. Mais il n'y avait pas plus grande vérité, des quatre Mangemort de l'école j'étais le seul capable d'employer les sorts les plus sombre, j'étais le plus puissant d'entre nous.
Voilà pourquoi les Mangemorts adultes voyaient en moi le leader de la prochaine génération. Voilà pourtant Voldemort m'offrait son attention.
Voilà pourquoi il voulait que je participe activement à la guerre.
- Moi non, mais mes parents si. C'était leur idée, pour menacer Dumbledore, moi j'ai juste aidé ces affreuses créatures à entrer. Je pensais pas que toi, Chan et Hansol vous y seriez confronté, avoua mon camarade.
Il caressa le dos de ma main, d'un air pensif, puis ajouta:
- Ça aurait été bien que ces horribles Trolls nous débarrassent de Seokmin, sa mère ne s'en serait jamais remise.
Mon coeur se figea tandis qu'un courant d'air glacial nous traversait l'un comme l'autre. Il souriait, le regard ancré sur mon visage, cherchant une faille.
J'essayais de rester impassible, d'ignorer la bague qui semblait plus lourde dans ma poche, de chasser les images de l'attaque de Troll, de mes mains sur la blessure mortelle de Seokmin.
Sa lettre, notre baiser, je devais tout enfouir pour ne pas craquer.
Mais le visage de mon camarade se dressait plus proche du mien, son sourire se fit plus grand. Il devinait que ces paroles poignardaient une faiblesse que je m'étais moi-même forgé. Il devinait les sentiments que j'essayais de masquer.
Parce-que lui aussi s'était retrouvé dans cette situation.
Lui aussi avait aimé la mauvaise personne.
- Peut-être devrions-nous le tuer ? Proposa-t-il, si prêt que je sentais son souffle brûlant sur son visage. Quelques part au détour d'un couloir. Personne ne sera étonné de sa mort. Et puis il ne pourra pas se défendre, faible comme il est. Ça sera pas une grande perte pour ce monde, sa mère est extraordinaire mais lui il est insignifiant.
J'arracha ma main de la sienne mais sans reculer, bien au contraire, ce fut à mon tour de devenir menaçant par ma proximité.
- Je t'interdis de toucher à un seul de ses cheveux.
Le ton de ma voix, mon regard, l'aura sombre que dégageait mon corps, je savais que tout en moi brûlait à cet instant. Je me savais plus oppressant et effrayant que jamais, et je voyais dans les yeux de mon camarade la même appréhension qu'avaient les fidèles de Voldemort quand il se penchait vers eux.
Cette idée déstabilisa toute ma droiture, mon coeur se glaçait d'imaginer que je pourrais être comme le maître des ténèbre, comme ce sorcier impitoyable et cruel.
"Joshua, jusqu'où es-tu prêt à allez pour notre cause ?" M'avait-il demandé lors de la fête des Mangemort.
Je n'avais pas répondu, me contentant d'un visage aussi rigide qu'un masque de cristal. Tous y avait vu la confirmation que j'étais prêt à tout, que je n'avais même pas besoin de parler pour l'affirmer. Mais au fond, c'est parce-que ma voix s'était coincé au fond de ma gorge que j'étais resté silencieux.
Je n'étais pas prêt à allez aussi loin que le pensait le camp des Ténèbres, que ne le pensaient les meilleurs Mangemort, que ne le pensait Voldemort, ou encore mes parents.
Le professeur Rogue avait raison. J'étais un piège comédien, et un piètre Mangemort.
Je le savais d'autant plus que je n'aimais pas la lueur de frayeur que je créais dans les yeux du garçon face à moi. J'aimais encore moins les éclats de folie que je devinait au fond de son regard, des éclats qui grandissaient et grandissaient à mesure qu'il s'enfonçait dans la magie noire.
- Pourquoi tu défend Seokmin ? Personne ne nous entend ici, t'es pas obligé de faire semblant d'être son ami, murmura-t-il.
Je ne répondis pas, comme devant Voldemort seul le masque rigide habilla mon visage. Mais mon camarade n'était pas dupe, il me connaissait assez pour lire à travers.
Et, surtout, il s'était déjà trouvé à ma place. Il avait déjà ressentit ce que je ressens pour Seokmin.
L'attirance, l'amour, l'interdiction.
- Parce-que tu fais semblant, n'est-ce-pas ? Enchaîna-t-il, un sourire de plus en plus grand sur ses traits, redevenant me rival qui se croyait à ma hauteur. Ça serait quand même un comble que le favori de Voldemort soit passé dans l'autre camp, juste parce-qu'il croit s'être fait des copains.
Ses yeux s'ecarquillaient, dévoilant pleinement la folie qui le rongeait peu à peu. Celle qui venait quand on employait des formules interdites, quand on était pas assez fort pour supporter d'avoir usé de sort maléfiques. C'était la même folie qui dansait dans les yeux de nombreux Mangemort, je trouvais triste de la voir sur ce visage qui me faisait face.
Sur ce garçon que j'avais vu grandir, que j'avais tout fait pour protéger en même temps que je protégeais Chan et Hansol. Même quand il s'était retrouvé dans la pire des situations, même quand il avait réagi de la pire des manières, causé le pire des actes, j'ai toujours été à ses côtés.
Tout en sachant, au fond, que lui n'enviait que ma place de favori de Voldemort.
- Tu ne crois tout de même pas que tu pourras rester amis avec eux ? Quand ils découvriront ce que tu es, ce que tu as fait, tu crois vraiment qu'ils auront envie de t'apprécier ?
- J'ai rien fait, je répondis, d'une voix si calme que je m'étonnais moi-même.
- Ah ouais ? Et Jungkook alors ?
- C'est toi qui l'a tué Taehyung, pas moi.
Un voile vient déformer ses traits, le figer l'espace d'une brève seconde, comme s'il devenait absent à lui-meme, absent à tout. Il recula, perdit son sourire, et m'offrir le plus glacial des regards.
Un regard que personne à l'école ne pourrait imaginer se tracer sur le visage de ce garçon qu'on pensait si doux, si joyeux, si innocent.
C'était pourtant son véritable regard, celui du garçon aspiré par la magie noire qu'il était. Contrairement à moi, Hansol et Chan, Taehyung n'avait jamais pu résister à l'attraction des sorts interdits, il avait toujours admiré Voldemort, il avait toujours été bien certain de vouloir devenir le meilleur des Mangemort. Il s'était toujours levé comme mon rival, frustré que je sois meilleur que lui en tout.
Sauf en comédie, puisqu'à l'école personne ne pourrait jamais le soupçonner d'être un fidèle du maître des ténèbre. Il jouait si bien le rôle du garçon innocent et gentil que tout Poudlard se laissait berner, moi-même j'avais parfois l'impression d'être face à une toute autre personne.
Il était moins fort que moi, mais aurait tout de même pu devenir un Mangemort d'exception. Si seulement il savait contrôlé ses émotions.
Si seulement il n'y avait pas eu Jeon Jungkook.
- Tu l'as menacé plusieurs fois, c'est à cause de toi qu'il n'allait pas bien, c'est à cause de toi qu'il ne s'est pas joint à moi, affirma Taehyung, sur un ton tremblant de colère.
Encore les mêmes mots, les mêmes accusations, il me les répétait depuis la mort de Jungkook. Alors oui, j'avais bel et bien menacé ce garçon pour qu'il ne révèle pas notre secret, je lui avais plusieurs fois bien fait comprendre de ne pas se mêler à nos histoires s'il ne voulait pas qu'un malheur survienne. Était-ce de ma faute s'il n'avait pas écouté ? Était-ce de ma faute si Taehyung continuait d'allez vers lui malgré tout ? S'il avait failli à notre secret en croyant pouvoir tout confier à celui qu'il aimait ?
J'avais voulu les protéger, aussi bien l'un que l'autre, ce n'était pas de ma faute si les choses ne pouvaient que mal tourner.
Si Taehyung voulait que Jungkook vienne dans l'obscurité avec lui. Si Jungkook n'avait pour ambition que de ramener Taehyung vers la lumière.
Depuis le départ ils fonçaient tout les deux dans le mur.
- Ne te fais pas de faux espoirs, jamais il ne serait devenu Mangemort pour toi, affirmais-je.
- Qu'est-ce que tu en sais ?
- C'était évident.
- Arrête de croire que tu es meilleur que moi Joshua, t'es le pire d'entre nous tous.
Sur ces mots Taehyung dégaina sa baguette, mais l'ayant vu venir je pointais déjà la mienne vers lui. Aucun sort ne fut jeté, juste la menace d'une magie que nous pourrions laisser échapper à tout instant. Nos regards ancré l'un dans l'autre n'étaient que plus brûlant, et je n'étais que plus en colère.
Comment pouvait-il tout me reprocher ? Ce n'était en rien de ma faute s'il avait un complexe d'infériorité, ce n'était pas de ma faute si Jungkook était mort. Lorsque l'accident est arrivé, lorsque Taehyung s'est effondré en comprenant ce qu'il avait fait, lorsqu'il avait couru vers le corps inanimé du garçon pour tenter de le sauver et que Hansol et Chan était trop terrorisé pour agir, j'avais été le seul capable de garder les idées lucides. J'avais effacé les traces de notre passage, calmé mes trois camarades, maintenu ce secret plus que n'importe quoi.
J'avais saisi les épaules d Taehyung pour qu'il me regarde droit dans les yeux, puis répété mainte et mainte fois que ce n'était pas de sa faute, que ce n'était qu'un accident.
Et comment me remerciait-il ? En devenant menaçant envers moi.
- Voldemort a fait une grosse erreur en te choisissant, tu es pas assez déterminé, tu finiras pas causer ta propre perte, affirma-t-il. Tu verras, tout le monde finiras par te tourner le dos, ta famille, ton camp, et même ceux que tu crois être tes amis.
Le sourire se redessinait sur son visage. Le sourire d'un fou, d'un garçon désespéré par l'ambitieux dévorante, rongé par les ténèbres.
Plus je le regardais, plus je me disais que je ne voulais pas devenir comme ça.
- Et quand ce moment viendra c'est moi qui prendrait ta place, c'est moi qui deviendrait le favori, qui mènera notre maître à la victoire. Tu regretteras de m'avoir sous-estimé, tout le monde regrettera !
Il s'approcha, presque hystérique, et paradoxalement si calme. Il m'effrayait. Cette situation, tout, m'effrayait.
La bague pesait si lourd dans ma poche, j'avais presque l'impression de la sentir brûler.
De sentir émaner d'elle une magie si intense qu'elle écrasait ma poitrine.
- Au moindre faux pas je te tuerais, cracha Taehyung, en baissant son arme.
Il m'offrit un dernier sourire, puis se détourna et prit la direction de la porte-fenêtre. Je resta immobile, figé, patientant qu'il s'en aille pour relâcher la pression qui étouffait mon cœur.
Mais avant de disparaitre dans le manoir il s'arrêta et, dans un rire que je ne lui reconnaissait pas, lâcha:
- Non, en fait je tuerais Seokmin, puis Chan, puis Hansol, puis tout tes autres soi-disant amis, en précisant bien à chaque fois que ce qui leur arrive est de ta faute. Et là, seulement là, je te tuerais.
Il n'attendit pas une réaction, la moindre réponse de ma part, et s'en alla. Et à la seconde où je fus persuadé d'être seul mes jambes lachèrent, me laissant à genoux sur le balcon humide et glacé.
Mes mains tremblaient tellement que je ne pu tenir ma baguette plus longtemps, et de la bague émanait une telle magie que mon corps entier se compressait. Elle semblait demander à ce que je la porte à mon doigt, ne supportant plus de ne pas être à sa place, mais je résista à la tentation.
Parce-que la porter signifiait choisir un camp.
Ça signifiait choisir entre mes amis et ma famille.
La menace de Taehyung se répéta dans mon crâne, et vient alors la pensée que choisir un camp signifierait mettre tout mes amis en danger.
"Empêcher le pire d'arriver". Ces mots-là m'étaient-il destiné ? Est-ce que je condamnais tout le monde en ne faisant aucun choix ?
Mais comment pourrais-je ? Alors que des centaines de Mangemort n'attendaient qu'un faux pas pour me tuer ? Alors qu'ils allaient attaquer l'école d'un moment à l'autre et comptait sur moi pour me battre à leur côté ?
Voldemort allait attaquer l'école, il n'avait pas donné de date précise mais affirmait que ce jour-là la marque des Ténèbres brillera dans le ciel. Et alors nous saurons que le moment sera venu de nous battre.
"Jusqu'où es-tu prêt à allez Joshua ?"
Il m'avait dit, yeux dans les yeux, que ce jour-là je devrais tuer Dumbledore.
Que c'était cet acte qui prouverait ma réelle dévotion à notre cause.
Avais-je le choix ? Pourrais-je devenir un assassin ? Moi qui aurais dû tuer Jungkook dès que celui-ci avait découvert notre secret, mais qui ne l'avait pas fait ? Qui avais naïvement cru que tout irait bien ?
Ou plutôt, qui avais essayé d'y croire ? Qui m'étais menti en disant que tout irait bien ? Au fond, je savais que les choses tourneraient mal. Seulement, je savais aussi que je n'étais pas un tueur.
- Moi aussi Seokmin, je suis terrifié, murmurais-je, en observant le paysage qui avait plus tôt accueilli les miettes de sa lettre.
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