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~ 6 ans plus tôt~
"Parce que nous sommes ensemble, je peux sourire
Parce que c'est toi encore, je peux pleurer
Alors que ne puis-je pas faire ?
Où que nous soyons et à tout moment
Même si nous ne pouvons pas être ensemble
Comme toujours, nos sourire fleuriront"
- Smile Flower, c'est le nom de cette chanson.
Le jeune pianiste murmura ces mots alors que ses doigts d'immobilisaient tout juste sur les touches de l'instrument. De douces pétales de bonheur lui recouvraient la poitrine alors qu'il prenait le temps de repenser à la mélodie créé du seul mouvement de ses mains, associé à des paroles qu'il avait écrite et chantait pour la première fois dans leur entièreté.
Il en était fier de son morceau, si fier que, à peine les dernières notes paufinées, il s'était empressé de le performer sous les yeux de la personne la plus chère à son cœur.
Le garçon pour qui il l'avait d'ailleurs écriture, cette chanson.
La joie au visage il se tourna vers son ami, impatient de déceler la réaction de celui-ci face à sa toute première œuvre complète. Mais à peine eut-il posé ses yeux sur lui que son sourire s'évapora, laissant place à des traits muées de peur et d'inquiétude.
- Soonyoung, pourquoi tu pleures ?!
Paniqué Jihoon sauta presque de son tabouret pour courir auprès de l'autre jeune adolescent présent dans la pièce, qui passait des mains frénétiques sur une peau ravagé par les larmes. Il reniflait et sanglotait bruyamment, si bien que la moindre de ses paroles sonnait comme une mélasse informe de gémissement.
À la fois soucieux et attendrit par cette bouille pleurnicharde, Jihoon sortit un mouchoir de sa poche et essuya le visage de son ami avec une délicatesse sans pareille. Puis il patienta jusqu'au calme complet de son chagrin, les mains accroché aux siennes alors qu'il se tenait agenouillé face à lui.
- C'était... C'était... Beau..., Bafouilla Soonyoung.
- Tu as aimé ?
Incapable d'enchaîner trop de parole à la fois Soonyoung se contenta d'hocher la tête, le murmure du mot "magnifique" fuyant parmi les larmes.
Le cœur de Jihoon se réchauffa davantage. Il était fier de sa chanson, lui trouvait la beauté qu'il avait tenté d'y plongé, note par note, mot par mot, il y avait peint la plus belle des histoires.
Son histoire avec cet enfant affaiblie de pleurs qui se trouvait devant lui.
Soonyoung n'en avait peut-être pas conscience, mais en lui performant cette chanson c'est son amour pour lui que Jihoon déclarait.
Il ne voulait pas le dire de vive voix, clairement et nettement, mais les paroles de la chanson le murmuraient pour lui. Chacun des mots, chaque note, toute ces petites choses qui faisait la musique, il ne leur avait donné vie que pour exprimer ce qu'il ressentait pour son ami de toujours. Un ami duquel il était tombé amoureux, duquel il était amoureux sûrement depuis longtemps déjà sans en prendre conscience.
Alors tout juste âgé de douze ans, Jihoon commençait à comprendre pourquoi son cœur battait si fort en la présence de Soonyoung, pourquoi son être ne réclamait que sa compagnie, pourquoi ses yeux le cherchait constamment, pourquoi sa simple vision faisait naître le plus beau des sourires sur ses lèvres.
Un sourire fleurissant, comme dans sa chanson.
Jihoon, bien qu'on le vante doué dans de nombreux domaines, se voyait doté d'une difficulté inouï à exprimer ses sentiments. Par la musique seulement il y parvenait, son corps se libérait de son blocage lorsqu'il touchait les touches d'un piano. Voilà pourquoi il avait voulu faire de son amour un hymne chantant, sans pour autant le rendre assez explicite pour que Soonyoung ne comprenne à quel point ça lui était dédié.
Aux yeux de Jihoon il valait mieux que Soonyoung ne soit au courant de rien, qu'ils perdurent dans leur amitié fusionelle sans que l'étape suivante ne soit franchi. Ils le savaient tout deux au fond, qu'ils passeraient leur vie ensemble, mais c'était bien trop tôt pour laisser se développer ce genre de sentiment dans leur relation.
C'était effrayant l'amour, et puis ils n'avaient que douze ans, toute une vie devant eux pour arpenter un stade supérieur. Pour le moment ils ne seraient qu'amis, ça convenait très bien à Jihoon, tout ce qui comptait à ses yeux c'était de sentir la présence permanente de Soonyoung auprès de lui.
- Idiot, faut pas pleurer comme ça à cause d'une simple chanson.
Il essuyait toujours le visage de son ami qui, petit à petit, cessait de sangloter frénétiquement.
- C'est pas une simple chanson... C'est toi qu'il l'a écrire et elle est magnifique... Tu vas devenir un grand pianiste plus tard j'en suis sûr, célèbre chez les sorciers et les moldus ! Clama Soonyoung, qui saisissait les mains du plus jeunes.
- Et toi tu seras un grand danseur, on performera tout les deux sur les scènes du monde entier
Ils se sourirent l'un à l'autre, avant de se prendre dans les bras avec une tendresse si précieuse que leur étreinte ne ressemblait à aucune autre. Ils se cajolaient mutuellement, s'aimaient mutuellement, ils n'avaient pas besoin de mot pour se le dire.
Jihoon et Soonyoung ne formaient qu'un, le monde pourrait s'effondrer sous leurs yeux qu'ils seraient capable de sourire, tant qu'on les laissait se tenir la main.
- Serpentard !
À l'instant même où le Choixpeau annonça la maison que Soonyoung devrait rejoindre, le cœur de Jihoon manqua un battement. Par réflexe il serra sa propre main, si fort qu'il trouva cela douloureux. Son regard divagua vers les élèves attablé à ses côtés, tout de bleu vêtu, et il sentit sa gorge s'assecher alors que Soonyoung prenait la direction opposé.
Ils s'étaient rendu ensemble à la gare, étaient monté dans le train sans démêler leur doigts, avaient passé un trajet entier à rêver d'une scolarité rempli de magie et de sourires échangés. En y repensant ils avaient été bien stupide, aucun n'ignorait la manière dont fonctionnait Poudlard, ils auraient dû comprendre que, même s'ils se trouvaient plus compatible que quiconque, cette école ne serait peut-être pas du même avis.
Chacun se tenait maintenant dans l'une des quatre cases, séparé pour la première fois, et pourtant ne parvenant pas à défaire leurs regards qui avaient toujours été enlacés.
Jihoon sentit sa poitrine se serrer, en lui ne hurlait que l'envie de courir jusqu'à la table des Serpentard pour s'assoir auprès de Soonyoung, mêlé sa main à la sienne et enfin respirer correctement. Il ne faisait même plus attention à ce qu'il se passant dans la pièce, au chao que créait deux enfants de Moldu sur l'estrade qui répartissait ces nouveaux jeunes élèves. Il ne voulait pas regarder autre chose que son ami, il repensait sans cesse au parole de sa chanson, se demandait s'il aurait dû lui en dire le sens veritable.
Était-ce si grave d'être séparé dans des maisons différentes ? Ils pourraient toujours se voir, seulement pas déjeuner ensemble ou partager une chambre, était-ce si important au fond ?
Jihoon aimerait répondre que non, il avait l'impression de n'être qu'un enfant s'il plaignait la situation. En face son ami gardait la tête haute, observait curieusement son environnement et écoutait attentivement le discours de Dumbledore.
Il agissait avec maturité, et la poitrine de Jihoon se réchauffa à cette vision, plus il y pensait et plus son amour pour Soonyoung lui semblait évident.
Ça serait dur d'être séparé mais il allait supporter, le lien entre eux les accrochait avec une telle solidité qu'il ne devait pas être inquiet à ce point.
Son amour pour lui était si grand que rien ni personne ne pourrait y changer quoi que ce soit.
C'est donc plus léger qu'il suivit les autres élèves qui quittaient l'immense réfectoire de Poudlard. Jihoon ne prit même pas soin d'en admirer la décoration, ni même d'observer quoi que ce soit d'autre. Son regard s'accrocha une nouvelle fois à celui de Soonyoung et, parmi la foule empressé, ils parvinrent à lier leurs mains.
- Ça va allez, on pourra quand même se voir tout le temps et on essayera de manger ensemble parfois. Il y a juste la nuit où on sera séparé, mais aucun de nous deux n'a peur du noir alors ça ira, on dormira bien avant de se retrouver le lendemain, affirma Soonyoung.
Ils se collaient l'un à l'autre pour ne pas être emporte par le flot des premiers années excité. Ils devaient bien être les deux seuls que Poudlard n'interressait pas, leur seule attention porté sur les yeux de l'autre. C'est ainsi qu'ils avancèrent dans les couloirs, avant de constater avec tristesse que les Serdaigle et les Serpentard prenaient des escaliers différents.
Une boule naquit une nouvelle fois dans l'estomac de Jihoon, il ne voulait pas rejoindre un dortoir où son ami ne serait pas, il ne voulait pas être séparé de lui, il ne voulait pas lui lâcher la main.
Mais il devait être fort, mature, lever la tête avec confiance.
Cette répartition dans des maisons différentes n'allait rien changer entre eux, n'est-ce pas ?
- Soonyoung.
- Oui ?
Ils se stoppèrent là où leurs routes devaient se séparé, laissant leurs camarade de maison les distancer quelque-peu. Jihoon observa longuement le visage de Soonyoung, ses yeux chargé de douceur et son sourire rassurant.
- Je...
"je t'aime", c'est ce qu'il voudrait lui dire à cet instant, c'est ce qu'il voudrait lui murmurer à chaque instant pour que sa voix résonne sans pause dans la tête de ce garçon devant lui.
Mais il ne parvient pas à le dire, n'était-ce pas trop tôt ? Ils étaient encore si jeune, il avait peur d'effrayer Soonyoung avec des sentiments aussi intense et brûlant que l'amour.
- On se voit plus tard, finit-il par dire.
Alors que ses traits de tordaient de douceur Soonyoung l'enlaça l'espace d'une trop courte seconde, avant de s'en aller dans un signe de main.
Jihoon le regarda s'éloigner mais son sourire s'etouffait de plus en plus. Même s'il affirmait prendre une bonne décision en cachant son amour une partie de lui pensait tout l'inverse. Au fond il aurait aimé sentir le frisson d'avouer ses sentiments, ça aurait été rassurant de laisser les doigts de Soonyoung glisser des sien en sachant que le tout jeune Serpentard souriait d'être aimé.
- J'en ai marre Jihoon ! Marre d'être toujours cet imbécile inférieur à toi ! J'en ai marre que ma propre famille soit plus fier de toi que de moi ! J'en ai marre d'être comparé alors que je n'arriverais jamais à ta cheville ! J'en ai marre d'être stupide et inutile à côté de toi ! Tu sais ce que ça fait de se sentir aussi seul ? J'ai à peine mis les pieds dans cette école que tout le monde ma tout de suite catégorisé de connard, même dans ma propre maison certain refusait de me parler à cause des antécédents de ma famille ! Je sais que mes amis sont des enfoirés mais c'est les seuls que j'ai ! Personne ne veut de moi ! Personne ne m'aime ! Je me sentais juste seul...
Jihoon resta figé, le visage craquelé de stupeur et le coeur effrité de coups infligé par des mots. Ses doigts aggripaient la manche de Soonyoung depuis qu'il avait décidé de le mener à part, épuisé par son comportement tout au long de l'année scolaire, affligé par la manière dont ce dernier avait ignoré chacune de ses préventions, honteux de le voir s'être forgé une réputation si affreuse au fil des mois.
Si au début de l'année tout se passait bien entre eux, qu'ils essayaient de se voir le plus souvent possible, la séparation perdurait, grandissait, dégradait chacun de leurs échanges. Jihoon l'avait sentit mais sans réellement agir, mise à part prévenir son ami de temps à autres quant à ses fréquentations il n'avait pas fait grand-chose, persuadé que les choses s'arrangeraient. Sûrement s'était-il plongé dans un déni trop profond, que son attachement pour Soonyoung l'avait forcé à se voiler la face, à idéaliser son ami et croire qu'il finirait par se rendre compte de ses agissements.
Il l'aimait toujours, il l'aimait trop, infiniment trop pour le laisser chuter plus encore.
Voilà pourquoi, alors que leur première année touchait à sa fin, il l'avait tiré à l'écart pour lui "ouvrir les yeux", parce-qu'il ne supportait plus de le voir s'assombrir un peu plus chaque jour.
Et surtout, égoïstement, il n'aimait pas la distance qui s'installait entre eux.
C'est peut-être ça le plus horrible, la colère grimpait et la rancune également parce-qu'il voulait à tout prix le retenir près de lui.
- Soonyoung...
- Et toi t'étais où hein ? Tu t'es forgé une superbe réputation de premier de la classe, le meilleur comme d'habitude. Dans chacune de leurs lettres mes parents vantent à quel point tu es doué. Et moi quand je suis fier d'avoir obtenu la moyenne ils en ont rien à foutre ! Je déteste ça, être sans cesse rabaissé face à toi.
Tout en crachant ces mots le Serpentard arracha son bras de sa prise, le visage déformé sous la colère tandis que dans ses yeux ne résonnaient qu'une fusion de rage intense. Jihoon n'en fut que plus perturbé encore, lui qui rêvait sans cesse de leurs doux échanges, qui perdurait dans l'illusion que leur relation n'ai pas été affecté par cette année catastrophique.
C'est comme s'il se recevait la plus violente des gifles, un rappel brusque à une réalité dans laquelle tout était en train de s'effondrer. Il se heurta aux souvenirs de cette année, à toute les fois où il avait observé Soonyoung de loin sans jamais essayé de l'arrêter, seulement par de brèves préventions à peine sévère, à toute les fois où il avait annulé leurs rendez-vous pour réviser et faire perdurer sa place de premier de la classe. Ne s'était-il pas assez occupé de son ami ? Avait-il trop compté sur un lien qu'il ne s'était même pas fatigué à solidifié ?
Plus que de la frustration, la culpabilité se mêla à la colère en lui.
Il se détestait, détestait ce que Soonyoung était devenu, détestait ce qu'il se passait entre eux.
- C'est pas de ma faute ! J'ai rien demandé moi ! Je vais pas faire de ma scolarité un échec tout de même ?! S'écria-t-il, l'esprit si embrouillé qu'il ne savait même plus sur qui rejeter la faute.
Le regard de Soonyoung se voilà d'un vent glacial et vide, une rage froide qui ne lui brisait que davantage le cœur.
- Je veux juste que tu restes loin de moi, je veux plus être cet idiot qu'on compare à toi, lâcha son ami, si bas qu'il cru presque avoir rêver cette parole.
- Tu peux pas me demander ça !
- C'est pas une demande c'est un ordre, ne m'approche plus.
Le Serpentard se recula, prêt à rapidement disparaitre dans le couloir. Mais Jihoon, prit de panique, se jeta presque sur lui pour lui accrocher le bras, avant d'être violement repoussé par un geste brusque.
- Qu'est-ce que tu comprend pas dans "ne m'approche plus" ! Ça t'amuse de me voir si misérable c'est ça ? Tu aimes être avec moi juste parce-que tu peux m'ecraser !
- Arrête de raconter de telles conneries ! À aucun moment je n'ai pensé que tu étais misérable ! Tu te rend misérable tour seul !
- Alors laisse-moi tranquille ! Ne perd pas ton précieux temps de petit génie avec un con comme moi !
- Arrête ça !
- Toi laisse-moi tranquille !
Jihoon ne saurait dire qui des deux porta le premier coup, il eut presque l'impression qu'ils se jetterent l'un sur l'autre en même temps. Les poings partirent, les larmes tombèrent et les hurlements alertèrent toute les personnes aux environs. Bien nombreux furent ceux qui essayèrent de les séparer, mais ils parvenaient toujours à se rejoindre l'un l'autre pour heurter leur rage.
À l'instar de leur amitié qui se brisait, ça pourrait sembler ironique de voir à quel point, mêlé durant une bagarre à la violence inouïe, leurs main parvenaient à se retrouver pour ne pas être séparé.
Qu'ils se frappent où s'enlacent, leurs doigts demeuraient lié. Même quand leurs âmes se haïssaient, leurs corps appelait la présence de l'autre.
Et Jihoon le savait, il sentait à quel point son coeur hurlait d'amour alors même qu'il heurtait son ami de ses poings.
S'il s'était déclaré, est-ce que les choses auraient été différente ?
Ce jour-là lorsqu'il lui chantait sa chanson ? Ou alors pendant la rentrée ? Ou encore les dizaine d'autres occasions durant l'année ?
S'il n'avait pas caché ses sentiment, s'il n'avait pas eu peur d'être rejeté par les Serdaigle s'il s'invitait durant tout les repas au côté de Soonyoung, s'il l'avait prévenu plus tôt de ses mauvaises fréquentations, s'il avait mieux prit soin de lui, s'il avait comprit bien avant le mal-être et la solitude qui l'accablait.
Il aurait dû lui dire depuis longtemps, à qu'il point il l'aimait.
"Je voudrais être le printemps de tes sourires"
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