3

~Joshua~


- Tient, tu devrais avaler un truc.

En s'asseyant à mes côtés Chan déposa dans ma main une brioche qui se trouvait dans les réserves de l'infirmerie, une montagne de nourriture et de boisson dans lesquelles on nous avait offert le droit de nous servir sans réticences. Mon estomac se nouait pour me faire bien comprendre qu'il n'accepterait pas la moindre miette de cette brioche, alors je la gardais entre mes doigts sans même essayer de la porter à mes lèvres.

Même si je n'avais pas déjeuner, que les efforts du combats m'avaient épuisé au point que manger ne serait pas une mauvaise idée, je sentais que je pourrais vomir si j'avalais quoi que ce soit. Et même si c'est lui qui était venu m'offrir une sucrerie Chan ne semblait pas plus entrain à se nourrir que moi, il tripotait depuis une bonne heure la briquettes de jus que l'infirmière lui avait donné sans jamais la boire.

Comment pourrions-nous manger après ce qui venait de se passer ? Avais-je le droit de remplir mon estomac alors que mes camarades souffraient d'importante blessures, certaines si grave qu'aucun des professeurs ne pouvaient affirmer qu'ils s'en sortiraient parfaitement indemne.

Comment en étions-nous arrivé là ? Comment en étais-je arrivé là ?

Depuis quand je prêtais tant d'importance à la vie d'autres sorciers ? Depuis quand je ressentais autant de peur à l'idée qu'ils puissent ne pas s'en sortir ?

Je détestais cette sensation, celle de la poignante culpabilité.

Mon regard traversa la pièce dans laquelle les treize élèves de notre groupe de ménage se tenaient, en plus de l'infirmière et Rogue qui usaient de potions pour l'aider. Les autres professeurs étaient partie patrouiller le château pour s'assurer que plus aucun Troll ne s'y trouvait, qu'aucun autre élèves avait pu être victime d'une attaque et que tous se trouvait bien en sécurité dans leurs chambres. L'après-midi touchait en sa fin, depuis le combat contre les deux affreuses créatures nous n'avions pas bougé de l'infirmerie, les blessés les plus important avait été prit en charge en premier, mais Dumbledore avait insisté pour qu'on soit tous examiné et soigné jusqu'à la moindre petite égratignures. Et puis il valait mieux que nous restions en sécurité le temps qu'ils soient assuré que Poudlard ne courait plus aucun danger.

Mes doigts se resserèrent sur la brioche, la réduisant petit à petit en une bouilli de miette contre ma paume, tandis qu'un lourd soupir brulait ma gorge.

Comment en étions-nous arrivé là ?

Pourquoi en étions-nous arrivé là ?

Je viens balayer la pièce du regard, une tension lourde et silencieuse y régnait, le poid du soulagement, de la peur et de l'inquiétude. Mes yeux croisèrent ceux de Jihoon qui m'offrit un sourire quelque-peu bancal auquel je répondit tout aussi difficilement. Mon ami ne présentait aucune blessure grave, des égratignures et hématomes qui ne laisserait pas de séquelle, mais il restait auprès de Soonyoung qui s'était endormi après qu'une magie de guérison ai remit sa jambe en place, sous de petits cris de souffrance de sa part. Il surveillait aussi Wonwoo dans le lit d'à côté qui avait reçu un bien méchant choc à la tête et avait perdu connaissance lors du combat, depuis il ne s'était toujours pas éveillé mais l'infirmière n'était pas trop inquiète quant à son état. Mingyu également s'était heurté à la tête, mais cet idiot n'avait accepté de prendre du repos qu'une fois qu'on lui ai répété une centaine de fois que l'homme qu'il aimait allait bien. Désormais le Gryffondor ronflait sur un matelas, un bandage autour du crâne, et murmurant le nom de Wonwoo dans son sommeil.

Junhui également avait été imposé au repos mais il refusait de s'endormir, affirmant qu'il allait bien maintenant que de véritable soin avait été offert à son bras charcuté par les crocs d'un Troll. Il disait garder les yeux ouvert pour veiller sur ses amis, mais tous savions très bien qu'il était surtout trop en colère et frustré contre lui-même pour dormir. Sa blessure datait du tout début du combat et par sa faute il n'avait pas pu nous prêter main forte, lui qui avait pour ambition de devenir un grand Auror dans le futur. Minghao avait beau lui répéter qu'il s'était montré héroïque en combattant le Troll pour sauver Soonyoung avant notre arrivé, il restait planté sur ses idées, têtu et énervé.
Les deux Chinois se tenait alors assit côte à côte sur un lit, le Poufsouffle ayant timidement saisit la main du Gryffondor bien que restant désormais silencieux. Lui en l'occurrence n'avait pas subit la moindre blessure, s'étant enfui de l'attaque assez vite pour trouver de l'aide. Et heureusement qu'il l'avait fait, les conséquences auraient pu être très grave si on avait tardé à nous sauver.

Certes Chan avait maîtrisé un Troll et Hansol s'était engagé à combattre le second, mais sans l'aide des professeurs certaines blessures auraient pu s'aggraver par du temps perdu. Et par cela je pensais surtout à Seokmin et Seungcheol, ceux dont l'état restait encore bien trop incertain.

Pour avoir moi-même essayer de contenir la blessure du Poufsouffle, l'avoir sentit se vider de son sang sous mes doigts, je savais que la pointe s'était profondément enfoncé dans son ventre. Si madame Lee ne s'était pas empressé à un sort de guérison dès son arrivé auprès se lui alors sûrement n'aurait-il pas survécu à quelques secondes supplémentaires. Puis désormais le voilà allongé dans des draps blancs bandé et inconscient, l'infirmière ayant bien stipulé qu'il mettra un certain temps à se remettre de sa blessure.

S'il se remet, évidement.

Mais celui dont l'état inquiétait le plus cette pauvre madame Pomfresh, qui lui avait même valu de réclamer l'aide de Rogue pour promulguer ses soins, restaient Seungcheol. Entre traumatisme crânien, os brisé a différents endroits, hémorragie interne et externe, si la respiration traversait encore ses poumons cela ne relevait que du miracle. Pour une médecine modlu un tel cas aurait été impossible à soigner, la magie offrait plus de chance mais au prix de nombreuses formules et potions. Voilà bien deux ou trois heures que nous nous trouvions ici et ils s'affairait toujours autour de lui, sous le regard figé de Jeonghan.
Ce dernier tenait à rester au plus près de son meilleur-ami, jusqu'à ne pas lâcher une seule fois sa main depuis qu'on avait rejoin l'infirmerie. Nous avions bien tous essayer de le forcer à aller se reposer, laisser Seungcheol au bon soin de nos professeur mais il refusait net. Il avait été formel, il ne quitterait le chevet du Serpentard qu'après être certain que sa vie n'était pas en danger.

Je crois que je ne l'avais jamais vu aussi sérieux avant, aussi inquiet et dévasté également, on aurait dit que son monde s'effondrait avec Seungcheol.

- Tu ne vas pas la manger j'imagine.

Mes yeux se posèrent sur Hansol qui venait s'assoir contre le mur avec moi et Chan, en pointant du doigt m'a brioche écrasé. Sans une réponse je la lui tendis et il croqua dedans sans attendre, un soupir de bien-être bercé au coin de ses lèvres.

- Ça va ? Lui demandais-je, inquiet de constater la pâleur de ses traits.

- Je sais pas... J'ai très faim.

- La pleine lune est pour ce soir ?

Ma voix s'était baissé pour cette question, conscient que personne ne devrait nous entendre parler de ça. Nous nous tenions suffisamment loin des autres pour qu'ils ne puissent entendre plus que l'écho de murmure dénué de sens, mais je voulais être des plus prudent.

- Demain, mais je ressens ses effets depuis hier, chuchota Hansol.

- Et les cachets ?

- Ils font de moins en moins effets, intervient Chan, qui s'était rapproché et s'exprimait aussi bas que nous.

Je hochais la tête en observant Hansol qui léchais ses doigts après avoir fini de dévorer la brioche, mais ne semblait pas totalement rassasié. De nous tous il avait été le seul ici à pouvoir avaler quelque-chose, l'infirmerie nous ayant fourni plusieurs en-cas auxquelles nous n'avions pas eu l'humeur de touché. Mais mon ami s'était nourrit plus que de raison, sous le regard inquiet de Seungkwan qui s'était refusé à lui lâché la main pendant longtemps. Désormais le Serpentard s'était endormi sur une chaise alors Hansol l'avait couché dans un lit, avant de venir nous trouver.

Entre eux quelque-chose semblait différent, comme si les segments d'une relation s'alignaient dans la douceur d'un silence complice. Et constater cela ne me plaisait pas, mon ami savait bien les conséquences de ce jeu-là, il ne pouvait pas aimer une personne contre qui on se confronterait le jour où une guerre se declarerait. Il allait déjà contre cette règle en étant ami avec Minghao, Seokmin, Junhui et Mingyu, je le connaissais suffisamment pour savoir qu'il ne pourrait jamais lever sa baguette contre l'un d'entre eux au moment venu.

Mais j'étais mal placé pour lui faire encore la réflexion, moi qui me sentais si malheureux de voir mes camarades blessé, moi qui échangeait des regards entendu avec Jihoon.

Moi qui avait contenu la plaie de Seokmin en lui criant de survivre.

- Ce que tu as fait tout à l'heure...

- Je ne sais pas comment j'ai fais ça, c'est comme si... Comme si ma force c'était doublé, triplé et... J'étais si en colère que j'ai failli perdre le contrôle de moi-même.

La réponse de Hansol fut si confuse et tremblante que je ne pouvais que constater la peur fretillante en lui. Nous savions tout trois que la cause de cette soudaine force, qui lui avait permit de tenir tête à un Troll, ne pouvait être dû qu'à sa malédiction.

- Tu te transformais ? Demandais-je alors, prudemment.

- Impossible, pas en journée, il faut une pleine lune pour ça.

- Mais tu ne t'ai jamais transformé, c'est peut-être un effet secondaire.

- Je sais pas, sur le moment je voulais juste protéger Seungkwan du Troll... Depuis j'ai plus de vertiges, j'ai juste très très faim.

Cette histoire me semblait de plus en plus étrange, et elle m'inquiétait également. Hansol n'avait jamais subit la moindre transformation en loup-garou, depuis son plus jeune âge ses parents le gavait de médicaments qu'ils étaient parvenu à dénicher on ne sait où. On racontait que quiconque atteint de lycanthropie ne pouvait échapper à sa malédiction, aucune formule, aucune potion ne pouvait libérer de ça. Alors j'avais toujours été très septique à propos des cachets que mon ami ingurgitait en quantité toujours plus grande, certes il ne se transformait pas, mais à quel prix ?

Son organisme se dégradait, en période de pleine lune il se sentait de plus en plus nauséeux, étaient prit de plus en plus de vertige et se présentait avec la pâleur d'un cadavre. Son corps voulait une transformation, il en avait besoin, s'il continuait à la maintenir au fond de lui comme ça je craignais les graves conséquences qui viendraient le trouver.

Les cachets faisaient de moins en moins effets, son état empirait a chaque fois, n'avait-il pas atteint la limite ?

- Tu as pris quand des médicaments pour la dernière fois ?

- A midi, mais ils ne font pas effet plus d'une heure normalement.

- Alors quelque-chose cloche.

- Hum.

- Tu vas te transformer du coup ? Demanda Chan.

- Non, hors de question.

Sa voix résonnait plus sèche et grave, l'expression d'une décision bien ancré en lui sur laquelle il ne voulait pas revenir. Il refusait toute idée de transformation, depuis toujours il niait cela comme la solution à son état empiétant sur une mauvaise pente, alors que Chan et moi savions que c'est tout ce dont il avait besoin.

- Hansol...

- J'ai dis non, tout sauf ça.

- Ça serait pour mieux, on le sait depuis longtemps que les cachets ne sont pas la bonne solution. Ils t'ont aidé à éviter les transformations jusqu'à maintenant mais ça ne peut plus durer... Ces foutu cachets vont finir par te tuer.

Malgré mon ton chuchoté je tenta d'inssufler à ma voix tout la frustration et la colère qui me gagnait. L'imaginer mourir à cause de cette malédiction m'était inssuportable, il pouvait survivre avec, j'étais prêt à tout pour qu'il surpasse ce qu'une simple morsure de loup avait fait de lui.

Nous étions sur le même bateau après tout, depuis l'enfance nous nous soutenions en sachant dans quelle monde obscur nos parents nous avait piégé. Au fond tout était de leur faute, nous payons les conséquences de leurs choix.

- Je préfère mourir plutôt que de devenir un monstre.

Cette phrase me heurta bien plus que je n'y laissa paraître, malgré mon menton maintenu levé et mon visage neutre je sentais la colère me prendre de sa brusque férocité. Tout était de la faute de la magie noire, de nos parents, de Voldemort lui-même. Sans leurs ambitions et capacité à tout sacrifié pour faire régner leur puissance nous n'en serions pas là.

Mais que pouvais-je y faire ? J'étais déjà trop enfoncé là-dedans pour imaginer m'en détourner. Chan et Hansol le pourraient peut-être, s'ils s'en allaient je les regarderaient partir avec le plus grand des bonheurs sur la poitrine.

- Tu n'es pas un monstre, murmurais-je en saisissant la main de mon ami.

Il soupira, frustré, mais ne rejeta pas mon geste en affirmant:

- Les Loup-garous sont des monstres, ils sont violent et incontrôlable, ils tuent sans une once de pitié. Si je me transforme je ne vaudrais pas mieux que ces Trolls qui nous ont attaqué.

Je ne trouva rien à répondre à cela, alors nous restâmes tout les trois silencieux. Les minutes passèrent, une heure, peut-être deux ou plus, immobile dans cette pièce que le temps triste de l'extérieur assombrissait. Madame Pomfresh et Rogue s'activèrent encore longtemps sur Seungcheol, si longtemps, trop longtemps, j'imaginais alors difficilement l'ampleur des dégâts. Par moment mon regard s'en alla trouver Jihoon qui restait parfaitement éveillé au chevet d'un Soonyoung endormi, ou observait d'un œil inquiet Wonwoo qui s'agitait dans son sommeil. Parfois il passait sa main sur le visage et les cheveux du Serdaigle, de peur qu'il n'aggrava sa blessure à la tête en gesticulant, et Wonwoo s'immobilisait dès que les doigts de mon ami le touchaient.
À un moment donné Mingyu se réveilla dans un sursaut, observa les environs de manière confuse et tenta de se lever pour allez on ne sait où. Junhui et Minghao le recouchèrent alors que Rogue lui administrait un sort qui le plongerait dans un très long sommeil. Puis se fut au tour de Seungkwan de quitter les bras de Morphée, relevant une tête bouffie et encore peu lucide il marmonna le prénom de Hansol, poussant ce dernier à le rejoindre et lui saisir la main pour qu'il se rendorme.

L'ambiance restait morose dans la pièce, et alors que je devinais ma soirée qui commençait à tomber et nous englobait d'une couche de lassitude épuisé, Chan se rapprocha doucement de moi et demanda, si bas que je perçu à peine sa question:

- Rassure-moi, ce n'est pas toi qui a fait entrer les Trolls ?

Je secoua négativement la tête, provoquant un soupir de sa part.

- Je suis certain que ce n'est pas non plus Hansol, alors ça ne peut être que...

- Il n'est pas assez puissant, le sort de magie noire qui recouvrait les Trolls demande une grande maîtrise qu'aucun Mangemort de cette école ne possède. Je suis le seul de nous quatre qui aurait pu faire ça.

- C'est vrai que tu maîtrises bien la magie noire.

Je sentis dans la voix de Chan une pointe de reproche qui ressera ma poitrine déjà bien étouffé. Oui, de toute notre génération de jeune Mangemort j'étais celui qui maîtrisait les arts sombres avec le plus de talent, parce-que depuis tout petit mes parents m'y initiait. Je connaissais l'avertion de Chan vis à vis de tout ça, je connaissais son envie de s'y échapper, et si j'en avais le pouvoir je ferais en sorte que lui et Hansol puisse fuir loin de tout ça. Mais je n'étais pas assez fort pour ça, pas assez courageux pour affronter tout ce qu'engendrais le fait de trahir Voldemort.

Je n'étais pas assez courageux pour prendre mon propre destin en main, c'est ce que j'avais compris depuis longtemps déjà. Sûrement mes deux camarades arriveraient à fuir un jour, eux ils étaient courageux, tellement que je les admirais.
Moi je me laissait fondre auprès des mages noires, je me mettais en avant pour couvrir le visage de mes parents de fierté, et j'opiniais a quiconque me souhaitait de devenir le Mangemort dont la simple évocation ferait trembler les foules.

Un puissant et illuste sorcier, voilà ce qu'on voulait faire de moi, j'obeissais, je l'avais toujours fait.

Mais elle faisait mal, cette obéissance, aujourd'hui elle semblait vouloir enfoncer une lame vorace jusqu'au plus profond de ma poitrine.

Je maîtrisais la magie noire, mieux que tout les sorciers que mon âge, mieux parfois que certain Mangemort adulte. Et pourtant j'avais été incapable de l'utiliser contre les Trolls, j'avais été incapable d'agir en héro sous peine de révéler mon statut dans le clan des ténèbres.

J'avais préféré resté spectateur du massacre tout en sachant que j'aurais pu le faire cessé plus tôt.

Voilà pourquoi Chan et Hansol se montraient plus courageux que moi. Le premier avait usé sans hésitation d'un sort interdit, tandis que le second menaçait son secret en usant d'une force surnaturel venu certainement de sa malédiction.

Un lâche, voilà ce qu'était celui qu'on mettait au devant de la scène lors des réunions de Mangemort. J'avais le pouvoir d'agir et j'étais resté immobile, si pourtant j'avais seulement levé ma baguette et prononcé l'un des sort obscurs enseigné par mes parents j'aurais pu briser la protection de ces monstres sous la seule conséquence d'une lourde fatigue.

Si j'avais été plus courageux alors Chan n'aurait pas eut à user d'un sort interdit, Hansol n'aurait pas mit son secret en jeu, Jihoon et Wonwoo n'auraient pas été presque dévoré par des Trolls, les autres n'auraient pas eu à tant s'épuiser pour des sorts inutile.

Seungcheol ne se trouverait pas entre le vie et la mort, sous le regard dévasté de Jeonghan et les soin intensif de madame Pomfresh soutenu par Rogue.

Et Seokmin n'aurait jamais été à deux doigts de se vider de son sang entre mes doigts.

"Tu crois que je vais mourir ?"

Lorsqu'il m'avait fixé, lorsqu'il m'avait sourit, à la recherche de réconfort, je n'avais pas pu faire autrement que lui crier dessus. Parce-que j'étais en colère qu'il soit blessé, qu'il se vide de son sang, qu'il me regarde avec des yeux aussi brumeux, qu'il pense à mourir.

J'avais été tellement en colère, j'étais encore en colère, incroyablement en colère contre cet être si lâche que j'étais.

Puis je m'étais excusé, parce que c'est tout ce qu'il me restait à faire. J'avais apprit tellement de sort de combat, tellement de magie destructrice programmé a faire de moi le plus grand des Mangemorts, mais parmi tout cet apprentissage intensif depuis ma plus tendre enfance jamais mes parents ne m'avait apprit à soigner.

Je m'étais retrouvé inutile, impuissant, le sang s'écoulant entre mes doigts et incapable d'agir autrement qu'un moldu en compressant sa plaie.

Quel genre de sorcier étais-je donc si je ne pouvait même pas employé la magie lorsque j'en ressentais le plus grand besoin ?

Quel genre de Mangemorts étais-je alors que j'avais tenté de maintenir de toute mes forces la vie dans les yeux de Seokmin ? Ce garçon qui était la faiblesse de l'une des plus grande combattante que le clan de la lumière ait porté ? S'il était mort madame Lee ne s'en serait jamais remise, cette forte menace qu'elle représentait pour notre camp se serait effondré.

Et ce n'est que maintenant que cette idée m'effleurait l'esprit, sur le coup je n'avais pensé qu'à le sauver. Et encore maintenant je n'espérais que de le voir ouvrir ses yeux.

J'echouais en tant que sorcier, en tant que Mangemort, en tant que fils aussi certainement, ainsi qu'en tant qu'ami.

Que me restait-il alors ?

- Tout les Trolls ont été éliminé, nous avons activé une barrière magique autour du château, utilisé qu'en cas d'urgence habituellement. Mais ainsi Poudlard n'aurait jamais été aussi sécurisé.

Les paroles de McGonagall firent à peine apparaître un soupir soulagé de la part de ceux qui restait éveillé dans la piece, seulement des hochement de tête fatigué. Elle et les autres professeurs nous rejoignaient après de longues heures de patrouilles dans le bâtiment. Mon regard se porta sur madame Lee qui se dirigea sans attendre au chevet de son fils inconscient, lui caressa la tête dans un douloureux soupir, la peur bien marqué sur son visage. Dumbledore vient se tenir à ses côtés avec une main amicale sur son épaule, avant de se tourner vers madame Pomfresh en demandant un rapport de l'état de chacun d'entre nous.
L'infirmière en terminait tout juste avec Seungcheol, qu'elle décrivit comme stable pour le moment mais ne saurait affirmer ce qu'il en serait de la suite. Nous ne pouvions qu'attendre et espérer que son état ne se dégrade pas, prier pour que ses paupières se soulève. A l'entente de ses paroles tout nos regard trouvèrent le visage dévasté de Jeonghan, qui n'avait à aucun instant lâché la main de Seungcheol.

Sans prendre conscience de ce que ses paroles avaient engendré, madame Pomfresh continua en affirmant que pour tout les autres les soins avaient été une réussite, ceux qui restaient inconscient ne tarderait pas à se réveiller en bonne santé. Même si pour Seokmin le temps d'éveil serait plus long, ainsi que le rétablissement complet.

Les professeurs hochèrent gravement la tête, certain dans des soupirs soulagé, d'autre en nous observant un à un avec pitié ou sévérité.

- Étant donné la situation nous avons décidé de ne pas vous sanctionnez tout de suite, nous y réfléchirons plus tard. mais sachez que nous sommes tous très déçu de votre désobéissance, ce que vous avez fait était très imprudent et...

- Il y avait de la magie noire sur les Troll.

L'intervention de Jihoon coupa court au discours de McGonagall, sa voix brute et plus autoritaire que celle de la vieille femme. Il s'était redressé, la main posé sur le bras de Soonyoung et un regard glacé tourné vers tout les adultes qui s'étaient joint à nous en croyant pouvoir nous donner une leçon de morale.

- Voila le résultat à treize contre deux de ces créatures, alors imaginez si seulement trois personnes les avait affronté ? Si nous ne nous étions pas montré imprudent alors Soonyoung, Junhui et Minghao auraient été tué.

Je vis sa main se crisper sur le bras de son ami d'enfance, toute la colère qui coulait dans ses yeux réduisait au silence même les plus bavard de nos professeurs. Voir le meilleur élève de cette école se dresser contre eux devait leur faire un choc, de toute sa scolarité Jihoon s'était toujours montré d'une politesse exemplaire, n'avait jamais désobéi à la moindre règle ni déçu aucun adulte.

La seule et unique fois où il avait fait perdre des points à notre maison remontait à notre première année, lorsqu'il s'était battu avec Soonyoung.

- Nous sommes tous épuisé, choqué, blessé et inquiet, en ce moment aucun d'entre nous n'a envie d'entendre vos remontrances. Avec tout le respect que je vous dois j'aimerais juste vous demander de ne plus rien dire, vous pourrez nous faire des reproches plus tard, nous crier dessus ou nous punir si vous le voulez, mais pas maintenant... Pas tant que tout nos amis n'auront pas réouvert les yeux.

Sur ces mots il les lâcha du regard, passa une main dans les cheveux de Wonwoo qui recommençait a s'agiter puis prit de nouveau place auprès de Soonyoung, le regard perdu sur le visage endormi de celui-ci. Aucun professeur n'osa répondre quoi que ce soit, ce fut peut-être le silence le plus oppressant qu'il m'ait été donné de ressentir. Je les vis échanger des regards, discuter par la simple interactions de leurs pupilles, pousser de petits sourires affligé, avant de s'en allez un à un. Même l'infirmière quitta la pièce, méritante d'une bonne nuit de sommeil après ses efforts, suivit par Dumbledore dont je ne pouvais que constater le petit sourire qui pendait au coin de sa barbe. Il ne resta que la professeure Lee assise au chevet de son fils, qui remonta sur lui les plis de la couverture avant de se lever à son tour.

- Le château est sécurisé mais nous avons demandé aux autres de rester dans leur dortoir jusqu'à demain matin. Vous pouvez y retourner sans crainte pour ce soir si vous le désirez, mais je comprendrais que vous vouliez rester ici pour cette nuit, il y a assez de lit à disposition dans ce cas et nous ne viendrons pas vous déranger. Faîtes-nous savoir si vous avez besoin de quoi sur ce soit, déclara-t-elle.

Puis, une fois au pas de la porte, elle prit enfin le temps de laisser son regard naviguer sur nous tous, s'attardant sur chaque visage qui se présentait, éveillé comme endormi. Sur son visage luisait les sentiments de l'inquiétude et de la tristesse, des tragédies passé sûrement se rappelait a sa mémoire, mais bientôt un fébrile sourire vient recouvrir ses traits affaissé.

Quand elle souriait ainsi, une pointe positive au centre de la morosité, je voyais en quoi son fils lui ressemblait.

- Vous avez tous été très courageux.

Sur ces dernières paroles et un signe de tête chargé de respect, elle suivit la sortie de ses collègues.
Enfin il ne restait plus que nous treize dans la pièce, pour la première fois depuis les évènements. Le silence régnait mais je ne le sentais plus oppressant, étouffant et anxiogène. Certes l'inquiétude perdurait au-dessus de la peur, du choc ou de la fatigue, mais j'avais la sensation que nous pouvions enfin nous sentir apaisé.

Juste nous, enfermé dans cette pièce, bercé par le simple écho de nos respiration.

Jeonghan resta auprès de Seungcheol, toujours ignorant du sommeil qui devait le gagner. Junhui accepta enfin de s'allonger un peu, tandis que Minghao, Jihoon et Chan se décidèrent à préparer les quelques paquet de nouille que l'infirmière nous avait laissé. Mingyu, Soonyoung et Wonwoo dormaient toujours, ainsi que Seungkwan qui serrait la main de Hansol comme s'il s'agissait d'une peluche pour accompagner sa nuit. Pour ma part je resta assit sur le sol et mon regard osa se tourner vers Seokmin, immobile dans son lit, les yeux clos, lèvre figé.

Je le préférais quand il souriait comme un idiot, se montrait bavard comme un idiot, partageait avec moi les ébauches de ses plans idiots. Je le voulais réveillé, je voulais rapidement échanger avec lui des regards en biais, soupirer quand il se fatiguait à tous nous rapprocher, suivre ses idées enfantines pour la fondation d'un quelconque "lien".

Ça en devenait ridicule, je prenais goût à la description stupide qu'il me faisait du bonheur, de l'amitié, d'une vie tendrement mené.

Moi, celui qu'on considérait comme le futur du camp des ténèbres, me voilà qui enviait la vie d'un Poufsouffle simplet.

Me voilà qui trouvait une forme de réconfort agréable dans une bulle forgé de treize élève venu de différentes maisons, de différents milieus, de différents pays même.

Une bulle dans laquelle je ne devrais pas vouloir me fondre, parce-que là n'était pas ma place.

"Vous avez tous été très courageux"

Oui, mes camarades s'étaient montré courageux, incroyablement courageux.

Mais moi j'étais juste lâche, misérablement lâche.

Mes yeux effacèrent le visage de Seokmin en se fermant, puis ramena mes genoux a mon torse pour les enfermer de mes bras et y enfoncer mon visage.

Je ne voulais plus rien voir, plus rien entendre, plus rien sentir ou ressentir.

Juste le noir, l'obscurité, le rien, le vide, pour m'empecher de réfléchir et réfléchir encore. Afin de ne pas casser mes neurones, agresser mon crâne face à des questions et des émotions qui n'aurais jamais dû se faufiler dans mon esprit.

À cet instant j'aurais juste aimé que le temps cesse de suivre son cours, qu'il m'oublie dans un coin et me laisse fuir, fuir très loin.

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