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Yoon Jeonghan avait toujours été différent des garçons de son âge. Plus petit, plus frêle, plus délicat, il ressortait du lot.
Il ne jouait pas au foot ni au basket, il ne courait pas de droite à gauche dans l'exitation de la jeunesse, il ne criait pas, ne s'exprimait même pas d'une voix forte et munit d'une virilité en devenir.

Non, Jeonghan était un enfant calme, lent, fragile, aux traits si fin qu'on le confondait parfois avec ses camarades féminines.

"Papa, pourquoi est-ce que je ne suis pas comme les autres ?"

"Parce-que tu es un modèle unique Jeonghan", répondait son père, dès qu'il murmurait la question.

Ça ne lui suffisait pas comme explication, il ne parvenait pas à comprendre. Pourquoi n'était-il pas aussi fort que les garçons de son âge ? Pourquoi il aimait se poser dans un coin et prendre du repos plutôt que de jouer jusqu'à l'essoufflement ? Pourquoi est-ce que personne n'aimait les mêmes choses que lui ? Pourquoi est-ce que même ses pensées différaient de son entourage ?
Il voyait des choses que les autres ne remarquaient pas, il savait jouer de ses charmes et agir avec malice pour progresser, mais pourquoi personne ne faisait comme lui ? Pourquoi est-ce qu'ils affrontaient les difficulté plutôt que de s'en détourner, comme lui le faisait ? Pourquoi est-ce que sa franchise dérangeait autant ? Il ne clamait que des évidences, mais les autres s'en sentaient toujours blessé.

Jeonghan ne comprenait pas, enfant il avait toujours l'impression d'avoir été jeté dans un monde démuni d'un mode d'emploi que les autres possédaient. Il se sentait en décalage complet sur tout les niveau, physiquement et mentalement.
Il ne pouvait pas s'intégrer aux garçons car on lui trouvait une ressemblance trop grande avec les filles, et il ne pouvait pas s'intégrer aux filles parce-qu'il était un garçon.

"Ça veut dire quoi, être un modèle unique ?" Demandait-il.

"Ça veut dire qu'il y en a pas deux comme toi, tu n'es pas comme les autres, tu es spécial", répondait sa mère.

"Donc je suis moins bien ?"

"Non Jeonghan, ça veut dire que tu es bien mieux"

Mieux ? Ça il en doutait.

Il se disait souvent qu'il aurait aimé naître fort et assuré, plein de rêves et d'ambitions.

Des rêves, il n'en avait jamais eu, il avait l'impression qu'une personne écarté du monde ne pouvait pas se permettre de rêver. Comment pourrait-il imaginer un quelconque avenir s'il ne s'intégrait à rien ni personne ? Il se laissait simplement vivre, allait où le courant le menait, observait les autres au loin.

"Mieux ? Mais je suis petit, je suis maigre, j'arrive pas à courir aussi vite que les autres, je tombe malade au moindre coup de vent. Ce sont les autres qui sont mieux"

"Il n'y a pas d'être parfait Jeonghan, on a tous nos forces et nos faiblesses. Regarde tes forces avant de voir tes faiblesses, tu verras à quel point tu es exceptionnel", répondait son père.

"Tu es supérieur à tout les autres parce-que tu ne fais pas partie du lot, agit selon tes instincts et je suis certaine que tu auras la plus merveilleuse des vies", enchaînait sa mère.

Jeonghan ne s'integrait pas bien au monde, il ne s'integrait pas aux autres, il se savait différent et exclu.
Pourtant il ne fut jamais réellement malheureux, parce-que ses parents le poussaient sans cesse en avant, le tenaient sans cesse en hauteur. Ils le poussaient à observer le monde d'un oeil plus élevé, peut-être un peu prétentieux, car ils avaient toujours eut l'intime conviction que leur fils était une pure merveille.
Et Jeonghan riait de leur comportement, ils l'avaient toujours beaucoup trop aimé. Lui savait qu'il n'était pas supérieur aux autres, juste un peu en décalage, en avance peut-être sur certains aspects, en retard sur d'autres. Il voulait juste vivre tranquille sans se questionner sur ce qu'un être curieux comme lui pourrait bien apporter au monde.
Il y réfléchirait plus tard, se disait-il, après tout il savait s'en sortir qu'importe la situation.
Il avait bien compris qu'il ne serait jamais comme les autres, qu'il ne pouvait pas prétendre aux même choses. Il était né fragile sur tout les aspects physiques, alors il s'y adapta, il se disait qu'au moins sa personnalité le gatait.

Il irait où le vent le mènera, ne vivrait que pour lui-même, parce-qu'une personne comme lui n'était pas faites pour s'adapter aux gens ordinaires.

























































Le jour de sa première rentré à Poudlard, Jeonghan rencontra Seungcheol.

Leurs parents s'étaient connu durant leur scolarité, ils restèrent donc longuement à discuter en patientant l'entrée de leurs enfants dans le train. Jeonghan, à moitié caché derrière sa mère, détaillait ce garçon qui lui faisait face. À première vu similaire aux autres, une génétique chanceuse, une taille et une carrure adapté à son âge, contrairement à Jeonghan qui paraissait avoir huit ans plutôt que onze.
Mais à bien regarder on décelait aussi quelques-chose de particulier chez ce gamin. Un visage fermé, un regard froid, glacé même, une attitude détaché à souhaitait, l'air ni intimidé ni impressionné par le Poudlard Express. Seungcheol était différent, il le su en un regard, lui non plus ne se mélangeait pas au monde.

Fasciné, puisque pour la première fois Jeonghan rencontrait un autre garçon exclu du lot, il le suivit dans les couloirs du train et s'installa dans la même cabine.

"Seungcheol c'est ça ? Toi tu es plutôt beau, moins que moi évidement, mais ça passe. Et puis tu viens d'une bonne famille, c'est d'un ami comme toi qu'il me faut, déjà à notre âge il faut savoir s'entourer. Tu me plaîs, j'espère que tu ne me décevras pas en devenant un de ces arrogants Gryffondor ou stupide Poufsouffle", Avait-il dit.

Ainsi il espérait faire une forte première impression, brisé son masque de petit ange silencieux en rentrant dans le tas et faire tout de suite comprendre à son camarade qu'il n'était pas n'importe qui. Essayer de s'élever un peu à sa hauteur, montrer qu'il n'était pas faible malgré l'aspect délicat de son physique.

Et Seungcheol n'avait pas répondu, il l'avait fixé en élevant un sourcil, dubitatif mais silencieux.

Par la suite la même maison leur avait été assigné, ainsi que la même chambre, et Jeonghan imposa sa présence constante à son nouveau colocataire. Ce dernier l'ignorait par moment mais ne lui faisait jamais de réflexions, il regardait Jeonghan agir et se laissait envahir par sa présence collante. Seungcheol ne parlait à personne d'autre s'il n'y était pas obligé, il ne cherchait pas vraiment à se faire des amis mais n'agissait jamais avec méchanté ou sournoiserie envers qui que ce soit. Il suivait docilement ses cours et employait des efforts surhumain quand on leur enseignait le vol en balais, qu'il était bien le seul à déjà en connaître les techniques. Il fut intégré dans l'équipe de Quidditch de leur maison alors même que les premières années en étaient toujours écarté, seulement aucun de ses professeurs et camarades ne pouvaient nier son talent.

Jeonghan non plus ne pouvait pas l'ignorer. Seungcheol était talentueux, il savait mettre ce point en avant, il travaillait dur pour développer ses compétences vers l'excellence. Il se levait tôt le matin pour s'entraîner, sans que personne ne l'en oblige jamais, juste une routine quotidienne à laquelle il s'employait. Il savait ce qu'il voulait, vers où il se dirigeait.

Seungcheol, il était tout ce que Jeonghan aurait voulu être.

Il était grand, fort, assuré, ambitieux, se fichait pas mal de ce qu'on pourrait penser de lui, il agissait selon ce qu'il savait le meilleur pour sa propre existence, et rien d'autre.

Seungcheol, aux yeux de Jeonghan, il était parfait.

Il était cette perfection qui n'était pas censé exister, un diamant brut dans ce monde gorgé de caillou.

Et c'est ce qu'il se disait à chaque fois qu'il voyait son ami fendre le ciel. La fascination augmentait, le bonheur avec. En admirant Seungcheol il comprit qu'il ne voulait plus se chercher un rêve, une ambition, il ne voulait plus essayer de se trouver une quelconque place dans ce monde sordide.
Jeonghan, ce qui voulait désormais, c'était aider son ami à s'élever.

Certes, nombreux étaient ceux qui le jugeaient comme un profiteur quand il évoquait ses plans. On pensait qu'il utilisait simplement Seungcheol pour sa future gloire et son argent, qu'il voulait d'une vie paisible et paresseuse pendant que son ami s'épuisait pour deux.
Alors oui, peut-être qu'il y avait un peu de ça, peut-être que Jeonghan était paresseux, peut-être était-il simplement égoïste, peut-être était-il un profiteur.

Mais il s'en fichait pas mal lui, tout ce qu'il désirait c'était constater la réussite de Seungcheol. Qu'importe combien de temps ça prendrait, combien d'épreuve il faudrait surmonter, il le soutiendrait jusqu'au bout.
Parce-que son ami était ce qu'il n'avait pas pu être, il l'aidait à réaliser ce que lui n'avait jamais eu.

Un rêve.

"T'es vraiment bizarre Jeonghan, et unique en ton genre, si tu n'existais pas il aurait fallu t'inventer"

C'est ce que Seungcheol lui avait répondu, le jour où il lui avait fait part de ses pensées et sa motivation à l'aider. Son ami n'avait ni refusé, ni accepté, simplement sourit en prononçant ces mots.
Le premier vrai sourire que Jeonghan lui voyait, une expression si belle au milieu d'un visage habituellement fermé, qui lui confirma qu'il avait prit la bonne décision.

Alors certes, on pourrait dire que Jeonghan ne se construisait pas d'avenir, qu'il prenait un risque en misant sa réussite sur celle de Seungcheol, qu'il devenait trop dépendant de lui, qu'il agissait avec paresse, qu'il se servait cruellement de cette amitié, qu'il n'était qu'un profiteur.
Mais il était aussi celui qui se rendait à chaque match de Quidditch pour l'encourager, qu'il pleuve ou neige. Il était celui qui lui préparait toujours une bouteille d'eau et une collation avant et après le match. Il était celui qui faisait deux fois plus de devoirs pour que Seungcheol se concentre sur les entraînements. Il était celui qui prenait tout les renseignements nécessaires pour les recrutements en équipes professionnelles. Il était celui dont le sourire s'étirait le plus grandement quand son ami marquait.

Et surtout, Jeonghan connaissait Seungcheol mieux que n'importe qui, mieux que lui-même ne se connaissait.

En grandissant il avait vu son image changé dans les yeux de son ami, il l'avait vu tomber petit à petit sous son charme. Jeonghan savourait cet amour qu'il avait doucement vu évoluer dans le regard de Seungcheol au fil des années, sans même que celui-ci n'ai jamais prit conscience de ses propres sentiments.

Jeonghan se savait la personne la plus précieuse pour Seungcheol, et ça lui suffisait.

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