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~Seungcheol~

La première pensée qui me vient lorsque j'ouvris les yeux fut que le plafond qui me faisait face n'avait pas été nettoyé depuis longtemps. Des dizaine de toiles d'araignée y pendaient, je voyais ces petites choses noires aux longues pattes fines se balader tranquillement sur la peinture blanche, comme des colocataires partageant une même résidence.
Me vient l'envie de prendre un balais pour retirer toute ces toiles collantes, et je me dis alors que toute les heures passé dans la bibliothèque m'avait programmé à repérer les saletés et désirer les nettoyer dans la foulée.

Je laissa mes paupières se cligner plusieurs fois, passé la vision des araignées je tenta de reprendre un peu mes esprits, me rendant soudainement compte que ce plafond n'était pas celui de ma chambre. Le lit sur lequel je me trouvais n'était pas le mien, et l'odeur qui embaumait la pièce m'était familière mais perturbante à la fois.
Le vertige du réveil passé, je me redressais. Mes membres me semblaient engourdit et je poussais un long bâillement, j'avais l'impression de sortir d'un sommeil vieux de plusieurs années.

La couverture qui me recouvrait glissa quand je pris une position assise, et la première chose qui me sauta aux yeux fut les bandages qui recouvraient mon torse. Je viens doucement tâter mon visage et en découvrit d'autres. Avais-je été blessé ? Je n'en avais aucun souvenir, et je ne ressentais surtout aucune douleur. Peut-être avais-je chuté dans un match de Quidditch ? Je ne me rappelais pourtant pas en avoir joué un depuis la dernière fois contre Gryffondor.

Ma mémoire fumait à la recherche de réponses tandis que mon regard caressait l'infirmerie, jusqu'à découvrir que Jeonghan se tenait assit au chevet de mon lit. Il somnolait, les yeux clôt et la tête prise de soubresauts, comme s'il essayait de se maintenir éveillé.
La couleur de sa peau prenait une teinte bien plus pâle qu'à l'ordinaire, je lui distinguais de longue cernes et des joues légèrement plus creusé. Cette vision ne me plaisait pas, pourquoi semblait-il aussi mal en point ?

- Jeonghan ? Murmurais-je, en secouant son épaule.

- Seungcheol...

Mon prénom glissa dans ses lèvres alors qu'il levait des yeux brumeux vers moi, encore teinté de sa fatigue. Je lui souris, amusé par cette manie qu'il avait de difficilement émerger du monde des songes.
Mais alors que je m'apprêtais à le secouer une nouvelle fois, ses paupières s'écarquillèrent avec une grandeur telle que je sursautais.

- Seungcheol ! Tu... Attend, rallonge-toi ! Tu dois y allez doucement, il faut pas empirer ton état ! Comment tu te sens ? Depuis combien de temps tu es réveillé ? S'exclama-t-il en poussant sur mes épaules pour me rallonger.

Je ne me laissa pas complétement retomber contre le matelas, ne comprenant pas sa réaction paniqué.

- Depuis deux ou trois minutes. Je me sens bien pourquoi ?

- Je vais prévenir l'infirmière, qu'elle fasse des tests, ne bouge surtout pas !

Il se leva avec une précipitation telle qu'il trébucha et manqua de heurter son visage au coin du lit. Mais je me redressa de nouveau, suffisamment rapidement pour le rattraper.
Mes bras entouré autour de sa taille, je sorti du lit pour le tirer droit sur ses jambes, et il posa sur moi un regard que je ne lui avais encore jamais vu.

Les yeux écarquillé, tremblant, comme s'il venait de voir un troublant fantôme.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demandais-je.

- Les Trolls...

Il ne termina pas sa phrase, son regard me détaillait de bas en haut avec une expression de choc si prenante que je commençais à m'inquiéter. Qu'avait-il enfin ? Je ne l'avais jamais vu agir ainsi.

- Tu ne devrais pas pouvoir tenir sur tes jambes... Madame Pomfresh avait dit qu'il te faudrait plusieurs mois de rééducation pour au moins réussir à te lever.

- De la rééducation ? Pourquoi faire ?

- Parce-que le Troll t'as... Tu ne t'en rappelle vraiment pas ?

Je fronçais les sourcils et tenta de me souvenir de quoi il pouvait bien être question. À bien y réfléchir une attaque de Troll me revenait effectivement en tête, Dumbledore avait ordonné qu'on regagne tous nos chambres car plusieurs de ces créatures avaient pénétré le château.

- On a combattu des Trolls, me rappelais-je. Toi, moi, et tout les autres du groupe de ménage.

Jeonghan hocha la tête, entre mes doigts je le sentais trembler de plus en plus fort. Mais je n'y prêta pas tout de suite attention, mon esprit trop occupé à me servir les images de l'attaque.

- Est-ce qu'il vont bien ? Pendant le combat certain était mal au point. Est-ce que ça s'est bien fini ? Personne n'a été gravement blessé ?

- Toi Seungcheol, toi tu as été gravement blessé. Ça fait... Une semaine que tu es dans le coma, murmura Jeonghan.

Mes mains sur crispèrent sur sa taille, enfin je sentais la vague de tremblement qui le saisissait, je voyais les éclats larmoyants dans ses yeux, je comprenais sa réaction excessive.
Les images continuèrent à m'envahir, je détailla chaque étape du combat, mes camarades qui tombaient et se redressaient pour affronter des monstres protégé de magie noire. Puis je me rappela avoir planté ma baguette dans le pied d'une créature pour qu'il lâche Jihoon, avant d'être moi-même attaqué.

J'avais été projeté contre un mur, dans ma tête résonnait encore le fracas du choc, le mur ou ma colonne vertébrale qui se brisait ? Je n'avais pas eu le temps de le déterminer que le Troll se retrouvait déjà devant moi, le poing balancé dans ma directrion.

Puis le noir, le noir complet.

Juste une douleur, une torture qui ne cessait pas.

- Oh...

Alors que les souvenirs affublaient mes mains se défirent doucement de leur prise sur Jeonghan, je m'en allais effleurer les badages sur mon torse. Aucune douleur ne me venait, même quand j'y appuyais doucement, pareille pour mon visage et mon crâne.

- Tu... Comment tu te sens ? Me demanda mon ami, donc la voix me semblait plus fébrile encore que son corps.

- Bien, très bien même.

- C'est pas normal... T'etais censé ne pas... T'en remettre.

- J'étais censé mourir ? Demandais-je, les doigts figé sur un pansement.

- Non ! Bien sûr que non ! C'est juste... Ton devrais pas être capable de te lever.

Une sensation de confusion telle m'attrapa que mes ongles aggripèrent les bord du bandage. Je me souvenais de la violence avec laquelle j'avais été attaqué, si j'étais censé ne pas m'en remettre alors pourtant je me sentais si bien ? Aucune douleur dans mon corps, pas le moindre désagrément. J'étais si en forme que je pourrais enfourcher un balais, là tout de suite, et jouer le meilleur match de Quidditch de ma vie.

D'un geste, que je ne contrôlais qu'à peine, j'arracha les bandes étouffante qui recouvraient mon torse, souhaitant voir de mes propres yeux l'étendu des dégâts.

- Seungcheol arrê....

La phrase de Jeonghan s'éteignit dans un étranglement, tandis que sa main compressa sa bouche grande ouverte sous le choc.
Sur ma peau n'apparaissait pas la moindre trace d'une blessure, elle était juste parfaitement lisse et immaculé, sans cicatrice, comme si je ne m'étais jamais battu.

- Comment... C'est impossible, souffla mon ami.

- Je vais bien. Je ne me suis d'ailleurs pas sentit aussi en forme depuis longtemps.

Sur ses mots je leva les bras et les firent tournoyer pour vérifier mes articulations et mes muscles, faisant de même avec mes jambes. Rien d'anormal à signaler, mes membres n'étaient même pas engourdi après une semaine immobile.

Oui, il y avait quelque-chose d'étrange.

- Jeonghan, je...

Je n'eu pas le temps de terminer qu'il se tourna dos a moi, la main toujours pressé à ses lèvres et la seconde gagnant ses yeux.

- Tu pleures ? Demandais-je.

- Non...

Il mentait, j'entendais très bien les frémissement dans la voix, je l'entendais renifler et retenir le hocquet des sanglots. Il s'avança vers la fenêtre et je voulu le suivre, mais alors mon regard fut attiré par la vision du parc qu'on distinguait à travers la vitre, et je remarquais que des centaines, voir des milliers, de flocons blanc chutaient dans le vent léger.
La neige qui annonçait l'hiver, les temps froid et habillé de manteau blanc glacé. Sûrement la première de la saison puisque l'herbe de Poudlard verdoyait encore, dans cette région les paysages se vetissait bien vite de blancheur immaculée lorsque les premiers flocons dévalaient le ciel. Et cette idée fut bien rapidement confirmé par la foule d'élève que j'aperçu bientôt courir dans les jardins, tournoyant et riant de joie pour ces petits pétales glacé qui se déposaient sur leurs mains.

L'hiver était bel et bien arrivé, et à cette pensée me vient celle que la température de l'infirmerie n'était pas bien haute, aussi allais-je me saisir de ma couverture.

Je ne craignais pas réellement le froid, mais Jeonghan, lui, avait tendance à y être trop sensible. Il tombait malade dès que la chaleur s'en allait, parfois au point de ne pas pouvoir sortir de son lit pendant quelques jours.
La couverture trouva bientot place sur ses épaules tremblantes et il me laissa le recouvrir intégralement par ce long tissu épais. Je batailla ensuite pour me retrouver face à lui, puis observer les larmes qui mouillait ses joues.

- Si tu dis à qui que ce soit que tu m'as vu pleuré, je te le ferais payer, marmonna-t-il dans une moue frustré.

- Je ne prendrais pas ce risque.

Nous restâmes plusieurs seconde l'un en face de l'autre, moi essuyant ses joues et lui me détaillant de bas en haut. Il peinait encore à se mettre ne tête que je puisse allez bien, sûrement s'attendait-il à me voir m'effondrer à tout moment. Moi-même je ne saisissais pas totalement ce qu'il se passait, je me souvenais effectivement avoir été la cible d'un Troll enragé mais pourquoi n'y avait-il pas la moindre douleur ? La moindre séquelle ? Mon corps me semblait tout aussi solide qu'avant.
Si ce n'est plus encore.

- Je ne sais pas comment un tel miracle a pu se produire, murmura Jeonghan.

- Peut-être suis-je un surhomme ? Plaisantais-je.

Un petit sourire se dressa au coin de ses lèvres, le premier que je lui voyais depuis mon réveil, faible mais tout de même présent.

- Plus sérieusement Seungcheol, t'étais censé resté handicapé à vie, on était même pas sûr que tu puisse remarcher un jour et... Te voilà debout, comme si rien ne s'était passé, à me recouvrir d'une couverture comme si c'était de moi dont il fallait prendre soin.

- Je ne veux juste pas que tu sois malade.

- Est-ce que tu as conscience que tout ça n'est pas normal ?

- Plus ou moins, tout est encore pertubé dans ma tête.

Il passa une main sur son visage et l'ombre de sourire qu'il m'avait offert se déchira, détruisant la dernière barrière de larme qui tentait de se forger.
Le choc passé, l'incompréhension passé, le voilà qui éclatait sous mes yeux.

- Pour moi aussi c'est perturbant ! S'exclama-t-il. On m'a annoncé que tu allais pas t'en remettre et maintenant tu te tiens devant moi, affirmant que tout va bien. Mais rien ne va en vrai ! J'étais putain d'inquiet ! Tellement que j'étais incapable de sortir d'ici plus de dix minutes ! Tout ton avenir s'était écrasé en une journée et au final ça va ? Je ne comprend plus rien, j'ai peur de me réjouir et que ça soit pas vrai...

- Jeonghan...

- Et toi tu décides de prendre soin de moi ! Alors que c'est toi qui sors d'un coma ! C'est toi qui a été blessé ! C'est toi qui est à moitié nu alors qu'il faut putain de froid !

- Je...

- Ferme-la ! Viens dans la couverture et ferme-la !

Sur ces mots il ouvrit les bras, sous l'ordre clair que je vienne me blottir sous cette longue cape épaisse qui, soudainement, me faisait penser à de grandes ailes d'ange. Je compris alors que Jeonghan ne faisait pas ça parce-qu'il craignait que j'attrape froid, il y avait bien d'autres couvertures dans la pièce et il aurait pu simplement me demander de m'en prendre une. Il voulait juste que je vienne contre lui.
À cet instant il n'osait pas l'avouer, mais il ressentait le besoin urgent d'une étreinte.

Alors j'obéis, je viens me blottir contre lui et il referma la couverture autour de nos corps. Il tremblait et sanglotait alors que je l'entourais de mes bras. C'est la première fois que je le voyais ainsi, habituellement il ne se laissait jamais le loisir de défaillir, il n'abaissait pas les épaules et ne pleurait jamais.
Je devinais alors que l'inquiétude l'avait rongé plus que je puisse l'imaginer.

- Je suis désolé, murmurais-je.

- De ?

- M'être blessé, de t'avoir inquiété, d'avoir été annoncé handicapé à vie pour finalement allez bien. Je suis désolé que tu sois si confus à cause de moi.

Jeonghan ne répondit pas mais je le sentis hocher la tête et il resserra l'étreinte. J'ignore combien de temps nous étions resté ainsi, l'un contre l'autre, mais les sensations qui me gagnaient se vetissaient d'une douceur telle que j'eu envie de fondre dans cette couverture à tout jamais.
Me vient à l'esprit que ce câlin était le tout premier qu'on partageait. Nous étions proche habituellement, très proche, mais jamais nous ne nous étions réellement enlacé.

- Ne disons pas tout de suite aux autres que tu es réveillé. Ne cherchons pas tout de suite à comprendre comment tu as miraculeusement guéri. Restons ici sans prévenir personne et sans réfléchir... Juste un tout petit peu, murmura Jeonghan.

J'hocha la tête et nous restâmes un moment silencieux, blotti sous la couverture, le regard perdu par la fenêtre. Sur les jeunes sorciers éblouis par une neige qu'on voyait pourtant tout les ans. Un sourire me vient, ils devaient avoir froid mais combattaient leurs frissons pour quelques flocons qu'ils attrapaient et qui fondaient sur leurs peau.
Jamais avant je n'avais prit le temps d'admirer ce genre de spectacle, jugeant cela un peu insignifiant, mais aujourd'hui c'est une impression de beauté sans nom qui me venait.

Jeonghan me tira doucement pour que nous prenions place sur un siège. Lui qui avait l'habitude de s'assoir sur moi se laissa tomber à côté, il ne devait pas encore oser croire que je sois rétablit.

- Tes parent sont venu te voir, m'annonça-t-il.

À cette annonce mon coeur se figea.

- Les deux ?

- Ouais, Dumbledore n'aurait pas dû les convier en même temps.

- Ils se sont disputé ?

- Évidemment.

Je grimaçais, réunir mes parents dans une même pièce ça ne faisait jamais bon ménage, et si la situation était telle qu'on me croyait à moitié mort ça avait dû être pire encore. Je connaissais suffisamment mon père pour savoir qu'il avait dû en être effondré, il faudrait que je le contacte rapidement. Quant à ma mère, et bien je peinais un peu à croire qu'elle avait fait le déplacement. Certes je la savait pleine d'amour et de reconnaissance à mon égard, elle m'avait tout de même donné naissance, mais on ne se voyait jamais et le manque d'argent l'empêchait même de m'envoyer des cadeaux à mes anniversaires.
Elle devait élever deux enfants à elle toute seule après tout, mon père ne faisait pas grand effort pour l'aider. Je lui envoyais ce que je gagnais en travaillant pendant les vacances mais ça ne représentait pas beaucoup, à mon âge les employeurs payaient peu.

- Tes frères étaient là aussi. Je n'avais pas vu Yeonjun depuis longtemps, il a bien grandi et il te ressemble de plus en plus.

De nouveau je sentis un arrêt dans ma poitrine, si mes frères étaient là je comprenais encore mieux que mes parents se soient disputé.
Mon père ne supportait pas d'entendre parler du fils que ma mère avait eu d'un autre homme, alors je n'imaginais même pas sa réaction en le voyant.

- Vous avez le même visage fermé et sans émotion, comme si vous vous en foutiez de tout, continua Jeonghan, un sourire amusé au coin des lèvres. Tu donnes un mauvais exemple à ton petit-frère, il devient aussi blasé que toi.

- Je le vois à peine, à quel moment il aurait pu prendre exemple sur moi ? Retorquais-je.

Yeonjun vivait en France avec ma mère, quand il venait pour les vacances je travaillais, c'est donc à peine si on se croisait. Il n'avait qu'un an de moins que moi mais nous n'étions pas proche, seulement comme de vagues connaissances.

- Par contre c'est la première fois que je voyais ton demi-frère, il était tout discret. Comment il s'appelle déjà ?

Un petit rictus me tordit le visage, ce petit frère avec qui je partageais le même sang de ma mère c'était pire encore, nous n'étions même pas de vagues connaissances.

- Il s'appelle Kang Taehyun.

- Oh, il a prit le nom de famille de ta mère.

- Évidemment, son père est un connard qui n'a pas voulu assumer.

Je laissais ma tête retomber sur le dossier du siège et Jeonghan m'imita. C'était étrange de parler de ma famille, je ne le faisais jamais et tout ce que mon camarade savait lui venait des dires de mon père ou de ce qu'il voyait de ma situation.
Je ne prononçais presque jamais les noms de mes petits-frères, qui avaient sur ma langue la saveur de l'inconnu.

- Je n'ai vu Taehyun que deux fois, à sa naissance et lors d'une de mes visites en France il y a longtemps, il avait cinq ans. Je sais pas à quoi il ressemble aujourd'hui, avouais-je, me rendant bien compte que c'est l'image d'un bambin qui me venait en tête quand je parlais de ce garçon, qui devrait désormais avoir le visage d'un adolescent.

- Il te ressemble pas du tout, il a un visage doux et de grands yeux d'enfant, affirma Jeonghan.

Puis il me tapota la main sans grande violence, juste en gage de moquerie.

- Tu n'es pas un très bon grand-frere si tu ne connais même pas son visage.

Je devais bien avouer qu'il n'avait pas tout à fait tord, nous n'étions pas une fratrie très conventionnelle et je n'avais jamais été doué pour créer des liens. Après tout je pourrais essayer de passer plus de temps avec Yeonjun quand il rentrait pour les vacances, et je pourrais très bien entretenir une correspondance par lettre avec Taehyun. Alors pourquoi n'avais-je jamais fais ni l'un ni l'autre ? Sûrement parce-qu'en étant à distance je ne me sentais pas légitime d'être leur grand-frère, que je considérais qu'ils ne devraient pas prendre pour exemple un type qu'ils voyaient à peine, et qu'ils avaient sûrement mieux à faire que de correspondre avec quelqu'un qui vivait à des milliers de kilomètres.

Où alors je n'avais juste jamais vraiment prit le temps de penser qu'ils pouvaient être autre chose que des gamins dont ma mère devait prendre soin, avec mon aide minime. Je les voyais comme les enfants de mes parents, pas comme mes frères, je n'arrivais pas à prendre conscience que nous étions lié eux et moi.
Je faisais le minimum et m'en contentais. Et puis, ni l'un ni l'autre ne m'avait jamais réclamé plus.

Je ne m'étais jamais réellement penché sur les question relationnelles.

- Je leur envoi des cadeaux pour leurs anniversaires et Noël.

Mes propres paroles me semblaient comme une excuse, un moyen de me rassurer moi-même en affirmant que je ne les laissais pas totalement tomber.

- Ah oui ? Qu'est-ce que tu leur envoie ?

- Des boîtes de bonbon.

Jeonghan se tourna complètement vers moi, un sourcil levé pour accompagner un regard que je lui connaissais bien, celui qui voulait silencieusement dire: "Il y a un idiot sous mes yeux".

- Seungcheol, est-ce que tu as conscience que tes frères n'ont plus cinq ans ? C'est des adolescents maintenant, à leurs âge on veut autre chose que des boîtes de bonbon.

Un rictus irrité tira le coin de ma lèvre. Alors donc, le seul et unique effort sur je faisais avec mes frères se révélait complètement nul ?

- On ira faire les magasins ensemble, pour que tu leur trouve un meilleur cadeau. Ta mère ne va surement pas repartir en France tout de suite et Noël est dans deux semaines, tu pourras même leur offrir en main propre. Et voir à quoi ils ressemblent par la même occasion, continua Jeonghan.

Je retiens difficilement le rire qui sommeillait dans ma gorge, il prenait mieux soin de ma famille que je ne le faisais.

- Tu viendras ? Demandais-je.

- tu veux que je sois présent à des retrouvailles de famille ?

- Ouais.

- Je comptais bien m'incruster de toute façon.

Sur ces mots il se plaça face à moi, son sourire plein de malice refaisait surface sur ses traits et créa un rebond coriace dans ma poitrine. Je préférais Jeonghan quand il présentait ce genre d'expression, quand il était sournois et chiant, quand il parasitait mon quotidien sous ses coups d'oeil amusés.

J'aimais dire qu'il m'agaçait, que je le détestais, qu'il n'étais pas mon ami. Mais il fallait bien l'avouer, plus encore désormais qu'il prenait en main mes relations avec ma famille, je ne pourrais pas faire grande chose sans lui. Malgré ce que je laissais entendre, Jeonghan prenait une place importante dans ma vie, la plus importante de toute peut-être. Je n'osais même pas l'imaginer absent de mon quotidien.

Sans vraiment comprendre la nature de mon geste, ma main alla doucement se perdre dans ses cheveux, que j'effleurais dans une délicatesse que je ne me connaissais pas.

- Seungcheol.

Il se rapprocha et je me figea. Son sourire s'en était allez, il n'en restait qu'une brume au coin de sa lèvre, alors que son regard plongeait au travers du mien.

- Tu sais, là tout de suite tu me donne très envie de t'embrasser.

Ses paroles me coupèrent le souffle, dans un hocquet si bruyant que moi-même j'en sursautais.

J'aimerais lui dire d'arrêter de plaisanter mais ses yeux trahissaient un tel sérieux qu'aucune parole ne passa ma gorge asséché, je connaissais suffisamment Jeonghan pour déceler les blagues chez lui.
Celle-ci n'en était pas une.

Il brisa la distance qui séparait nos visages et, au dernier moment, se détourna de mes lèvres pour déposer les siennes sur ma joue brûlante.

- Je vais prévenir l'infirmière que tu es réveillé. C'est pas parce-que tu sembles allez bien que tu dois pas faire de test.

Et sur ce murmure il quitta la couverture et détala vers la porte, comme un échappatoire à ce qu'il venait de se passer.

Mais Jeonghan ne fuyait pas, je le savais, je le connaissais. Il agissait avec son éternel fourberie.
Et cette pensée se confirma quand il m'offrit un magnifique sourire rempli de fausse innocence, avant de disparaitre dans le couloir.

Me laissant seul, le visage prit dans un feu de rougeur sans fin, et le coeur tapant ma cage thoracique comme jamais auparavant.

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