11
~Seungkwan~
Une vague de juron patientait tranquillement à travers ma gorge, se retenant de l'envie folle d'une sortie en fanfare alors que les minutes s'enchainaient et que je me maintenais immobile. La soirée tombait doucement, dehors le ciel se défaisait de ses vives couleurs pour se peindre d'une teinte nocturne, déroulant un tapis sombre pour que les étoiles et la lune viennent y défiler.
Une lune ronde et entière, plus imposante que chaque nuit.
Cette lune qui, bientôt, lèverait sa lumière sur Hansol pour faire de lui un loup.
Et moi je me tenais là, assit seul sur un lit de l'infirmerie, le regard valsant de l'horloge animé à la porte close. Autour de moi mes camarades se laissait peu à peu emporter par le sommeil, certain plongé sous les couvertures et d'autre à même des fauteuils où ils bouquinaient ou laissaient passer le temps dans l'ennui. Je patientais jusqu'à ce que leur yeux à tous se ferment, la jambes tremblante et les nerfs enflammés, mais à mon plus grand malheur je n'avais pas pensé à l'éventualité que certain ne dorment pas de la nuit.
Comme Chan et Jeonghan, qui décidaient de veiller chacun à leur tour sur Seungcheol.
Un soupir remplaça les jurons frustré à travers mes lèvres, notre plan à Hansol et moi se noyait peu à peu sur un stupide imprévu. Nous avions décidé de quitter la pièce chacun notre tour, lui d'abord en prétextant vouloir se doucher dans sa chambre, puis moi ensuite quand les autres dormiraient. Que l'on s'absente tout les deux pourraient paraître louche aux yeux des autres, alors on voulait se faire discret et ne surtout pas leur laisser savoir que nous comptions passer la nuit dehors.
Une nuit qui se promettait mouvementé.
Hansol était partie depuis une bonne vingtaine de minutes maintenant, le sommeil tombait sur la pièce et il était temps pour moi de m'en allez le rejoindre. Il ne fallait pas que je rate le moment où la transformation aurait lieu, la peur le prenait déjà si atrocement que je voulais à tout prix me tenir à ses côtés et l'épauler. Mais il me serait impossible d'échapper à un regard curieux.
Mon attention deriva vers le lit de Seungcheol, devant lequel se dressaient Chan et Jeonghan. Le cinquième année était celui qui prenait le premier "tour de garde", laissant son aîné Serpentard atteindre le pays des rêves le temps de quelques heures de pauses. Le connaissant il ne me laisserait pas disparaitre sans une interrogation, et je peinais à trouver une excuse valable à mon départ soudain de l'infirmerie, après que le couvre feu soit tombé qui plus est.
Un nouveau soupir titilla ma gorge tandis que je me levais, le regard sur la nuit qui recouvrait petit à petit les jardins de Poudlard. Je ne pouvais plus me permettre de tarder, ce serait prendre le risque que Hansol se transforme en mon absence. C'est donc accompagné d'un menton relevé et d'un regard fixe sur la porte, que j'essaya de quitter la pièce dans une démarche à la fois rapide mais discrète, des pas effectué sur la pointe des pieds.
- Seungkwan-hyung, tu vas où ?
Je me figeais la main sur la poignée, frustré. Évidement que je n'aurais pas pu fuir sans être interpellé par un idiot.
C'est avec mon doigt posé sur mes lèvres, pour bien faire comprendre à Chan de baisser la voix afin que les autres ne soit pas tiré de leur sommeil, que je lui répondis:
- Ça ne te regarde pas.
Le cinquième année affiché une moue agacé, n'appréciant pas que je lui réponde avec tant de sécheresse alors qu'il tentait tout le temps d'être sympathique avec moi. Les autres me reprochaient souvent de ne pas être assez gentil avec lui, mais je n'y parvenais pas. Chan était le typique du genre de personne que je ne pouvais qualifier autrement que comme inssuportable.
Trop extravertie, trop bavard, trop confiant, trop amical et trop curieux.
Le genre de petit être adorable que tout le monde aimait et cajolait tout le temps.
Que j'enviais sous mes regards méprisant.
- Je me doutais qu'il se passait quelque-chose... J'imagine qu'il a prit la bonne décision.
Ce murmure de Chan me sortit de mes pensées et je vis qu'il ne me fixait plus. Sa tête se tournait désormais vers le ciel recouvert d'un bleu sombre, soufflant sur le château son souffle paisible de sommeil. Et au milieu de ce paysage se dressait la lune, encore trop timide sur ce tableau pas tout à fait obscur, mais qui bientôt prendra en confiance et fera briller ses rondeurs.
Une étrange lueur scintillait dans les yeux du cinquième année alors qu'il fixait l'astre de la nuit puis, dans un soupir, il enchaîna :
- Prend bien soin de lui.
Mes doigts se mirent à frémir contre la poignée, un souffle de surprise et de frayeur qui me traversait. Les paroles et l'attitude de Chan se faisaient preuve d'une complicité que je ne pensais pas avoir avec lui, sur un sujet que je croyais le seul dans cette pièce à connaître.
- Prendre soin de qui ? Demandais-je, me faisant violence pour masque l'éclat tremblant dans ma voix.
- Tu sais très bien.
Ses yeux rencontrèrent de nouveau les miens, cette fois dénué de sentiments sympathique ou niais, qui se laissaient remplacer par une expression franche et presque menaçante. Et même si j'avais déjà entendu Jeonghan dire que Chan pouvait parfois devenir sombre au point de provoquer des frissons, le voir ainsi face à moi restait si perturbant que ma poitrine se mit à battre de peur.
Pas de doute possible, même si je voudrais le nier ses pupilles hurlaient sans pause que son discours n'avait pour sujet que Chew Hansol.
Il savait, tout autant que moi, peut-être même mieux que moi, ce qu'il allait se passer ce soir.
Il savait que la lune transformerait bientôt notre camarade en loup-garou.
Comment était-il au courant ? Alors même que Hansol et lui ne semblaient pas proche au point de se confier ce type de grand secret ? Et pourquoi m'en parlait-il comme s'il me le confiait ?
Les réflexions, bien qu'intense, se firent de courte durée. Lorsque l'horloge sonna comme le gong annonçant la nuit mon corps fut prit d'un tel sursaut que j'abaissais la poignée de la porte dans un réflexe. Puis, alors que Chan m'offrait un sourire qui contrastait avec son visage trop sérieux, je quitta la pièce sans vérifier si mon geste un peu brusque n'avait pas éveiller l'un des autres garçons.
C'est le corps tremblant que je me mis à courir à travers les couloirs désert, seulement habité par la nuit et la vieille chatte de Rusard qui effectuait ses tours de garde à la recherche d'élève bravant le couvre feu. Ses yeux de félin me passèrent rapidement dessus mais sans aucun miaulement ou cracha pour rouspéter sur ma présence aussi tardive, seulement une impression de compréhension glissait sur le petit visage de cet animal.
Comme si Miss-Teigne me souhaitait "bonne chance" dans un silence.
À pas de course je ne mis pas longtemps à quitter le château pour atteindre les jardins. Le froid vient me gifler pour me rappeler que j'aurais du couvrir mon corps avec bien plus que mon simple uniforme. Dans mon état de stress j'en avais oublié ma cape, sûrement serais-je bien malade demain.
Qu'importe, demain ne comptait pas. Rien ne comptait sinon le garçon qui apparu bien vite à mon regard.
Hansol se tenait debout au milieu d'une clairière à l'orée de la forêt interdite aux étudiants, trop dangereuse d'après les professeurs. Il semblait bien plus anxieux encore que je ne l'étais mais parvient quand même à m'offrir un sourire, comme si c'était moi qu'on devrait rassurer. Dumbledore était présent lui aussi, le visage tourné vers le ciel avec ce même air niait qui accentuait la vieillesse de ses traits. Ainsi il donnait l'impression d'un intru mêlé par le hasard à ce qui allait se produire, où alors à un grand-père qui obligeait ses petits-enfants à venir voir les étoiles avec lui, et qui en semblait le seul satisfait.
- C'est une belle nuit, n'est-ce pas Seungkwan ?
Pour seule réponse je hochais la tête, à peine surpris que notre directeur puisse agir avec tant de légèreté dans un tel moment. Ma main alla trouver celle de Hansol, que je sentais brûlante contre ma peau. Nos regards ne se croisèrent pas, bien que l'envie me prenait je me sentais soudainement gêné en pensant au baiser que nous avions échangé plus tôt dans la journée.
L'acte le plus heureux et pertubant de ma vie, je crois. Mon premier baiser, offert à Hansol, mon cœur rebondissait à cette simple idée.
Était-ce son premier aussi ? Cette question vient vibrer dans mon crâne, surplombant ma conscience qui soupirait que ce n'était pas le moment de se demander une telle chose.
- La lune sera bientôt entière et brillante. Tu ressens déjà ses effets Hansol, n'est-ce pas ?
Le regard du directeur restait obstinément tourné vers le ciel, alors que le Poufsouffle hochait la tête. Sa main brulante tremblait légèrement dans la mienne alors je décida d'y resserer ma prise, bien qu'un faiblesse d'anxiété épuisait mon corps au point que je sentais dans mes jambes l'envie de s'affaisser.
- Rappelle-toi ce que je t'ai dis, tu es capable de te contrôler. Lorsque tu te transformera il faudra que tu ne penses qu'à une seule chose.
Enfin Dumbledore lâcha l'étendu noirâtre pour se tourner vers nous. Où plutôt vers Hansol, pour ancrer son regard franchement dans le sien.
Soudainement il n'avait plus l'air d'un vieux grand-père simplet, mais dégageait l'intensité d'un sorcier, le plus puissant et accomplie des sorciers.
Et cette vision étouffa une partie de ma peur. Si cet homme nous faisait don de sa présence alors rien de mal ne pourra jamais nous arriver, j'en fus soudainement certain. Il ne suffisait à notre directeur que d'un regard pour persuader une assemblée complète de lever leur baguette à ses côtés, pour convaincre que la grandeur berçait ses traits ridé sur lesquelles s'écrivaient les mots de milles et un souvenirs, les histoires de milles et une bataille qu'il avait remporté de sa simple puissance.
Une puissance qui dépassait sûrement très largement celle de Voldemort lui-même.
- Hansol, quand tu te transformeras tu ne devras penser qu'à Seungkwan, d'accord ? Pense que tu dois le protéger, qu'il est là pour toi, que tout va bien et que vous êtes en sécurité si vous êtes ensemble. Seulement ces pensées devront te traverser, d'accord ?
"Si vous êtes ensemble". Ces paroles me rappelaient vaguement celles que le vieux livre avait donné à Jihoon, un texte centré sur l'idée d'une union.
Un frisson me traversa alors que Dumbledore déposait ses mains sur les nôtres, toujours lié. Cette fois je relevais le regard vers Hansol, ses paupières se fermaient et s'ouvraient en boucle pour retenir les larmes qui brillaient au milieu de sa peur.
- Ces mains, même si elles se lâchent elles devront se retrouver, continua le vieux sorcier.
"Prend leur la main à tous".
Pourquoi avais-je l'impression qu'au milieu de cette barbe épaisse se dressait un message que je n'arrivais pas à comprendre ?
- Pour empêcher... le pire d'arriver ? Murmurais-je, la voix tremblante.
Hansol et Dumbledore tournèrent leur tête vers moi. Si le premier m'observa curieusement, une émotion faible au milieu des sanglots qui voulaient s'écouter son visage, le second m'offrit un sourire impossible à interpréter.
- Ce n'est pas aujourd'hui que le pire sera à affronter.
Puis il se recula, lanchant nos mains qui elles se maintenaient accroché. Je serrais si fort les doigts de Hansol qu'ils n'arrivaient même plus à trembler, et nos regard se trouvèrent plus profondément.
Deux visages effrayé suis se rencontraient et, ensemble, se soutenaient. Aucun de nous deux n'était a cet instant assez fort pour réellement réconforter l'autre, nous n'étions pas assez fort pour chasser la peur et se promettre que tout ira vraiment bien.
Peut-être que si Hansol avait été en compagnie d'un autre de ses amis alors les sanglots auraient pu être chassé de sa gorge. Junhui, lui, il aurait pu promettre que tout irait bien. Minghao aurait pu être fort pour deux. Mingyu aurait su comment le rassurer, d'une simple étreinte. Et Seokmin, lui, aurait pu lâcher une phrase banale et drôle, mêlé à un sourire lumineux, apaisant d'un seul coup n'importe quelle poitrine hurlante.
Mais moi j'étais juste capable d'étirer mes lèvres sur un sourire instable, cassé et peu confiant, puis murmurer:
- Je t'aime.
Hansol me rendit une expression tout aussi mitigé, les joues envahi par des larmes qui me brisèrent le coeur. Nos regards se levèrent vers le ciel, vers cette lune scintillante qui semblait nous épier de son seul oeil jaune.
Ma main se retrouva bientôt seule alors que mon camarade s'éloignait de quelques pas, en direction de la forêt. Il l'observa durant quelque brèves secondes, envahi de reniflements qui venaient remplacer les sanglots que je devinais pressé de le gagner. Puis il se retourna vers moi, fut cette fois incapable de mimer un sourire, mais je voyais dans ses yeux toute la reconnaissance qu'il ressentait à mon égard, pour être simplement présent.
- Monsieur le directeur vous... Vous n'avez pas oublié votre promesse ? Demanda-t-il.
J'ignore s'il s'agissait de l'effet de sa transformation prochaine ou de la peur pleurante qui le secouait, mais sa voix sonnait si rauque que je la reconnaissais à peine.
- Non Hansol, je n'ai pas oublié.
Sur ces mots Dumbledore dégaina sa baguette et la tient droite devant lui, prêt à agir si quelque-chose dégénerait.
Je n'aimais pas cette idée, il m'était impossible de penser que la transformation pourrait mal se passer.
- Je t'attendrais ici, lachais-je.
Hansol se tourna de nouveau vers moi. Sur son visage brillait les éclats de la pleine lune, faisant luire chaque larme qui se faufilait sur ses joues, ainsi que la tendresse que contentait ses pupilles. Puis c'est vers le ciel qu'il leva cette triste tendresse, offert à l'astre qui avait chassé les nuages de l'hiver.
D'un petit geste Dumbledore me fit signe de reculer, juste quelques pas en arrière qui pourraient constituer une distance de sécurité. Mais toute notion d'obéissance ou même de prudence m'avaient quitté, je resta parfaitement planté sur mes pieds à fixer les effets de la lune sur le corps de Hansol.
Les larmes cessèrent et les tremblements firent d'autant plus s'agiter les plis de sa cape. Ses yeux habituellement coloré d'une teinte de chocolat sombre s'illuminèrent à la similitude de toute les lumière du ciel, et petit à petit son visage se déforma pour former les courbes d'un museaux canin.
Mon cœur cessa de battre, paralysant mes poumons au point que ma gorge soit douloureusement contracté. Pourtant, même si face à moi le garçon que j'aimais se métamorphosait sous les traits d'une bête sombre et poilu, je fus toujours incapable de reculer.
À la place de Hansol se dressait maintenant un loup, de physique en tout point similaire à n'importe quel autre de son espèce, si ce n'est légèrement plus grand, mais aux iris d'un jaune miel percent. Mes paupières rebondirent plusieurs fois pour bien m'assurer de ce que je voyais, à la fois conscient et incapable de croire que j'avais un être humain face à moi.
- Ha... Hansol ?
Le loup, jusqu'ici parfaitement immobile, posa ses yeux sur moi. Je cru au départ y lire un calme paisible, celui d'un animal qu'on aurait domestiqué pour aimer les humains après une seule interaction, mais je compris bien vite que je me trompais.
Sur ce visage animal ne se crispait que l'émotion de la bestialité, accompagné d'un faible grognement chargé de méfiance et d'hostilité.
- Hansol... Hansol c'est moi, Seungkwan.
Je tenta un pas dans sa direction mais les grognements ne s'en firent que plus présent, me forçant à l'arrêt. Bientôt des crocs pointu vinrent briller sous son museau, crispé d'une agressivité qui contrastait bien trop au tempérament calme si naturel au Poufsouffle.
En tête me reviennaient les cours sur les loup-garou que nous avions eu en deuxième année, sur leur attitude violente, leur mani de déchirer la chaire de n'importe quel être vivant qui se présentait sur leur chemin. Sans aucun contrôle, sans que l'humain ne puisse s'en souvenir au réveil, sans qu'il ne puisse comprendre à qui appartient le sang qui reposait sur sa langue.
Mais Hansol n'est pas comme ça, Hansol n'est pas un monstre.
- Hansol, tu peux te contrôler. Tu peux y arriver, concentre-toi, s'il te plaît, je sais que tu peux le faire.
Je m'avançais d'un pas, ignorant les grognement et les crocs qui se dévoilaient de plus en plus. Bientôt accroupi je tendis ma main vers lui, sourire au lèvre, le bout de mes doigts presque arrivé à hauteur de son pelage tremblant. Il se retenait, je le voyais, chaque partie de son corps frémissait comme envahi par l'envie de me sauter dessus sans y parvenir. Quelque-chose le retenait, la conscience humaine de Hansol qui tentait obstinément de reprendre le contrôle.
Et je cru naïvement qu'il y arriverait, qu'il me laisserait le toucher et que dans ses yeux se mettrait à briller une émotion de tendresse paisible qui surpasserait cette lumière vorace de bestialité. Mais alors que j'effleurais son pelage sa gueule s'ouvrit pour se refermer sur ma main, m'arrachant un cri de frayeur.
Du mouvement se fit entendre derrière moi, Dumbledore qui se rapprochait dans un élan de panique. Et à la vu des dents pointu déposé sur ma peau, prête à s'y enfoncer, la terreur pressa mon coeur.
Pas à l'idée d'être blessé, d'être dévoré, de mourir sous les crocs du garçon qui faisait battre mon coeur.
Non, j'avais atrocement peur à l'idée que, sous le pression d'un seul sort lancé par le directeur, le sang de Hansol pourrait se rependre sur l'herbe.
- Ne faites rien, murmurais-je à l'attention de Dumbledore.
Je ne leva pas un regard vers lui, maintenant obstinément mes yeux ancré dans ceux du loup face à moi. Le vieux sorcier n'est pas une personne prompt à bafouer des promesses, à cet instant déjà il s'en éloignait en laissant Hansol sur le point de me mordre. Mais sûrement le voyait-il aussi, à quel point mon camarade se retenait pour ne pas arracher ma main, à quel point il tremblait et luttait pour ne pas planter ses crocs plus qu'il ne le faisait déjà, au point de percer la peau.
Les larmes picoraient mes yeux et pourtant le sourire sur mes lèvres s'accentua. La douleur me donnait envie de crier, de tirer sur mon bras pour que mon assaillant cesse de la torturer de ses dents pointu, mais je ne fis rien de tout cela.
Je parviens juste à parler, d'une voix lisse et calme dont j'étais sûrement le premier surpris.
- Hansol, Tu te souviens du lait à la fraise ? Celui que je t'ai donné la première fois, quand nous nous sommes croisé dans un couloir... Et bien je ne l'avais pas volé, je l'avais plus ou moins gagné en réalité.
Les crocs s'enfoncèrent un peu plus, je sentais mon sang bouillir à l'idée d'être bientôt soumis à l'air libre. Mais mon sourire ne se perdait pas, ainsi que mes yeux ancré dans les iris jaune face à moi.
La bestialité demeurait prioritaire, mais j'étais persuadé d'avoir aperçu une douce petite lueur qui tentait de s'y frailler un passage.
- Hansol tu sais... J'ai pas d'argent pour me payer des fournitures scolaires. Mon père est au chômage, il est écrasé de dettes et dépense presque tout l'argent des aides sociales dans de l'alcool. Alors... pour me faire des sous j'aide parfois à la cuisine de Poudlard.
La douleur se fit moins intense, mais j'ignorais s'il s'agissait de l'effet d'une habitude prise par ma main à se retrouver agressé, ou si Hansol perdait en fermeté dans sa tentative de morsure.
- Les briquettes de laits je peux en avoir quand je veux, les elfes me laissent me servir à ma guise. Mais je te laissais quand même m'en donner... parce-qu'elles étaient bien meilleures que toute celle que je prenais moi-même. Comme c'est toi qui me les donnais... leur goût étaient toujours exceptionnel.
Il lâcha ma main et recula d'un pas, le corps toujours tremblant alors qu'un combat intérieur se reflétait sur son visage crispé. Mon regard tomba une seconde sur ma main et je retiens une grimace à la vu des traces que ses dents avaient creusé dans ma peau, heureusement pas assez fort pour la transpercer. Doucement j'attrapa la sacoche accroché à mon épaule, peinant à bien l'ouvrir sous les tremblements.
- Mais c'est un peu égoïste de ma part d'en boire tout le temps sans que toi tu ne puisses jamais en goûter, alors... Alors j'ai apporté ça.
Je sortis de mon sac une briquette de lait à la fraise et un petit bol, dans lequel je versa rapidement le liquide. Cette idée m'étais venu juste après que Dumbledore m'ai proposé de venir ce soir, je m'étais dit que peut-être Hansol pourrait garder un esprit conscient si des souvenirs agréables lui revenaient d'une manière ou d'une autre. Maintenant que je tendais le bol vers lui ça me semblait stupide, un loup ça ne buvait pas de lait n'est-ce pas ? Il fixait bien plus ma main que le liquide en lui-même, les crocs toujours secoué par les grognement, hésitant peut-être sur quel doigt il devrait croquer en premier.
Puis je vis son museau qui se retroussait, comme s'il reniflait, avant que sa langue ne vienne se plonger dans le lait à la couleur rosâtre. Il en avala une gorgé, deux, trois, et à mesure qu'il buvait l'éclat vorace dans ses yeux s'attenuait pour laisser place à une bien plus douce émotion.
Là, devant moi, c'est désormais bien Hansol qui buvait une briquette que je lui avais offerte.
Comme un recommencement à notre sordide histoire.
Il cessa de boire et releva le museau vers moi, puis vers la lune qui nous éclairait d'agréables rayons. Si ses traits n'étaient pas ceux d'un loup j'aurais pu jurer qu'il souriait, et pleurait aussi. Il se retourna ensuite vers la forêt pour y courir avec l'allure d'un animal que la nature appelait.
Je le regarda disparaître entre les branches des arbres, ce beau loup au pelage d'un gris argenté et aux iris jaune, persuadé qu'il reviendrait.
Qu'il me reviendrait.
- C'est une nuit froide, clama Dumbledore.
Ce dernier s'était avancé à ma hauteur, sa baguette rangé et une expression bien curieuse masqué par sa barbe. Il semblait à la fois heureux, satisfait, fier, nostalgique et triste, un drôle de mélange qui brillait sur sa peau ridé.
- Je veux rester ici et l'attendre, murmurais-je.
Le directeur hocha la tête puis vient recouvrir mes épaules avec sa longue et chaleureuse cape aux motifs discutables. Sa main resta un peu trop longtemps logé sur mon épaule avant qu'il ne disparaisse à son tour, en direction du château.
C'est une fois que je fus seul que mes jambes décidèrent de lâcher. Je m'affalais sur le sol dans un long souffle, épuisé et soulagé, heureux aussi.
Bien décidé à attendre Hansol aussi longtemps qu'il le faudra.
Et même si j'aurais voulu pour cela guetter la forêt durant une nuit complète afin s'apercevoir la silhouette de son retour, mes yeux décidèrent qu'après toute ces émotions mon corps méritait bien un peu de repos. Alors mes paupière s'abaissèrent doucement, les bras du sommeil vinrent m'enlacer dans une tendresse que je venais, avec le temps, à oublier.
Lorsque mes yeux se rouvrir des heures entières étaient passé, l'aube se levait doucement et la lune redevenait petit à petit, timide dans un ciel plus aussi sombre. Le soleil ne pointait pas encore le bout de son nez mais on en devinait les rayons, déjà prêt à saluer le monde.
Un petit vent se levait, la fraîcheur d'une matinée d'hiver qui ne m'atteignait pas grace à la lourde cape de Dumbledore, que je devinais ensorcelé.
Et face à mon regard se trouvait la forêt secoué par les brises, de laquelle m'apparaissait la silhouette d'un loup au pelage gris qui marchait lentement dans ma direction.
Hansol était revenu.
Je me redressais quelque-peu, toujours assit sur l'herbe mais suffisamment élevé pour réceptionner son corps fatigué par la nuit. Entre mes bras les poils et la forme canine disparurent peu à peu pour ne laisser qu'un humain tremblant de froid, que j'envelopa avec moi sous la cape pleine de chaleur.
- Je suis fier de toi, murmurais-je.
- J'ai... eu tellement peur.
Ma main monta à ses cheveux que je caressa doucement.
- Tu étais un beau loup.
- Je vais avoir du mal à m'y faire... J'ai mangé un lapin.
Un faible éclat de rire me prit la gorge, le contaminant dans une exclaffe amusé qui sonnait aussi étrange qu'agréable.
On resta un long moment silencieux alors que le ciel s'eclaircissait, une étendu coloré de teinte rosâtre et violacé que mon regard admira longuement, tandis que le visage de Hansol se perdait dans mon cou. Je cru qu'il s'était endormi contre moi, mais au bout de presque une heure d'immobilité il releva un peu la tête.
- Je vais avoir du mal à m'y faire, répéta-t-il. Mais il faudra bien... Fini les médicaments, j'ai pas envie qu'ils me tuent. Et puis, j'aimerais un jour en parler à mes amis. Peut-être pas tout de suite, peut-être dans longtemps... Mais un jour.
Je hochais la tête alors que son regard rejoignais le mien en direction du ciel coloré de douces couleurs pastelles. Ses paroles sonnèrent plusieurs fois en moi et soudainement me vient une pensée, un bref souvenir de la veille qu'il fallait que je lui partage, pour confirmer un doute qui s'était fait bien présent malgré sa discrétion en moi.
- Hier soir quand je suis partie de l'infirmerie j'ai eu l'impression que... Que Chan savait quelque-chose, murmurais-je.
En affirma cette hypothèse je tenta de croiser mes yeux à ceux de Hansol, mais celui-ci maintenait le visage obstinément tourné vers le ciel. Malgré tout il ne sembla pas choqué ou effrayé, juste paisible et quelque-peu épuisé.
- Chan et moi on se connait depuis longtemps, avoua-t-il. À cause de nos parents on se fréquente depuis qu'on est enfant alors... Alors il a toujours su pour ma malédiction.
Encore une fois j'acquiesça seulement, soudainement un peu frustré de réalisé que je partageais maintenant un secret commun avec ce gamin que je supportais bien mal. Un secret qu'il connaissait avant moi qui plus est.
Foutu jalousie.
- Tu aurais pu lui demander d'être là cette nuit, fis-je remarquer.
- J'aurais pu.
- Je suis content que tu ne l'ais pas fait.
Hansol tourna enfin sa tête vers la mienne et me servit un petit sourire, avant de revenir placer son visage contre mon cou dans un faible soupir d'aise. Plusieurs secondes s'écoulèrent orchestré par une agréable ambiance de calme et d'une complicité entre nos deux corps masqué par la cape. Une ambiance que je ne pouvais pas m'empêcher de briser en quelque sorte, puisqu'une question envahissait mon crâne.
- Comment c'est arrivé ?
- Hum ?
Nos regards se croisèrent de nouveau et, sous la pression de son oeil curieux, une désagréable sécheresse vient me prendre la gorge.
- Comment... Est-ce que tu t'es fait mordre par un loup-garou ? Précisais-je
- Ah... C'est à cause de Voldemort.
Un sursaut me prit à l'évocation de cet l'effrayant mage noir à cause de qui, sûrement, notre pays était prit d'une peur constante d'une explosion de guerre.
- Quand un Mangemort le déçoit il décide toujours de le punir, en le torturant, le tuant ou tuant un membre de sa famille, mais... Mais l'une de ses punitions préféré est de faire mordre l'enfant du Mangemort en question par Fenrir Greyback, un loup-garou à ses services.
Cette révélation causa dans mon cœur le frémissement d'une crainte battante, un éclat de stupeur qui compressa ma poitrine.
- Alors tes parents... Étaient des Mangemorts ?
- Ils le sont toujours.
Hansol me fixa avec une telle intensité que je ne pouvais pas émettre la simple pensé que tout ceci ne soit qu'une blague, et je comprenais qu'il me confiait là un secret plus grand et dangereux encore que celui de sa malédiction, comme un test à mes sentiments.
Une guerre éclaterait à tout moment dans notre pays et sa famille s'alliait au camp de la magie noire, faisant d'eux des traites du ministère et même de Poudlard.
- Et... Toi ? Osais-je demander, craignant plus encore cette réponse là.
- Il y a la marque des ténèbres sur mon bras, on me l'a gravé quand j'étais bébé, avant ou après m'être fait mordre par le loup-garou, j'en sais rien, mais... Mais je n'adhère pas aux idées et manière de faire des mages noires... Je n'ai pas choisi d'être rattaché à leur camp.
Ma poitrine toute entière se compressait et mon corps tremblait au point que je ne parvienne même plus à hocher la tête. Dans son regard je lisais toute la peur et l'importance de ce qu'il me revelait, toute son inquiétude quant au fait que je pourrais le repousser de mes bras à n'importe quel instant. Et sûrement est-ce que j'aurais dû faire, car même s'il détestait être rattaché à Voldemort il le restait malgré lui, sa simple présence dans cette école constituait un danger imminent.
Mais pourtant je le serra juste plus fort contre moi, bien trop fort.
Quoi qu'il soit, un loup-garou ou un Mangemort, je ne voulais pas le lâcher et risquer qu'il s'en aille. Parce-que j'avais besoin de lui, besoin de m'accrocher à lui pour ne pas sombrer. J'avais besoin de l'aimer.
Une nouvelle pensée me traversa, les liens de plusieurs événements qui se mêlaient et s'expliquaient soudainement.
- Chan... Il a utilisé un sort interdit contre le Troll. C'était de la magie noire, hein ? Enchaîna-je, les souvenirs de la bataille me revenant soudainement pour se lier aux paroles du Poufsouffle.
Ce dernier hocha la tête, dans un lourd soupir affligé.
- Chan non plus n'a pas choisi, aucun de nous deux ne veut être un Mangemort.
- Les Trolls, ils étaient... Protégé par de la magie noire.
- Ni Chan ni moi ne les avons fait entrer, on est même pas très doué en magie noire, on aurait pas pu les ensorceler. Il a agit dans la panique pour protéger Seugcheol, c'est seulement comme ça qu'il a réussi parfaitement une formule interdite.
Une pointe de soulagement me gagna. Faible éclat alors que les question se faisaient en moi toujours aussi nombreuses et effrayantes.
- Et... Jungkook ? Murmurais-je.
- On ne l'a pas tué.
Mes épaules retombèrent, plus soulagé encore. Je ne voulais pas imaginer Hansol coupable d'un meurtre et, bien que je ne le porte pas dans mon cœur, je ne pouvais pas non plus envisager que Chan soit le responsable.
- Vous êtres les seuls mages noires de l'école ?
- Je ne peux rien te dire Seungkwan, ne pose pas plus de question sur ça. J'aurais déjà pas dû te dire tout ça.
Je m'arrêta alors, de poser des question mais aussi de réfléchir à ce sujet. Ces révélations me suffisait, elles me faisaient déjà suffisamment trembler et je n'en voulais pas plus.
Seulement, avant ça me paraissait naturel de penser qu'un mage noir se cachait dans l'école et avait commis un acte irréparable. Mais entre le penser et en être certain se trouvait un gouffre chargé d'écho de terreur et de paranoïa qui, j'en était certain, viendraient coller sur ma peau.
- Seungkwan, tu es toujours certain de m'aimer ?
Hansol s'était redressé pour se tenir droit devant moi, ses yeux toujours aussi intense recouvert par des mèches indiscipliné emporté par le vent qui s'immisçait dans notre échange.
- Arrête avec cette question, à croire que c'est quelque-chose sur lequel on peut hésiter, declarais-je.
Malgré toute les révélation, malgré ce qu'il était et d'où il venait, je n'aurais pas être capable de douter une seule seconde.
Mes mains accroché à lui en restaient la plus belle preuve.
- Mais... Je suis un loup-garou, et le fils de mages noires, bien sur que tu devrais hésiter, lâcha-t-il.
- Je peux hésiter à me mettre en couple avec toi, mais je peux pas hésiter à t'aimer, on hésite pas sur un sentiment.
Mais toi Hansol, tu ne m'as pas dit ce que tu ressentais. C'est cette pensée qui me gouvernait à cet instant, surpassant même l'idée que je pourrais faire une grosse erreur en offrant mon cœur à un garçon comme lui.
Je n'osa pourtant pas lui poser la question, il m'avait embrassé alors n'était-ce pas une preuve suffisantes ? Qu'il me dise où non un "je t'aime" clair et précis ça ne changeait rien, n'est-ce pas ?
Il m'aimait lui aussi, n'est-ce pas ?
Hansol retomba encore sur mon épaule, cette fois pour fermer les yeux et sûrement se laisser gagner par le sommeil. Ma main blessé revient lui caresser la tête mais je fus pour ma part incapable de trouver le repos.
"Personne ne pourrait t'aimer, non mais regarde-toi ! Même ta mère ne pouvait pas t'aimer, c'est pour ça qu'elle est partie sans toi"
Évidemment, c'est dans un moment comme celui-ci que les paroles de mon père décidaient de revenir à la charge. "Personne ne peut t'aimer", "Pas même tes propres parents", des phrases que je n'arriverais pas à chasser de mon crâne.
Hansol, toi est-ce que tu m'aimes ? Ou alors t'en iras-tu loin de moi ? Vas-tu m'abandonner ? Toi aussi tu me laisseras tout seul ?
Mon visage alla se fondre dans ses cheveux, pour masquer les larmes qui menaçaient du créer une avalanche.
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