13

~Chan~

Le discours du directeur terminé, il fit signe à l'orchestre d'interpréter la valse d'ouverture. Les notes volèrent une à une dans la pièce, berçant nos corps dans une légèreté magique.
Tout les couples étaient invités à rejoindre la piste de danse, ouvrir le bal et donner le signal de commencement à cette fête pleine de beauté.

Je regarda mes amis, tous immobile à fixer l'espace vide au centre de la salle. Ils n'étaient pas les seuls à agir ainsi, comme chaque année tout les élèves se collaient contre les murs et les tables, patientant que des courageux se lancent en premier.
Parfois il pouvait s'écouler de nombreuses minutes dans un embarras constant, avant que quelqu'un ne se décide enfin à effectuer les pas de danse.

Puisque j'étais venu seul je ne me sentais pas concerné par ce silence et ce jeu de regards entre les jeunes sorciers, qui se donnaient des coups de coude peu discret pour s'encourager mutuellement. Je trinqua avec Soonyoung, tout aussi amusé que moi de voir que personne ne se lançait. Lui aussi se présentait en célibataire au bal, dans un murmure nous émettions quelques paries sur le duo qui aurait le courage d'ouvrir la soirée.

Je jetta un nouveau regard à mes amis, qui s'étaient tous réuni durant le discours. Nous nous tenions tout les treize dans un coin, près du buffet encore coloré de sucrerie. Aucun ne semblait motivé à se bouger, je distinguais bien quelques coup d'oeil hésitant, mais aucune invitation.

Cinq bonnes minutes s'étaient écoulé quand l'espace gigantesque au centre de la salle fut enfin habité par un couple. Des exclamations enjouées et quelques sifflements accompagnèrent les deux courageux. Le garçon n'était Hoseok, le capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, et la Poufsouffle à qui il tenait la main n'était autre que Seulgi, la fille la plus convoité de Poudlard pour sa beauté et sa gentillesse sans pareille.
Ils commencèrent tout juste les premiers pas de danse qu'un second couple les rejoignit, Wendy, la jumelle de Seulgi, accompagné d'un autre joueur de l'équipe de Gryffondor.

Les deux jeunes filles souriaient tellement qu'elles rayonnaient, attisant admiration et envie dans tout les regards.
Plus je les observais, et plus j'avais du mal à croire qu'elles étaient les grandes soeur de Yeri.

- Seungcheol, invite-moi à danser. Si on y va pas maintenant on va perdre notre titre de plus beau couple ! S'exclama Jeonghan, en tirant sur la manche de son partenaire.

- Parce-qu'on a le titre de plus beau couple ?

Seungcheol ne pu questionner davantage qu'il se retrouvait traîné docilement vers la piste.
Le menton redressé et un regard de charmeur vers l'assemblé, Jeonghan prit soin d'attirer à lui toute l'attention. Ce Serpentard savait comment capter les regards en un simple sourire au coin des lèvres.

Au fil des secondes d'autres duo se joignaient à la danse, au grand bonheur du directeur et des professeurs qui encourageaient la fête sous leurs applaudissements garni de sourires.
Parmi notre groupe Hansol et Seungkwan furent les suivant à plonger dans le rythme de la valse. Il y avait une maladresse touchante dans leur aptitude à danser, mais ils se fixaient avec une telle intensité que leur manque de talent se faisait oublier.
Puis ce fut au tour de Joshua et Seokmin de s'avancer, et cette association inattendu capta la surprise générale, faisant grandir des murmures curieux.

Évidemment, personne ne s'attendait à voir ces deux là ensemble.

Je me tourna vers les derniers couples parmi mes amis, et fut surpris de découvrir qu'il ne restait à mes côtés que Junhui et Minghao.
Jihoon s'en était allé rejoindre d'autres Serdaigle venu seuls, avec qui il discutait dans un sérieux qui ne se prêtait pas à des festivités. Quant à Soonyoung, il s'était laissé tomber sur une chaise et somnelait.

- Où sont passé Mingyu et Wonwoo ? Demandais-je.

Il y a quelques secondes ils étaient encore auprès du buffet, posté l'un à côté de l'autre dans une gêne flagrante. Deux hautes perches comme eux ne pouvaient pas avoir disparu aussi facilement, et s'ils étaient parti danser je verrais leurs têtes dépasser de la foule.

- Mingyu a prévu une surprise pour Wonwoo, il a passé la semaine à la préparer, me répondit Junhui.

- Une suprise ?

Il m'offrit un sourire énigmatique, bien décidé à concerver le secret de son meilleur-ami, puis se détourna de moi pour saisir la main de Minghao.

- Allons danser amicalement ! Clama-t-il, assez fort pour que la moitié de la salle l'entende.

Le Poufsouffle lui frappa l'épaule, avant de tirer lui-même Junhui jusqu'à la piste, leurs doigts emmêlés.
Pensaient-ils être discret ? Personne dans cette pièce ne voyait ces deux-là comme des amis. Autrefois seuls Hansol, Seokmin et Mingyu le pensaient. Mais ce dernier l'avait découvert et n'arrêtait pas de gaffer, au point que presque tout notre groupe d'amis devaient être au courant maintenant.

Mes doigts effleurèrent les quelques mets à disposition, mais sans réelle envie. Je n'avais pas mangé depuis le midi mais mon estomac ne criait pas famine, il semblait tordu.
Un phénomène qui ne datait d'ailleurs pas d'aujourd'hui. Depuis quelques temps il y avait un malaise constant qui gisait dans mon ventre.

Des éclats d'appréhensions en bouillie dans mon corps.

Évidemment, avec tout ce qu'il se passait autour de moi je ne pouvais qu'être anxieux. J'avais beau le cacher, tenter de sourire, d'agir avec une attitude positive, par moment je voudrais juste plonger dans mon lit et fondre sous ma couverture à tout jamais.

Ce qu'il se passait dans notre monde me faisait peur. La guerre imminente. Les choix de ma famille. La marque sur mon bras. La prophétie dont on ne comprenait toujours pas le sens.
Et surtout, le rôle que mes amis pourraient y jouer, ainsi que les camps qui nous séparaient bien malgré nous.

Alors que je marchais à l'ombre des murs, bercé par les notes qui volaient dans la lumière, mon regard tomba sur Joshua au bras de Seokmin, sur le sourire de Hansol pour Seungkwan, puis sur le couple scintillant que formaient Jeonghan et Seungcheol.
Différentes réflexions se mélèrent dans mon esprit, des idées, des plans, des chemins sans issu qui s'enchainaient. J'avais beau réfléchir, je ne voyais que des difficultés et peu d'éventualités où cette histoire de terminait bien

Perdu ainsi dans mes pensées, je ne remarqua pas l'homme qui se tenait immobile dans la même ombre que je traversais, et que je cogna par mégarde.
Des excuses bafouillées s'étranglèrent dans ma gorge alors que je levais la tête et croisait le regard du professeur de potion.

- Lee Chan, bonsoir.

Sa voix sonnait lugubre et ennuyé, comme à son habitude. Il portait sa cape de tout les jours, un ensemble couleur corbeaux bien peu festif. Sûrement n'était-il pas présent à cette fête de son propre gré.

- Professeur Rogue.

Je m'inclina poliment avant de le contourner, n'ayant pas grande envie de rester en compagnie de cet homme glacial.
Mais à peine ai-je instauré une distance qu'il attrapa mon bras, puis se pencha à mon oreille.

- Il paraît que vous ne venez pas à la fête organisé par Vous-savez-qui. Tout les fidèles y sont convié, votre famille également, et vous-savez-qui peut se mettre très en colère quand on ne lui obéi pas.

Un frisson remonta dans mon dos, mêlé à un rictus qui tirait mes lèvres. Par "Vous-savez-qui" il parlait évidemment de Voldemort, et par "fête" il entendait la réunion de Mangemort qui aurait lieu pendant les vacances.
Celle à laquelle j'avais décidé de ne pas assister, bien conscient qu'en faisant cela je commettais mon premier vrai acte de trahison envers le clan des Ténèbres.

- Il ne remarquera pas à mon absence, parmi les jeunes il n'a d'yeux que pour Joshua-hyung, retorquais-je.

- Il remarque tout, attendez-vous à des représailles.

Sa voix était comme le long corps gluant d'un serpend qui sifflait au rebord de mon oreille, proférant des menaces qui laissèrent à mon imagination des centaines d'hypothèses toute plus atroce les unes que les autres. Je savais que je prenais des risques en ne me présentant pas à la réunion, je savais que cet écart ne serait pas pardonné.

À travers ses lettres, ma mère me supplier de venir. Elle affirmait que si je passais Noël ailleurs, c'est comme si je tournais le dos à ma famille, et elle n'aurait d'autre choix que de m'écarter de mon rôle de fils.
Ce qui signifiait que, durant la guerre, elle lèverait sa baguette contre moi sans scrupule.

Un nouveau frisson me secoua. La nausée remontait à ma gorge et des sueurs froides glissèrent sur ma peau.
Je commençais à étouffer, à paniquer.

Et pourtant, c'est un sourire plein d'une fausse assurance que j'offris au professeur Rogue.

- Bonne soirée monsieur.

J'arracha mon bras de sa poigne et m'éloigna au pas de course. Ma respiration accélérait au fil des secondes, porté par les soubresauts violents dans ma poitrine, à mesure que je serrais entre mes doigts la marque sur mon avant-bras. Si le tissu de ma chemise ne faisait pas barrage alors sûrement mes ongles se seraient enfoncé jusqu'à perforer ma peau.

Jusqu'à griffer, et peut-être arracher, cette atrocité qui me rattachait à un clan maudit.

Je déambulais dans la salle sans savoir où allez, la musique me semblait soudainement si forte qu'elle hurlait dans mes tympans, et la foule mouvante donnait l'impression de m'écraser.

Ce n'étais pas de me cacher entre mes draps que j'avais besoin à cet instant, mais d'une présence rassurante qui saurait figer ce souffle erratique qui brûlait ma gorge.
Mais j'avais beau tourner la tête je ne voyais plus Joshua. Hansol était plongé dans son petit bonheur avec Seungkwan, je ne pouvais pas me permette de briser leurs bulles d'insouciance. Je ne voulais pas non plus déranger Jeonghan et Seungcheol, qui passaient un si bon moment, encore moins Junhui et Minghao, qui ne comprendraient de toute façon pas grand-chose à ma situation. Jihoon semblait plongé dans une discussion sérieuse avec un groupe d'élève auquelle s'étaient mêlé des professeurs, et Soonyoung n'était plus sur sa chaise, il n'était d'ailleurs plus dans la salle de bal.

J'étais seul, complètement seul.

C'est alors vers le grand escalier que je me dirigea, l'escaladant à une vitesse telle que mes pieds manquèrent a plusieurs instant de déraper sur les marches. Cette prise de risque ne freina malgré tout pas ma course dans les couloirs sombres et déserts, la musique assourdissante quittait peu à peu mes oreille à mesure que je m'éloignais. Bientôt le bruit fut lointain, l'air frais de l'extérieur me frappa au visage quand mes souliers s'enfoncèrent sans la neige épaisse.
Il faisait froid, abominablement trop froid pour une tenu aussi légère que la mienne, et pourtant c'est un agréable soupir qui traversa mes lèvres.

Ainsi seul dans la nuit, dans la neige, je sentais mon souffle reprendre une vitesse presque normal.

J'enfonça mes mains tremblantes dans mes poches et commença à marcher, le regard attaché à chaque flocon qui flottait autour de mon corps. Quand ils se déposaient sur moi j'arrivais presque à imaginer qu'ils le faisait avec l'idée d'une douce étreinte, et ça rassurait un peu mon cœur glacé.
Sûrement avais-je sous-estimé mon sentiment de solitude, si de simples petits morceaux de neige reussissaient à m'apporter du réconfort. La perspective de tourner le dos à ma famille me faisait plus mal que je ne l'imaginais, alors pourtant que je croyais haïr mes parents.

Je repensais à mes amis qui dansaient et s'amusaient, tout sourire sous un regard qui ne fixait que eux. Parfois je les enviais, j'enviais le bonheur et l'amour que je lisais dans leurs yeux, j'enviais la force qu'ils pouvaient avoir quand ils étaient à deux.
J'aimerais juste que leurs sourires ne s'éteignent jamais.

Que rien ne vienne jamais briser leur bonheur, et qu'ils se sauvent mutuellement.

Une brise plus forte tomba dans mes yeux, forçant mes paupières à s'abaisser. quand je les rouvris mon regard se posait sur l'un des hauts murs du château, ou plutôt sur la petite lumière qui flottait à ses pieds.
Elle ressemblait à une luciole perdu dans la neige, mais j'avais bien conscience que ces insectes là ne vivaient pas à cette période de l'année.

En réalité, depuis que l'odeur de tabac titillait mes narines, j'avais déjà deviné de quoi, ou plutôt de qui, il s'agissait.

- Je croyais que tu ne fumais plus.

Yeri leva les yeux vers moi, elle se tenait accroupie sur le sol et dessinait dans la neige, une cigarette fraîchement allumé au coin des lèvres. Ses cheveux brun relâché semblaient blanc tellement les flocons s'y étaient accumulé, de même pour sa longue cape sombre qui trainait sur le sol.

- C'est dur d'arrêter, parfois l'envie est trop forte. C'est de la merde pure ce truc, répondit-elle, en crachant un nuage de fumée.

Je m'asseya à côté d'elle, sans penser à mon costume bientôt trempé et au froid extrême qui crispait ma peau. J'étais déjà destiné à un bon rhume, avec un peu de chance je serais tellement malade que ça me donnera une excuse pour sécher les derniers jours de cours avant les vacances.

- Pourquoi tu n'es pas au bal ? Demandais-je.

Le doigts de Yeri tournoyaient dans la neige, elle semblait dessiner une fleur à la forme incertaine.

- Personne ne m'a invité, alors pourquoi j'y serais allez ?

À sa réponse mon cœur se serra. C'était bien idiot de ma part d'avoir posé une question si évidente, la sécheresse dans sa voix prouvait qu'elle était bien plus affecté par la situation que ne laissait paraître son air détaché.

- Et toi, tu es tout beau dans ton costume alors j'imagine que tu y étais. Pourquoi es-tu partie ? Enchaîna-t-elle.

"Parce-que j'ai fais une crise de panique". Cette phrase pleine d'honnêteté failli bien m'échapper, mais je me rétracta pour répondre simplement :

- Je m'ennuyais.

- Tu as laissé ta pauvre cavalière toute seule ? Où ton cavalier ?

- Ni l'un ni l'autre, j'y suis allez seul.

- Personne ne t'a invité ?

Je secoua la tête, et Yeri se tourna vers moi.

- Et tu n'avais personne à inviter ? Enchaîna-t-elle.

Nos regard se croisèrent, dans le sien brillait une émotion que je ne lui avais encore jamais vu. Quelque-chose que je ne saurais décrire, de brûlant, de saisissant.

Soupoudrer d'une pointe de reproche.

Aurait-elle voulu que je l'invite ? Je n'osa pas lui poser la question, de peur de passer pour un idiot.

Doucement, sans même comprendre le sens de mon geste, j'attrapa la cigarette qu'elle avait de nouveau posé au coin de ses lèvres. Sûrement cru-t-elle que j'allais y goûter, puisque ses sourcils se froncèrent, mais à la place j'écrasa le bout fumant contre le mur derrière nous.
Yeri fixa les petites cendres qui allaient s'évanouir dans la neige, dans un long silence qui ressemblait aux instants de latence avant une tempête. Ses cheveux volaient dans le vent, de plus en plus de flocons s'y mêlaient, le froid soufflait sur sa peau au point que son nez et ses joues en rougissaient.

Puis, alors que je faillis la croire prête à me reprocher mon geste, elle se laissa tomber dans la neige et commença à rire, rire si fort que sa voix écrasait tout ce qui se trouvait autour.
C'était la première fois que je la voyais joyeuse, elle ressemblait à une petite fille, et son rire était si communicatif qu'un sourire sincère étira mes lèvres bleuté par le froid.

- Je sais même pas pourquoi c'est drôle, murmura-t-elle, quand le calme la regagna.

J'haussa les épaules, puis le silence retomba entre nous. Nos deux regard se posaient sur son dessin qui disparaissait peu à peu sous la neige. Aucun mot ne nous venait, aucune conversation à lancer, et pourtant il y avait un confort plaisant dans nos simples présences côte à côte.
Seul dans la nuit, sous les flocons qui semblaient danser autour de nous, saisit par les brises sifflante. Le tableau que nous formions semblait comme enchanté, d'une magie pleine de douceur.

J'aurais presque voulu que cette nuit, ce moment, ne s'arrête jamais. Et tant pis pour le froid qui me secouait le corps.

L'envie soudaine de prendre la main de Yeri me hantait. Mais alors que j'osais tout juste glisser mes doigts vers elle, des bruits de pas ainsi que des voix se firent entendre à proximité.
Je n'y fis d'abord pas attention, sûrement était-ce juste d'autres élèves qui avaient fui la fête pour une raison quelconque. Mais, alors que leur conversation m'atteignait, les voix me furent familière.

- Le début du bal est toujours beau, mais dès qu'il y a des musiques plus récentes tout le monde se met à sauter partout et ça devient étouffant. En plus ça empeste la transpiration, se plaignait la première.

- Tu dois être trop habitué à des galas chic du début à la fin, souffla la seconde.

- Effectivement.

Le plus discrètement possible, je me déplaça jusqu'à bout du mur et espionna les deux garçons qui marchaient dans notre direction. Je sentis que Yeri me suivait, toute aussi curieuse que moi.

S'il y avait bien un duo que je n'aurais pas pensé envieux de s'isoler loin de la fête, c'est bien celui que formaient Joshua et Seokmin. Et pourtant ils se tenaient là, recouvert de lourds manteaux, à se balader côte à côte dans la neige.

- Je ne te pensais pas si bon danseur, j'étais prêt à parier que tu t'emmelerais dans les pas, continua Joshua.

Seokmin eut un petit rire, puis leva les main pour saisir un flocon.

- Ma mère est une femme populaire, elle est convié à de nombreuses fêtes et depuis enfant je l'y accompagne.

- C'est vrai, parfois j'oublie que tu es le fils de Madame Lee.

- Ça arrive souvent, je lui ressemble si peu que certaine personne pense qu'elle m'a adopté. Elle est incroyable et je suis juste... Moi.

Ce que le Poufsouffle disait me peinait, j'avais presque envie de sortir de ma cachette pour lui dire qu'il était une personne exceptionnel. Mais alors que j'allais me redresser pour leur faire savoir ma présence, Yeri enroula ses bras autour de mon torse.

- N'y va pas, murmura-t-elle.

Je sursauta en entendant sa voix aussi près, tellement que son souffle s'écrasait contre mon oreille.

- Pourquoi ? Demandais-je, le plus bas possible.

- Es-tu idiot ? Tu ne vois pas ce qu'il se passe ?

Les mots me manquaient, je ne comprenais pas ce qu'elle entendait par là. Yeri le devina puisqu'elle soupira, puis me désigna mes amis du doigt.

Ils ne marchaient plus, Joshua avait attrapé le bras de Seokmin et ils se fixaient.

- Tu ne vois pas ce qu'il y a dans leurs yeux ? Chuchota Yeri.

Un frisson mordit ma peau. Pas à cause du froid, pas à cause de la proximité de ma camarade.

Mais à cause de ce que je voyais, effectivement, dans les yeux des deux garçons.

- Tu n'as pas besoin d'être plus que toi, lâcha Joshua.

Il fit un pas vers Seokmin, rapprocha ainsi leurs visages mais, à l'instant où sa main toucha la joue rouge de son vis à vis, il se figea, hésitant.

Ce fut alors le Poufsouffle qui se laissa porter par le courage, et réduisit la distance qui séparait leurs lèvres.

Je dû plaquer ma main contre ma bouche pour retenir mon hocquet surpris, alors que mes deux amis fermaient leurs yeux pour savourer le baiser qu'il croyait partager à l'ombre des regards.
Yeri me tira en arrière, voulant sûrement leur donner un peu d'intimité. Elle me lâcha pour me faire face et m'offrir un sourire amusé.

Sourire qui retomba à la seconde où son visage fut face au mien.

- Chan, pourquoi tu pleures ? Demanda-t-elle.

Je retira lentement la main pressé sur ma bouche pour toucher le dessous de mes yeux, et constater la pluie de larmes qui en tombait.

- C'est rien.

- C'est pas rien, si tu pleures c'est qu'il y a quelque-chose.

- Je suis juste... Heureux.

Et encore, heureux n'était pas le mot approprié pour décrire ce que je ressentais à cet instant. Aucun mot n'était approprié pour décrire l'explosion qui avait lieu dans mon cœur, le brasier qui brûlait l'entièreté de ma poitrine.

Joshua aimait Seokmin.

Il aimait le plus pure et lumineux de tout les sorciers.

Il aimait un garçon qui ne pouvait que le tirer vers le bonheur.

- J'espère... Que Seokmin pourra le sauver, murmurais-je.

Yeri resta confuse, incapable de comprendre le sens de mes paroles. Mieux valait-il, de toute façon, qu'elle ne comprenne pas.

Parce-que si elle savait, alors sûrement ne se pencherait-elle pas vers moi comme elle le faisait à cet instant.

Sûrement ne me prendrait-elle pas dans ses bras.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top