11

~Seunghwan~

- Je trouve que tu t'es pas trop mal débrouillé.

Si une paille n'habitait pas la courbe de mes lèvres et que je n'avais pas la langue recouverte de lait à la pêche, sûrement aurais-je lâché un rire chargé d'ironie.
Hansol me disait ça pour être gentil, il ne le pensait pas et j'en était bien conscient.

Durant le match j'avais été nul.

Personne ne l'avait remarqué, puisque l'attention toute entière s'était tourné vers Seungcheol, Mingyu, Chan et Soonyoung, mais je savais ma performance ayant frôlé le cas désespéré. Je m'étais laissé décontenancé par le manque de jeu des Gryffondor, mes gestes s'étaient donc fait maladroit et quelques points s'étaient octroyé à l'équipe adverse.

- Arrête de te tourmenter comme ça, ce match était nul de toute façon alors tu pouvais pas être au top de ta capacité, continua Hansol, une main réconfortante posé sur mon épaule.

- Seungcheol lui il l'était, Chan aussi, même Soonyoung, et même Mingyu. Ils ont tous été impressionnant, bougonnais-je.

- Et ils ont tous fini à l'infirmerie, franchement tu ne devrais pas les envier.

Je posais des yeux dépité sur le Poufsouffle, qui ne trouva rien de mieux à faire que de sourire comme un imbéciles heureux. Sûrement espérait-il ainsi me réconforter, une idée stupide, c'était pas avec une simple expression qu'on chassait les idées noires de quelqu'un.

Hansol était un idiot.

Et moi j'étais encore plus idiot, parce-que son sourire faisait naître le mien.

Pourquoi fallait-il que ce garçon me fasse autant d'effet ?

- Et puis tu as gagné ton pari, Soonyoung a attrapé le vif d'or et je te dois plein de briquettes de lait, tu devrais être content.

Je ne répondis pas, concentra toute mon attention à siroter le liquide beige et sucré que je tenais entre mes doigts. Pourquoi est-ce qu'il continuait à me faire sourire comme ça ? J'avais envie de me plaindre, d'être frustré et énervé, et le voilà qui gachait toute mes belles résolutions par sa simple présence.

M'avoir attendu à la fin du match pour me donner ce lait à la pêche ne suffisait pas ? Il fallait qu'en plus on fasse le chemin ensemble jusqu'à l'école, qu'il chasse ma colère en quelques paroles simplette et qu'il fasse battre mon coeur par son stupide sourire.

Je déteste Chew Hansol, et je me déteste encore plus de ne pas réellement le détester.

Depuis quelques-temps j'ai l'impression que mon esprit s'embrouille quand il est là, et pourtant c'est comme si mes yeux cherchaient constamment sa présence. On passe beaucoup de temps ensemble, beaucoup trop, par le biais d'une coïncidence hasardeuse nos chemins ne cessent de se croiser.

Je ne peux pas affirmer bien le connaître, lui non plus ne me connait pas, on semble tout deux écrasé par des démons, et c'est comme si la présence de l'autre nous rendait plus léger.
Ai-je l'air niais de penser ainsi ? Peut-être même que ça ne sont que des films qui viennent hanter mon regard quand il croise celui de Hansol, mais parfois j'ai l'impression qu'on se comprend sans vraiment avoir besoin de se connaître.

Comme si de lourds sous-entendus discutaient à travers nos pupilles, sans notre consentement et même sans qu'on ne sache réellement ce qui se disait.

Effectivement, mes pensées semblent très niaises.

- Combien on a dit que tu m'en devait déjà ?

- Vingt, clama Hansol.

Je sirotais les dernières goutte de ma boisson avant de jeter le carton dans la première poubelle venu, un sourire toujours ensoleillé sur ses traits faisait grandir le mien.
Étrangement il semblait encore plus heureux que moi de sa propre défaite, et je ne pouvais pas m'empêcher d'espérer qu'il aimait l'idée d'avoir une excuse pour passer du temps en ma compagnie. Ce pari nous donnait l'opportunité de vingt rencontres où nous n'aurions pas à mimer un hasard prémédité.

Depuis quelques-jours je trouvais d'ailleurs que les moments où on se retrouvait ne semblait plus forcé à la discrétion, comme si petit à petit Hansol se souciait moins du regard des autres. Je sais que me fréquenter pourrait nuire quelque-peu à sa réputation, je n'étais après tout pas bien populaire, mais je le voyais moins soucieux.
Ça me plaisait, bien que je ne comprenne toujours pas pourquoi il acceptait ainsi de passer du temps avec moi, le savoir à mes côtés me réchauffait quelque-peu le coeur.

Étions-nous des amis ? On en avait tout l'air, mais nous n'en avions jamais parlé. J'espérais que Hansol me considère ainsi, qu'à ses yeux je sois un minimum important, qu'il ne ressente que du positif en pensant à moi.
Ça me suffisait, parce-que plus je lui parlais et plus je peinais à croire qu'un garçon aussi gentil et doux que lui puisse vouloir d'un garçon comme moi.

Je me contentais de ses sourires et de son attitude amicale, je souhaitais plus que tout les conserver, ne surtout pas me perdre dans le rêve illusoire d'en avoir plus.

Hansol me plaisait.

Pas juste amicalement, il me plaisait au point d'attirer mon regard à l'admirer, au point de souhaiter sa compagnie plus souvent, presque tout le temps, au point qu'il vienne hanter mes pensées même en son absence, au point que souvent je me mette à désirer une proximité plus ambiguë entre nous.

Je me contentais de notre amitié naissante, c'était déjà un miracle qu'un être aussi parfait que lui puisse vouloir être sympa avec moi, je ne devais pas être envieux de plus, je ne devais pas laisser cette attirance devenir plus qu'un jolie rêve qui me berçait chaque soir à l'orée du sommeil.

Ça finirait par me faire mal, d'espérer plus.

Si déjà il continuait à me parler, à me regarder, à répondre à mes taquineries et à sourire en ma présence, alors je me sentirais comblé.

- Je vais allez dans ma chambre, il faut vraiment que je prenne une douche, Lachais-je.

Nous venions de pénétrer le château et deambulions désormais à travers les longs couloirs. Il y avait plus de monde que dehors, puisque le temps s'assombrissait avec l'avancé d'un automne glacé, ainsi il devenait plus difficile de simplement marcher l'un à côté de l'autre sans sentir les regards qui perçaient notre bulle.
Tout le monde adorait Hansol, il était gentil, naturel, souriant, amusant, et moi tout le monde me détestait. Le contraste de nos deux personnes rendaient les gens curieux, ainsi qu'également méfiant par rapport à moi.

Sûrement avaient-ils peur que je fasse du mal à un Poufsouffle si apprécié et presque trop innocent, et cette idée me faisait grincer les dents.

S'il y avait bien une personne dans cette école qui ne désirait que le voir sourire, c'était évidement moi.

- C'est vrai, tu devrais allez te doucher, me répondit-il.

- Tu serais pas en train d'insinuer que je sens mauvais ?

Son sourire s'accentua, d'enjoué il passa à moqueur, mais il restait doux, trop doux, sur son visage qui, au fil des jours, me semblaient de plus en plus beau.

Était-il conscient de l'effet qu'il me faisait juste en étant lui ?

- Je n'oserais jamais.

Un faux air innocent lui tacha les traits, et par pur reflexe je lui offrit un petit coup d'épaule qui enclancha son rire. Je sentais toujours des regards intrigués dans notre direction, ainsi que des murmures qui s'élevaient tout autour, mais les ignora au mieux.
Je ne voudrais pas que tout ces idiots viennent gâcher l'un de mes précieux et rares moments avec Hansol.

- Je vais y allez aussi, je dois allez voir comment va Mingyu. On se voit plus tard.

Sa dernière phrase fit naître un pointe de chaleur plus intense dans ma poitrine. Ce n'était là pas une vérité, on ne se reverrait pas plus tard, ni même sûrement avant lundi pour le ménage. Mais le simple fait qu'il puisse dire cela me rendait heureux, parce-que c'était le genre d'expression qu'on lâchait à un ami.

D'accord, j'avais secrètement l'envie d'être beaucoup plus qu'un ami pour Hansol, mais ça n'arriva pas, alors je me contenterais d'une fébrile mais douce entente.

Moi qui n'était aimé par personne, le simple fait qu'il puisse m'offrir des yeux amicaux suffisaient amplement.

Nous nous séparons au détour d'un couloir, avec un petit salut de la main et un dernier sourire échangé. Je jugea qu'on mit un peu trop de temps à se détourner l'un de l'autre, mais sûrement était-ce mon imagination qui tentait de trouver des signes à une possible histoire.

C'est les lèvres étiré et le visage certainement peint d'une expression pleine de niaises rêveries que je descendi jusqu'au cachot du château, là où se trouvait la salle commune de Serpentard. Je traversais cette dernière sans un mot, ni un regard pour mes camarades entreposé ci et là dans le salon, occupé à des activités diverses. Je me sentais léger et de soudaine bonne humeur, j'en aurais presque sautiller si je n'étais pas si conscient de la drôle d'impression que je ferais aux élèves qui croisaient ma route.
Néanmoins cette charmante euphorie qui m'enveloppait se rétracta lorsque je pénétrais ma chambre qui, à mon plus grand malheur, était loin d'être vide.

J'y découvrit Soonyoung perché en haut de son lit, qui faisait face à Jeonghan et Chan tout deux reposé sur le matelas du plus vieux. L'écho de la douche résonnait dans la pièce, je devina que Seungcheol s'y trouvait, mais l'idée de devoir attendre pour me laver ne fut pas ce qui m'irritait à l'instant.

- Ça va devenir une habitude d'inviter ce Gryffondor ici, clamais-je en refermant la porte derrière moi.

Mes camarades tournèrent simultanément leurs yeux dans ma direction, remarquant tout juste ma présence.

- Salut Hyung, t'en veux ?

Chan tendis vers moi le paquet de chips qui était entreposé entre lui et Jeonghan. Avec sa mine enjoué tâché par un pansement sur son sourcil il avait tout l'air d'un gamin trop excité.
Était-il conscient que je ne l'appréciais pas ? Si oui alors il en jouait pour me pousser à bout, si non il était juste stupide.

- Je suis au régime, répondis-je, la voix sûrement trop sèche.

- Au régime ? Mais t'en a pas besoin.

- Je ne t'ai pas demandé ton avis.

Mes yeux se firent certainement trop sombre, puisqu'il perdit petit à petit son sourire et ramena le paquet de chips contre lui. Des traits renfrognés lui crispèrent le visage, comme à chaque fois qu'il tentait une approche vers moi et que je le repoussais sans une once de douceur.
Ce n'était pas la première fois que ça arrivait, ni même la deuxième ou troisième. Chan semblait d'un naturel amical et sociable, depuis que tout notre groupe de ménage partagions le secret de la pièce caché et qu'on ne restait plus chacun dans notre coin, il faisait de grand effort pour se rapprocher de chacun d'entre nous. D'après Jeonghan le cinquième année devait se sentir bien seul, puisqu'il n'avait aucun ami et que même ses camarades de maison le rejetait, alors il voyait en nous l'opportunité de chasser cet isolement qui le rendait malheureux. C'est sûrement aussi la raison pour laquelle il n'avait pas fait trop d'effort pour repousser Jeonghan quand celui-ci s'était interressé à lui, il voulait des amis et ce même s'il fallait allez chercher plus loin que les sorciers de son âge.
Cette situation ne semblait pas déranger mes camarades, mise à part ses antécédents familiaux il fallait bien avouer que Chan n'avait rien de repoussant. Il était souriant, sympathique, drôle, adorable, gentil et bienveillant, autrement dit il faisait déjà craquer la quasi-totalité du groupe de ménage.

Je restais le seul à ne pas m'être laissé envoûté par cette bouille de chiot abandonné en recherche d'affection.

Chan m'insupportait. Je ne saurais pas en expliquer la cause exacte, mais sa simple présence m'agaçait. Et plus je le repoussais méchamment, plus il m'était d'entrain à venir me parler la fois suivante.
Ça ne lui suffisait pas d'être apprécié de tout les autres ? Il n'avait pas besoin de mon affection, je ne comptais pas devenir ami avec lui.

Qu'il reste dans son coin, je resterais dans le mien, et tout le monde sera content.

- On parlait du match, qu'est-ce que t'en a pensé ? Me demande Jeonghan, alors que je m'affalais sur mon lit.

Au départ il me reprenait à chaque fois que je parlais mal à Chan, mais désormais il laissait couler et changeait de sujet, comme s'il avait compris que c'était peine perdu de me faire apprécier le cinquième année.

- C'était nul, soufflais-je.

- On est bien d'accord, ajouta Soonyoung.

L'entendre me fit tiquer, je me rendis soudainement compte que je n'avais pas eu l'occasion de le voir depuis sa chute phénoménal du haut du ciel. Il représentait ce qui se rapprochait le plus d'un ami pour moi, alors je me sentais un peu coupable de ne même pas avoir prit soin de m'assurer de son état.

Sur cette pensée je penchais ma tête hors du lit et leva les yeux pour croiser les siens.

- En fait, tu vas bien ? Rien de cassé ?

Soonyoung leva d'abord un sourcil surpris, bien peu habitué à me voir un air soucieux à son encontre, avant de sourire à pleine dent en tapotant son torse.

- Je suis solide, pas même une égratignure.

Lui voir une expression positive me rassurait, il restait tout de même mon seul véritable "ami" ici et, même si j'affirmais le contraire, je tenais à lui.

- Moi aussi je vais bien, si jamais tu te posais la question, clama Chan.

Son intervention suffit à éteindre le peu de chaleur heureuse qui m'envahissait. Je ne me fatigua même pas à le regarder, leva les yeux au ciel et murmurais d'un air irrité:

- Je ne me posais pas la quest...

- Ils ont eu de la chance tout les deux, si Jihoon n'était pas intervenu ça aurait pu être un vrai bain de sang. Vous devriez penser à le remercier quand vous le verrez, me coupa Jeonghan.

Le voilà qui deviait encore le sujet, avec lui dans les parages je ne pourrais jamais me disputer réellement avec Chan et dire à ce gosse à qu'il point sa présence me dérangeait.

- Même pas en rêve, souffla Soonyoung.

Je relevais les yeux vers lui, le trouva ainsi affalé contre la barrière qui protégeait son lit. Il fixait la fenêtre caché par un rideau blanc, l'air plus irrité encore que je ne l'étais.
Et ça pouvait se comprendre, il fallait être fou ou stupide pour demander à mon ami de présenter des remerciements sincères à Jihoon.

Ou alors il fallait être Jeonghan, et ainsi ne pas craindre de conséquences puisque ce type semblait intouchable.

- Il t'a tout de même sauvé la vie, continua le Serpentard.

- M'en fiche.

- C'est pas poli, même si tu le déteste tu devrais au moins le remercier.

Soonyoung ne répondit pas, les lèvres désormais pincé et le regard brûlant. À la place de Jeonghan je m'en serais tenu là, parce-qu'insister sur ce sujet ne ferait que mettre le feu à une bombe déjà à deux doigts d'exploser.
Mais se serait mal connaître Jeonghan et sa ténacité légendaire, s'il pouvait se montrer chiant, intrusif et insistant à souhait, alors il le ferait sans hésiter.

- Sans Jihoon tu serais mort, que ça te plaise ou non tu lui es redevable. Et puis ça va pas te tuer de lui dire merci.

- Tu t'es pris pour ma mère ? Je fais encore ce que je veux !

En même temps que l'exclamation de mon ami tombait, la porte de la salle de bain s'ouvrit, laissant apparaître un Seungcheol qui posait un air dérouté sur la situation. Avant que quiconque ne puisse ajouter quoi que ce soit, Soonyoung profita de cette occasion pour sauter de son lit et courir s'enfermer dans la pièce d'eau.
Son attitudes fuyarde me donnait presque envie de rire, si je n'étais pas que trop conscient du faite qu'il allait être irrité jusqu'à la fin de la journée, si ce n'est pour tout le week-end.

Et qui allait devoir le supporter ? Moi, évidemment.

- Je n'ai même pas envie de savoir ce qu'il se passe, soupira Seungcheol.

D'un pas mollasson il avança vers le lit de Jeonghan et s'empara du paquet de chips que Chan tenait, avant de s'affaler à côtes de son meilleur-ami en grignotant les pétales salés comme s'il n'avait pas mangé depuis des jours.

- Pourquoi est-ce qu'il déteste Jihoon-hyung ?

Le cinquième année posa sa question en me regardant, je ne le vis pas mais sentit très bien ses yeux fixés sur moi. S'il croyait que je lui ferais l'honneur d'une réponse il se montrait bien naïf, je comptais bien laisser mes lèvres closes et l'ignorer jusqu'à me faire oublier.

- Ah ça... C'est une longue histoire, lacha Jeonghan.

Du coin de l'oeil j'aperçu Chan qui se détournait de moi pour le fixer avec insistance, comme un enfant excité qui patientait une histoire féerique.
Il avait l'air stupide comme ça.

- Ils ne se sont pas toujours détesté, il y a une époque où ils s'aimaient beaucoup, peut-être trop à mon avis, mais ça c'est mon hypothèse personnelle, continua Jeonghan, qui semblait comblé de pouvoir partager des "ragots" avec le plus jeune. En fait ils ont quasiment grandi ensemble, leurs parents sont très amis. Durant la première guerre entre Lumière et Ténèbre les parents de Soonyoung étaient du côté du mages Noirs, plus par des traditions de leurs familles que par réelles ambitions du mal, et ce sont ceux de Jihoon qui les ont en quelques sortes sortie de là. Les deux couples ont été inséparables par la suite, il paraît que monsieur et madame Lee ont d'ailleurs défendu les Kwon avec toute leur passion lors du procès des Mangemorts, après la victoire du clan de la Lumière. Jihoon et Soonyoung se connaissent depuis qu'ils sont bébé, leurs parents vivent dans des maisons collés et passent tout leur temps ensemble, alors ils ont grandi constamment l'un avec l'autre.

- Ma famille a sous ses ordres un elfe de maison qui appartenait autrefois à la famille Kwon, alors il m'a raconté pas mal de chose sur l'enfance de Soonyoung et Jihoon, enchaîna Seungcheol. Il n'ont pas seulement grandi ensemble, mais ont toujours tout fait et découvert l'un avec l'autre, à un point même qu'on croirait qu'ils n'étaient qu'un seul et même enfant. Ils vivaient un peu dans leur propre petit monde, leurs parents en étaient comblé alors les laissaient faire, mais c'était visiblement une erreur. Certes, c'est très beau de les laisser se forger une relation fusionnelle, mais à cause de ça sûrement ne s'étaient-ils jamais questionné sur leur propre identité, sur leurs propres goûts et envies, ils ne savaient pas comment vivre et quoi ressentir si l'autre n'était pas là. Ensemble tout allait bien, mais en cas de séparation ça pourrait avoir de graves conséquences.

- Et ça en a eu, devina Chan.

Jeonghan et Seungcheol hochèrent simultanément la tête, avant que le premier ne reprenne.

- À Poudlard ils ont été séparé, confronté à des maisons qui leur posait une étiquette de personnalité différente, avec d'autres personnes qui étaient censé leur ressembler et placé dans des environnements rivaux.

- Imagine à quel point ça a dû être pertubant, pour l'un comme pour l'autre. On leur jetait en pleine face qu'ils étaient différents et rivaux, eux qui avaient toujours tout fait main dans la main. Mais ce qui a empiré la chose c'est que Soonyoung est devenu ami avec des gars plutôt pas très fréquentable dans notre maison, il s'est laissé entraîné dans des actions contestables, sûrement en quête de son identité et perdu face à la mauvaise réputation de Serpentard.

- Ce qu'il a fait n'est pas pardonnable, rester impassible ou même rire face à dû harcèlement c'est mal, mais on peut lui trouver des explications. Il était perdu dans son identité, face à la réputation de ses parents, celle de sa maison. Il s'est persuadé tout seul qu'il devait être un méchant, que c'était dans ses gènes.

- Et ça a pas plus à Jihoon.

- Pas du tout même.

Chan tourna simultanément la tête de l'un de ses aînés à l'autre au fil de l'histoire, la bouche entrouverte comme s'il avalait toute les informations. Moi j'observais la scène, un point sur la poitrine face à cette histoire que, pourtant, je connaissais déjà en grande partie.
Entendre l'analyse de Jeonghan et Seungcheol sur la situation me peinait toujours plus encore pour Soonyoung, puisque tout me semblait considérablement vrai.

- Ils se sont battu, le dernier jour de notre première année, lachais-je, sans même m'en rendre compte.

Les regards des trois filèrent dans ma direction, à la fois surpris et figé, comme s'ils attendaient désormais de moi que je continue l'histoire. Je croisais les yeux impatient de Chan, ça me fit grimacer mais, bien malgré moi, j'enchainais:

- Au fur et à mesure de l'année Soonyoung s'éloignait de Jihoon, et ce dernier insistait pour l'approcher, pour lui faire des réflexions, le prévenir qu'il filait sur une mauvaise pente. Mais Soonyoung ne l'écoutait pas, il mettait juste plus de distance entre eux, et ça a fini par l'inssupporter. Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé, mais le dernier jour de l'année il a réussi à coincé son ami d'enfance dans un coin pour lui demander des comptes. Ils se sont engueulé et en sont venu à se battre, si violemment qu'ils auraient pu être gravement blessé si les professeurs n'étaient pas intervenu.

- Mais pourquoi est-ce que Soonyoung-hyung s'est a ce point éloigné de Jihoon- Hyung ? Me demanda le cinquième année, desormais penché en avant tellement il semblait captivé.

Cette question poussa si fort mes réflexions que j'en oublais presque de grimacer d'agacement.
Comme tout le monde j'avais ma petite hypothèse sur la question, une curiosité si maladive m'envahissait que même s'il s'agissait de la vie privé de mon plus proche ami je ne pouvais pas m'empêcher de mener mon enquête.

- Je pense... Enfin ce n'est que mon avis, mais je pense que ça vient de plusieurs choses... Déjà, comme Jeonghan et Seungcheol l'ont dit, Soonyoung et Jihoon ont été si proche et fusionelle que leur séparation dans des maisons à tout embrouillé en eux. On leur a apprit à devenir rivaux et ils se sont identifié aux traits de leurs maisons. Soonyoung s'est associé à la définition négative qu'on fait de Serpentard, comme quoi nous sommes toujours des "méchants" qui de toute façon tourneront mal, ce qui le touchait d'autant plus puisqu'il est descendant d'une famille pratiquant la magie noire. Alors il s'est détaché de Jihoon qui lui était dans une maison de "gentil", parce-qu'il avait l'impression qu'ils n'avaient pas le droit d'être amis. Mais il y a une seconde raison et...

Je me stoppa un instant, un bref coup d'oeil porté vers la porte de la salle de bain. J'entendais l'eau couler, mais ne pu m'empêcher d'imaginer mon ami collé à la porte afin de capter notre conversation.
Cette idée me fit frissonner, mais face aux regards plus qu'insistant des trois autres je ne pu que continuer, plus bas cette fois.

- Ils ont grandi ensemble, toujours collé l'un à l'autre, alors évidemment il y avait une certaine forme de comparaison qui se créait. Pas réellement entre eux, mais de la part des adultes. Soonyoung m'a une fois dit que Jihoon était toujours meilleur en tout, mais que petit ça ne le derangeait pas parce-que son ami d'enfance l'épaulait constamment comme s'ils étaient une équipe. Mais une fois à Poudlard ils ne pouvaient fonctionner comme ça, ça devenait chacun pour soi, et Jihoon continuait d'être meilleur. Ce dernier ne s'en est jamais vanté, mais ce sont leurs familles et les professeurs qui les comparaient, qui faisaient comprendre à Soonyoung qu'il était nettement en-dessous. Alors il a voulu s'éloigner, n'en pouvant plus d'être sans cesse mit en compétition avec Jihoon tout en sachant qu'il ne pourrait jamais le battre, ni même l'égaler.

Un silence suivit ma tirade, seulement percé par les craquement de chips entre les dents de Seungcheol et par l'écho de la douche. Jeonghan s'allongea sur son meilleur-ami, dans une position ambiguë qui ne semblait gêner ni l'un ni lautre, tandis que Chan fixait le sol d'un air pensif.
Je pris le temps de m'affaler plus encore dans mon lit et passa ma main derrière mon matelas, cherchant à attraper l'un des snack que j'y stockais. Mais rien parmis mes gourmandises ne me donnait envie, et j'abandonnais vite l'idée en constatant que j'avais envie d'un lait au fruit.

Ou plutôt, que j'avais envie qu'un certain Poufsouffle m'amène un lait au fruit.

- Tout ça, au fond, c'est encore à cause des Maisons.

Mes yeux se levèrent de nouveau vers Chan, dont le visage se teintait d'un mélange de peine et d'amertume.

- À cause des Maisons ? Répéta Seungcheol.

- Dans cette école on nous sépare par catégorie, on nous oblige à se construire par rapport aux descriptions et aux couleurs de notre Maison, tout en nous associant à un groupe d'élèves avec qui on se sent obligé de devenir ami. Je n'y avais jamais vraiment réfléchit avant mais... Mais cette compétition ainsi que la rivalité que ça nous impose ça restreint beaucoup trop, on ose même pas allez les uns vers les autres et parler aux élèves des autres maisons.

- Certain le font.

Sur cette paroles Jeonghan leva une main qu'il agita dans les cheveux du plus jeunes, un sourire rempli d'un mélange de fierté et d'affection sur les lèvres.

Comme s'il observait l'évolution de son enfant.

- Certain, pas tout le monde et pas toute les maisons. Entre les Gryffondor et les Poufsouffle ça se fait facilement, mais c'est la seule association qu'on voit, pour les autres c'est... Beaucoup plus rare. Par exemple, je ne vous aurais jamais parlé s'il n'y avait pas eu cette punition qui nous impose de nous réunir régulièrement à la bibliothèque.

- Ça aurait été génial, je murmurais, bien assez fort pour qu'il l'entende.

Chan porta un regard sombre vers moi, avant de me lancer l'oreiller qui se trouvait sur le lit de Jeonghan. Voilà bien une réaction de gamin immature, et pourtant je ne pu m'empêcher de faire de même en lui envoyant mon propre oreiller à la tête.

- On peut blâmer le fonctionnement de Poudlard, leur manière de nous séparer en nous rangeant par catégorie et de nous imposer une rivalité par les points qu'on fait gagner à nos Maisons. Mais au fond, je pense qu'on est tout aussi responsable, être Serpentard, Gryffondor, Poufsouffle ou même Serdaigle ça nous donne juste une excuse pour ne pas sympathiser avec les autres, en soi personne ne nous empêche de le faire, mais on préfère rester dans notre zone de confort, affirma Seungcheol.

Je cessa mon ridicule combat avec Chan et tout deux tournions nos yeux vers lui, les sourcils légèrement crispé.

- Pourquoi est-ce qu'on ne voudrait pas sympathiser avec les autres ? Demandais-je.

- Parce-que les autres nous font peur, tout simplement.

L'expression de mon visage devait prendre un air bien déboussolé, puisqu'un sourire éclatant défigura Jeonghan dû à l'impact de sa propre réponse.

- Je ne suis pas sûr de bien comprendre, avoua Chan.

Pour une fois j'étais bien d'accord avec lui.

Mes camarades Serpentard semblaient associé sur une opinion bien particulière, une analyse du système de notre école et du comportement des jeunes sorciers que je n'avais jamais pris le temps de faire.
En réalité, jusqu'à cette année je n'avais jamais réfléchit à s'il fallait remettre l'organisation de Poudlard en question.

- Les êtres humains sont des froussard de nature, on déteste tout ce qui nous est étranger, tout ce qui nous sort de notre petit cocon de confort. Dès notre première année on nous donne la possibilité d'être associé à des élèves qui nous ressemble, on nous garanti ainsi qu'on ne sera pas perdu au milieu de la différence flagrante que représente autrui. Mais cette différence, cette peur de l'inconnu, on la projete sur les autres Maisons, on pense que par la simple couleur de leurs vêtements les autres ne sont pas comme nous, qu'on ne pourra pas les comprendre, qu'ils ne pourront pas nous comprendre, alors on garde nos distances. Pourtant il n'y a rien de plus facile et de plus exaltant que de se frotter à cette différence, et surtout de constater à quel point nous sommes tous similaire.

Si je n'étais pas rempli d'une fierté mal placé alors peut-être aurais-je laissé échappé une larme. Le discours de Jeonghan me percutait plus que je n'y laissais paraître, et le voir tenir la main de Chan en affirmant cela avait quelque-chose d'emouvant.

Je ne pu m'empêcher de penser à Hansol, s'il n'y avait pas cette distance creusé par la couleur de nos uniformes serait-il plus simple de se parler ? Serions-nous devenu amis bien avant ? Plus naturellement ?

Si je n'étais pas un Serpentard et lui un Poufsouffle, serait-ce plus facile de lui avouer mes sentiments ? Et d'espérer un retour positif ?

- Ça serait agréable si nous ne considérions plus seulement comme des Gryffondor, comme des Serpentard, des Poufsouffle et des Serdaigle. Comme quand on est tout les treize dans la salle secrète de la bibliothèque, j'ai l'impression que c'est le seul endroit dans cette école où nous nous autorisons juste à être nous, souffla Chan.

Pour la deuxième fois aujourd'hui je ne pu qu'être d'accord avec lui.

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