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~Seungcheol~
S'il y avait bien une chose que j'avais retenu après six années d'étude à Poudlard, c'est que ma vie, mon destin, mon avenir et tout ce qui englobait ma personne, appartenaient à Yoon Jeonghan.
Depuis le jour où il s'était assit dans la même cabine de train que moi, où nous avions été envoyé dans la même maison, la même chambre, il avait érigé une prison autour de moi. Être Serpentard lui allait bien, il était un véritable serpent envoûtant qui s'enroulait peu à peu autour de sa proie et le piégeait à jamais.
Du matin au soir, du soir au matin, sa silhouette s'integrait à mon champ de vision, son corps frollait ou collait le mien, ses paroles se glissaient doucement dans mon esprit pour s'y loger sans fin, et sa présence marquait la mienne au point que son absence causait le manque.
Nous n'avions pas besoin de discuter pour définir notre relation, nous n'avions pas besoin de nous embrasser pour que notre monde change, nous n'avions pas besoin d'officialiser quoi que ce soit ou d'obtenir une étiquette pour que les choses soient clair entre nous. Les autres murmuraient leurs questions à notre propos, mais si on me demandait directement ce que Jeonghan était pour moi je n'aurais aucune réponse à fournir.
Pour moi, Jeonghan est Jeonghan.
Il est cette présence sans laquelle je ressens le manque.
Il est la présence complémentaire à la mienne, la silhouette toujours présente dans mon champ de vision, l'être auprès duquel je me voyais grandir, vieillir, mourir.
Nous étions nous, tout simplement. Ni des amis, ni des meilleurs-amis, ni un couple comme les autres. Lorsque nous employons ces termes ça ne semblait pas naturel, ça ressemblait à une blague, où à des mots cherchant à définir l'indefinissable.
Mais à cet instant, cet instant précis, si on me demandait ce que Jeonghan representait pour moi la réponse me paraîtrait plus limpide que jamais:
Il était l'idiot pour lequel je m'apprêtais à mourir.
- Voldemort peut lire les esprits, toi et moi sommes les seuls suffisamment doué pour seller nos pensées. On doit rester calme et garder le contrôle, dès qu'il percevra une pointe de mensonge tout sera terminé.
Les paroles murmurées de Jeonghan me parvenaient à peine, je les entendais sans les saisir, sans parvenir à m'ancrer à sa voix. Mon regard tentait de se figer sur son visage, sur ses traits se voulant rassurant, mais qui masquaient bien mal son angoisse.
C'est son idée qui nous avait mené là, son stupide plan. Il allait risquer sa vie, et la mienne, pour quelques minutes de répit.
Quelques minutes, c'était rien, notre sacrifice semblait vain. Mais en temps de guerre ça pouvait tout changer. Dehors j'entendais déjà les Mangemorts qui avançaient, prêt à pénétrer l'école de nouveau, prêt à venir trouver les survivants et les achever sans forme de pitié. Nous n'étions pas assez nombreux, pas assez fort, ils nous extermineraient. Engager le combat à si petit effectif signifiait mourir, voilà pourquoi Jeonghan avait émit un plan qui retarderait ce moment:
Discuter.
Ou plutôt, bluffer.
Bluffer jusqu'à l'arrivé des renforts. Le Ministère de la magie aussi avait subit une attaque aujourd'hui, moins importante que la nôtre mais suffisante pour les empêcher de venir rapidement. Mais madame Lee nous avait assuré qu'ils arrivaient d'une minute à l'autre.
Il fallait gagner du temps, un tout petit peu plus de temps, pour protéger ce qu'il restait de notre école.
Pour empêcher de nouvelles victimes.
J'observa Jeonghan, qui fixait les grandes portes d'entrées avec un mélange de peur et de détermination sur le visage. Nous étions seul dans le hall, en bas du grand escalier que tout les élèves empruntaient lorsqu'ils arrivaient à l'école à chaque rentré. Derrière ces portes, dans la cour du château, des centaines d'ennemis s'avançaient. Il ne restaient que quelques secondes.
Les professeurs avaient été rétissant à l'idée de nous laisser y allez seulement tout les deux, mais Jeonghan savait être persuasif. Nos amis avaient voulu nous accompagner, mais nous étions les seuls capable d'accomplir le plan.
Nous étions les seuls capable de bloquer nos esprit pour faire face à Voldemort.
- Seungcheol, tu me fais confiance ?
- Non.
Les émotions néfastes disparurent un instant du visage de Jeonghan pour laisser place à un rire, qui semblait trop mal assortie à la situation.
Il ne restait que quelques secondes, moins d'une vingtaine peut-être.
J'attrapai son visage et l'embrassais comme si c'était la dernière fois, tout en priant pour que ça ne soit pas le cas, en priant pour que jamais je ne puisse fermer les yeux et perdre sa silhouette dans son champ de vision.
- Mais je te suivrais n'importe où, dans n'importe quel plan. Parce-que Yoon Jeonghan ne connait pas l'échec, murmurais-je, lorsque nos lèvres s'écartèrent.
- Choi Seungcheol non plus, répondit-il.
On partagea ce même sourire mal assortit à un temps de guerre, il ébouriffa mes cheveux pour leur donner un air négligé, puis aggripa ma main avant de me tirer vers la porte.
Après une lourde inspiration je fus celui qui la poussais, tandis que Jeonghan frottait ses yeux pour en rougir les bords. Nos sourires restaient derrière nous, tandis que la lumière de l'extérieur nous aveuglait.
Aussitôt les bruits de pas se turent, de même que les voix qui se transformèrent en murmures. Une centaine de baguettes se levaient vers nous, et les visages de tout nos ennemis apparaissaient.
Des visages monstrueux, la cruauté de leurs traits, les éclats de sang sur leur peau, la fierté dans leurs yeux... Ils n'avaient plus rien d'humain. Une foule de Mangemort aux penchants bestiaux, de sorciers puissant qui détruisaient notre école, des adultes suffisamment rongé par le folie pour venir s'en prendre à des adolescents.
Observer leurs airs victorieux me donnait envie de vomir.
Ils nous regardaient tous, curieux et surpris, stoppé dans leur avancé vers l'interieur de l'école. Je ne pouvais pas les compter tellement ils étaient nombreux, je reconnaissais certain visage connu dans le monde de ma magie, de grands noms de notre époque, des aristocrates, des sangs pures, ou plusieurs prisonniers évadé de la plus grande prison de sorciers. Des hommes et des femmes venus se battre, venu nous tuer, pour le bonheur d'un seul et même homme:
Lord Voldemort.
C'est dans les yeux de ce dernier que mon regard s'ancra, c'est la vision de son visage qui me procura le plus de dégoût. Sa peau grisâtre, son teint macabre, ses yeux entouré de rides sombres, sa haute taille squelettiques. Il ressemblait à un serpent humanoïde, et la voix qui s'éleva depuis une bouche aux lèvres absentes était aussi sifflantes que celle de cet animal:
- Que venez-vous faire ici, juste tout les deux, mes chers enfants ?
Le ton de sa voix me fit frissonner, la fausse douceur qu'il y mettait était glaçante. J'avais entendu maintes et maintes histoires sur cet homme qu'on surnommait le seigneur des Ténèbres, on me l'avait décrit des dizaines de fois, tout le monde connaissait les récits de ses massacres sur les champs de bataille autrefois.
Un sorcier qui baignait intégralement dans la magie noire, dévoré par celle-ci. Il n'avait plus rien d'humain, ce n'était qu'un monstre.
- Ne me dites pas que vous êtes les seuls combattant qu'il reste ? Je ne crois pas que tant d'élèves aient été tué, ont-ils tous abandonné le combat ? Et les professeurs restant, se sont-ils enfui ? Croyez-vous, chers enfants, faire le poids contre nous ?
J'étais figé, glacé, presque ensorcelé par sa voix et son regard. Jamais encore je ne m'étais sentit tellement écrasé, rabaissé, étouffé par une simple présence. Tout ce que je parvenais à faire c'est fermer mon esprit au maximum pour qu'il ne puisse pas sentir mes émotions, pour qu'il ne perçoive pas ma peur et mon dégoût.
Jeonghan, lui, fut le plus fort d'entre nous deux.
Malgré sa peur, son dégoût, son angoisse et la crainte de mourir à tout instant, il parvient à sourire et à se laisser tomber à genoux.
- Poudlard à perdu, Albus Dumbledore est mort. Nous ne sommes pas venu pour vous affronter, mais pour vous rejoindre.
- Me rejoindre ? Répéta Voldemort, incrédule.
Un souffle de rire traversa ses rangs, tandis que certaine baguette se baissaient. La moquerie s'imisça dans leurs chuchotement, j'essaya d'y faire abstraction.
Qu'ils rient, c'est après tout ce qu'on était venu chercher.
Nous n'étions ici que pour les distraire.
En ce moment les professeurs étaient en train de faire évacuer l'école par les portes arrières, les élèves les plus en forme transportaient les blessés et chaque seconde gagné leur permettait de faire un pas de plus.
Plus longtemps nous retiendrons l'armée de Voldemort ici, plus nos camarades auront le temps de s'éloigner.
- Nous sommes encore trop jeune pour comprendre tout les enjeux de cette guerre, nous ne nous intéressons pas à la politique, ni même aux jeux de pouvoir. Mon ami et moi on veut juste mener une vie tranquille, et pour être tranquille il faut être auprès des vainqueurs, déclara Jeonghan, dont le sourire n'avait jamais été si grand.
Il ressemblait à un enfant innocent, une pauvre petite âmes égaré qui recherchait la protection d'un être bien plus puissant. Ses yeux brillaient, on pouvait y lire toute l'admiration et l'adoration qu'il dirigeait vers Voldemort. Plus il s'abaissait, et plus le seigneur des Ténèbres gonflait le torse.
Moi-même, qui connaissait Jeonghan par cœur, je pourrais me laisse avoir par son jeu. Il semblait si sincère, si désespéré, prêt à tout pour survivre, prêt à devenir serviteur du pire des monstres. Il était un formidable acteur, personne au sein de Poudlard n'aurait pu offrir une telle performance, personne n'aurait pu flatter le plus grand mage noir de notre époque simplement en un regard.
Je me laissais tomber à genou, n'ayant aucune envie de devenir l'unique défaut de son jeu sans faille.
- Nous sommes encore jeune et inexpérimenté, mais je peux vous assurer que malgré tout nous sommes puissant. Prenez-nous avez vous, nous apprenons vite, je suis certain que nous pourrions devenir bien plus fort que n'importe lequel de vos plus fidèles disciples, ajoutais-je, en collant mon front sur le béton abîmé.
Un rire aigu perfora mes tympans, le sifflement d'un serpent géant, d'un monstre dément, d'un sorcier au coeur noir.
- Ce sont des paroles risqué que vous me servez ici.
Je cru durant un instant qu'il allait nous balayer d'un revers de main, que notre plan n'aurait duré que quelques secondes. Mais il courba seulement le dos, se donnant plus encore l'air d'un serpent, et sa main squelettique glissa sous le menton de Jeonghan. Ce dernier resta impassible tandis que j'employais de toute la volonté du monde à ne pas afficher une expression repugné et empêcher ce monstre de le toucher.
- J'aime ce regard, siffla Voldemort. Offrez-moi vos noms.
- Yoon Jeonghan.
- Choi Seungcheol.
- Jeonghan et Seungcheol, voulez-vous vraiment me rejoindre ?
Nous restâmes aussi silencieux l'un que l'autre, ne s'attendant pas une telle facilité. Voldemort préparait quelque-chose, c'était certain, il ne nous accepterait pas auprès de lui si facilement.
Enfin, qu'importe après tout, nous n'avions aucune intention de le rejoindre réellement, ni de jouer les infiltrés. Nous devions seulement gagner du temps pour permettre à un maximum d'élèves de fuir l'école.
Je m'apprêtais à répondre en acquiesçant, sans la moindre idée de ce qu'il se passerait ensuite, mais à cet instant une femme se présenta à la droite de Voldemort.
- Ne les croyez pas maître, je connais leur parents et ils sont de fervents serviteurs de la magie blanche ! S'exclama-t-elle, en nous détaillant d'un air mauvais.
Ses yeux sombre empestaient le dégoût et la médisance, son port de tête la présentait supérieure, je devinais aisément quelle voyait en nous un duo d'insectes insignifiant.
Son visage me rappelait vaguement quelqu'un, et je mis plusieurs secondes à comprendre qui.
Je connaissais bien cet air méprisant.
- Vous êtes la mère de Joshua ? Demanda Jeonghan.
Le visage de la femme se fit plus sombre, tandis que mon ami se redressait. Le masque tombait, l'adoration disparaissait de ses yeux, ne laissant que son sourire qui, soudainement, prenait une teinte haineuse.
- J'imagine que les parents de Chan et Hansol sont ici aussi ? Enchaîna-t-il.
Deux couples se detachèrent du groupe, je ne mis pas longtemps à les reconnaître, leurs enfants leur ressemblaient tellement.
Jeonghan attrapa mon bras, m'invitant à me lever à mon tour. Les baguettes d'une centaine de Mangemort nous pointaient de nouveau, ayant comprit que nous n'étions pas de pauvres enfants voulant être sauvé.
Nous étions leurs ennemis.
- Laissez-moi vous dire, messieurs dames, que vous êtes tous d'affreux parents. À vrai dire, vous ne méritez pas ce titre, vous ne méritez même pas de partager le même sang. Nous prendrons soin de Chan, Hansol et Joshua bien mieux que vous l'avez fait, alors n'esperez jamais les revoir.
Le discours de Jeonghan traça le choc, la colère et la confusion chez les parents de nos amis.
Un homme, que je devina être le père de Joshua, s'avança en hurlant:
- Comment oses-tu !
Il leva sa baguette et je reculais Jeonghan derrière moi tout en cherchant la mienne dans ma cape. Je parviens à la dégainer une seconde trop tard, un sort frôla mon oreille pour heurter un corps en pleine poitrine.
Monsieur Hong s'effondra sous les cris de sa femme, tandis qu'un mouvement affolé prenait les rangs. Je me retourna vers les grandes portes resté ouverte et découvrit Joshua posté à leur seuil.
- Je vous interdis de toucher à mes amis, clama-t-il.
- Joshua, qu'est-ce que tu fais ? S'écria sa mère, hors d'elle.
Notre ami l'ignora pour s'avancer auprès de nous, nous inspecter de haut en bas pour s'assurer que nous allions bien. Je m'apprêta à lui demander ce qu'il faisait là, lui et les autres étaient censé quitter Poudlard avec les autres élèves. Mais la voix de Monsieur Hong, qui se redressait difficilement, résonna avant la mienne:
- Viens tout de suite ici ! Mets-toi à genoux et suppli jusqu'à être pardonné !
- Je crains que non, répondit Joshua.
Ses parents levèrent maladroitement leurs baguettes, hésitant à l'attaquer. L'incompréhension et la fureur rendaient leurs visages plus monstrueux encore.
- Père, mère, nous nous disons adieu aujourd'hui. Merci de m'avoir donné la vie, je tacherais de bien la vivre.
Joshua, lui, n'avait aucun remords à les viser avec son prochain sort.
- je vais vivre en oubliant tout ce que vous m'avez apprit, termina-t-il, sourire aux lèvres.
Monsieur et Madame Hong furent envoyé à l'autre bout de la cour par une magie si lumineuse qu'elle aveugla tout le monde. Tout les Mangemorts tombaient des nus face à cette scène, celui qu'il voyait comme un puissant mage noir en devenir se retournait contre eux.
- Traître ! Hurla Bellatrix, qui n'attendit pas une seconde pour attaquer à son tour.
Mais son sort fut contré. Ni par Joshua, ni par moi, ni même par Jeonghan. Cette fois c'est Seokmin qui apparu à côté de nous, sa magie affrontait celle de cette horrible sorcière. Cette dernière était plus forte, d'ici quelques secondes elle le dominerait, mais elle n'en eu pas l'occasion.
Sans qu'elle ne s'en rende compte une attaque la frappa de plein fouet, elle fut comme déchiré en deux et son sang éclaboussa toute les personnes à sa proximité. La mort si rapide d'une femme si puissante ne fut pas ce qui me surpris le plus, mais plutôt l'identité du meurtrier : Wonwoo.
Nos amis n'avaient pas fuit, il n'avait jamais eu l'intention de profiter de notre diversion pour partir. Ils attendaient le bon moment pour intervenir.
Je poussais un soupir amusé. J'aurais du m'en douter, jamais ils ne nous auraient laisser nous sacrifier.
- Vous n'étiez pas censé venir, murmura Jeonghan, quand Chan arriva auprès de nous.
- Hors de question d'être séparé trop longtemps, rien de mal ne peut arriver si nous sommes tous ensemble, répondit le plus jeune.
Passé leur bref état de choc, tout les Mangemorts se preparèrent à l'attaque. Nous n'étions pas assez fort pour les affronter, si nous étions encore en vie jusqu'ici ce n'était qu'une question de chance. Leurs sorts s'élevèrent mais aucun ne nous atteignit, puisqu'une barrière magique se dressa devant nous.
Nos professeurs venaient d'arriver.
- Une grande majorité des élèves se sont enfui, et les alliés sont là, déclara madame Lee. Allez vous mettre en sécurité les enfants, on prend le relais.
Effectivement, je pouvais apercevoir une foule d'Aurors envoyé par le Ministère, qui apparaissaient derrière nos ennemis. Le vrai combat démarrait maintenant, la guerre atteignait son point culminant.
Et n'avions plus besoin de nous y mêler.
Du moins, c'est ce que je croyais.
- Ça suffit.
La voix sifflante de Voldemort glissa dans un murmure, et pourtant elle sembla résonner si fort que tout le monde se figea. Une douleur atroce compressa mon crâne, des grimaces d'inconfort abimèrent les visages de toute les personnes présente, ennemis comme alliés. La barrière éclata, et celui qu'on surnommait le seigneur des Ténèbres n'eu même pas à murmurer une formule pour qu'une magie sinistre et puissante jaillisse depuis sa baguette. Elle ne visait personne en particulier, elle nous visait tous, elle fondait sur nous pour engloutir nos corps et nos âmes. Mes amis chancelaient sous la souffrance, les professeurs ne furent pas assez rapide pour contrer cette attaque.
Je voyais venir cette vague sombre.
Je voyais la mort rire en elle.
Je voyais notre fin arriver.
Et pour une raison qui m'échappe, je parviens à surmonter la douleur pour me dresser face à cette vague.
La magie qui fusa depuis ma baguette n'avait jamais été aussi puissante, un rayon à la blanche d'une pureté infinie, heurté à un nuage aussi obscur que la nuit.
Mon attaque et celle de Voldemort se percutèrent, s'affrontèrent, et durant les premières secondes il domina largement cet affrontement. L'obscurité aspirait la lumière, elle progressait vers nos vies, prête à tout avaler sur son passage.
Et puis la bague à mon doigt se mit à brûler.
Mon énergie se multiplia, j'avais l'impression de recevoir une force inconnu qui gonflait mes capacités.
Douze force qui s'associaient à la mienne.
Mon sort repoussa celui de Voldemort, qui glissa sur plusieurs mètres en arrière. Le temps sembla se figer, personne ne comprit ce qu'il venait de se passer, personne à part moi.
Tout les yeux me tombaient dessus, choqué ou admiratif. Mon coeur battait à tout rompre, bientôt mes poumons se mirent à faire mal et mes jambes tremblèrent.
Jeonghan fut le premier à réagir et vient soutenir mon poids. Nos alliés profitèrent de la confusion général pour passer à l'offensive et nos professeurs nous prièrent de fuir sans attendre. Ils ignoraient combien de temps allaient durer le combat, mais il ne faisait aucun doute qu'il s'étendrait jusque dans le château.
Chan et Jeonghan m'aidèrent à me déplacer, tout les autres s'empressaient d'entrer de nous suivre. J'aperçus vaguement Seokmin qui tenta de rester sur le champ de bataille, incapable de laisser sa mère, mais Joshua s'empressa de le tirer par la taille sans écouter ses supplications. Les portes se fermèrent derrière nous, sûrement se reouvriront-elles d'ici quelques minutes. Nous devions progresser vite, nous enfuir ou nous cacher jusqu'à la fin de la guerre.
- Je sais pas ce que tu viens de nous faire, Cheol, mais c'était à la fois super dangereux et impressionnant, s'exclama Junhui, en tapotant mon épaule.
- Je sais pas non plus comment j'ai fais ça. Je suis épuisé maintenant, soupirais-je.
Mes amis hochèrent la tête, nous étions tous écrasé par une affreuse fatigue. Je les observa un à un, étudiant leurs blessures, les cernes qui noircissaient leurs yeux, ou les larmes dans le cas de Seokmin. Et c'est alors que je remarquais qu'il manquait deux d'entre nous.
- Où sont Jihoon et Soonyoung ?
- Il sont allé dans le bureau de Madame Lee, c'est là-bas que se trouve Miss-Teigne et ses chatons. Soonyoung était inquiet pour eux alors on lui a dit d'allez les chercher, expliqua Seungkwan.
Je compris alors que nous étions en train de courir dans cette direction, incapable de fuir ou de nous cacher en laissant nos amis derrière. On devait être tout les treize, et tout irait bien.
Plus on avançait et plus je me rendais compte que la partie du château ou se trouvait le bureau était celle qui avait subit le plus de dégâts. Des dizaine de cadavres apparurent sur notre chemin, des camarades ou des ennemis, gisant au milieu de flaques de sang, de morceaux de mur effondré ou noirci par le feu. L'air empestait la mort, notre pas s'accélerait un peu plus à chaque vision macabre.
Quand on parvient enfin au bureau les environs paraissaient méconnaissance, détruit et dévoré par un feu fraîchement éteint. L'atmosphère étaient lourde et étouffante.
Ce fut l'écho des sanglots qui accueilli notre entré dans une pièce dévasté.
Le bureau de Madame Lee ne ressemblait plus à rien, un incendie avait assombri les murs, brûlé les étagère, détruit la majorité des objets qui s'y trouvaient. Soonyoung et Jihoon se tenaient là, assit au sol, appuyé contre ce qui avait sûrement été un berceaux. C'est là que les bébés de Miss-Teigne reposaient depuis leur naissance, mais nous ne pouvions pas apercevoir les petites boules de poiles.
Le haut du berceau était recouvert d'un petit drap blanc.
Et à ses pieds, Soonyoung pleurait.
- Nous sommes arrivé trop tard, murmura Jihoon.
Nous nous avançames doucement, prenant soin de fermer la porte à clé. Jeonghan et Chan me firent assoir sur ce qu'il restait du fauteuil, tandis que les autres approchaient l'endroit où se trouvait les chatons. Minghao souleva le drap blanc et laissa échapper un hocquet douloureux en le laissant retomber. Les larmes montèrent aux yeux de certains, tandis que les autres baissaient la tête.
Je n'avais pas besoin d'allez voir pour comprendre: Miss-Teigne et ses chatons s'étaient fait avoir par les flammes.
Les êtres les plus innocents de l'école avaient été tué par cette guerre stupide.
Je laissa tomber ma tête entre mes mains, épuisé et énervé. Peu à peu tout le monde prit place dans cette pièce ravagé. Soonyoung ne cessait pas de pleurer, étreint par Jihoon, et bientôt pas Seungkwan également. Il n'était pas le seul dont les larmes tombaient sans pause, Seokmin s'était installé au bureau de sa mère, le visage caché au creux de ses bras. Joshua restait à ses côtés, lui tapotant doucement le dos sans prononcer le moindre mot.
Une heure passa, peut-être deux.
Peu à peu, les larmes se calmèrent. Ne laissant que les marques de chagrin et le calme de la peur.
Nous faisions mine de ne pas entendre les combats au loin, peut-être essayons-nous d'oublier ce qu'il se passait, ou tout ce qu'il s'était passé. Personne ne proposa de fuir, ou de nous trouver une meilleure cachette. Nous attendions seulement, tout les treize.
Puis, au bout de ce qu'il me semblait avoir été une éternité silencieuse, Soonyoung leva la tête et fut le premier à prononcer un mot:
- Junhui ?
Le Gryffondor, qui se tenait affalé avec Minghao dans un coin de la pièce, se redressa presque dans un sursaut.
- Oui ?
- Merci de m'avoir sauvé la vie.
La voix de Soonyoung était tremblante, encore éprise par le chagrin, et les larmes se remettaient à couler alors qu'il ajoutait:
- Et désolé... pour tout.
Junhui afficha un petit sourire, le premier que je le voyais adresser au Serpentard.
- Ne parlons plus, c'est du passé maintenant. Prenons un nouveau départ et soyons juste ami, d'accord ?
Sans être capable de répondre ou simplement de hocher la tête, Soonyoung se remit à pleurer. Cette fois cette vision ne brisa aucun de nos coeurs, au contraire, ça les réchauffait.
Ma main s'accrocha plus fermement à celle de Jeonghan, qui laissa sa tête tomber sur mon épaule. À nos côtés Chan jouait pensivement avec sa bague, parfois il tapotait son coeur, comme pour s'assurer qu'il battait toujours. Seokmin n'avait toujours pas levé la tête du bureau, il avait juste tourner son visage pour nous laisser voir ses traits bercés par l'inquiétude. Ses yeux se figeaient sur une photo de lui et sa mère, l'une des rares qui n'avaient pas brûlé. Joshua restait auprès de lui, mais avait cessé de le toucher. Quant à Hansol et Seungkwan, Junhui et Minghao ou encore Mingyu et Wonwoo, ils se tenaient chacun contre leur moitié, silencieux.
- Vous êtes tous ici.
Il n'y eu aucun sursaut quand cette voix s'éleva dans la pièce, juste nos regards dirigé vers la porte. Nous étions habitué aux apparitions soudaine du garçon qui venait de nous rejoindre, ayant traversé la porte plutôt que l'ouvrir.
Il se tenait adossé dessus, comme s'il pouvait en sentir la matière, et nous observait avec un fin sourire sur les lèvres.
- J'ai retrouvé mes souvenirs, je suis venu vous dire adieu, annonça-t-il.
Le sourire de Jungkook était triste, nous pouvions tous comprendre pourquoi.
- Taehyung s'est donné la mort dans la bibliothèque. Je pars en les emmenant, Jimin et lui.
Mingyu et Junhui detournèrent le regard pour cacher leurs larmes, tandis que Wonwoo et Minghao les enfermaient aux creux de leurs bras.
- Peut-être qu'on sera réuni dans une prochaine vie. Et peut-être qu'on pourra être heureux. Le destin n'était pas de notre côté. Et moi, au final, j'étais juste un stupide gamin qui voulait devenir un héro. J'aurais dû demander de l'aide, au lieu de croire que je pouvais m'en sortir seul. Je me suis surestimé.
Le sourire de Jungkook s'aggrandit, pourtant j'étais persuadé que, s'il avait pu pleurer, son visage transparent serait inondé par le chagrin.
- Mais j'ai vécu de belles choses à Poudlard. Je vous remercier, la vie de fantôme aurait été moins amusante sans vous. J'aurais aimé qu'on soit ami avant, j'aurais aimé prendre le temps de tous vous connaître de mon vivant.
Il devenait de plus en plus transparent, il disparaissait, il s'en allait.
Il trouvait enfin le repos.
- Merci pour tout.
L'écho de sa voix sembla résonner encore longtemps après son départ, son sourire resta gravé dans nos mémoires et les larmes qu'il n'avait pas pu laisser couler se déversaient sur nos jours.
- Puisses-tu trouver la paix, murmura Jeonghan.
Un miaulement lui répondit, un tout petit appel qui résonna dans le triste silence de cette pièce.
Aucun de nous ne réagit tout de suite, il fallut un deuxième miaulement pour que nos corps se redressent comme si nous étions un seul et même homme. Soonyoung et Jihoon, qui se trouvaient les plus proches du berceau, soulevèrent précipitement le draps qui recouvrait Miss-Teigne et ses bébés.
- C'est pas possible, murmura le premier.
- Ils étaient tous mort, j'en suis certain, enchaîna le second.
On se regroupa autour d'eux, tandis que Soonyoung soulevait prudemment l'un des chatons. Les autres étaient parfaitement immobile autour de leur mère, emporté par la mort, mais cette unique petite boule de poil gigotait et miaulait doucement.
Il s'agissait de celui au pelage blanc, si différent de sa mère et de ses frères et/ou soeur. Celui qui semblait plus petit que les autres, plus faible, et qui n'avait pas encore ouvert les yeux. Il semblait si fragile et pourtant il était le seul à avoir survécu à l'incendie.
- C'est un miracle, lachais-je, alors que le chaton se blottissait contre la poitrine de Soonyoung.
- Il a dû respirer moins de fumée que les autres, peut-être avait-il le visage enfoncé dans le poil de sa mère et que ça lui a permit de ne pas être intoxiqué ? Supposa Junhui.
Nos corps se laissèrent tomber autour du chaton, tous collé les uns contre les autres, les regards émerveillé pour cet être minuscule, si frêle et fragile, cet éclat de vie au milieu du chaos. Nos doigts caressaient sa tête un par un, tandis que de merveilleux sourires égayaient nos visages.
- Il a un prénom ? Demanda Seokmin.
- Non, pas encore, répondit Soonyoung.
- Nous devrions lui en donner un.
Tout le monde fixait le Serpentard qui berçait tendrement le chaton, ça nous semblait évident que le choix du prénom lui revenait. Il observa la frimousse paisible du petit animal, écouta son doux ronronnement qui s'élevait à mesure que nous caressions son front, puis se mit à sourire alors qu'une idée lui venait:
- Ode.
- Ode ? Ça veut dire quoi ? Questionna Seungkwan.
- Ça désigne des textes destinées à glorifier quelqu'un ou quelque-chose.
- Glorifier la paix, le bonheur, la vie, ou encore l'amitié, ajouta Jihoon.
Le chaton miaula, puis gigota un peu, avant d'ouvrir les yeux.
Des yeux magnifique, comme jamais encore je n'en avais vu. Ils brillaient, similaire à des pierres précieuses, chacun exprimant une beauté différente, une émotion particulière.
L'oeil droit avait la couleur d'une émeraude, un vert scintillant qui rappelait le printemps.
Et l'oeil gauche abordait la teinte violette d'une améthyste, étincelante de magie.
Un fracas résonna dans la pièce, la porte venait d'être ouverte de force. À son seuil se tenait une femme décoiffé, essouflé, blessé, dont le visage crispé d'angoisse se détendait peu à peu.
- C'est fini, souffla-t-elle, entre deux respiration chaotique.
Seokmin se précipita vers sa mère qui chancelait, la rattrapant de justesse tandis qu'elle ajoutait:
- Nous avons gagné.
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